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Citations de Elsa Marpeau (233)


C’est un black bloc. Un groupement spontané de casseurs qui se forme en marge de manifestations pour les faire sombrer dans la violence.
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L'accident a placé son corps, et visiblement celui des autres, au centre de ses préoccupations. Alors qu'elle voudrait l'oublier, il se rappelle sans cesse à elle. Elle a cherché à le museler, il revient, autonome et omnipotent, régnant sur sa vie en maître tyrannique.
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Alors Sarah se laisse aller. Elle renonce au corps triomphant qu'elle a été, pour accueillir ce qu'elle est devenue : une chair recousue, des jambes bloquées, lourdes et douloureuses, un assemblage d'os et d'acier.
Elle consent à sa vulnérabilité et ce consentement la libère d'un tel poids qu'elle se laisse aller à la tristesse et au plaisir d'un même élan, et à la souffrance et à la joie.
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Elle repense aux kamikazes, disséminés aux quatre vents. Y a-t-il un rapport entre les deux hommes qui ont acheté le droit de la casser et ceux qui se sont disloqués au feu de leur voiture piégée ? Elle se dit que c'est peut-être ça, la barbarie : la haine du corps, celui des autres comme du sien propre. Du désir de le briser. De le frapper, de l'anéantir.
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Sarah s'est annulée dans sa douleur. Elle s'y est ensevelie. Et pour rien au monde, elle ne veut songer à ce corps ouvert, vissé, cloué, boulonné, recousu, rafistolé de façon si fragile et provisoire qu'elle se sent près de tomber en morceaux.
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Malades, qui ne faites que gémir,
Si vous voulez crever toute de suite,
A notre hôpital faut venir.
Rendre visite.
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Sarah a toujours aimé la vitesse, les éclats des réverbères sur la carrosserie, la sensation du moteur sous ses pieds. Gamine, elle rêvait déjà de faire le grand huit comme son frère. Jeune adolescente, elle participait aux courses que Nathan organisait avec ses copains sur les chemins de campagne. Elle se saoulait du bruit des moteurs. Ils roulaient sur n'importe quoi : vélos, mobylettes trafiquées, motos, puis voitures dès qu'ils ont eu le permis. À dix-huit ans et trois mois, l'un comme l'autre.
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À entendre les Français, personne n’a jamais eu de collabos dans sa famille, pas même de pétainistes, ils étaient tous résistants ou, du moins, sympathisants du général de Gaulle.

Et malgré les vingt mille femmes tondues, on n’en retrouve plus aucune, ni d’ailleurs de tondeurs, comme si tous avaient disparu de la surface de la terre.
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- Tu savais que le suicide est interdit par la loi, ici ?
- Comment ils font ? Ils verbalisent les morts ?
- Non, mais si tu veux en finir, il ne faut pas te louper. Il y a un ou deux mois, un homme s'est jeté de son balcon. Quarante mètres de haut. Il a atterri dans un piscine. Indemne. Juste quelques égratignures. Un miracle.
- Et alors ?
- L'Etat le poursuit en justice pour tentative de suicide. Il risque un an de prison. (p. 126)
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Plus explicite encore, un conte de la "bonne comtesse de Ségur" : Blondine, bonne biche et beau minon. Un roi et une reine, prénommés Bénin et Doucette, ont une petite fille si blonde qu'ils la baptisent Blondine ; après le trépas de Doucette, Bénin se remarie avec Fourbette ; ensemble, ils ont une deuxième fille, dont les cheveux sont si noirs qu'ils l'appellent Brunette. Qu'est-il besoin d'ajouter ?
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Les machines se taisent. Écran noir. Rideau. Le corps de la morte est recouvert d'un fin drap blanc pour un instant seulement. Car il faut dégager. Faire place nette. La cohorte des malades attend dehors. Elle tambourine à la porte. Elle se répand. Un coup de serpillière, un nouveau drap, on rallume les machines. Le veuf sort par la porte des urgences. La même qu'il avait franchie quelques jours plus tôt. A ce moment là, ils étaient deux.
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Avec tous les mots du monde, jamais je ne pourrai dire ce que je voudrais dire. Déverser les douleurs, dévider les sentiments, faire comme les romanciers qui dévoilent des grands pans de la vie des gens, qui rendent clairs des évènements confus, qui taillent à plein sécateur dans les buissons et les ronces du cerveau pour en faire des jardins domestiqués.
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je comprends maintenant que le détraquement du climat, qui me semblait dû à la connerie des États, qui passent leur temps à bousiller la planète, était comme une Apocalypse, pour prévenir les hommes que la punition approchait.
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Quand j'ai vu Maud, les bras relevés vers l'aérateur d'odeurs, je n'ai plus senti de répugnance, ou alors une sorte de répugnance si forte que j'ai eu des explosions d'images dans la tête : je l'ai vue à quatre pattes, pliée, ployant sous mon poids, ou rampant sur le sol, sur les tommettes de la cuisine intégrée, les fesses relevées plus haut que la tête et les épaules, des images d'abricot qu'on ouvre en deux.
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Soudain, j'ai été arraché à mes rêveries par des bruissements de feuilles au loin, de l'autre côté du lac. Reprenant mes esprits, j'ai épaulé et attendu de voir l'animal. Un bosquet bougeait, en face, de l'autre côté, la bête devait être de grosse taille, peut-être un sanglier. Comme elle ne se décidait pas à sortir, je visais le bosquet quand, juste sur le point de tirer, j'ai remarqué une forme pâle, qui sortait des branches. Ce n'était pas un sanglier, c'était un homme.
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La veille, pour le détendre, je l'avais emmené à Orléans, pour la bourse d'échange de nains de jardin au parc floral de la Source, mais comme il fallait s'y attendre, le gosse n'avait pas été réceptif. Il nous prenait pour des cons. Il croyait qu'on était sérieux. Il ne comprenait pas que ça nous faisait rire, ces petits machins en céramique. Moi, je les aimais bien. Ils avaient quand même l'air plus aimables que nos frères humains. Plus souriants, plus joyeux. Mais les adolescents n'ont pas le sens de l'humour. C'est des choses qui viennent avec le temps, et les déceptions, quand tu comprends que rien n'est sérieux et qu'au fond, vite ou lentement, tu finis toujours dans le mur.
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J'entendais bien que certains arrêtaient de manger de la viande. Je me demandais depuis quand et si c'était lié au marasme des saisons et à la mort des oiseaux. En tout cas, mes copains et moi, dans ce nouveau monde où les fleurs s'ouvraient n'importe quand et où l'été commençait en hiver, on était clairement passés de mode.
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La souffrance des bêtes, je comprends. Et je comprends parce que je l'ai vue de mes yeux. Des truies en pleurs parce qu'on a pris leur petit, les cris de désespoir d'une vache qui va mourir. Mais les gens confondent tout. Ou ils sont hypocrites. Ils veulent juste qu'on tue les animaux loin de leur assiette.
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Le chasseur devient roi d'un domaine instable, qui change selon les saisons et le hasard ; il devient roi, non pas de la terre, mais de sa surface, de ses animaux, de son ciel.
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Pour ce que j'en dis, la nature devrait appartenir à tout le monde. Elle ne peut pas se posséder sur un bout de papier signé chez le notaire. Un jour, ils vendront la lune, les étoiles et le vent.
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