Elvira Moreira

Mais, tu sais, le problème avec la notoriété c'est qu'une fois qu'on a y goûté, on ne peut plus s'en passer. On en veut toujours plus. On croit qu'on est supérieur à tout le monde. C'est malsain.
J'avais le sentiment que si je n'étais pas Gabin Canti le chanteur, je n'étais plus rien. Je me suis créé un personnage dont je ne pouvais plus sortir. Alors je me suis perdu dans ce rôle. Le roi du monde, c'était moi. J'allais où je voulais. Je pouvais rencontrer qui je voulais. Les femmes se bousculaient pour une nuit avec moi et je suis désolé de l'avouer mais j'adorais ça. Une liberté totale. Pad d'engagement. Mon monde était solide. A mes yeux, j'étais intouchable. Foutaises !

Cette grande bâtisse s'élève sur deux étages. Elle a été rénovée récemment et elle arbore désormais une jolie façade en bois. Gabin s'approche de l'entrée et sort de sa banane un énorme trousseau de clés. Il est l'âme de cette école.
Il aime l'idée d'être le gardien des clés et le gardien des lieux. Il s'amuse à se prendre pour Passe-partout. Celui qui maîtrise le bâtiment, celui qui en appuyant sur le bouton à l'entrée, révélera par un éclat de lumière jaune les dessins des enfants, les âmes endormies, les cris, la joie, les pleurs. Celui qui, en une fraction de seconde, donne vie à l'école.

Face au tableau, elle ouvre enfin les yeux. Elle lit. Juste reste coite, le sourire figé. Habituellement, Gabin touche toujours sa cible. Il trouve les mots justes concernant une situation qui la chagrine ou bien alors elle reçoit des messages d’encouragement. Chaque fois, les mots font écho en elle. Chaque jour sauf ce matin… Elle ne comprend pas. Ce message l’intrigue. C’est une énigme.
Aujourd’hui, il est écrit : Ne pleurez pas parce que c’est fini, réjouissez-vous parce que c’est arrivé.

Ne pleurez pas parce sur c’est fini, réjouissez-vous parce que c’est arrivé.

On a besoin d’ailes pour suivre les coccinelles,jusque sous l’arc-en-ciel, là où la vie est belle, mais je n’ai pas d’aile pour monter jusqu’au ciel, j’utilise une échelle.

Je me suis créé un personnage dont je ne pouvais plus sortir.
Alors je me suis perdu dans ce rôle.

Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal, c'est le courage de continuer qui compte.