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Citation de Melisende


Visiblement, Susie avait un motif de plainte valable. Elle avait été inquiète pendant la nuit, après le départ de Hilton, incapable de dormir, et affolée à l’idée qu’elles étaient de pauvres femmes sans défense dans cet endroit perdu. A ce moment-là, elle avait regretté que Dellwig n’habite pas sur place. Le bruit des rats que l’on entendait courir dans le grenier s’ajoutait encore à ses terreurs. Le vent se déchainait sans discontinuer et secouait les fenêtres de sa chambre. Elle l’avait supporté le plus longtemps possible, ce qui était plus longtemps que ne l’aurait supporté n’importe quelle autre femme, et avait fini par frapper au mur mitoyen de la chambre de Hilton. Mais Hilton, emmitouflée dans ses vêtements de nuit jusqu’au cou – toutes les bougies qu’elle avait pu trouver pour faire un feu n’avaient pas bougé de sa chambre pour sauver sa maitresse -, et Susie, désespérée à l’idée de cette nuit qui n’en finissait pas, avait fait un gros effort, prit son courage à deux mains et était sortie la chercher. Pauvre Susie ! Debout, tremblante et pauvrement vêtue devant la porte fermée de sa femme de chambre, à regarder anxieusement la flamme de sa bougie qui menaçait chaque seconde de s’éteindre, seule en plein courant d’air sur le grand palier, affolée par le son de ses propres appels qui se mêlaient étrangement aux craquements de la maison secouée par la tempête, elle était légitimement un objet digne de pitié.
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