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Critiques de Emilie Plateau (100)
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Le graphisme fera dans le minimalisme et l'épuration. Les cases sont totalement absentes. Il y a une réelle efficacité du propos narratif pour nous démontrer la situation injuste de la population noire-américaine dans les années 50. Cela se lit plutôt rapidement.



J'ai bien aimé l’introduction qui nous permet de nous identifier plus facilement avec la condition de ces personnes victimes de la ségrégation raciale.



Il est en effet question de l'inique loi Jim Crow qui impose une ségrégation. Il faut dire que les juridictions n'aimaient pas s’entendre dire qu'il y avait une injustice dans la mesure où l'on pouvait assurer aux noirs des prestations égales aux blancs.C'est le principe de l'égalité séparée. Pour autant, dans les faits, il fallait que le noir se lève lorsqu'il n'y avait plus assez de place disponible pour le blanc.



La première a refusé de se lever fut Claudette Colvin du haut de ses quinze ans mais son nom sera totalement effacée au profit de Rosa Parks dont se servira d'ailleurs le pasteur Martin Luther King dans sa lutte pour les droits civiques. En effet, Rosa Parks va l'imiter 9 mois plus tard alors que Claudette fut véritablement la première à braver l'autorité des blancs en refusant de se lever et céder sa place à un blanc.



Visiblement, cette BD va au-delà de l'aspect inégalitaire pour indiquer que quelque chose de fondamentale dans la lutte des droits civiques a été enlevée à cette jeune personne courageuse. L’auteure Emilie Plateau tenait à rendre hommage à cette adolescente dont le nom fut oublié quand on relate ces événements.



Du coup, j'ai ressenti un malaise par le fait que Martin Luther King a tenté de récupérer l'affaire de manière sournoise. Ce n'est pas vraiment ce que l'on a appris en histoire et ce que l'on voit dans les films tant son image semble être associé à un saint homme. Je m'interroge un peu sur ce dénigrement qui ne sert pas la cause de l'injustice sociale. Mais bon, c'est la vie méconnue de Claudette Colvin et l'option choisie par l'auteure qu'il nous faut respecter. Pour une adhésion, je ne suis pas preneur.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Qui fut le premier noir à refuser de céder sa place à un blanc dans un bus ?

Je formule volontairement la question au masculin/neutre car il y a un piège.



Ce n'était pas Rosa Parks (elle ne fut 'que' la deuxième en décembre 1955), mais Claudette Colvin en mars de la même année, une jeune fille de quinze ans qui rêvait de devenir avocate.

Et au fait, quoi qu'on ait pu lire ici ou là, Rosa Parks n'était pas « une petite couturière fatiguée » mais « une militante convaincue et active » d'une quarantaine d'années.



Ce sont des hommes qui ont réécrit et instrumentalisé l'événement afin qu'il marque le plus possible les esprits, après l'organisation du boycott des bus par des FEMMES :

« J'ai convaincu le jeune pasteur Martin Luther King d'être à la tête de notre mouvement. Je vous rappelle que, pendant que nous tergiversons entre hommes, les femmes agissent dans la rue. Renversons l'histoire ensemble et cessons de nous cacher derrière celles qui font tout le travail ! Nous allons réimprimer le tract rédigé par Madame Robinson. »



Récit d'une 'imposture', d'un casting truqué (pour une bonne cause), cette excellente BD est adaptée du témoignage éponyme de Tania de Montaigne.

Le dessin minutieux et enfantin d'Emilie Plateau est très agréable (bien qu'un peu petit), et on apprend beaucoup sur cette page de l'Histoire des Etats-Unis.

Tant mieux si la fin (objectif et résultat) a justifié les moyens. Mais on voit que l'art de la communication 'efficace', manipulatrice, existe depuis belle lurette. Et tant pis pour ceux qui restent dans l'ombre de l'icône :

« Aujourd'hui, vous avez 79 ans et, lorsque je vous regarde, je me dis qu'il fallait être quelqu'un pour être celle qui n'était pas Rosa Parks.

Vous êtes Claudette Colvin. »

(Tania de Montaigne - ou Emilie Plateau ? - 2018)

___



♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=V-hXzQE7-LY
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Comme un plateau

La vie en colocation chroniquée par une jeune femme solitaire et tellement pudique qu'elle ne peut pas se montrer en pyjama.

