Un moment vous êtes au club vidéo à chercher des films pour traverser le weekend dans une brume légère, et hop, quelques heures plus tard il y a une jolie fille, la tête appuyée sur votre cuisse, qui reprend son souffle après un orgasme. De quoi apaiser le cynisme pour un temps.
il vaut mieux se méfier des femmes qui feignent d'ignorer que la beauté est la mort: c'est signe qu'avec moins d'un baiser, elles risquent de tuer.
Chaque fois, Sarah savoure ce moment d’intimité avec les toiles, cet instant où elles deviennent siennes, vivantes à ses côtés. Avec son appareil photo, elle les mitraille pour les capturer. Des centaines d’images pour retrouver chaque détail intime de la peinture. Les proportions, l’exacte disposition des objets et des corps dans l’espace : chaque subtilité doit être recueillie. Elle examine de près la composition des couleurs et touche la toile de ses doigts gantés dans un geste sacrilège.
Sarah s’était d’abord durcie, touchée dans son orgueil, mais le réflexe protecteur avait vite cédé à l’appel de la curiosité. Le premier homme à s’intéresser vraiment à une femme lui ouvre un pays de désir. Il éveille son amour-propre, fait apparaître chez elle des merveilles cachées.
Un baiser me tuerait si la beauté n'était pas la mort.
Il faut s’accorder avec l’instinct du peintre, sentir son souffle dans notre cou, le laisser prendre notre main et guider le mouvement du pinceau.
On ne parvient à l’harmonie qu’à force d’observer longuement l’image, son mouvement, sa danse, jusqu’à s’y abîmer.
La souffrance n’ennoblit pas les mauvaises âmes, pas plus qu’elle n’adoucit les êtres amers.