Emile Mahler

"Cuisine et cinéma" est un livre récent (paru en 2018) qui est plutôt un "beau livre", grand par ses dimensions sur papier doux au toucher, qu'un véritable et austère essai sur les relations (fort nombreuses, savoureuses, et parfois frôlant le mauvais goût), entre l'art de la cuisine et le Septième Art. N'oublions pas l'inénarrable film "La Grande Bouffe" qui fit scandale à sa sortie -et au-delà- dans les années 1970. Les héros de cet opus cinématographique de Marco Ferreri décidaient de se donner la mort -et y parvenaient- en s'empiffrant, ripaillant, engloutissant des quantités astronomiques de nourritures, certaines très raffinées, d'autres beaucoup moins. Cette overdose de bouffe, suivie de la mort des protagonistes étaient une critique violente de la société capitaliste que le réalisateur voulait asséner aux spectateurs-consommateurs.



Le livre "Cuisine et cinéma" n'est pas une oeuvre ou un essai contestataires, mais plutôt une mise en abyme des très nombreux chassés-croisés, parfois fructueux, parfois sans intérêt, entre les nourritures terrestres et les nourritures cinématographiques. le résultat n'est pas mauvais, mais un peu décevant pour les papilles gustatives et les pupilles enjouées des cinéphiles.