Autre difficulté : elle qui a toujours vécu à Montpellier doit s'habituer à la Belgique - son climat, son vocabulaire...



La narratrice/l'auteur manque cruellement de confiance en elle. Comment ce malaise se traduit, en BD ? Pour Emilie Plateau, par des personnages minuscules. Moins de 3 cm, plus souvent 2, à peine plus grands que la petite forme perdue sur la couverture - j'ai mesuré avec ma petite règle rose de collège. La typo est à l'avenant : 1 à 2 mm pour les lettres.



Loupe obligatoire. Donc vague nausée à la fin.

Sentiment de redites, aussi : vie en communauté, donc promiscuité, embrouilles & mesquineries autour des corvées, divergences sur les notions d'ordre & hygiène et sur les préférences alimentaires, casting à renouveler dès qu'un des 6 colocs quitte le navire, impression d'être dans un jeu de TV réalité, etc.

Des angoisses, de la lose et de l'autodérision, je pense en avoir trop lu en BD, je sature.

J'ai quand même souri.



De cette auteur, j'ai préféré 'Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin', BD-doc sur la première femme noire (avant Rosa Parks !) à avoir refusé de céder sa place à un blanc dans un autobus.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Adaptation réussie du livre et du spectacle de Tania de Montaigne, Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, prend le parti de resserrer son récit sur cette adolescente des années 50 qui (comme Rosa Parks l'a fait après elle, suivie par d'autres), a refusé de se lever pour laisser sa place à un blanc, dans le bus qui la menait à l'école. Cela constituait alors un délit assez sévère pour être poursuivi en justice et jeté en prison suivant les lois Jim Crow (destinées à maintenir une séparation entre les blancs et les non-blancs). Mais l'histoire n'a retenu que Rosa Parks et a oublié Claudette Colvin (souvent nommée Colbert, c'est dire le peu d'intérêt qu'on lui a porté !! ) parce que celle-ci n'était pas assez "présentable" pour être un porte-drapeau. Fille-mère, pauvre et au départ sans boulot, elle ne présentait pas l'image d'une femme assez "respectable". Alors , l'histoire n'a pas retenu Claudette Colvin et Claudette Colvin n'a plus voulu en reparler..

Le graphisme original - pas de cases, pas de bulles, des personnages minuscules perdus dans le blanc des pages - d'Émilie Plateau intrigue et est assez percutant. Belle découverte.

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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Tout le monde connaît Rosa Parks, cette femme qui a refusé de laisser sa place à une personne blanche dans le bus. Mais en 1955, en Alabama, quelques mois plus tôt, une jeune fille de quinze ans avait refusé de laisser sa place et avait été jugée pour cela. Il s'agissait de Claudette Colvin.



La première fois que j'ai entendu parler d'elle, c'était il y a moins d'un an, en déroulant mon fil Twitter. Peu de temps après, cette bande-dessinée est sortie, reprenant ce que Tania de Montaigne racontait dans un livre du même nom.



Mais pourquoi Claudette Colvin a-t-elle été effacée de l'histoire, remplacée par Rosa Parks ? Parce que celle-ci était plus "distinguée" - d'autant plus que Claudette est tombée enceinte quelques mois plus tard. Il a été délibérément choisi de l'oublier, alors qu'elle a changé l'Histoire. Cette bande-dessinée, c'est l'occasion parfaite pour faire sa connaissance, non ?



Bien que déroutée par la narration au départ, j'ai rapidement apprécié ce qu'Emilie Plateau avait fait, nous permettant de nous mettre "à la place de". Ainsi, cela peut permettre à certaines personnes de mieux comprendre l'injustice qui avait lieu à cette époque (et qui, sous des aspects différents, a toujours forme aujourd'hui).



Ce que je déplore, c'est que la description n'est pas suffisamment poussée, et qu'une véritable biographie aurait été plus intéressante. Néanmoins, cette bande-dessinée a le mérite d'être accessible aux plus jeunes, et ça me paraît une bonne chose. En terme de graphisme - plutôt minimaliste -, il me semble aussi adapté à un jeune public.



Un livre intéressant et à découvrir, bien qu'il n'aille pas suffisamment en profondeur. Je vais peut-être me pencher sur l'ouvrage de Tania de Montaigne afin d'en apprendre plus, mais je vous recommande cette bande-dessinée qui permet de mettre en lumière Claudette Colvin.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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De l'autre côté, à Montréal

Emilie Plateau laisse momentanément sa compagne et la ville de Bruxelles où elles résident, pour séjourner à Montréal et visiter New York - ceci uniquement pour écrire cet ouvrage ? 🤔 Soit...

