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Citations de Emma Locatelli (42)


Avec mes chemisiers larges, mes jupes en cloche, mes chaussures plates, mes cheveux tirés en arrière, je n'éveille aucune curiosité, aucune convoitise. Ainsi accoutrée, je suis la seule chose que je désire être, une vague silhouette sans relief, la configuration d'une chose sans intérêt.
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J'ai repensé aux vieillards assis sur les bancs de pierres sèches qui trompent l'ennui en cherchant à deviner dans le tournoiement d'une buse, le relief d'un bâton, la couleur d'un caillou, la forme des nuages, tous les signes possibles d'in prochain malheur. J'ai pensé à mon fils, à Petro et à ses enfants, pour lesquels la mort n'avait pas eu la delicatesse de s'annoncer.
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Il cligna des yeux et fit une moue enfantine. Même avec sa mère, il ne pouvait s'empêcher de minauder et de cabotiner, de jouer de son visage de joli mime, toujours trop riche d'expressions.
p.350
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Il m'a dit que ce visage, c'était celui de monsieur et madame Tout Le Monde, de la bonne mère de famille, du bon père tranquille, qu'il l'avait vue la garce, la haine à l'état pur, débarrassée des oripeaux de la mauvaise conscience, libérée de la peur, patiemment nourrie de vieilles rancunes. La haine coriace des petites âmes, têtue, fielleuse, menteuse, prête à recevoir le don du sang pour une querelle de préau, pour une dette vieille de mille ans, un regard de travers, un tricot emprunté et jamais rendu, un quolibet lancé après un verre de trop.
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C'est pourquoi mon devoir est de leur recorder qu'ils doivent s'abstenir de tout ce qui pourrait favoriser la concupiscence et de les enjoindre à suivre strictement les règles de la vie monacale: un jeûne fréquent, un sommeil court dans un lit dur, une nourriture simple et le port de la bure.
2007 éd. Nouveau monde p.288
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Je continuais à penser aux Roccetti, à tourner et retourner les événements, les tissus de mensonges des uns, les menues broderies de vérité des autres, les lambeaux du passé, les rumeurs, mes certitudes, mes intuitions, les visages du passé et ceux du présent. Ça faisait une belle farandole à donner la gueule de bois.
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C'était ça Félicien. On le disait frustre et un peu simple. Il faisait d'un cimetière un poème. Il aimait les roses pompon et les maximes. Il avait de la délicatesse. C'était de la crème sur du pain noir.
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Nous sommes nées d’un père absent et d’une mère acariâtre. D’un coup de vent sur un roncier malade. Il en est tombé deux fragiles épines : Louise et moi. Je m’appelle Gabrielle. Gabrielle Magne. Je n’ai pas dit un mot depuis dix ans. Je laisse mourir les heures, assise sur le banc, à côté de la vieille yeuse, une naine à cinq troncs qui ne parle pas non plus, qui est là depuis des siècles, comme moi. Je n’attends rien. Je vis seule. J’ai toujours été seule. Ils m’appellent « la désolée ». Le frère de Maria m’a donné la ferme des Roccetti. Après le drame, il a envoyé un courrier au notaire dans lequel il a dit : « Laissez-la-lui. Que voulez-vous que j’en fasse ? Vendre ce machin, ce serait toucher l’argent du malheur.
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Percheval réprima un geste de mauvaise humeur. Ces croquants étaient si intimement persuadés que toutes leurs difficultés provenaient de l'action incesssante en ce monde de forces obscures et maléfiques qu'il était bien difficile de les raisonner. A leurs yeux, rien n'était naturel. Tout événement, qu'il soit bénéfique ou non, s'expliquait nécessairement par l'intervention de puissances magiques, invisibles, fastes ou néfastes
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« On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. »
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Melchior Percheval et Jehan Estienne arrivèrent à Malzieu dans la matinée. C’était une de ces rudes journées d’hiver où l’air est si glacial qu’il semble n’être qu’une grande bouche emplie de dents, une bouche terrible qui, entre chaque morsure, exhale une haleine à geler l’enfant dans le ventre de sa mère. Les arbres nus, les misérables chaumières, tout, jusqu’au chemin défoncé, tout était couvert de givre brillant, comme si chaque chose avait été passée au vernis.
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Elle s'était ratatinée en une petite chose laide et noueuse, elle avait perdu des cheveux et sans doute quelques dents,mais elle avait conservé intact son pouvoir de me faire mal.Avec les yeux ou les mots, elle avait toujours le choix des armes.
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Un livre magnifique, simple et fluide. La noirceur de l'âme humaine y est décrite à travers les actes de certains pendant la guerre mais également au sein de la famille de Gabrielle, héroïne de ce livre, qui va mettre au jour tout ce qu'on aurait aimé caché dans son petit village. un livre dont la fin reste bien surprenante et où nous découvrons que l'arroseur peut devenir l'arrosé malgré tout sa volonté à traquer la vérité.
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Ce n'était pas ce que nous avions espéré. Je souhaite seulement que nos enfants ne s'y trompent pas : cette grande kermesse de la barbarie, ça n'a jamais été notre Libération.
Il a insisté une dernière fois, pour me coller les mots au fond du cerveau :
ça n'a jamais été notre Libération. Cette fête sale a été une insulte à tous nos sacrifices.
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Elle était de cette race de femmes qui fait d'une seule phrase un récit, d'un bruit vague une sentence, d'un silence un secret inavouable, qui enfle à plaisirs, détourne et pétrit les mots et les gestes de chacun au gré de son ignorance grasse et de son imagination malfaisante.
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Bien qu'il s'en défendissent, les hardis magistrats avaient manifestement très peur des attaques du Démon. Pour le protéger des perfidies de Satan, le juge Béranger était d'ailleurs venu avec un Agnus Dei et une poignée de sel dans la poche de son pourpoint. Groise, quant à lui, avait apporté une petite branche de buis béni qu'il agitait nerveusement derrière son dos.
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I coûte ben peu aux jacteurs de n'donner que des paroles. Votre Estienne, sait-i seulement déboucher les intestins, extraire leurs dents pourries, débarrasser les malheureux d'leur gale, réduire leurs fractures ? C'est toujours l'même refrain avec ces pompeux d'la ville. Mais qu'est-ce qu'i savent faire de plus que moi, hein ? Sinon contempler la pisse d'leur malade et en renifler l'odeur comme des chiens ?
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Dans ce monde dévasté, j'ai vu notre espèce muer en une chose hideuse qui ne portait pas de nom.
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De retour dans la maison familiale après 6 ans d'absence , Gabrielle retrouve sa mère , sa soeur et son frère handicapé ...
Elle va mené son enquête sur le massacre de la famille des voisins . Le père aurait tué sa famille avant de se donner la mort .
L'arrivée d'un nouveau locataire va la conforté sur son idée que les choses ne se sont passées comme on le raconte ...
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Nous sommes nées d'un père absent et d'une mère acariâtre.D'un coup de vent sur un roncier malade .Il en est tombé deux fragiles épines ;Louise et moi.
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