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Critiques de Emmanuel Dockès (12)
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Voyage en misarchie

À la suite d’un accident d’avion, Sébastien Debourg, professeur à l’université de Cergy-Pontoise, spécialisé en droit de la finance internationale, se retrouve dans un pays inconnu, organisé selon le principe d’une réduction maximale des pouvoirs et des dominations : la Misarchie. Avec surprise, puis curiosité, souvent beaucoup d’incrédulité, voire d’incompréhension, il poursuit son exploration et ses découvertes. Le procédé littéraire du « voyage fantastique » initié par Jonathan Swift, remis au goût du jour par Emmanuel Dockès, lui-même professeur de droit à l’université de Paris-Ouest-Nanterre, lui permet par un habile décalage de point de vue, de montrer l’étendu d’un possible (presque) à porté de main, de rendre concrète, intelligible et réaliste, l’utopie d’une autre organisation sociale. C’est l’absurdité de notre société qui frappe, plus souvent que la cocasserie de la Misarchie.



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Le projet Myrddinn

En l’an 460 après l’Éclipse, dans le district de Miralonde, la lutte pour le pouvoir fait rage entre les « fouisseurs sécuritaires favorables à la prohibition définitive des escapade de surface » et les conservateurs, partisans du statu quo. L’inquiétude est grande, d’autant que les humains, les « proliférans », semblent avoir mystérieusement disparu de la surface de la terre, en ce mois de mars de l’an 2020 de leur ère. Certains optimistes pensent à un suicide collectif pour sauver la biosphère.

« Les gnohms sont des bipèdes humanoïdes d’un peu moins d’un centimètre de haut qui portent au front de petites antennes qu’ils nomment “tempelles“. » Ils maîtrisent la technologie des tubes neuronaux qui leur permet de se connecter à de nombreux insectes qui leur servent de moyen de locomotion.

En 443, le professeur Djorin avait du fuir avec un groupe d’ « externalistes » , pour pouvoir poursuivre ses hybridations, ses recherches en polygénétique et surtout son projet Myrddinn. Ses expériences semblent avoir donné des résultats… inattendus et surprenants. Un groupe d’adolescents, de sept ans révolus, accède au statut de « rath » et va être initié à l’Extérieur. Leur curiosité va justifier leur admission au Haut Collège Paysan, où elle sera généreusement nourrie mais aussi toujours éveillée davantage, en même temps, pour certains, que la tentation d’aller voir…

Cet apprentissage nous permet de découvrir cette civilisation enfouie et le regard qu’elle porte sur la notre : « Un instinct territorial très développé a toujours poussé le proliférans à éradiquer les espèces concurrentes. Il est considérée comme la cause principale, quoique non exclusive, de la raréfaction ou de la disparition des grands mammifères et des autres races gnohmiennes. Selon les rapports de foilibers compilés par madame Sbernison (A. Sbernison, 524-1, 537, 542 ; v. aussi encycl. d’éthologie proliféransienne, S.9), pour survivre aux déséquilibres nés de la surpopulation, certains groupes proliférans auraient tenté d'éradiquer d'autres groupes de proliférans. Ces tentatives d'autorégulation auraient produit des cataclysmes écologiques tout au long du Ve siècle après l'Éclipse, sans parvenir aux objectifs de régulation fixés. La surpopulation croissante et la lutte jamais interrompue du proliférans contre toute espèce vivante non domestiquée, conduit actuellement à une destruction du biome de surface. L'éradication rapide des insectes en est le signe le plus clair et le plus dramatique. »



Si la satire affleure souvent, Emmanuel Dockès a su la maintenir loin en deçà du récit, résister à la tentation de la laisser prendre le dessus. En filigrane donc, il laisse poindre les éléments d’une critique de l’anthropocentrisme et de ses conséquences, que chacun percevra et développera à sa guise. Le Projet Myrddinn reste avant tout un roman qu’on peine à lâcher une fois entamé et dont on a hâte de découvrir la suite.



