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Critiques de Elsa Oriol (33)
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Une danseuse ne porte pas de lunettes

De magnifiques dessins à la Degas. D’ailleurs il s’agit d’une petite danseuse qui est sélectionnée pour le spectacle de ballet de fin d’année mais elle devra enlever ses lunettes : car une danseuse ne porte pas de lunettes.

Album encensé et pourtant je n’ai pas aimé. L’histoire est simpliste et surtout sexisme. Pourquoi on ne lui propose pas des lentilles de contact plutôt que danser dans le noir ?
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L'enterrement

Certes le titre n'est pas engageant, et pourtant lorsque l'on est confronté à la situation on est un peu démuni pour parler de l'événement à de jeunes enfants. Une petite fille raconte à la première personne l'enterrement de son arrière-grand-mère, les préparatifs, le silence et la tristesse de sa mère, mais aussi l'évocation de la défunte, les souvenirs qui remontent à la mémoire.

C'est un album efficace, une grande place est faite aux souvenirs bons et amusants, la famille qu'on retrouve, pas de pathos. La vie, quoi !
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Riquet

Riquet a beau être né prince, il a un visage ingrat et un corps de guingois. Mais la fée qui se penche sur son berceau l’affirme à sa mère la reine, il « aurait beaucoup d’esprit, d’intelligence et de coeur », et partagerait ce don avec celle qu’il aimera. Non loin de là, des années plus tard, une autre reine donne naissance à une fille. Celle-ci est si jolie qu’elle illumine tout ce qui l’entoure. Mais la fée en se penchant sur son berceau annonce qu’« elle serait aussi stupide qu’elle était belle! »mais aurait le pouvoir de rendre beau celui qu’elle aimera.



À mesure qu’il grandit, Riquet brille par son intelligence à la Cour, captivant et fascinant tout le monde. En revanche, la Princesse a beau être ravissante, sa bêtise éloigne les gens. Elle vit dans la solitude, enviant sans cesse sa petite soeur à l’allure disgracieuse, mais dotée d’un grand esprit.



Un jour, Riquet et la Princesse se rencontrent. Il est tellement subjugué par sa beauté, qu’il lui fait sans attendre, sa demande en mariage. Lui laissant tout de même une année pour se faire à l’idée… Les mois suivants, le discours de la princesse se fait de plus en plus brillant auprès de la Cour. Son entrevue avec Riquet semble lui avoir ouvert l’esprit. Les jeunes princes alentour se rapprochent d’elle mais aucun d’eux ne trouve grâce à ses yeux…. Ils sont très beaux mais leur intelligence n’est pas à la hauteur de l’exigence de la Princesse.



Au bout d’une année, Riquet vient la trouver. L’écervelée qu’elle était avait oublié sa promesse… Mais en écoutant parler le Prince Riquet, il devient soudain magnifique. Quant à elle, elle s’aperçoit subitement qu’elle est devenue spirituelle… Magie ou pouvoir de l’amour ? L’apparence n’est qu’illusion quand les sentiments amoureux envahissent les êtres…



Elsa Oriol, par ses mots mélodieux et ses peintures lumineuses dépoussière à merveille ce conte de Perrault, le réveille et lui donne tout son éclat.
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La fille en bleu

La fille en bleu, Manon l'aperçoit dans la cour de l'école, le jour de la rentrée. Toute de bleu vêtue, les cheveux chatains relevés en queue de cheval, des mèches rebelles, l'air intrépide, le sourire aux lèvres, le rouge aux joues. Tout le monde alentour semble l'apprécier. Manon voudrait tant que la fille en bleu la remarque, lui sourit et devienne son amie... mais elle ne semble pas la voir. Elle aime tellement le bleu, Manon... la couleur de ses rêves, les yeux clairs de sa mère, le ciel azur, la grande bleue et les crayons de couleur cyan, « la plus belle des couleurs pour écrire et dessiner. » Pourtant, ne dit-on pas que cette couleur est froide et fuyante ?

