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4.56/5 (sur 59 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1980
Biographie :

Ingénieure de formation, Elyssa Bejaoui a choisi de se consacrer à l’écriture.

Elle publie aussi en presse jeunesse et a reçu le Grand prix Terralire 2018 pour son roman "Les quatre morts de Robert Logre" (2018).

En 2016, Elyssa a publié un premier roman, "Alice chevauche la tempête", et un premier album enfants, "Tortue et l'arbre magique".

Elle vit à Toulouse.

page Facebook : https://www.facebook.com/elyssabejaouifabrique/
Twitter : https://twitter.com/elyssabejaoui?lang=fr

Source : amazon
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Quand elle a pénétré dans la pièce, le dégoût dominait.Pas l'amour,ni la peine,ni même l'empathie.L'écoeurement.La nausée. Sa saveur acide parasitant sa bouche.Elle s'est assise sur la chaise en plastique rangée contre le mur,et dans un premier temps ,ne s'est pas approchée. Elle le voyait très bien de là où belle était. Et même sans examiner ses traits ,elle aurait su.Parce que comme la moitié du monde ,elle a vu la photographie.Elle a vu l'homme ,cet homme qu'elle ne peut plus appeler son mari,pas pour le moment,elle a vu l'homme brisé,le visage ravagé de douleur,et elle a su que cette douleur -là laisserait des cicatrices.Visibles de loin,ces sortes de zébrures.Plis nouveaux apparus dans la peau,plis qui rident la surface de l'homme,comme s'il s'était vidé de sa substance,qu'une part de lui-même avait été mangé ,là-bas sur les rochers.Oui,le visage s' est émacié l'homme a maigri,comment est-ce possible ,de fondre ainsi ,en quelques heures à peine? La douleur l'a consumé. Un feu intérieur qui a rongé ses os ,ses muscles ,et qui insidieusement ,s'attaque maintenant à sa peau.
La femme à vu cela et à conservé ses distances,assise sur cette chaise en plastique,raide et immobile,présente,contrainte d'être là, et pourtant si lointaine,volontairement absente.Trop, simplement trop.
Pas voulu cette vie,jamais souhaité qu'il aille faire ce qu'il fait ,qu'il ramasse des noyés,que cela le détruise.
Cette photographie.
Elle n'y a pas cru quand on lui a montré l'image.Pas cru la monstruosité, et pendant un moment,son esprit à refusé d'assimiler l'identité de l'homme qui tenait le bébé contre lui.Elle voyait son mari,elle le voyait,mais la compréhension ne se faisait pas complètement, l'information butait quelque part dans sa tête, maintenue à l'écart ,comme pour se protéger.Puis elle a admis. Elle s'est habillée à la hâte, à quitté ses amies,s'est réfugiée chez elle.Il a fallu plusieurs heures pour trouver le courage de parler à sa soeur qui l'appelait toutes les dix minutes,et même au téléphone, les mots ne sortaient pas.
L'image à déjà fait le tour du monde.
Le monde entier a vu l'homme au visage tordu,les yeux rentrés dans la tête, la bouche grande ouverte sur un chagrin sans fin.Le monde entier a compris que cet homme a sombré du côté des absents, à moitié mort déjà. (Page 102/ 103).
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La femme ne dort pas.Elle est allongée sous la toile de tente près du bébé assoupi,et pour la énième fois ,elle rejoue dans sa tête la suite du parcours .Ce qu'il faudra faire lorsque ce sera l'heure ,se lever ,prendre l'enfant ,le rassurer assez ,pour que ,comme la fois précédente ,il conserve son calme,se laisse porter d'un danger à l'autre,puis sortir de ce maigre refuge,quitter de nouveau un semblant d'abri pour aller vers l'inconnu,et accepter de s'en remettre au balancement des vagues.
La femme n'a jamais vu la mer autrement qu'en photo.Elle ne sait pas réellement à quoi s'attendre, si ce n'est à la crainte qui grandit dans son ventre depuis qu'elle s'est couchée.
La peur l'épuise maintenant.( Page 51).
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Photo brandie,et l'homme est soudain pris de vertige,un vertige du ventre une rage existentielle,celle qui donne envie de jeter son assiette à la gueule des racistes égoïstes assis sur leur confort,jardinière, bourguignon,tropézienne pleine de crème, celle de l'exécration de la honte de ce que nous sommes ,représentons ,une rage schizophrène comme ce monde névrosé,devant son impuissance,sa propre impuissance,qu'il va finir par embrasser dans un baiser funeste en prononçant la phrase.Qu'il était aisé d'en prendre le contre- pied quand il était adolescent,de charger sa poitrine d'une révolte sourde,de claquer la porte de sa chambre et de la ravager.Il va l'employer la formule,il va la dire,la bête griffue s'accroche ,arrache l'intestin ,commence à le manger.Le poncif,le cliché, déjà expulsé par tant de bouches,il va le radoter lui aussi,apportez-moi une soupe,apportez-moi du pain ou une salade de chou,que je la crache au moins ,que je l'accompagne d'un jet de salive colorée par des aliments mal mâchés, que je la dise mais d'une façon si immonde,si simplement immonde ,que paradoxalement, on puisse me pardonner. Que je les dégoûte tous comme ils me dégoûtaient.Qu'ils veuillent me vomir.Alors quand enfin vient le moment d'ouvrir la bouche et de prononcer la sentence fatidique, l'homme se raidit,redresse son menton,plante ses yeux dans ceux,hésitants,de la femme-carotte et de la manière la plus ferme qui soit,scelle en une triste phrase le sort de milliers d'autres gens:
-- On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ( Page 201/202).
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L'enfant

L'enfant tente de se dresser,les mains en appui sur le mur lézardé.Voilà plusieurs jours qu'il parvient à se déplacer assez pour s'en approcher.Une fois qu'il l'atteint à quatre pattes il plie ses jambes ,s'assied les fesses sur les pieds,bascule son torse vers l'arrière et relève la tête. Ensuite ,il pose ses paumes contre le mur ,et ainsi stabilisé, passe à genoux ,le dos droit,les cuisses dans l'alignement.Sa victoire le ravit.De joie il remue le haut de son corps et se tourne vers sa mère. Assise près de lui à même le sol, elle regarde ailleurs.S'il tombait ,malgré sa main toute proche placée derrière lui comme à la parade,elle ne réagirait pas assez vite pour l'empêcher de se cogner.L'enfant émet un babillage, l'interpelle, mais elle reste immobile,tête baissée,regard absent.( Page11).
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Elle comprit enfin combien la Vacuité l'avait anesthésiée pendant toutes ces années, atténuant ses angoisses mais tronquant ses envies.
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La Vacuité n'aime pas l'eau.
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