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Voyage en misarchie

Bon, va falloir être dur là...

Rarement, je n'ai trouvé livre aussi mal écrit... donc oui, la forme, d'abord, comme disait Pigranelle, est même en dessous d'un "livre dont vous êtes le héros" (oui, il y en a de très bien écrits...). Je comprend bien que l'important pour l'auteur n'est pas là, mais alors pourquoi se raccrocher tant à cette histoire d'amour bidon, centrale jusqu'au dénouement ?

Donc oui, l'histoire est là pour exposer une thèse, donc calmons-nous un peu sur la forme (ha bon ? et "Mémé Enculette, on en parle ? non ! non !)

Le fond, et bien, mes amis (?), ce n'est pas très réjouissant... Une bonne utopie qui plaira seulement à nos amis relativiste, de plus en plus nombreux me dit-on.. Donc une société qui ne propose plus rien de commun nous donne, selon l'auteur, un paradis peuplé de gens habillé comme au carnaval tous les jours, et ou le moindre jugement sur autrui est considéré comme une grave atteinte à l'ordre public... Bon, je sais bien que la thèse est plus complexe, et surtout séduisante dans l'optique des minorités opprimées, mais, et c'est ce que je trouve finalement réussi dans ce livre (et je pense involontaire ?) c'est de montrer les conséquences néfastes en voulant les trouver positives...

On passera alors vite sur les ENORMES vides théoriques (la question de l'énergie, à mon avis centrale dans toute réflexion sociétale, est évacuée en un paragraphe (bah oui, on est bête, il faut mettre des petites éoliennes partout... Au secours JM Jancovici !) ), ou autres incohérences, avec tout de même quelques pistes intéressantes mais pas assez fouillés, notamment sur le droit des entreprises et des collectivités.

Bref, si vous voulez des idées et un peu d'utopie, pourquoi ne pas (re)découvrir Fourier, ou bien se plonger dans Mumford, Castoriadis, et quand vous ne lisez pas (même si leurs bouquins sont très biens), écouter des conférences de Bihouix, Giraud ou Jancovici, là, on avance !

Donc désolé, mais ce bouquin va, de mon côté, finir en BRF.
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Voyage en misarchie

On n'a jamais fait mieux qu'une bonne utopie pour exposer des idées politiques, c'est un plaisir de voir ce genre remis aux gouts du jour dans cet essai. Un peu gênée au départ par certaines facilités de l'intrigue, et par une narration au présent qui me rappelais un peu trop les "livres dont vous êtes le héros", j'ai quand même été accrochée par ce récit et le discours qu'il porte. le style prend son sens à la fin quand l'ambiance devient plus mélancolique, certainement inspiré par les Nouvelles de nulle part de William Morris.

Sur le fond on sent bien que l'auteur a vraiment réfléchi son système en profondeur: juriste, Emmanuel Dockès a le sens du détail et le soucis de crédibilité dans ses propositions qui ne semblent jamais complètement irréalisables. On a diablement envie d'y aller dans cette misarchie, si libérale sur le plan des moeurs et de la politique, et en même temps si bien organisée pour assurer l'égalité, la redistribution, le partage des pouvoirs. On se créerait volontiers un petit district misarchiste autonome dans notre capitalo-démocratie tyrannique...
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Voyage en misarchie

C'est un essai qui dérange nos manieres de pensées et nos habitudes. La lecture est relativement aisée. Je recommande sa lecture à tous ceux qui ont envie d'être bousculé dans leurs principes.
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Voyage en misarchie