Manon se décide enfin à l'approcher et lui propose de jouer à la marelle. Non, elle préfère s'amuser au ballon. Manon tombe, s'écorche le genoux, la fille en bleu se moque. Et au fil des jours, Manon lui offre une part de gâteau, un bracelet, lui prête son crayon préféré... lui montre même la boîte qui contient tous ses trésors « des cailloux tout doux, des roses séchées, des coquillages, des perles cabossées, des petites étoiles dorées... », des petites choses auxquelles elle tient tant. La fille en bleu demeure indifférente.

Manon ne comprend pas d'être rejetée ainsi. Elle admire tant cette petite fille. Son coeur est lourd, lourd... jusqu'à ce que la colère l'envahisse. Enfin, elle ose dire NON, elle le crie même au visage de la petite fille en bleu qui en perd ses mots.

La petite Manon va apprendre que l'amitié ne se commande pas. L'admiration ne suffit pas à lier les gens entre eux, et peut même être source de conflits et de mal être.

Un album émouvant dont le sujet parlera forcément aux enfants. Les illustrations peintes sont magnifiques et évocatrices. Elles sont le miroir des émotions de Manon ; jeu d'ombre, de lumière, de légèreté, de pesanteur, d'agitation, de torpeur, expressions changeantes des visages, douceur et violence entremêlées, et le glissement de la couleur... du bleu au jaune, de la froideur à la chaleur.


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Une danseuse ne porte pas de lunettes

La danse classique est pour Daisy une vraie passion. Avec impatience elle attend ses cours hebdomadaires, et lorsqu’elle foule le parquet la demoiselle est aux anges : elle glisse s’élance s’envole et tourbillonne, plus rien n’existe autour. Le corps en mouvement, le cœur en joie, Daisy rayonne. Son professeur, Monsieur Golovine, fait un jour une grande annonce ; la jeune fille dansera dans son nouveau ballet lors du spectacle de fin d’année honoré de la présence de Pauline de Belleville, la directrice d’une école de danse prestigieuse… Seulement, Monsieur Golovine est intransigeant ; Daisy devra danser sans ses lunettes, une danseuse ne porte pas de lunettes.



Cette nouvelle bouleverse la petite danseuse. Elle ne pourra jamais danser si tout est trouble. Comment se déplacer dans un brouillard dense ? Elle va forcément tomber, se cogner aux autres… La petite phrase de son professeur « Une danseuse ne porte pas de lunettes » tourne en boucle dans sa tête jour et nuit… Et désormais, les autres filles se moquent d’elle durant les cours : « On n’a jamais vu une danseuse myope » dit l’une d’elles.



Mais Daisy aime trop la danse pour baisser les bras ; elle va s’entraîner fort jour après jour dans le noir total, évoluer dans sa bulle, se faire confiance… Ses efforts seront-ils récompensés ?



Un album magnifique sur l’amour de la danse et le dépassement de soi, sublimement illustré. Les couleurs, les lignes, les mouvements, les expressions des visages, les gros plans, les plans d’ensemble, les jeux avec le texte… une merveille d’album, une explosion d’émotions.
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Haut les coeurs

Cyprien va chez son grand-père Gabriel qui vient de perdre sa femme Annette. La nuit, il se lève et croit voir sa grand-mère dans la cuisine.



“Christophe Léon a publié, outre dix romans et essais en littérature générale, plus de cinquante romans jeunesse pour les ados et +, et a été récompensé par de nombreux prix. Il est traduit dans plusieurs pays. La protection de l'environnement, les faits de société et les dangers de la mondialisation sont les thèmes qu'il aborde à travers ses livres. Depuis octobre 2015, il est directeur des collections Rester Vivant (jeunesse), Muscadier Noir (littérature) aux éditions du Muscadier”. - source : site Internet de l'auteur Christophe-Leon.fr



Christophe Léon écrit depuis 2002 chez de nombreux éditeurs, Rouergue, Ecole des loisirs, Oskar jeunesse, Thierry Magnier, Joie de lire, Talents hauts et le Muscadier.