.

Tout reste factuel et répétitif : Emilie est une personne très anxieuse, peu sûre d'elle. Elle dessine d'ailleurs tout en taille XS, et se rétrécit encore davantage quand elle est confrontée à des situations embarrassantes. Elle ne se lie guère, supporte difficilement le bruit des voisins, n'apprécie pas la nourriture locale, s'ennuie, a le mal du pays... Bref, elle se plaint beaucoup.

Alors ok, je comprends, je ne suis pas une aventurière non plus et j'♥ mes chaussons et le calme, mais pourquoi cette démarche de sa part ?

Lorsqu'ils débutent, les auteur(e)s de BD peinent à vivre de cette activité, je crois. Aussi, j'ai du mal à comprendre qu'Emilie Plateau se soit offert six mois outre-Atlantique pour écrire cet album aussi vide et dénué d'intérêt. Hormis pour la neige et le froid, elle aurait pu raconter exactement les mêmes futilités de n'importe où...

.

Je préfère cette auteure dans ses BD documentaires comme 'Noire, La vie méconnue de Claudette Colvin' ou 'Vivian Maier, Claire-Obscure'.

Les éditions 'Six pieds sous terre' publient également le talentueux Gilles Rochier, dont la plupart des albums s'inspirent de sa vie en banlieue.

Mais lui ne sombre jamais dans le nombrilisme geignard et parvient même à faire sourire, malgré des thèmes souvent douloureux.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Rosa Parks n'est pas la première femme à passer devant un tribunal pour ne pas avoir cédé sa place à un blanc. Quelques mois plus tôt, il y a eu Claudette Colvin qui n'a pas été mis en avant pour cause de ‘pas bien comme il faut'. BD en deux parties pour ces deux femmes. Narration à la deuxième personne du singulier, qui me gêne toujours, parce que j'aime moi-même décider si je me mets dans la peau du personnage. Réhabilitation de la révolte d'une ado de 15 ans contre la ségrégation. le dessin est simple et moderne. Plus, je pense, pour un public d'ados. Pour moi, il y manque l'épice qui relève un mets.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Brillante idée que cette adaptation illustrée du livre de Tania de Montaigne. Les dessins servent très bien ses textes tout en finesse. L'ensemble à la fois dense et cohérent reste accessible à tout lectorat.



Le sujet est pourtant lourd. "Noire" revient en effet sur une oubliée de l'Histoire. Claudette Colvin qui à la faveur d'une hâte typographique et d'une grossesse précoce cédera le mérite de son acte héroïque à Rosa Parks ; Quand bien même cette dernière ne l'aura pas demandé, mais elle avait accompli ce que la jeune Claudette réalisa avant : refuser de laisser sa place à un Blanc.



De là, les Noirs guidés par le pasteur King, lancèrent le fameux boycott des bus qui mettra fin à la ségrégation dans ces transports en commun. On a beau avoir de l'admiration pour Rosa Parks et Martin Luther King, on ne peut qu'éprouver une sorte de gêne face à la mise à l'écart de Claudette Colvin. Tout aussi téméraire que ses célèbres aînés mais coupable de ne pas être irréprochable.

Ainsi procède L' Histoire ; même les nobles causes génèrent des "exclusions".
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Cette bande dessinée relate les évènements qui se sont déroulé à Montgomery, en Alabama aux Etats Unis en 1955. On a tous entendu parler de Rosa Parks qui refusa de céder sa place à un blanc dans le bus, Montgomery est une ville ou le ségrégationnisme y est très marqué. Ce que l’on sait moins, c’est qu’au début de l’année, Claudette Colvin a été arrêtée pour les même faits. La bande dessinée reprend les évènements tels qu’ils se sont déroulés, de façon didactique, pas du tout romancée. Le récit reste très neutre dans le ton, on ne s’éloigne pas d’une page Wikipedia, et le choix du support bande dessinée n'apparaît pas justifié, si ce n’est pour vulgariser un fait historique, alors que le personnage de Claudette Colvin aurait mérité qu’on s’en imprègne plus. C’est évidemment très intéressant, voire nécessaire, mais je suis assez déçu par le manque d’intensité du récit, qui reste purement journalistique.
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De l'autre côté, à Montréal

Partir six mois en résidence d'artistes à Montréal, ça fait rêver...et c'est exactement ce que va vivre l'auteur de cette bande dessinée.



