Citations de Emily Dickinson (508)
Se charger à l'extrême comme le tonnerre
Et puis , alors que toute chose
Se terre , éclater grandiose
Voilà ce que serait la poésie.
L'Eau, s'apprend par la soif.
La Terre - par les Mers franchies.
L'Extase - par les affres -
La Paix, par le récit de ses combats -
L'Amour, par l'effigie -
L'Oiseau, par la neige.
Water, is taught by thirst.
Land - by the Oceans passed.
Transport - by throe -
Peace, by it's battles told -
Love, by memorial mold -
Birds, by the snow.
Du cœur, l'esprit se nourrit
Comme tout parasite
Si le cœur est riche
L'esprit profite
Mais si le cœur faillit
L'esprit s'émacie
Si absolu ce qu'il
Y puise.
The mind lives on the heart
Like any parasite
If that is full of meat
The mind is fat
But if the heart omit
Emaciate the wit
The aliment of it
so absolute.
Jette sur le temps un oeil indulgent
Il fit sans doute de son mieux
Avec quelle douceur sombre ce soleil tremblant
À l'ouest de l'humain.
Se charger à l'extrême, comme le Tonnerre -
Et puis - alors que toute chose
Se terre - éclater grandiose
Voilà - qui serait Poésie -
Pour être hanté, nul besoin de chambre, nul besoin de maison,
Le cerveau regorge de corridors plus tortueux les uns que les autres.
( " Une âme en incandescence")
Si je peux empêcher un cœur de se briser, je n’aurai pas vécu en vain.
Si je peux atténuer les souffrances d’un être ou aider un rouge-gorge désorienté à regagner son nid, je n’aurai pas vécu en vain.
J'aime mieux me souvenir d'un Couchant
Que jouir d'une Aurore
Bien que l'un soit superbe oubli
Et l'autre réel.
Car il y a dans le départ un Drame
Que rester ne peut offrir -
Mourir divinement en une fois le soir -
Est plus aisé que décliner -
I'd rather recollect a Setting
Than own a rising Sun
Though one is beautiful forgetting
And true the other one.
Because in going is a Drama
Staying cannot confer -
To die divinely once a twilight -
Than wane is easier -
Mon plus grand bonheur, c'est qu'au loin
Mon âme fuie sa demeure d'argile,
Par une nuit qu'il vente, que la lune est claire,
Que l'oeil peut parcourir des mondes de lumière
Que je ne suis plus, qu'il n'est rien
Ni terre, ni mer, ni ciel sans nuages
Hormis un esprit en voyage
Dans l'immensité infinie.
Dans un cœur brisé
Nul ne peut pénétrer
Sans la noble prérogative
D'avoir souffert de même.
Voir le ciel d'été
Est Poésie- bien qu'il ne soit point dans un livre
Les vrais poèmes fuient.
(" Quatrains et autres poèmes brefs")
I'm nobody! Who are you?
Are you nobody, too?
Then there's a pair of us — don't tell!
They'd banish us, you know.
Le désir, peut-être, est le don qu’aucun don ne procure.
Longing, it may be, is the gift no other gift supplies.
(L381, fin 1872, à Louise Norcross)
On apprend l'eau - par la soif
La terre - par les mers qu'on passe
L'exaltation - par l'angoisse
La paix - en comptant ses batailles
L'amour - par une image qu'on garde
Et les oiseaux - par la neige.
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
Il est une solitude de l'espace
Une solitude de la mer
Une solitude de la mort, mais elles sont société
Comparées à ce site plus profond
Cette polaire intimité
D'une âme qui se visite--- Infinité finie.
There is a solitude of space
A solitude of sea
A solitude of death but these
Society shall be
Compared with that profunder site
That polar privacy
A soul admitted to itself
Finite infinity
Il y a quelque chose de plus calme que le sommeil
Dans cette chambre intérieure !
Ça porte un rien sur la poitrine -
Et ça refuse de dire son nom.
Certains le touchent, certains l’embrassent -
Certains réchauffent la main inerte -
Le corps a une gravité simple
Que je ne comprends pas !
Je ne pleurerais pas, à leur place -
Sangloter serait déplacé !
Attention que la fée tranquille
De peur ne regagne son bois !
Pendant que les voisins naïfs
Bavardent du « mort tout neuf »-
Nous - enclins à la périphrase,
Pointons que les oiseaux se sont envolés !
There ´s something quieter than sleep
Within this inner room !
It wears a sprig upon its breast,
And will not tell its name.
Some touch it and some kiss it,
Some chafe its idle hand;
It has a simple gravity
I do not understand !
I would not weep if l were they,
How rude in one to sob !
Might scare the quiet fairy
Back to her native wood !
While simple-hearted neighbors
Chat of the “ early dead ”,
We, prone to periphrasis,
Remark that birds have fled !
I’m Nobody ! Who Are You?
I'm nobody ! Who are you?
Are you nobody, too?
Then there's a pair of us - don't tell !
They'd banish us, you know.
How dreary to be somebody !
How public, like a frog
To tell one's name the livelong day
To an admiring bog!
On ne sait jamais qu'on part - quand on part -
On plaisante, on ferme la porte
Le Destin, qui suit, derrière nous la verrouille
Et jamais plus on n'aborde.
We never know we go - when we are going -
We jest and shut the door
Fate following behind us bolts it
And we accost no more.
Je lui montrai des Hauteurs inouïes -
"Veux-tu les Gravir ?" dis-je
Mais elle - "Pas ainsi"
"Avec moi" - " dis-je - Avec moi ?
Je lui montrai des secrets - le Nid du Matin -
La Corde pour franchir les Nuits -
Et de nouveau - "Veux-tu de moi pour Hôte ?"
Son Oui tardait encore -
Alors, j'ai brisé ma vie - Et Voici,
Une Lueur, pour elle, solennelle, a lui,
Plus vive, comme s'effaçait son visage -
Pouvait-elle, cette fois, refuser ?
Poème 446
Pleurer est chose si infime -
Soupirer chose si brève -
Pourtant - d' Occupations - de cette taille
Nous mourons, nous humains !