L'intrigue est ramassée en quelques scènes brèves. Cette brièveté, les ellipses et l'absence de construction romanesque laissent dubitatif. Enfin, en quoi, ce texte est-il un roman pour la jeunesse ?

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Le cauchemar

Pour les enfants qui ont envie de se faire peur, voici l’histoire idéale.

Les illustrations hyper réalistes d’Esa Oriol nous font entrer directement dans le récit et ressentir les peurs de la petite fille. La sorcière est effrayante à souhait surtout avec son couteau et sa fourchette à la main. Les enfants auxquels je l’ai lu se sont fait une belle frayeur mais heureusement l’histoire se finit bien. Je ne vous révèle pas la chute pour garder tout le suspens.



Je connais déjà le travail de l’illustratrice avec Cendrillon et Dix petits poussins, cet album confirme qu’en plus d’un très bon coup de pinceau, elle possède aussi une plume.
Lien : http://boumabib.fr/2014/08/2..
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La nouvelle

L'arrivée d'un nouvel élève en cours d'année n'est pas toujours facile à vivre pour l'élève en question car les groupes sont déjà formés.

Pauline est rejetée par ses camarades et en particulier Martin qui est très énervé de devoir lui montrer le fonctionnement de la classe. Mais c'est un ordre de la maîtresse...

Un album sympa avec de jolies illustrations sur l'intégration à l'école
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La fille en bleu

C’est la rentrée, et Manon aperçoit une fille en bleu. C’est décidé, ce sera elle, son amie.

Le bleu, c’est sa couleur préférée. Oh bien sûr, il y a d’autres enfants qui portent du bleu, mais c’est cette petite fille que Manon veut comme amie. Elle se décide à l’approcher. Mais la fille en bleu semble ne pas la remarquer…



***



Un album dont l’histoire, assez triste, nous montre qu’on ne peut pas forcer quelqu’un à devenir notre ami.



Notre jeune protagoniste, Manon, rêve de devenir amie avec une enfant qui l’ignore et piétine ses sentiments. Elle passe par toutes les émotions dans ce court ouvrage : l’espoir, la découverte, la déception, la colère, la tristesse.



Heureusement, l’amitié surgit parfois quand on ne l’attend plus...



Si l’histoire ne m’a pas totalement conquise, j’ai bien aimé les illustrations. Il y a quelque chose de suranné dans ces images un peu floues, délicates.



Une lecture mitigée pour ma part !
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Une danseuse ne porte pas de lunettes

: L'aventure du livre est sympathique car très intime.

Mais nous poserons des questions sur cette question essentielle du port des lunettes pour une scène de danse. C'est intrigant, n'y a t-il donc aucune ballerine sur scène qui puissent porter des lunettes?

Heureusement, nous reviendra, nous, l'alternative des lentilles de contact dans pareils cas aujourd'hui, pour tout de même y voir et profiter de son art sans risquer de se mettre en danger ( nous aurons aussi cherché sur le net la limite d'utilisation préconisé par les médecins, c'est à dire 11h-14ans mais 8 ans peut être accepté dans certains cas) .

C'est en cherchant sur internet des exemples de danseurs ou danseuses étoile avec des lunettes que nous tomberons sur une interview des auteures Claudine Colozzi et Elsa Oriol sur le blog " La danse en récréation".

http://enrecreations.fr/mg-rencontres-colozzi-oriol.php

Lire ceci sera très éclairant car il ne s'agira pas de dénoncer sans vrai contexte quelque chose qui semblera absurde pour nous, non, ce ne sera pas l'intention principale de l'auteure.

Cette dernière confiera dans l'interview un souvenir d'enfance qui l'avait un peu éprouvé et qui permettait de revenir sur une belle passion artistique: la danse.



Claudine Colozzi confiera qu'étant enfant, à ses propres cours et à l'âge du personnage, elle dut elle aussi se priver de ses lunettes pour un spectacle sur scène car ça ne se faisait pas.

Nous imaginons aisément le sentiment fort pour l'enfant qui devra se surpasser sur un handicap, pour rendre fier son professeur, ses parents et le public.

