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Citation de JLB21


JLB21
07 février 2021
Ernest Chausson était un être grave et méditatif, un mystique, un scrupuleux, qui trouva auprès de César Franck la sécurité morale dont il avait besoin pour se consacrer à la musique. Riche, heureux, vivant dans un cadre magnifique, entouré d'artistes d'élite, il gardait sans cesse une secrète mélancolie. La mort l'avait-elle prévenu qu'elle l'obligerait, un jour, à interrompre brusquement la composition d'un "scherzo" et à sauter sur sa bicyclette pour courir plus vite au rendez-vous qu'elle lui donnait devant un mur de son parc sur lequel il allait se fracasser le crâne? Il avait quarante quatre ans. Tout lui souriait. Dès ses premiers essais il avait conquis l'estime de ses pairs. Un poème symphonique "Viviane", sa belle "Symphonie" en si bémol, son "Hymne védique" et ses mélodies avaient révélé sa sensibilité délicate et la distinction de sa pensée. Son "Poème" pour violon et orchestre, triomphe d'Ysaye, s'imposait partout; son "Concert" pour violon, piano et quatuor, son "Trio", son "Poème de l'amour et de la Mer" et sa "Chanson perpétuelle" étaient accueillis avec faveur et son opéra "Le Roi Arthus" allait être créé à Karlsruhe... On s'accordait à louer le tact avec lequel il utilisait le vocabulaire de Wagner et de Franck dans des ouvrages d'inspiration nettement française. Sa carrière qui s'annonçait glorieuse est une noble "symphonie inachevée".
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