Citations de Emily Dickinson (508)
Où que nous allions, les anges ont loué la maison voisine.
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C’est l’aube, petite fille, n’as-tu donc
Rien prévu aujourd’hui ?
Ce n’est pas dans tes habitudes d’être en retard
Reprends ton travail
C’est midi, ma petite fille,
Hélas, es-tu encore en train de dormir ?
Le lys attend d’être l’épouse
L’abeille – as-tu oublié ?
Ma petite fille, c’est la nuit, hélas
La nuit est pour toi ce que
Devrait être le matin. As-tu entamé
Ton petit projet de mourir
Si je n’ai pu t’en dissuader, ma douce,
J’aurais pu t’aider
.
.
Je n’ai jamais vu de lande,
Je n’ai jamais vu la mer -
Mais je sais à quoi ressemble la bruyère
Et ce qu’est une houle –
Je n’ai jamais parlé à Dieu
Ni visité le Paradis –
Mais je suis certaine de l’endroit
Comme si les billets en étaient donnés
Prise aux hommes - ce matin -
Emportée par des hommes aujourd'hui -
Rejointe par les Dieux portant lumière -
Qui l'ont emmenée en grande pompe -
Une petite fille - prise à ses camarades -
Un petit cerveau pris à l'école -
Il doit y avoir des invités en l'Eden -
Toutes les pièces sont pleines de monde -
Lointains - comme l'Est du Couchant -
Flous - comme l'étoile à la frontière de l'univers -
Courtisans surannés, voici les Royaumes
Où logent nos disparus
La Nuit est mon Jour préféré - j’aime tant le silence - et je ne parle pas d’une simple trêve (cessation) du Bruit - mais de ceux qui parlent de rien à longueur de journée et prennent cela pour de l’allégresse…
lettre à Otis Phillips Lord (v. 1883)
Te perdre - plus doux que de gagner
Te perdre - plus doux que de gagner
Tous les autres cœurs que je connaissais.
C'est vrai que la sécheresse est démunie,
Mais alors, j'ai eu la rosée !
La Caspienne a ses royaumes de sable,
Son autre royaume de mer.
Sans les avantages stériles,
aucune Caspienne ne pourrait l'être.
Si dans mon sommeil profond
Je ne puis te dire merci,
Sache que je m’y essaie
Avec ma lèvre de Granit !
Une lumière existe au printemps
Une lumière existe au printemps.
Pas présent dans l'année
A toute autre période.
Quand mars est à peine là
Une couleur se dresse à l'étranger
Sur des collines solitaires
Que la science ne peut pas dépasser,
Mais la nature humaine sent.
Il attend sur la pelouse ;
Il montre l'arbre
le plus éloigné Sur la pente la plus éloignée que nous connaissions ;
Ça me parle presque.
Puis, à mesure que les horizons
s'avancent , Ou que les midis s'éloignent,
Sans la formule du son,
Cela passe, et nous restons :
Une qualité de perte
Affectant notre contenu,
Comme le commerce avait soudainement empiété
Sur un sacrement.
Une étincelle ailée s'envole -
Une étincelle ailée s'envole --
je ne l'ai jamais rencontrée près de la
foudre, elle est souvent confondue
Quand les nuits sont chaudes et sereines --
Ses voyages scintillants qu'elle poursuit
Au-dessus des repaires des hommes --
Un grain de ravissement -- perçu pour la première fois
En le sentant est parti -
ravivé par une action pittoresque
Oh ma chérie, combien de temps devras-tu être loin de moi ? Comme je deviens lasse de t’attendre, de te chercher et de t’appeler ; parfois, je ferme les yeux et je te ferme aussi mon cœur et, en vain, j’essaye de t’oublier pour tout le chagrin que tu me causes, mais tu ne t’en iras jamais, n’est-ce pas, tu ne le feras jamais–Oh dis-le-moi Susie, promets-le-moi encore une fois–alors, avec un maigre sourire, je repreprendrai le petit fardeau de notre triste, triste séparation. Comme il est vain d’écrire, quand on sait ressentir.
