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Citations de Eloi Leclerc (38)


— Sais tu, frère, ce qu'est la pureté du cœur ?
— C'est ne pas avoir de faute à se reprocher, répondit Léon sans hésiter.
— Alors, je comprends ta tristesse, dit François. Car on a toujours quelque chose à se reprocher.
— Oui, dit Léon, et cela précisément me fait désespérer d'arriver un jour à la pureté du cœur.
— Ah ! frère Léon, crois moi, repartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire le. Réjouis toi de ce qu’il est, lui, toute sainteté. Rends lui grâces à cause de lui même. C'est celà même, petit frère, avoir le cœur pur.
Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur, est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, I'immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d'adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et i1 est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l'éternelle innocence et à I’éternelle joie de Dieu.
Un tel cœur est à la fois dépouillé et comblé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même, il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui même est alors toute sa sainteté.
— Dieu, cependant, réclame notre effort et notre fidélité, fit observer Léon.
— Oui, sans doute, répondit François. Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi ni une plénitude que l'on se donne. Elle est d'abord un vide que l'on se découvre et que l'on accepte, et que Dieu vient remplir dans la mesure où l'on s'ouvre à sa plénitude.
Notre néant, vois tu, s'il est accepté, devient l'espace libre où Dieu peut encore créer. Le Seigneur ne laisse ravir sa gloire par personne. Il est le Seigneur, l'Unique, le Saint. Mais il prend le pauvre par la main, il le tire de sa boue et le fait asseoir parmi les princes de son peuple afin qu'il voie sa gloire. Dieu devient alors l'azur de son âme.
Contempler la gloire de Dieu, frère Léon, découvrir que Dieu est Dieu, éternellement Dieu, au delà de ce que nous sommes ou pouvons être, se réjouir à plein de ce qu'il est, s'extasier devant son éternelle jeunesse et lui rendre grâces à cause de lui même, à cause de son indéfectible miséricorde, telle est l'exigence la plus profonde de cet amour que l'esprit du Seigneur ne cesse de répandre en nos cœurs. C'est cela avoir le cœur pur.
Mais cette pureté ne s'obtient pas à la force des poignets et en se tendant.
— Comment faire ? demanda Léon.
— Il faut simplement ne rien garder de soi même. Tout balayer. Même ce sentiment aigu de notre détresse. Faire place nette. Accepter d'être pauvre. Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos fautes. Ne plus voir que la gloire du Seigneur et s'en laisser irradier. Dieu est, cela suffit. Le cœur devient alors léger. Il ne se sent plus lui même, comme l’alouette enivrée d'espace et d'azur. Il a abandonné tout souci, toute inquiétude. Son désir de perfection s'est changé en un simple et pur vouloir de Dieu.
Léon écoutait gravement, tout en marchant devant son Père. Mais, à mesure qu'il avançait, il sentait son cœur devenir léger, et une grande paix l’envahir.
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Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as-tu déjà réfléchi à ce
que c’est qu’évangéliser les hommes ? Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui
dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui
dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter
avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque
chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait,
et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi.
C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle.
Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, désintéressée,
sans condescendance, faite de confiance et d’estime profondes.
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Ils traversèrent une clairière.A l'orée du bois,une harde de cerfs qui gitait là se leva.Immobiles,la tete dressée,les betes regardèrent passer cet homme libre qui chantait.Elles ne paraissaient nullement effrayées.(...)Oui,c'était bien vrai que ce soir la foret attendait quelqu'un. Tous ces arbres et ces animaux et toutes ces étoiles aussi attendaient le passage de l'homme fraternel.Il y avait sans doute longtemps que la nature attendait ainsi.Depuis des millénaires peut-etre.Mais ce soir,par un mystérieux instinct,elle savait qu'il devait venir.Et voilà qu'il était là au milieu d'elle et qu'il la délivrait de son chant.
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Le mot le plus terrible qui ait été prononcé contre notre temps est peut etre celui-ci:"nous avons perdu la naiveté" En perdant cette "naiveté",l'homme a aussi perdu le secret du bonheur.Toutes ses sciences et ses techniques le laissent inquiet et seul.Seul devant la mort;Seul devant ses infidélités et celles des autres,au milieu du grand troupeau humain.
Seul aux prises avec ses démons qui ne l'ont pas déserté.A certaines heures de lucidité,l'homme comprend que rien,absolument rien ne pourra lui rendre une joyeuse et profonde confiance dans la vie,à moins d' un recours à une source qui soit en meme temps un retour à l'esprit d'enfance.
Sur ce chemin qui conduit à l'esprit d'enfance,un homme aussi simple et aussi pacifié que Saint François d'Assise a quelque chose à nous dire.Ce saint du Moyen-Age nous est étonnamment proche.
