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Citations de Emmanuel Adely (31)


car hormis le dieu au nom de chacun dans sa langue et hormis la langue d’après Babel ce serait mêmes pieds mêmes jambes mêmes ventres mêmes bras mêmes cous mêmes têtes face à face ce serait mêmes corps pleins de fluides et de vie encore gauche et désir animal
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Les hommes aiment et n'aiment plus et les femmes sont aimées et ne sont plus aimées voilà la vérité.
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On nous a appris à vénérer ce qui n'existe plus et à nous fonder sur ce qui n'existe plus et ne peut même plus servir de base au réel tel qu'il est mais on continue, on insiste, on enseigne encore L'Art d'être grand-père par exemple, ou Poil de Carotte par exemple, et pourquoi pas Marceline Desbordes-Valmore me suis-je dit à nouveau excédé sur cette banquette ou la comtesse de Noailles, au point où on en est tout est possible.
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Je cherchais cette dimension dramatique cette exagération partout déjà, parce qu'enfant on veut que les choses soient très c'est-à-dire très gaies ou très tristes mais très, qu'elles soient entières et poussées à l'extrême, on regarde le jeu. Il faut que les gens jouent.
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[…] Cette exaltation, elle peut se définir en peu de mots : l'amour de la liberté et une haine invincible pour toute oppression, haine encore plus intense lorsque cette oppression se rapportait à autrui et non à moi-même. Chercher le bonheur dans le bonheur d'autrui, ma dignité personnelle dans la dignité de tous ceux qui m'entouraient, être libre dans la liberté des autres, voilà tout mon credo, l'aspiration de toute ma vie.
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L'amour n'est que ce qu'on en attend et la rencontre n'est que ce qu'on en attend et la conversation n'est que ce qu'on en fait et c'était pour parler comme on dit, et essayer des phrases entendues ou lues ailleurs, ou pour manifester un intérêt que je ne parvenais pas à éprouver absolument là-bas comme si je me trouvais exactement devant une vitrine me privant du contact des choses.
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je remet la chanson avant même qu'elle soit terminée je remet la chanson à son début ça m'évite d'en entendre la fin non pas la fin des paroles mais la fin de la mélodie c'est à dire la fin de mon histoire
...si je pouvais je crois que j'enregistrerais cette chanson comment dire je l'enregistrerai en entier les premières fois puis plus écourtée de façon imperceptible je veux dire je limerais la fin chaque fois un peu plus de quelques secondes pour n'entendre que le début de la chanson que le début
...oui le début de plus en plus court de plus en plus raccourci à la fin la bande ne serait faite que de l'ouverture de la chanson que des premières notes de la chanson que du premier accord que de la première note de la chanson et cela serait suffisant une note conservée c'est facile une note une seule note à retenir cette note grave de trompette ou de clarinette celle là qui ferait comme un retour à ce moment là immobile où tout à commencé ce serait l'instant initial où je l'ai rencontré
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oui de façon maladive je l'ai écoutée cette chanson elle commence très lentement quatre notes quatre blanches étirées de cuivre et puis un accord et tout démarre quand de sa voix basse elle dit I'm mad about the boy elle étire le I l'allonge et c'est comme un cri grave ça me fait frémir de l'intérieur jusqu'à la surface de la peau vous savez ça vient très lentement ça remonte c'est du jazz
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On va au médiocre bien sûr. On va au plus simple. À ce qui nous est le plus commun et le plus facile. Aux rengaines. Les gens sont fous me suis-je dit extrêmement irrité et les femmes sont folles d'attendre l'amour de Valmont c'est-à-dire des mots parce que les mots ne servent à rien et nous encombrent parce que nous ne sommes que des singes avec des colliers de perles.
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Nous sommes paralysés face au réel, face au présent ... Et ainsi le nouveau je le gomme je n'ai qu'une hâte c'est qu'il soit du passé et je n'en peux plus de ne vivre que dans l'attente du passé me disais-je là-bas dans la hâte pourtant que ce soit passé et fait, me suis-je dit ici, mais dans des proportions accrues je pensais, et irréparables espérais-je. Que les choses servent à quelque chose, maintenant, enfin.
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ça va être ça va être tellement ça va être tellement autre chose en plus en plus grand en plus vivant ça va être énorme oui forcément voilà ça va être énorme la vie ça va être autre chose que ça la vie énorme ça va être ma vie, ta vie, nos vies l’amour c’est fou ça va être fou et énorme comme les mots quand ça va commencer
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Elle dit tu nous rends malheureux et souligne le nous et entraîne l'enfant en disant qu'elle rentre à Paris ou qu'elle va se coucher et lui avec, l'empêche ainsi de l'embrasser parce qu'il est triste, le pauvre tu le rends triste, c'est petit de ta part de lui faire subir notre mésentente parce que c'est lui qui va devenir fou, ou elle l'oblige à venir m'embrasser, le lui ordonne, dit va embrasser ton père d'un ton qui ne supporte pas de réplique, et ainsi le dégoûte et il m'embrasse vite. (page 67)
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ainsi et de cela il y a longtemps des années et des siècles les 18 ans des garçons des deux côtés avaient la certitude de se battre pour le bien et se battaient dans la foi et se battaient dans la vigueur car se battre et vaincre est le propre des garçons
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qui ne pouvant déverser la vie dans les filles vierges déversent l'énergie de la mort dans les garçons vierges et cela paraît grand et digne dans les grands mots comme les grands mots de bravoure et comme les grands mots de fougue et comme les grands mots de force et de puissance mais dans les gestes et le concret des gestes il ne s'agit en somme que du désir mammifère de pénétrer le corps de l'autre et le fouiller et le posséder et le marquer de semence et cela est interdit entre garçons et garçons et oblige à tuer et cela interdit entre garçons et filles oblige au viol
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La vitrine du vidéoclub vous offre deux minutes à perdre. Une grande partie des films présentés sont des superproductions apocalyptiques. Vous savez que la catastrophe n’est pas un brutal dérèglement, l’invasion d’aliens ou la chute d’un météore ; la catastrophe se déploie lentement, elle est intime, insidieuse. Elle s’instille par petites touches dans votre vie et métastase votre avenir. L’apocalypse, quand vous avez pris conscience de sa présence en vous, il est trop tard pour en guérir. (Éric Pessan, « Échos »)
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Lui
Putain
Lui là derrière le rideau noir
vert
Lui avec la barbe une calotte sur la tête la tunique
le pantalon tu as le plus grand fils de pute que la
terre ait porté
devant toi en vrai
Putain
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La douleur physique on s'y fait c'est dans la tête qu'on ne s'y fait pas et c'est dans la tête qu'on invente et qu'on souffre...
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Nous sommes médiocres, terriblement, vivant sur ces vestiges parce que sans avenir, nous sommes des pantins dans un son et lumières destiné à nous-mêmes. Je n'en peux plus me suis-je dit, je suis un enfant de vieux et du hasard, d'un pharaon et d'une marquise me suis-je dit c'est-à-dire de ces deux cultures mortes, ce sont tous des gens morts.
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Respirer me suis-je dit. Me calmer. Il faut que je me calme. D'abord les poumons, puis le ventre, lentement, ensuite vider le ventre, puis les poumons, lentement, dans cet ordre, et plusieurs fois en montant les marches.
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Respirer. Et comment les femmes au XIXe siècle pouvaient-elles seulement entrer, elles, dans ces loges minuscules avec ces robes énormes et leurs amants, leurs éventails, leurs crinolines, tout ce barda grotesque et pudibond, sans suffoquer.
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