Tout comme, de façon un peu malsaine, le prêtre doit rêver d'entendre un jour la confession d'un meurtrier, ou le médecin trépigner d'excitation en diagnostiquant une maladie grave et rare, nous autres archivistes nous entrons dans la profession avec le fantasme du fonds idéal, vierge de toute étude, miraculeusement conservé, parsemé des noms des personnalités qui ont fait l'histoire, un fonds qui révélerait d'inavouables secrets dont nous serions, nous archivistes, les gardiens.