Misarchie est une utopie convaincante et très aboutie. Elle est écrite par un professeur de droit qui n'a pas manqué d'idées pour imaginer des lois fonctionnelles. Son système dénonce en contrepoint les travers de notre bon vieux capitalisme. La narration respecte à la lettre le genre littéraire ; un homme occidental arrive par hasard dans un pays qu'on situe difficilement et en découvre ses us et coutumes qui se veulent idéales. Le personnage principal est particulièrement occidentalocentré ce qui en fait un témoin critique de ce qu'il voit. Malgré ses réticences, le lecteur ne peut qu'être gagné au arguments présentés ; tout fonctionne sous ses yeux avec logique et efficacité. Le "héros" m'a beaucoup énervé, j'ai eu envie de nous gifler tout le roman tellement nos normes -qu'il incarne- m'ont révoltée. -Il s'entête plus d'une fois jusqu'à la bêtise pour défendre "nos valeurs".-

Lu pendant mes vacances, il me semblait à chaque fois que je sortais de ses pages, quelques minutes encore, y être et puis déçue, le réel me rattrapait, l'exotisme alentours n'est malheureusement pas l'Arcanie... Un très beau voyage !

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Voyage en misarchie

Voyage en misarchie / Emmanuel Dockès

Virée en utopie.

Parti pour un congrès de droit boursier à Sydney, Sébastien Debourg, professeur de droit à l’université et spécialiste en droit de la finance internationale, ne verra jamais l’Australie, son avion effectuant un atterrissage de fortune dans un pays inconnu. Très légèrement blessé, il part à la recherche de secours.

Après une errance de quelques jours, il arrive dans un village où il rencontre une vieille femme noire qui lui dit en anglais que la contrée où il se trouve se situe à la frontière ouest de la misarchie arcanienne !! Sébastien n’a jamais entendu parler de ce pays. La vieille lui explique ensuite en espagnol, sans pouvoir lui décrire où cela se trouve précisément, l’origine du mot misarchie : mis vient du verbe grec « misein » qui signifie détester, et archie vient du grec « arkos » qui veut dire le chef. Donc une misarchie est un régime qui déteste les chefs. En Arcanie tout ce qui est attingent à la réduction des pouvoirs et de toute domination est essentiel. Aussitôt une conversation s’engage sur les thèmes de la liberté, l’égalité, et la démocratie et la vieille étonne Sébastien au plus haut point.

Sébastien notre narrateur naïf à la façon de Candide, surpris, curieux et parfois incrédule va découvrir au fil des jours un pays étonnant, où règne une organisation sociale étrange. L’auteur use avec habileté et talent pour nous montrer l’absurdité de beaucoup de choses dans notre société.

Un peu plus tard, Sébastien surprend la vieille et deux adolescents se livrant à des pratiques sexuelles en toute quiétude, ce qui fait réagir l’étranger qui proteste ouvertement. Protestant de voir ces pratiques, Sébastien se retrouve en deux temps trois mouvements interrogé par une forme de tribunal constitué de l’Abbesse Clisthène, un policier, du moine Hushaï et d’un ancien le père Masoch, tribunal qui veut connaître des informations sur son pays d’origine et les causes de sa réprobation de l’attitude de la vieille à l’égard des adolescents. Il est accusé d’avoir interrompu par des cris hostiles l’activité de deux jeunes et d’une femme âgée, d’avoir interdit la poursuite de la recherche d’un plaisir voulu, pensant ainsi protéger de la dépravation ces jeunes adolescents en voulant imposer ses normes de plaisir à autrui, ce qui constitue un délit en Arcanie.

Peu à peu Sébastien réalise qu’il a probablement affaire à une secte retirée du monde aux idées bien étranges, une petite communauté de 80 membres qui vit en autarcie… et il n’a pas fini d’aller de surprises en surprises !

Et puis un beau jour, Sébastien se retrouve au lit avec la belle abbesse pour des ébats licencieux attendus. Encore tout ébaubi des délicieux moments qu’il vient de passer, Sébastien entend la belle Clisthène lui annoncer qu’elle a décidé de quitter la secte pour l’accompagner dans sa découverte de l’Arcanie. Direction : la capitale, Nehushtân.