La toute première remarque que je ferais, c'est que l'éditeur, sûrement par choix économique, a décidé d'imprimer les dessins dans une taille minuscule, à tel point que si j'avais eu une loupe, je l'aurais utilisé pour lire les textes et même pour profiter du dessin, les personnages sont tellement petits que je n'ai jamais distingué les hommes des femmes !

Certes, j'ai deux fois vingt ans et je suis myope mais là, tout est tellement riquiqui que j'ai bien failli abandonner la lecture alors même que le sujet me plaisait.



L'histoire est intéressante, nous découvrons en même temps que l'auteur la ville de Montréal, ses rues, ses habitations, ses commerces, le climat, la nourriture etc....

Mais c'est surtout l'impression d'une grande solitude qui ressort de cette aventure, car même en vivant en colocation et en partageant un espace dans un atelier d'artistes, l'auteur semble avoir bien du mal à nouer des relations avec les autres.



J'ai aimé partager cette aventure avec l'auteur mais j'ai quand même eu la sensation de vivre aux pays des lilliputiens pendant toute la lecture et ça n'a pas été très agréable.
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Moi non plus

Homos, héteros, bis, vous ne vous occupez pas forcément de vos f3sses de la même façon, mais votre petit coeur saigne tout pareil quand la personne aimée vous quitte. Surtout si votre chéri(e) est de la race des pervers narcissiques, qui s'en vont et qui reviennent, qui vous relancent, vous font des reproches, vous oublient, vous laissent mariner, après des mois de liaison toxique en dents de scie, en mode 'douche écossaise'.



L'auteure a vécu une telle rupture, elle témoigne, raconte ses états d'âme, ses échanges avec ses proches, leurs bons conseils d'autant moins faciles à tenir qu'ils ne correspondent pas toujours à ce qu'elle veut entendre, ses tentatives pour s'en sortir - psychothérapie, drague sur le net pour trouver une copine, pas forcément le grand amour (chat échaudé craint l'eau froide), mais pour oublier un peu sa douloureuse histoire...



Agréable à lire et touchant, mais déjà vu, sous diverses formes.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

La bd "Noire c la vie méconnue de Claudette Colvin" nous plonge dans la peau de Claudette Colvin, adolescente noire de 15 ans, dans l'Alabama des années 1950. Avant Rosa Parks, il y a eu Claudette jeune lycéenne qui n'a pas voulut céder sa place à une blanche dans le bus.

Cette bd nous raconte son histoire et pourquoi elle a été oubliée dans l'Histoire dans le combat contre la ségrégation raciale.



Une bonne bd mais qui effleure les thèmes et ne va pas assez en profondeur. Une bd à lire en complément des bd America qui traite en profondeur de la lutte contre la ségrégation et de leurs droits
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

C'est grâce à la babeliote" IdeesLIvres "

que j'ai lu "Noire".

Le machisme est universel et indécrottable!

Les historiens, et plus inquiétant

les révolutionnaires, en usent aussi,

quand bon leur semble...



Claudette Colvin vit en Alabama.

Nous sommes en 1955, elle a 15 ans.

Elle refuse un jour de céder sa place dans le car

à une femme blanche qui la revendique.

Il y a bien sûr d'autres sièges libres

mais c'est celui où est assise cette gamine noire

que Madame veut absolument.

Le bus s'arrête,le chauffeur prévient la police

qui sort manu militari Claudette de là,

avec force injures comme il se doit.



L'histoire fait scandale dans la communauté noire.

Des manifestations sont organisées.

Claudette est convaincue de plaider non coupable .

C'est une jeune fille brillante, déterminée et courageuse.



Le procès est l'écho de la plus belle

mauvaise foi des témoins à charge.

Elle, qui voulait être avocate se retrouve

avec une inscription sur son casier juridique.



Je vous laisse découvrir la suite

qui m'a laissée sans voix.



Le 20 décembre 56,

jour de l'abolition de la loi segrégationniste

Martin Luther King tire la couverture à lui.

Il pose avec des leaders noirs montant dans un bus,

laissant dans l'ombre, les femmes

qui ont fait bouger l'histoire

grâce à leur courage.



Cette bd est un document argumenté historiquement .

Son dessin est tout en naïveté.

