Les tragédies shakespeariennes n'étaient pas pour les âmes sensibles. Sur scène, les personnages principaux mouraient souvent dans un bain de sang à quelques mètres du public. Pour simuler d'abondants saignements, les comédiens avaient recours à des poches pleines de sang d'animaux qu'ils dissimulaient sous leurs vêtements et qu'ils perçaient quand leur personnage se faisait poignarder. Rien que dans "Titus Andronicus", on compte quatorze décès, ce qui en fait l'une des pièces les plus sanglantes écrites par Shakespeare. (p.25)
Ce sont souvent "Hamlet" ou peut-être "Roméo et Juliette", qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on pense aux oeuvres les plus célèbres de Shakespeare. Pourtant, en ce temps-là, tout le monde le connaissait comme l'auteur du poème "Vénus et Adonis". L'histoire de Vénus, la déesse romaine de l'amour, qui tombe amoureuse d'un beau jeune homme prénommé Adonis, est inspirée de l'œuvre du poète latin Ovide. Le poème était taxé d'obscénité selon les critères élisabéthains, mais cela n'empêcha pas le public de s'arracher les premiers exemplaires publiés en 1593 ! (p.48)