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4.3/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Giurgiu , le 15/05/1907
Mort(e) le : 12/1942

Source : Wikipedia
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Bibliographie de Emil Gulian   (1)Voir plus

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Le train a démarré. Il court encore derrière elle, la main tendue comme pour un salut dans l’éternité. Il ne voit plus que sa tête, légèrement penchée sur la fenêtre, ramollie comme une anémone dorée. Il entre ensuite dans la salle d’attente où des gens mouillent le sol et le balayent. Des larmes coulent… Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous les prisonniers de nos propres pensées ?
(p. 18)
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Lunaire

Fille aux grelots
Que la fleur de la chair te fasse sonner !
Blanche, de fleurs du lac,
Vers la lune te hisser
Et vers de vieux anneaux
Tel l’or sur le lac.
Dans le parc des arbres à la poix
Effilochent leur bois
Et des bourgeons froids,
Sur un fil de la Vierge
Dans des recoins de verges
Vacille la boucle d’oreille.
Des nervures nouées pendent
Boucles aux oreilles,
Sur les anneaux de l’eau
Les astres brillent en couples.
Je regarde à travers ton corps
(Comme le nénuphar sous la lune)
Fille aux grelots
Que la fleur de la chair te fasse sonner !
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Val de fer

Avec le front sur le ciel des montagnes érigées
Secouèrent leurs rivières dans le val de fer,
Se clairsemèrent les labours, se dénudèrent les rochers,
Les oiseaux les forêts cherchèrent.
La foudre blanche frappa le cornemuseur,
De sous le sapin isolé, le chanteur.

Avec des bras en os les branches sont des pendaisons…
(Les fourmis s’affairent sur le squelette avec témérité)
Sur la carte de la vie tous savent de la mort la raison,
Seuls les revenants songent à l’immortalité.

Nous qui vivons à la porte
Le cimetière avec des vers comme une prune morte
Car voici que le soleil aux paupières coupées
Ne descend pas rouge vers l’éternité.
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Mort

Comme celle de l’arbre quand s’approche
Le pivert
C’est ainsi qu’est l’heure
Et la couleur de son âme.
Voici que l’amour est pris
Entre les yeux amers de la végétation
Que flétrissent toutes les feuilles
Et passe le baiser des impositions.
(p. 38)
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Paysage

Nous vivons dans la mort comme un jour couvert
Où dans une centaine d’années
La serviette dans la rue qu’on nous repère
Marchant sur des feuilles qui fleurent la monnaie

Comme dans un nuage, marchant sur des feuilles humides
Nous serons de bleus spectres traversant les années.

En feuilletant de gros livres sur nous, eux
Sauront comment le chapeau nous portions
Et comment nous marchions, la fugacité construisions
Pour arracher des rêves à partager à deux.

Un doux égarement nous avons tenté
Dans la vie où nous n’avons fait que languir ;
Que notre vers leur inspire
Que nous les avons aimés, que nous avons frissonné
Pour leur rêve dans lequel nous ne sommes pas entrés.

Et notre vers dans leur livre écrit,
Qu’il soit vert-de-grisé ou qu’il soit scélérat
Qu’ils sachent qu’il nous fut d’amour empli
Comme quand il se fortifia
Et qu’il nous fut brûlant aussi.

Et voilà que les morts tombent, la plaine ombrageant,
Et voilà que parmi eux nous aussi sommes venus ;
Nous avons peur d’entrer dans
Le bleu paysage où tous sont nus.
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La ville

Je n’ai plus vu le soleil de la ville
Qu’à travers des combles les ouvertures
Entre les hautes toitures
Et les nuages roses des cimes des arbres
Sveltes et pleins de feuilles.

Trop hautes les maisons
Pour qu’elles nous paraissent ravissantes
Qu’en souvenir autrement.
Près de leurs grilles puissantes
Près de leurs pierreuses pentes
Nous portons nos pas avec acharnement.

Notre vie telle une hydre vocifère
(Toutes pensées dehors)
Les oiseaux se disputent dans leurs volières
Nous restons à l’extérieur
Et, par-dessus, sans en avoir l’air
Le tout passe comme une barque légère.
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Déclin

Il fermente à la chaleur, il coule, putride, dans ses veines
Le vieux vice qui porte sa mission dans le corps décati
Des pensées sans limites tournent dans sa tête, la momie.
Elle secoue ses yeux globuleux et ses paupières lourdes se maintiennent
Ouvertes, pour voir avec un ricanement hideux et affaibli
Du lit allumé, dehors, un large soleil couchant
Comment les nuages noirs et violacés s’enveloppent de sang
De rouges poignards de soleil s’implantent profondément et rient
La tristesse l’emporte sur la cruelle santé…
Du ficus aux branches brisées comme de vieille sorcières défigurées
Tombent des feuilles fortes, amères quand on les mord et empoisonnées
Comme des sons arrêtés par le parchemin, cirés.
Et à la nuit tombée violacée et rouge où périt
L’effroi de tentatives ultimes, silencieusement
Quand de petits démons sortent des recoins soudainement
Une tête à la langue molle pend sur le tapis.
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Révélation

Les yeux, cercles tombés sur l’eau, lumières
Où l’image s’insère :
Toi — de loin, vaporeuse créature
Les yeux cachés, la voix effacée
Apparais sans marcher
Sur le ciel ouvert
Étoile aux molles épines, de chimère.

Près de la malchance
Près de l’ombre et du feu, tu viens,
Des eaux blanches tu t’extrais,
Des éclats tu fais
Dans les miroirs désuets,
Le cercle blanc, d’argent tu assombris
Quand tu tisses de la toile d’esprit, tu glisses et t’unis
Tu fais se lever aux sommets houleux
Le sang vitreux…

Mais se referme, concentrique,
Le ciel sphérique
Dans la marée rassemble le rêve excentrique
Engloutit l’esprit mort, dans les vagues de noir
Et à nouveau je passe, machinalement, dans le cercle noir.
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Veillée préliminaire

Pour lui, le rare, pour le temps dissipé
Pour lui éparpillé dans une volute de fumée
Vers son signe astrologique — or noir, parmi des flocons bleus gardé
J’envoie un grand rêve entre les astres s’incliner.
De sa voix mate, de son visage estompé
J’attends que me revienne le son égaré,
Qu’il résonne plus grave entre les pierres nues…
Je me penche comme sur un papillon aux ailes perdues,
Des lettres terrifiées je sculpte dans du bois, hostile matière,
Pour qu’il y cueille un signe de poussière.

(p. 43)
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Vol incertain

Dans l’herbe tu n’es pas, le pauvre ciel
T’enveloppe au loin
Avec sa baudruche humide et froide,
Dont j’habille mon cœur…
Je voudrais t’embrasser sur le ciel
Aux branches mortes, nonpareilles.
Les yeux âgés tu as
Et les cheveux collés sur les oreilles.
Le nuage blanchâtre pâlira
Et des oiseaux qui passeront en criant
Vont percer l’air froid
En haut dessinant ton corps vivant.
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