Ce témoignage mérite une large diffusion.







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De l'autre côté, à Montréal

L'autrice aurait souhaité épargner un unique crayon noir qu'elle ne s'y serait pas prise autrement !



Les planches en noir et blanc, cela peut être magnifique - comme chez Chabouté qui sait dessiner en blanc comme en noir et jouer avec les contrastes et les ombres -, ou simplistes comme ici. La couverture donne une petite idée du résultat, bien qu'il s'agisse là d'une planche particulièrement garnie, avec des touches de couleur en plus.



Les personnages de ce livre semble tout droit sortis de l'île imaginaire de Lilliput de Jonathan Swift tant leur format est réduit. S'agirait-il d'une nouvelle astuce de dessinateur pour ne pas se fatiguer à dessiner des expressions de visages ? Il est vrai que le texte est là pour aider le lecteur à comprendre le propos, du moins s'il n'est pas atteint de presbytie ou bien équipé d'une loupe...



N'ayant par ailleurs pas trouvé dans cet album une histoire accrochante qui m'aurait permis de dépasser ces réserves sur son graphisme, j'ai abandonné sa lecture au terme d'une vingtaine de pages (environ : même la numérotation a été zappée !).



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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Quelle merveille ce livre !!!



Sur la forme : j'ai aimé le dessin et le choix des couleurs. Le parti pris de deux couleurs qui peuvent se côtoyer mais pas vraiment se mélanger, permet une compréhension rapide de la situation à chaque page. La ségrégation est là, elle est partout dans ces états américains des années 50.



Quoi de plus difficile alors que d'être noir dans un état ségrégationniste, ah oui peut-être d'être une femme noire. On cumule alors les barrières et les "handicaps" en étant un être deux fois inférieur de part sa couleur et son sexe... et souvent il faut y ajouter sa classe sociale.



Cet ouvrage n'est pas une simple biographie graphique de Claudette Colvin, jeune femme courageuse et engagée mais trop vite oubliée. C'est un panorama de la vie de la communauté noire de l'époque et de la place des femmes dans cette communauté. On y voit comment les noirs sont traités et souvent maltraités par les blancs et les autorités en toute impunité. Comment il semble normal que les deux groupes ne puissent jamais se côtoyer et interagir.



Mais on y voit aussi comment des hommes noirs, sous couvert de "protéger" ces femmes vont les reléguer progressivement au second plan puis troisième, quatrième et finalement dans leur logis ces femmes engagées, victimes, à l'origine des mouvements. Elles ne seront ressorties et mises en avant que lorsqu'elles peuvent servir la cause. Et encore faut-il qu'elles soient jugées assez respectables et bonnes chrétiennes par les hommes du mouvement.



C'est une histoire complexe et révoltante. Heureusement petit à petit grâce à ce type d'ouvrage, ces femmes et ces vies sont progressivement sorties de l'oubli collectif et permettent, je l'espère, de faire évoluer les mentalités et d'avancer.



On ne peut être que révolté à la lecture de ce livre, mais sa lecture est salutaire et je recommande fortement cet ouvrage emprunté à la médiathèque Françoise Sagan de Paris.

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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Lorsqu'on pense aux mouvements des Droits Civiques des années 1960 aux États-Unis, on pense d'abord aux grands penseurs comme Martin Luther King et Malcolm X, ou à des personnes plus discrètes comme Rosa Parks dont les actes provoquerent un effet papillon. Mais on oublie que Rosa Parks n'est pas la première femme noire à avoir refusé de s'asseoir à la place que les Blancs estimaient être la sienne dans le bus. En effet, la jeune Claudette Colvin l'avait fait avant. Et à l'issue d'une bataille juridique, la Cour de New York avait rendu un verdict en sa faveur.

Mais pourquoi l'Histoire l'a-t-elle si lâchement zappée? Hé bien... Pour des raisons d'ordres morales qui semblent ridicules, injustes et dérisoires au regard des lecteurs du 21ème siècle que nous sommes. La preuve que même lorsqu'on veut changer les choses, un certain conservatisme idéologique reste bien enraciné.



Cette bande dessinée aux graphismes très enfantins- qui rendent justice à cette Histoire qui semblait engloutir la pauvre adolescente- rend donc hommage et une certaine justice à Claudette Colvin, bien jeune au moment des faits. Mais toujours effacée au profit d'autres (Rosa Parks, Ruby Bridges, etc). Si ce type de graphisme aidera sans doute des jeunes lecteurs à s'identifier plus facilement, j'avoue ne pas être une grande fan.