La suite sera à découvrir mais les illustrations d'Elsa Oriol participeront à installer une atmosphère touchante, avec cette palette chromatique du rose au blanc cassé en atmosphère et cette petite fille qui n'en dormira pas la nuit, avec sa peur d'échouer sur des mouvements qu'elle connait par coeur plus que d'être ridicule..

Ceci fera rêver mais aussi réfléchir.
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Haut les coeurs

Chaque été, Cyprien se rend chez ses grands-parents pour y passer un mois de vacances. Mais cette fois, Annette, sa grand-mère n’est plus là… elle est morte quelques mois auparavant. Malgré l’absence de cette dernière, les vacances se déroulent, emplies d’activités entre le petit-fils et son grand-père. Mais un soir, alors qu’il se rend à la cuisine pour y boire un verre d’eau, il y trouve sa grand-mère, du moins c’est ce qu’il croit… A-t-il rêvé ?

Christophe Léon propose ici un court roman qui aborde avec délicatesse la gestion du deuil et ce de manière tout à fait atypique. Le récit aborde également, en filigrane, certains stéréotypes de genre concernant le ménage et les émotions. Puisqu’en effet, Cyprien est surpris de découvrir la maison très propre en arrivant chez ses grands-parents et pense que son grand-père a fait appel à une femme de ménage (comme si un homme ne savait pas tenir une maison), ou le fait que ce dernier se mette à nu devant son petit-fils. Attitude jugée inhabituelle entre deux hommes et face à laquelle le jeune garçon fait preuve d’une grande maturité. En effet, sa sidération et son malaise sont vite balayés par la contenance dont il fait preuve face à une situation complètement désarmante.

Ici, la solitude du grand-père et la manière surprenante dont il gère son deuil génèrent une certaine empathie chez le lecteur (son amour pour sa femme était tel qu’il la fait revivre chaque soir à sa façon*).

Ainsi, la complicité entre un petit-fils et son grand-père liés par un secret vraiment pas banal pour ne pas dire tabou permet d'aborder le deuil et la gestion de la solitude sous un angle tout à fait atypique. Une lecture quelque peu perturbante, déroutante et étonnante aussi et émouvante parfois, mais dont la complicité entre nos deux personnages, une fois encore, prime avant tout. Le tout délicatement illustré par les crayons d'Elsa Oriol qui suggèrent la délicatesse tout en mettant bien en évidence la tendresse entre nos deux protagonistes.

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*il « se déguise » en sa défunte femme.

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Une danseuse ne porte pas de lunettes

J'ai été choquée par le message de cet album. J'aurais souhaité que Daisy se rebelle et porte ses lunettes lors du spectacle ou qu'un·e adulte l'encourage à s'affirmer et à assumer sa particularité... Au contraire, elle est poussée à se conformer à des codes injustes, quitte à devoir nier son handicap. Alors peut-être que cet album montre une (triste) réalité du milieu de la danse et encourage le "dépassement de soi", mais pas pour les bonnes raisons, selon moi. A aucun moment il ne pointe la discrimination dont est victime l'héroïne. Je ne lirai pas cet album à des enfants, car ce n'est pas un message que j'ai envie qu'ils retiennent.
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Une danseuse ne porte pas de lunettes

Le coup de crayon d’Elsa Oriol est juste magnifique ! Une danseuse ne porte pas de lunettes est un album grand format où la poésie des illustrations rythme le récit. L’histoire est d’ailleurs assez originale et pointe un sujet vraiment très intéressant, en laissant la part belle à la différence, aussi petite soit-elle. Je pense que cet album jeunesse séduira tout amateur de danse. C’est visuellement magnifique, rempli d’émotions! Ne passez pas à côté, à découvrir…. 🙂
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Une danseuse ne porte pas de lunettes

Je ne suis pas aussi emballée que mes confrères / consoeurs critiques. Certes, le dessin est très chouette, certaines planches franchement magnifiques ; le message délivré est positif. L'album insiste pousse à dépasser ses craintes, à se dépasser tout court, à mettre en avant ses qualités. Mais malgré tout... J'ai eu l'impression que l'album, trop simpliste, passait à côté de quelque chose.