Ah!nous ne le sentons que trop,il ne peut y avoir de sagesse pour nous qui sommes si riches de science sans un retour à la pure simplicité.
Mais qui donc,mieux que le Pauvre d'Assise,peut nous apprendre ce qu'est la pure simplicité?
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La femme était souvent méprisée, toujours dépendante. Réduite au rôle de servante ou d’esclave de l’homme, elle ne s’appartenait pas vraiment elle-même ; elle n’avait pas de dignité propre, ni comme fille, ni comme mère, ni comme épouse ; elle était toujours à la disposition de l’homme. Jésus porte sur la femme un autre regard. […]. Bien souvent, il n’attend pas qu’elles lui expriment leur détresse.
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- C'est vrai ; nous n'avons pas le droit de demeurer indifférents devant le mal et la faute, reprit François. Mais nous ne devons pas non plus nous irriter ni nous troubler. Notre trouble et notre irritation ne peuvent que gêner la charité en nous-même et dans les autres. Il nous faut apprendre à voir le mal et la faute comme Dieu les voit. Cela précisément est difficile. Car, là où nous voyons naturellement une faute à condamner et à punir, Dieu, lui, voit tout d'abord une détresse à secourir. Le Tout-Puissant est aussi le plus doux des êtres, le plus patient. En Dieu, il n'y a pas la moindre trace de ressentiment. Quand sa créature se révolte contre lui et l'offense, elle reste toujours à ses yeux sa créature. Il pourrait la détruire, bien sûre. Mais quel plaisir Dieu peut-il trouver à détruire ce qu'il a fait avec tant d'amour? Tout ce qu'il a créé a des racines si profondes en lui. Il est le plus désarmé de tous les être en face de ses créatures. Comme une mère devant son enfant. Là est le secret de cette patience énorme qui parfois nous scandalise.
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Nous vivons aujourd’hui dans un monde profondément marqué par l’incroyance. De plus en plus d’hommes et de femmes vivent pratiquement sans Dieu. […].
L’homme de ce temps ne doute pas de l’existence de Dieu en elle-même. Il doute que ce monde dans lequel il se trouve soit l’œuvre de Dieu : un monde dur, violent, injuste, inhumain. Un monde tel qu’il est plus facile de croire au démon que de croire en Dieu. Un monde où tout crie l’absence de Dieu : les guerres, les camps de concentration, mais aussi l’expérience quotidienne de la faim, de l’injustice, de la maladie et de la mort. Jadis les peuples pieux plaçaient l’enfer dans l’au-delà. Aujourd’hui l’homme en fait l’expérience en ce monde.
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A l’approche de la Pâque Il (Jésus) prit avec courage la route de Jérusalem, accompagné des disciples. Le printemps faisait son apparition. Les collines s’empourpraient de petites fleurs rouges sauvages. Les amandiers en fleurs rayonnaient de lumière. Les oiseaux chantaient. Et, dans les hameaux, et les villages, les enfants insouciants s’amusaient et riaient. La population s’apprêtait à célébrer la Pâque, dans l’allégresse, en souvenir de la libération d’Israël du joug égyptien. Tout invitait à la vie et au bonheur. En tête de la petite troupe, Jésus marchait, seul, priant et méditant. Dans quelques jours, il serait arrêté, condamné, pendu au bois, affreusement torturé, exposé nu à la dérision de tous. Il mourrait tel un impie, abandonné de Dieu. Voilà le destin qu’on lui réservait en ce printemps de lumière. Et cela, parce qu’il avait voulu faire connaître au monde la tendresse du père.
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N’est-ce pas le sens profond de la guérison, un jour de sabbat, de cette femme courbée qui ne pouvait se redresser ? Elle n’avait pourtant rien demandé, elle non plus. Mais Jésus l’a vue et il s’est ému de sa détresse, de sa dignité bafouée. Voici dix-huit ans qu’elle souffre de cette infirmité, qu’elle est condamnée à vivre la face tournée vers la terre. Et dans la mentalité du temps, ce ne peut être qu’un démon qui la tient ainsi enchaînée. Cela, Jésus ne peut le supporter plus longtemps, lui qui vient annoncer un monde nouveau. Mais, par cela l’infirmité physique, n’est-ce pas aussi la condition dépendante et inférieure de la femme qui est ici visée ? Cette femme courbée est bien le symbole de la femme écrasée sous la domination et le mépris de l’homme. Guérie, remise droite, elle devient le symbole de la femme libérée, rendue à sa dignité. Une dignité plus sacrée, aux yeux de Jésus, que le sabbat lui-même : « Cette fille d’Abraham réplique -t-il au chef de la synagogue qui s’indigne de cette guérison, ne fallait-il pas la libérer même le jour du sabbat ? »
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As-tu déjà réfléchi à ce que c'est qu'évangéliser les hommes ? Évangéliser un homme, vois-tu, c'est lui dire: “Toi aussi tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus.”