En chemin ils rencontrent un certain Chung Su Joseon qui explique à Sébastien avec force détails le fonctionnement de la misarchie arcanienne. Comme Sébastien s’étonne du nombre important d’enfants qui se trouvent dans l’autobus sur une longue distance, Chung Su en donne la raison. La notion de rotations infantiles et de ruptures éducatives déconcerte totalement Sébastien quand Chung Su lui explique que cela permet d’éviter pour les enfants ce qu’il appelle le clonage éducatif qui permet de faire une société avec des enfants connaissant autre chose que le milieu familial, et aussi donnant une plus large possibilité à ces enfants de choisir plus tard un modèle associatif qui ne soit pas calqué systématiquement sur celui des parents.

Nehushtân : une capitale étrange ou se côtoient des zones d’occupations sauvages (ZOS), des zones d’occupations libres (ZOL), des campings libres autogérés (CLA), et des zones fixes uniformes. Une ville dépourvue de plan d’urbanisme et de discipline architecturale. Une ville en constante transformation telle un être vivant. Une apparente absence d’autorité dans ce pays mais beaucoup de contraintes dues à l’action des associations. À noter aussi l’absence d’argent liquide qui est formellement prohibé, ce qui permet un contrôle permanent par des personnages appelés traceurs. Tout paiement se fait par Smartphone et la transparence financière est de rigueur pour lutter contre le pouvoir de l’argent.

Une discussion sur le principe de l’héritage est engagée car en Arcanie, l’héritage est prohibé, et son rétablissement générerait une guerre des générations, les enfants ayant un intérêt évident à tuer leurs parents, et les parents pour se protéger n’aurait d’autre choix que de tirer les premiers. Ainsi raisonne les arcaniens, ces entomophages friands de sauterelles grillées. À noter également que les papiers d’identité n’existent pas.

Emmanuel Dockès expose dans cet essai de 500 pages ses propositions pour repenser notre société dans tous ses aspects. Au fil de l'ouvrage, l'auteur mobilise les idées les plus progressistes et les plus audacieuses sur la monnaie, la démocratie participative, le partage du travail, la propriété d'usage, la rotation des familles, l'autogestion, la liberté d'entre- prendre, les services publics, l'autodétermination...

Ce livre nous entraîne dans une aventure politique concrète, dans un pays où les règles visent à empêcher les abus de pouvoir et à préserver les libertés (avec toute l'imperfection que cela implique). L'ouvrage prend la forme facétieuse du témoignage fictif d'un personnage englué dans les préjugés de notre époque, perdu sur une terre inconnue dont il va découvrir les règles et les mœurs. L’auteur a le souci du détail pour mettre en lumière une misarchie libérale sur le plan des mœurs et de la politique, très bien organisée pour mettre en œuvre l’égalité et le partage.

Toutefois, la façon de traiter la question des primo-arrivants en Arcanie autrement dits des immigrants, est quelque peu idyllique.



Un autre bémol : la question de l’énergie n’est pas franchement abordée pour faire fonctionner la belle ville de Nehushtân. Toute notion écologique est absente, peut-être à dessein de la part de l’auteur. En résumé, un roman très vivant, facile à lire, un peu à la façon des Voyages de Gulliver de Swift, une aventure dans un pays dont tout diffère de nos démocraties, l’enseignement, la justice, l’entreprise, la monnaie, l’économie, les mœurs…etc. Un nouveau modèle de société où liberté, égalité et fraternité ne seraient pas de vains mots ? À voir !

Et comme le dit un personnage du roman : Sortez du virtuel ! Vivez votre vie !











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Le code du travail en sursis ?

Quelqu’en soit sa source, une régression sociale n’est jamais un progrès



Dans leur introduction, les auteur-e-s soulignent que l’activisme législatif intense des gouvernements se fait au nom de « la compétitivité des entreprises et de la lutte contre le chômage ». Ce qui impliquerait de « flexibiliser » le travail, en fait les salarié-e-s, réduire le « coût » du travail, garantir une plus grande « sécurité » aux employeurs, diminuer les instances représentatives du personnel, augmenter le concurrence entre travailleurs et travailleuses à l’échelle internationale, etc. Tout cela bien évidement sans que soit démontré un lien quelconque entre niveau de protection du travail ou niveau des rémunérations et taux de chômage.