Par exemple, la seule réaction de ses camarades de danse - immédiatement qualifiées de pestes - est la jalousie. Après quoi, celles-ci disparaissent. Les répétitions sont passées sous silence ; elles auraient pourtant pu mettre en exergue le courage de la jeune Daisy à travailler coûte que coûte en présence d'ennemies - puisqu'elles ne sont qu'ennemies, dommage. Quid de la solidarité ? Aucune ne se tient donc à ses côtés ? L'ensemble manque d'une légère complexité - je ne perds pas de vue que l'album s'adresse à de jeunes enfants, mais quand même.
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Une danseuse ne porte pas de lunettes

Nous voilà en présence d'un joli petit album. La couverture est superbe, pour une belle entrée en matière.

Ce livre aborde de façon simple la question de la confiance en soi. C'est dans le noir avec Dasy que nous allons mettre à l'épreuve le courage et le dépassement de soi. Cet album est une jolie petite leçon de vie traitée à l'aide de dessins légers, tout en mouvement pour une expérience de lecture agréable et fluide !
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Une danseuse ne porte pas de lunettes

Petit coup de cœur en vue pour cette histoire. Ce qui m'a de suite attiré, c'est ce titre. Je porte des lunettes depuis de nombreuses années et je dois dire que j'en ai entendu des vertes et des pas mûres mais un prof n'a jamais exigé que j'enlève mes lunettes... Alors je me suis demandée pourquoi cette pauvre Daisy ne pouvait pas garder ses lunettes pour danser, c'est ainsi que j'ai ouvert ce livre que j'ai dévoré avec beaucoup d'attention !







La plume de l'auteur est intéressante, simple et accessible pour tous les enfants. Les illustrations sont un gros plus qui apportent à ce récit. Les techniques utilisées pour enrichir ce récit sont incroyables. Artistiquement parlant, ce livre est un bijou que je vous recommande chaudement !



Illustration sur le blog
Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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Haut les coeurs

"Haut les coeurs" est le quatrième membre de la toute récente famille de romans de la maison Québecoise "D'Eux". Une nouvelle de 41 pages agrémentée, comme ses frères, de très belles illustrations, ici rendues par Elsa Oriol.





Cyprien se rend chez ses grand-parents pour un mois, comme chaque année. Seulement, cette année, sa grand-mère n'est plus là. Quand le garçon, un nuit, souhaite aller boire un verre d'eau, il fait une découverte qui le perturbe.





*Attention - Divulgâche*

Pour comprendre le sens de cette nouvelle, je n'ai pas trop le choix de vous expliquer l'élément surprenant de cette histoire. Voyez-vous, Cyprien constate que la maison de ses grand-parents, normalement entretenue par sa grand-mère, est pourtant toujours propre. Comment l'expliquer, puisque d'ordinaire, grand-papa Gabriel est du genre à créer un bazar autours de lui? Puis, une nuit, il rencontre sa grand-mère, qui faisait le ménage le soir. Il croit à un rêve. La seconde nuit où il surprend sa grand-mère, il réalise qu,il peut lui parler et même la toucher. Elle est un peu différente, avec une voix qui sonnait faux et du maquillage plus que d'habitude. Cyprien finit par reconnaître son grand-père dans ce déguisement. Mais pour lui, ce n'est pas un déguisement. C'est une façon de faire revivre celle qu'il aime - et accessoirement entretenir la maison.





Il n'existe pas de façon unique de faire son deuil. Il est propre à chacun, d'une durée variable et d'une intensité variable. Pour Gabriel, manifestement, entretenir la maison dans les habits de son épouse, était sa façon de survivre à son absence. Ce qui me semble touchant, c'est la façon de ce grand-papa de ne pas se cacher de cette routine singulière face à son petit-fils. Cela traduit une grande confiance. Une confiance qui pousse Cyprien a gardé cela secret.