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En s’enfonçant dans le désert pour y prier et jeûner, Jésus mettait ses pas dans ceux des grands ancêtres d’Israël : Abraham, Moïse, Elie …
La voix du Séducteur : « Si tu es le Fils de Dieu, disait-elle, ordonne que ces pierres se changent en « pains. » Ceux qui ont vraiment connu la faim savent ce que le mot « pain » peut éveiller de désirs. Et Jésus après quarante jours de jeûne, avait faim. Il était affamé comme tant d’hommes sur la terre. Et la voix semblait insinuer : « Puisque tu es le fils de Dieu, tu peux le faire. Use donc de ta puissance pour toi et d’autres avec toi. Pour tous les affamés de la terre soit leur bienfaiteur, leur sauveur. Tu n’a qu’un mot à dire et le désert fleurira.
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Nous vivons dans un monde où le silence de Dieu et ressenti le plus souvent comme une absence.
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Des pharisiens amènent à Jésus une femme prise en flagrant délit d’adultère, et ils lui disent : « Dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Et toi qu’en dis-tu ? […]. Ici comme toujours, Jésus vois les choses autrement. Il ne regarde pas d’abord l’offense faite à la Loi, mais cette femme qui est devant lui, écrasée de mépris et de honte. C’est elle qu’il faut sauver. Il ne l’accusera pas, il ne la condamnera pas. Il lui dira simplement : Va ! et ne pêche plus. »

Librement, gracieusement, Dieu s’est approché des hommes, de tous les hommes. Il n’y a plus d’exclus. Voilà ce que Jésus proclame inlassablement.
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Des lumières apparaissent un peu partout au flanc de la montagne. Il en vient de tous les côtés.  La montagne s’étoile. Toutes ces lumières mouvantes convergent vers un même point.
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Il ne s’agit pas de se tendre vers Dieu, mais de l’accueillir dans une détente intérieure toujours plus grande et dépouillée. On ne vise pas le soleil ; on ne cherche pas à l’atteindre ; le soleil vient à nous ; ses rayons nous touchent avant même que nous puissions le voir. »Ce n’est pas nous, écrit St Jean, qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés le premier.
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Nous voulons toujours ajouter une coudée à notre taille, d'une manière ou d'une autre. Tel est le but de la plupart de nos actions. Même lorsque nous pensons travailler pour le Royaume de Dieu, c'est encore cela que nous recherchons bien souvent. Jusqu'au jour où, nous heurtant à l'échec, à un échec profond, il ne nous reste que cette seule réalité démesurée : Dieu est. Nous découvrons alors qu'il n'y a de tout-puissant que lui, et qu'il est le seul saint et le seul bon. L'homme qui accepte cette réalité et qui s'en réjouit à fond à trouver la paix. Dieu est, et c'est assez.
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Si l'un deux me faisait une remarque ou simplement exprimait un désir, j'en étais troublé et irrité. Je ne disais rien, mais je bouillais intérieurement. Après coup, je me calmais et me reprenais. Je m'humiliais un peu plus. Toujours par devoir.

Ainsi, je faisais tout par devoir. Je croyais que c'était cela, la vie religieuse. Mais ce n'était qu'un habit mal taillé dans lequel je m'efforçais d'entrer, sans pouvoir y demeurer. Dès que je le pouvais, je m'en libérais. Ma vie, ma vraie vie, était ailleurs. Elle était là où je me retrouvais moi-même. Chaque jour en effet, je n'avais qu'une hâte, c'était d'en avoir fini avec ces vils emplois pour me réfugier dans la solitude. [...]

Mais on s'use à ce régime. C'est fou comme on peut se tendre. Tout ce que je faisais par devoir, je le faisais sans cœur, comme un forçat qui traine son boulet. Je perdais l'appétit et le sommeil. Je commençais la journée, fatigué. [...] Je finis par être en révolte intérieure contre tout le monde.
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L'homme fraternel est toujours un témoin du Père. Qui le voit, voit aussi le Père.
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François leur apprend à vivre selon l’Évangile. En grande fraternité avec tous. Il leur révèle le vrai visage de Dieu. C’est le Dieu des pauvres, en son avènement de douceur. « Voyez l’humilité de Dieu ! », aime-t-il à dire.
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Il faut savoir écouter ce silence où germe et grandit, comme l’aube au bout de la nuit, la question, la seule question : « Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? »
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