- Rien ne nous attache, rien ne nous retient. Le temps nous brûle et nous consume, proclama la vieille dame, les yeux fermés.
Pierre de Cendres
À l'heure ultime le corps,
au feu de l'anthracite consumé,
rejoint la mort
et la poussière du premier jour,
et le silence d'un nouveau jour.
L'oiseau de légende ses ailes a déployées...
— Monsieur trois Doigts, fit-il de sa voix douce, je ne vous ai pas connu longtemps. Mais peu de temps, c'est parfois beaucoup de temps. Une minute, c'est parfois dix ans, cent ans... Alors je voulais vous dire que vous êtes mon ami depuis très, très longtemps. Et que vous resterez mon ami pendant très, très longtemps. Au revoir, Monsieur Trois Doigts.
Courant de toutes ses forces, Chayma s'enfonça dans le couloir noir. Un court instant, elle eut l'espoir fugace de rejoindre la grille et d'échapper à son bourreau. Mais, soudain, le corps souple de Fursy, à peine plus lourd qu'elle, vint cogner son dos et la faire chuter. Les deux enfants roulèrent dans la poussière, sans se faire mal, haletants, collés l'un à l'autre comme des animaux sauvages. Quelques secondes après, Chayma maudit de tout son être le garçon qui la plaquait au sol. Fursy se mit à rire. Une fois de plus.
_ Tu ne m'auras pas ! lâcha-t-il.
Le garçon appuyait un genou contre le ventre de Chayma, douloureusement. Elle sentit sa respiration saccadée, désagréable, qui se rapprochait de son visage. Puis il se redressa d'un coup, posant fermement un pied sur son buste pour la tenir au sol.
_ Tu n'aurais pas dû, fit-il avec colère. Tu n'aurais pas dû !
Il saisit l'écharpe de Chayma et la fit se lever par un geste brusque. Il lui mit un coup derrière la tête pour qu'elle se dirige vers l'espace de vie où brûlait faiblement l'unique flambeau.
_ Tu n'as pas intérêt à recommencer. Avance !
Arrivés au bout du couloir, il la poussa méchamment sur le matelas.
_ Ne bouge plus. Tu n'as pas le droit de bouger ! hurla-t-il.
Sans cesser de surveiller sa proie, le visage furieux, il attrapa son sac à dos et en sortit une corde. Chayma se redressa, prête à réagir, mais Fursy, toujours aussi rapide, la retint d'un geste ferme. Aussitôt, il lia ses pieds en serrant fort.
_ Voilà ! Amuse-toi bien.
Puis il pointa un doigt dans sa direction.
_ Petite peste. Sale petite peste ! Je... Tu... Tu as essayé de m'échapper alors que je t'ai fait confiance... Tu... Tu vas voir ce qui arrive à ceux qui me trahissent. Tu vas voir !
Il lui tourna le dos et disparut dans le noir.
— Ta mère est géniale, fit Mihiran en s'adressant à Laszlo.
— Oui. Ça se peut...
— Certains jours, on s'en rend un peu poins compte, ironisa Lisa.
Mihiran sourit aux deux enfants Eldiguiriev.
Chayma était sidérée par ce qu'elle entendait: un bracelet qui pouvait donner la mort Et qui participait au système de surveillance ...Rien de tout cela à Loma...Cette ville semblait dominée par une force inhumaine .
— Il faut savoir s'égarer pour trouver son chemin.
Nous sommes le peuple souterrain
Nous sommes la force de demain.
Et, si bous nous tenons la main,
Nous irons loin, oui, nous irons loin!
Enfants des rues, enfants d'Alzar,
Rassemblons pour un nouveau départ .
Enfants des rues enfants d'Alzar
Bougeons-nous avant qu'il ne soit trop tard !
Oublions nos différences, oublions nos querelles,
Et reprenons le chemin des rebelles.
Toi peuples de la zone d'ombre ,
Tu réagis ou tu sombres !
Écoute la rumeur qui monte et qui gronde
Écoute les échos d'une révolte profonde.
Oui toi le peuple souterrain,
Si tu le veux tu es la force de demain .......
Comment peux-tu me faire peur?fit-il sur un ton pervers. Maintenant je te tiens. Tu es à moi...Je te cherche depuis que je t'ai vu. Petit prince des montagnes...Et ce que tu détiens est précieux, n'est ce pas?
Fursy attrapa la Chrysalide, la soupesa, plissa les yeux.
-Bien...Maintenant à nous deux.P311
Pierre de Sable
Premier jour, le désert nous met en route.
Les grains de quartz crissent sous nos pas de marcheur,
les grains de silice glissent sous nos doigts de rêveur.
Et le temps s'écoule goutte à goutte
dans nos corps qui cherchent et qui doutent.