La délibération des choix politiques devrait être remplacée par des négociations collective entre « partenaires sociaux » présumé égaux. Or, s’il y a bien un choix politique des gouvernements, sans large discussion démocratique, c’est bien « en faveur d’une déréglementation du droit du travail ».



Le droit du travail « protecteur » fut et reste une réponse construite par les actions des salarié-e-s et leurs organisations syndicales face à la subordination des salarié-e-s dans l’entreprise, face à la montée des inégalités, face à la violence sociale du despotisme d’entreprise, des restructurations…



L’objectif de ce livre est double, « il est de mettre en lumière le processus en cours de destruction du Code du travail. Il est aussi de montrer la nécessité persistance de ses protections par le biais de la complémentarité de la loi et de la négociation collective ».



Sommaire :



Introduction



1ere partie : Un pouvoir patronal de plus en plus fort



Négation et essor de l’état de subordination



L’accroissement juridique du pouvoir patronal



2e partie : La machine à détricoter le droit du travail



Le droit du travail conventionnel plus juste ?



La négociation collective dévoyée



Conclusion



Josepha Dirringer, Emmanuel Dockès, Guillaume Etiévant, Patrick Le Moal, Marc Mangenot soulignent que « le pouvoir, la soumission et la subordination dans les rapports de travail ne sont pas en voie de résorption ». Elle et ils reviennent sur l’histoire de la négation du pouvoir patronal et les argumentaires aujourd’hui employés, et indiquent que, grâce aux technologies de l’information, la vidéosurveillance, les instruments nomades, « la subordination s’est ainsi diffusée au sein de la vie privée ».



Les auteur-e-s analysent les notions de « flexibilité », de sécurité juridique, la réduction des « contraintes » qui pèsent sur les employeurs, le non-respect du droit du travail et ses violations peu sanctionnées, l’escroquerie linguistique derrière le terme « flexicurité », les libertés fondamentales… des employeurs, la sécurité des personnes…



Elle et ils parlent de « machine à détricoter le droit du travail », de légitimité du droit conventionnel et de légitimité de la loi, « La légitimité d’une norme tient aussi au respect des droits fondamentaux », de la place de la négociation collective, des nécessaires débats publics démocratiques, de la complexification du droit du travail résultant de la volonté de le « déréglementer », des flux de législations et de la dissimulation du « projet politique global », du rapport Combrexelle, du dévoiement de la négociation collective, de négocations de « type gestionnaire », de « loyauté » dans la négociation, de l’imposition des contraintes temporelles de l’entreprise, de fusion des instances représentatives du personnel.



Je souligne particulièrement le chapitre sur « l’indisponibilité des droits des salariés », l’articulation des normes ; ainsi que celui sur les accords de libre-échange, la concurrence « libre et non faussée », les arbitrages privés…



Les auteur-e-s parlent aussi du coût du capital, du faible investissement. Certes les dividendes distribués réduisent les moyens des entreprises. Mais en faire une une dimension décisive me paraît erronée. La faiblesse des investissements est d’abord liée à la surproduction généralisée de marchandises, à la réduction des débouchés et de la demande solvable, à la crise systémique du capitalisme.



Je regrette de plus, l’utilisation de la notion de « compétitivité de la France », notion vide de sens, celle de « démocratie sociale » non définie, l’utilisation du masculin soit-disant neutre et la non prise en compte des apports de la critique féministe sur la notion de consentement…



Quoiqu’il en soit un livre très accessible et très utile, tant pour les analyses présentées que pour la réaffirmation des fondements des droits des salarié-e-s.