Il y a une solitude de l'espace
Il y a une solitude de l'espace
Une solitude de la mer
Une solitude de la mort,
mes ces sociétés doivent être comparées
à ce site plus profond
que l'intimité polaire
Une âme admise à elle - même - l'infini - fini.
Voici ma lettre au Monde
C’est ma lettre
au monde qui
ne m’a jamais
écrit -- Les nouvelles simples que la nature a racontées -- Avec la tendre Majesté
Son Message est engagé
à des mains que je ne peux pas voir --
Pour l’amour d’Elle -- Doux -- compatriotes --
Juge tendrement -- de Moi
Chaque Sabbat sur la mer me pousse à compter les Sabbats, jusqu'à ce que l'on ne se revoie sur la rive - et qui sait si les collines seront aussi bleues que les marins le disent. -
Comme Feuilles – Il Se déplie –…
Comme Feuilles – Il Se déplie –
Et puis – Il se referme –
Puis se perche sur la Capeline
De Quelque Bouton d’Or –
Puis dans sa course Il heurte
Et renverse une Rose –
Et puis il ne fait Rien –
Puis plus loin sur un Foc – Se pose –
Et balance, Grain de Poussière
Dans Midi suspendu –
Entre – revenir Ici-bas –
Ou migrer vers la Lune –
De Lui qu’adviendra-t-il la Nuit –
L’Ignorance borne
Le privilège de le dire –
De Lui qu’adviendra-t-il – Le Jour –
Où le Gel – étreindra le Monde –
Des Vitrines – le montrent –
Un Sépulcre en curieuse Soie floche –
Une Abbaye – un Cocon –
La prière est le petit instrument,
Par quoi les hommes atteignent,
Où la présence leur est interdite,
Par elle ils lancent leur discours,
Dans l'oreille de Dieu.
Avec des cadeaux tout simple et des mots maladroits
On fait connaître au cœur humain
Le rien -
Ce "rien" est la force
Qui rénove le monde -
Doux Scepticisme du Cœur –
Qui sait – et ne sait pas –
Et tangue ainsi qu’une Flottille
De Parfums qu’assaille la neige –
Qui appelle et diffère le Vrai
De crainte que la Certitude fige
Comparée aux douleurs exquises
De la passion qui frémit de Peur –
Y aura-t-il…
Y aura-t-il pour de vrai un « matin » ?
Y a-t-il ce qu’on appelle un « Jour » ?
Pourrais-je le voir des montagnes
Si j’étais aussi haute qu’elles ?
A-t-il des pieds comme les Nénuphars ?
Des plumes comme un Oiseau ?
Nous vient-il de pays fabuleux
Dont je n’ai jamais ouï parler ?
Oh, un savant ! Oh, un Marin !
Oh, un sage venu des cieux !
Qu’il dise à une petite pèlerine
Où se trouve le lieu nommé « matin » !
/traduction de Claire Malroux
Le vent a commencé à secouer l'Herbe…
Le vent a commencé à secouer l'Herbe
Avec des mélodies sinistres et basses —
Il a lancé une Menace à la Terre —
Une autre, au Ciel —
Les Feuilles se sont détachées des Arbres
Et dispersées dans tous les sens —
La Poussière s'est rassemblée comme les Mains
Et a jeté la Route au loin —
Les Chariots ont accéléré dans les rues
Le Tonnerre s'est hâté lentement —
L'Éclair a révélé un Bec jaune
Et puis une Serre livide —
Les Oiseaux ont barricadé leurs Nids —
Le Bétail s'est accroché aux Granges —
Puis est tombée une Goutte d'une Pluie Géante
Et puis comme si les Mains
Qui retenaient les Barrages, avaient lâché prise,
Les Eaux ont fait sombrer le Ciel,
Mais elles ont ignoré la Maison de Mon Père —
Fendant juste un Arbre en quatre —
…
//traduit de l’anglais (États-Unis) par François Heusbourg
Que nous unisse donc l'absence
Toi là-bas - moi - ici
Par cette Porte entrebâillée
Que sont les Mers.