Un album qui pourra amener des lycéens à réfléchir à l'engagement et /ou à se demander si l'engagement ou l'idéologie peut être détachée de toute moralité.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Rosa Parks est connue comme la femme noire ayant refusé de laisser sa place dans le bus à un blanc et ainsi provoquer la remise en cause des lois ségrégationnistes en place aux Etats-Unis de 1870 à 1956.



Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'une femme refusait de se lever dans un moyen de transport.



Voici en bande dessinée le récit de la vie de Claudette Colvin, d'après Tania de Montaigne, et des pistes pour comprendre pourquoi elle a été effacée de l'histoire...



Le narrateur nous propose pour cela de nous mettre dans la peau de l'héroïne afin de mieux ressentir toute l'injustice de cet univers.



Le récit nous permet de voir la séparation instituée entre les deux catégories d'hommes instituées et leur hiérarchisation sous prétexte d'une cohabitation impossible.



Mais, assez rapidement, une seconde ligne de front se dessine entre les hommes et les femmes. Si ces dernières sont les instigatrices de la volonté de dessiner un autre monde, dès que la lutte devient une réussite, les hommes vont les exclure.



L'invisibilité des femmes se double dans le cas de Claudette Colvin d'un rejet d'un profil hors normes car elle n'a que notamment que quinze ans lors de ces événements.



A lire et à offrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Tout le monde connaît Rosa Parks, la femme qui a refusé de céder sa place dans le bus à un Blanc. Mais, comme beaucoup, je ne connaissais pas la jeune femme qui a été la première à refuser de se plier à cette règle ségrégationniste : Claudette Colvin. L’histoire de cette jeune femme courageuse injustement oubliée est édifiante et triste et je suis vraiment contente d’avoir fait cette lecture qui explique les lois et règles raciales qui régissaient la vie des communautés dans les années 50. A nos yeux d’Européens du XXIe siècle, cela paraît incroyable et odieux et le traitement réservé à Claudette par sa propre communauté n’en est pas moins tragique mais représentatif d’une époque qui n’est pas si lointaine. J’ai également apprécié la façon dont est mise en évidence la très grande discrimination entre les sexes en plus de la discrimination raciale.

Le graphisme est minimaliste et enfantin avec très peu de dessins par planches. Ceraines planches sont vierges, d’autres ne présentent que une ou deux illustrations. C’est assez agréable à regarder et à lire mais ça n’est pas franchement mémorable ;

Il est tout de même dommage que dans un ouvrage traitant du ségrégationnisme, les personnages changent de couleur de peau d’une planche à l’autre. Le physique de Claudette Colbert est reconnaissable, mais pour d’autres personnages moins typés, c’est assez déstabilisant pour la compréhension des rapports entre-eux.

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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

J'ai adoré cette adaptation graphique du livre de Tania de Montaigne consacré à la vie de cette femme méconnue. Tout le monde se souvient de Rosa Parks. Mais qui a entendu parler de Claudette Colvin? Elle est en réalité la première femme à avoir refusé de céder sa place à un blanc dans un bus de l'Amérique des années 50 et l'Histoire l'a pourtant effacée.

J'ai beaucoup aimé la façon dont on entre dans la narration, à la manière d'une caméra qui zoome (procédé déjà utilisé dans le livre dont la BD est tirée). Le dessin est simple mais très fort à la fois, le propos n'en prend d'ailleurs que plus d'ampleur.

Il faut que tout le monde lise cette histoire pour que le nom de Claudette Colvin reprenne sa place légitime dans les livres et les mémoires.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin (..

Un livre aux dessins simples mais bien adaptés à l'histoire et au contexte. Un petit nombre de couleurs, parfaitement choisies, rehausse le contenu. Quand à l'histoire, c'est celle d'héroïnes de tous les jours, de femmes qui décident de ne pas se laissent faire, de ne pas laisser la société leur dicter leur actes. Car c'est un livre sur la ségrégation aux Etats Unis en 1950 certes, mais c'est aussi et surtout un livre sur le courage et la ténacité de ces femmes. On regrettera toutefois que certains passages, notamment ceux des différents jugements, ne soient pas plus explicites sur la question des faux témoignages et autres influences subies par les témoins.
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