« Le but du Medef et du gouvernement n’est pas de simplifier le droit du travail qui n’a jamais été aussi complexe depuis que se sont multipliées les dérogations à la loi en faveur du patronat. Il est de mettre en cause la légitimité de la loi, de liquider le principe de faveur et de mettre la négociation collective au service du pouvoir des employeurs et de la compétitivité ».



Avec les auteur-e-s, il convient bien de rappeler que « des règles fixées entreprise par entreprise ne suffisent pas », que l’entreprise « n’est pas un espace de démocratie et de liberté » puisque les patrons ont à la fois la propriété des moyens de production, le monopole de l’organisation et de l’embauche, sans oublier la violence du rapport salarial…



« Le respect des droits des salariés est un choix politique qui concerne toute la société,il doit faire l’objet de décisions s’appliquant à tous » et il est en effet plus que temps de « retrouver le droit à la négociation collective, qui doit être un droit des salariés à la défense de leurs intérêts, contre la toute puissance des employeurs et un non droit au service des employeurs contre la résistance des salariés »
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Le projet Myrddinn

Le projet Myrddinn est un roman intéressant qui mêle habilement l’imaginaire à notre présent et raconte l’humanité d’un point de vue original et savoureux. Une belle prouesse également dans le construction de personnages adolescents crédibles, qu’ils fassent notre taille ou moins d’1cm. Je regrette néanmoins une immersion un peu difficile et un rythme qui fait défaut et aurait profité de certaines coupes dans la narration parfois trop « professorale ».



Pour lire la critique complète, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Voyage en misarchie

Cet essai, rédigé comme un roman, est une vraie découverte. Si ce ne sont quelques passages particulièrement longs sur des théories sensées refaire nos systèmes économiques ou de société, on prend beaucoup de plaisir à voyager en misarchie. On peut aussi s'interroger si cet État utopique est totalitaire ou désinvolte ou libertaire, et si on aimerait y vivre. Mais cette question vaut pour le côté "essai" du livre; sinon, autant rester dans son côté "roman", et là c'est un bon bouquin !
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Le projet Myrddinn

Emmanuel Dockès crée dans ce roman fantastique une civilisation d’êtres minuscules surprenants si éloignés de nous, et pourtant, leurs préoccupations sont entièrement compréhensibles. Il réussit aussi le portrait d’adolescents crédibles, la rencontre de deux civilisations et une intrigue digne d’un début de saga. A découvrir sans tarder !
Lien : https://www.scifi-universe.c..
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Voyage en misarchie

Ce livre est autant un roman qu'un essai puisqu'il raconte l'histoire, fictive, d'un professeur de droit qui se retrouve dans un pays inconnu où l'on vit selon des règles fondées sur le refus total de toute autorité.

Un peu comme Gulliver en voyage, il découvre un peuple qui ne fait rien comme chez nous, depuis la manière dont il éduque ses enfants (en les faisant changer régulièrement de milieu social et culturel pour qu'ils s'ouvrent l'esprit), jusqu'à celle dont il monte des entreprises ( coopératives et mutuellistes à la Proudhon) en passant par celle dont il gère sa sexualité, son rapport aux religions et ses relations sociales.

Un livre qui provoque le même effet qu'une immersion dans un essai anthropologique consacré à des peuples aux moeurs lointaines (géographiquement et intellectuellement), c'est-à-dire une réflexion sur nos propres modes de vie. Et c'est là qu'est la force de cet essai : nous faire réfléchir d'abord à d'autres manières de vivre mais surtout aux raisons pour lesquelles nous vivons comme nous le faisons. Avons-nous choisi nos modes de vie ? Pour la plupart d'entre nous, non. Mais comment prendre du recul sur le seul que nous connaissions ? Comment envisager qu'il puisse exister autre chose et que cela puisse fonctionner ?

Ce roman fait donc réfléchir tout en se laissant lire agréablement : une excellente manière de faire passer les idées de l'auteur sans donner mal à la tête à ses lecteurs.
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