AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Cannetille


Bill lui avait raconté ce qui s’était passé au phare des Smalls, au large du pays de Galles au siècle dernier. À l’époque, il y avait deux gardiens par phare, et au bout de quelques semaines l’un d’eux avait eu un accident là-bas et il était mort. Tout le monde savait que ces deux-là ne s’entendaient pas, alors celui qui était resté seul a eu peur qu’on l’accuse de meurtre s’il se débarrassait du corps. Il a donc décidé de prendre son mal en patience et d’attendre la prochaine relève. Le truc, c’est qu’au bout d’un moment il n’a plus supporté l’odeur. Il a donc construit un cercueil qu’il a accroché au sommet de la tour, mais à la première bourrasque la boîte s’est ouverte et le cadavre en décomposition s’est retrouvé là, les bras ballants. Chaque fois que le vent soufflait, les bras du macchabée heurtaient la lanterne. On aurait dit que le cadavre faisait des signes. Qu’il disait au vivant, viens, lui enjoignant de le rejoindre. Ça a tourné à l’obsession. Le gars a perdu la tête. Les navires passant au loin voyaient cet homme qui faisait de grands signes ; ils n’ont jamais pensé qu’il y avait un problème, donc ils ne se sont jamais déroutés. Au bout du compte, le gardien vivant a fini par souffrir plus que le mort. Il avait été obligé d’entendre jour et nuit les coups contre la lanterne, comme si le cadavre lui demandait de rentrer. Le temps qu’il revienne à terre, il était en vrac, assailli par les cauchemars et le sifflement du vent.
Commenter  J’apprécie          142





Ont apprécié cette citation (11)voir plus




{* *}