Je remarque aussi que Gabriel a sous-entendu avoir songer à mettre fin à sa vie. On a encore du travail à faire en matière de détresse psychologique, spécialement chez nos hommes, encore victime des mentalités étriqués voulant que les hommes soient toujours forts. Je pense que Gabriel a su trouver un moyen de garder la tête hors de l'eau avec son projet ménager. Tant que le moyen employé ne nuit pas à l'intégrité physique et psychologique de la personne, peut-on alors dire que le moyen fonctionne et mérite de ne pas être jugé? Je pense également que vu la réaction de Cyprien, qui a donner une forme d'assentiment au projet de Gabriel, a sans doute contribué au bien-être psychologique de ce grand-papa en deuil, parce que dans les moments difficiles, il est bon de savoir que nous pouvons compter sur nos proches et sur leur absence de jugement.





Les illustrations sont jolies, en mine de plomb esquissé sur un canevas au grain visible. Ma préférée est celle de la page 36, quand Cyprien enlace Gabriel avec sincérité. Quand on dit que l'amour est puissant, en voilà un exemple.





Je remarque également que nous avons un effet de contraste dans les rôles de genre. S'il est "bizarre" de voir un homme faire du ménage, être vulnérable et même porter une robe et un fichu, c'est qu'à une autre époque (ou ailleurs dans le monde actuellement) ce sont des caractéristiques "de femme". Si on s'attendait à retrouver la maison de papy en désordre, c'est qu'on s'attendait à ce que le ménage ne soit plus fait, du fait de ne plus y avoir de femme pour le faire. D'ailleurs, c'est la réflexion de Cyprien: il a demandé à son grand-père si une femme venait faire le ménage quand il a vu à quel point la maison était propre. C'est donc d'autant plus important pour le bien-être de Gabriel de ne pas tomber dans le jugement de genre.





Un récit très court, mais qui permet une amorce sur le deuil et sur la complicité relationnelle. Une œuvre sur l'importance de l'empathie et de la capacité à revenir sur un jugement. Je dis "revenir", car il est humain de "juger", c'est un automatisme conçu pour nous permettre de savoir rapidement à quoi nous avons affaire. Cependant, l'important est de revenir sur nos jugements, de laisser la place à la raison et à l'empathie dans notre réflexion.



Une belle petite œuvre.





Pour un lectorat à partir du troisième cycle primaire, 10-12 ans ( plus en raison du degré de compréhension requis que pour la longueur ou la difficulté du texte). Je réitère aussi que ce n'est pas parce que c,est un roman classé jeunesse qu'il n'est pas pertinent au adultes.
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Riquet

Sublimement illustré par Elsa Oriol, il met en lumière l’histoire d’un jeune Prince très intelligent mais aussi laid et difforme, entre une Princesse aussi belle que stupide.

Elle a l’avantage de la beauté, lui est moche avec de l’esprit.

Pour lui en transmettre, c’est tout naturellement qu’il lui propose de l’épouser.

Comment aller au-delà des apparences, et voir ce qu’il y a de si précieux dans l’autre, cette beauté cachée?

Un bel ouvrage qui repousse les préjugés.

« Tout est beau dans ce que l’on aime. »

Riquet

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Une danseuse ne porte pas de lunettes

J'avoue que j'ai été subjuguée par la beauté des dessins de cet album. L'histoire en elle-même est plutôt mignonne. Daisy, petite ballerine, est sélectionnée pour danser dans le nouveau spectacle de Monsieur Golovine, elle est ravie, mais ce dernier lui annonce qu'elle devra danser... sans lunettes. Une petite histoire toute douce, et avec des dessins absolument magnifique et très vrais. J'avais un peu l'impression de voir du Degas par moment dans certains gestes, c'était très agréable. J'aurais cependant aimer que cette histoire soit un peu plus développée. Elle permet malgré tout d'aborder le monde de la danse avec beaucoup de poésie.
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Je suis fée (mais pas tout le temps)

Histoire touchante de la petite Fée qui découvre que ses pouvoirs magique ne sont pas disponible lorsqu'elle en a besoin. Sur le thème du partage, cette histoire enchantera vos petites pouces.
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