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4.02/5 (sur 313 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Moutiers-en-Cinglais , le 19/07/1929
Mort(e) à : Paris , le 22/11/2023
Biographie :

Emmanuel Le Roy Ladurie est un historien moderniste français.

Ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (promotion Lettres 1949), reçu à l'agrégation en 1953, il est d'abord passé par un poste d'enseignant dans le secondaire à Montpellier (1955-1957), puis devient attaché de recherche au CNRS (1958-1960), assistant à la Faculté de lettres de Montpellier (1960-1963) et maître-assistant à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

C'est durant cette période où il enseigne à Montpellier qu'il se lance dans la recherche, il soutient son doctorat ès lettres "Les Paysans de Languedoc" (1966), et publie plus tard son succès mondial "Montaillou, village occitan" (1975), qui s'insère dans un contexte qui voit l'émergence de l'anthropologie historique.

De 1973 à 1999, il a occupé la chaire d'Histoire de la civilisation moderne au Collège de France. Il deviendra l'administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1987 à 1994.

Emmanuel Le Roy Ladurie fut l’un des animateurs majeurs de l'école des Annales et devint, dans les années 1970, une figure emblématique de la Nouvelle Histoire. Certaines de ses œuvres qui s'inscrivent dans le courant de l'anthropologie historique connurent un grand succès auprès d'un large public.

Chercheur éclectique, il s'est également intéressé à l'histoire des régions ("Histoire de France des régions", Seuil, 2004) et a joué un rôle pionnier dans l'histoire du climat.

Le jeudi 22 novembre 2023, l’historien français Emmanuel Le Roy Ladurie, parmi les plus traduits en Europe et aux Etats-Unis, s’est éteint à 94 ans. Ce normalien et ancien professeur au Collège de France a marqué le champ historique par ses travaux sur le monde rural, les inégalités, ou encore le climat.

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Source : Wikipedia
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L'historien Emmanuel le Roy Ladurie, auteur de travaux précurseurs sur l'histoire du climat, dont Histoire du climat depuis l'an mil (1967), décrit l'impact environnemental, social, démographique, économique et politique du Petit âge glaciaire qui a affecté l'Occident entre 1300 et 1850 environ. Conférence issue de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'Homme et l'Environnement, quelle histoire ?".  © Emmanuel le Roy Ladurie, 2001. Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)  https://rdv-histoire.com/

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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
L'éthique cathare, théoriquement, est en vogue à Montaillou. Elle tolère qu'on mange du poisson ; mais elle interdit le lard et la viande de boucherie : consommer l'animal, ce serait, dans l'optique albigeoise, léser l'immense circulation d'âmes qui s'établit normalement à travers les oiseaux, les mammifères et les hommes, grâce au principe de la métempsychose.
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Quelle est d'abord l'incidence de l'hiver sur les rendements ? Pour la France, les études de météorologie agricole sont unanimes : l'hiver froid, sauf rigueur exceptionnelle, n'est pas dangereux mais, au contraire, favorable à un bon rendement des céréales. [...]
En réalité, l'hiver néfaste, pour la moitié nord de la France, n'est pas l'hiver rude, mais l'hiver pluvieux.
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Le réchauffement est continu pour les 22 stations de l'Hexagone, et bien réparti sur cet espace français. On était à 11,4 ° de moyenne annuelle en 1901-1910 ; à 11,6 ° en 1911-1920 ; à 11,8° en 1921-1930. [...] La décennie 1990 est, comme je l'ai dit, la plus chaude du XXe siècle, avec 12,7 ° de moyenne.
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Une migration, une famine ou liste de famines (à plus forte raison une courbe des prix agricoles) ne sont pas, ne peuvent pas être des faits rigoureusement climatiques. La migration répond à des mobiles et déterminations humaines extrêmement complexes.
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C’est clair : à partir
de 1348, en Occident, le grand responsable du marasme, de la dépopulation, et de la crise économique subséquente, ce n’est pas le climat ; c’est, décidément, parmi quelques autres facteurs, le bacille de Yersin ; et accessoirement, sur le continent, c’est la guerre, le brigandage, l’énorme vague de criminalité et de gangstérisme qui déferle sur la France, au temps des guerres de Cent Ans ; une vague par rapport à laquelle le Chicago des années1920 fait figure d’un havre de paix, de concorde, de tranquillité…
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La décadence économique, commune au Languedoc et à bien d’autres régions du sud de l’Europe, n’est pourtant ni fatale ni universelle. Dans l’Aquitaine moins développée, Toulouse, comme au XIXe siècle, marche à contre-courant de sa région, et donne depuis quarante ans l’exemple d’une éclatante fortune. Grande ville du Languedoc (155 000 habitants en 1911), elle est aussi en 1914 l’agglomération française la plus éloignée du front. Elle est donc choisie comme zone-refuge pour l’industrie de guerre (explosifs, aviation). Grâce à Latécoère, Daurat, Guillaumat, Mermoz, Saint-Exupéry, elle devient après 1919 la puissante cité française de l’aéronautique, tête de ligne de l’Atlantique-Sud et centre actif de production d’avions. En 1962Sud-Aviation, société nationale, venait en tête de la production européenne, grâce à la célèbreCaravelle. Quant à l’industrie chimique, fondée en 1924-1928 par l’État pour l’exploitation de brevets allemands dont les industriels français ne voulaient pas, elle détenait la première place en France pour l’azote industriel et ses sous-produits. L’énergie était fournie par les barrages des Pyrénées et du Massif central, et par le gaz de Saint-Marcet et de Lacq. Ainsi, les capitaux d’État, aidés par l’initiative locale, ont changé le destin de cette ville, que Basville en 1698, jugeait à jamais impropre au commerce et à l’industrie, en raison de « l’indolence espagnole » de ses habitants. L’évolution toulousaine a valeur d’exemple : dans le renouvellement des structures économiques, le fait urbain doit jouer un rôle aussi important que la reconversion agricole.

Dans cette perspective cependant, le Languedoc tout entier paraît bien placé. La construction d’un axe Rhône-Rhin, les techniques d’avant-garde (canalisation du Bas-Rhône, usines atomiques diverses, certes contestées), le tourisme enfin confèrent un avantage décisif à cette province voisine de la mer et d’un grand fleuve à vocation européenne.

L’implantation massive des« pieds-noirs »,de 1960, l’a bien montré : mer et autour soleil, au XXe siècle, peuvent être des motifs de peuplement plus importants que vigne et charbon.
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Les discriminations de longue durée qu'introduira plus tard l'école paroissiale, réservée par préférence aux garçons, n'existent pas ou pratiquement pas. Le discours féminin est donc, à cette période, tout aussi chargé de sens et de sérieuxque le discours masculin. Car le premier n'est pas encore devalorise par la scolarisation, qui magnifiera le second.
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La maison possède aussi des dépendances variées: une cour ou basse-cour la jouxte: on y prend le soleil en compagnie des volailles. Elle est généralement décorée d'un tas de fumier sur lequel grimpe, telle servante curieuse, qui peut espionner ainsi, au niveau du solier, ce que ses patrons et les parfaits se racontent les uns aux autres.
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Reste, par-delà les confréries et les royaumes, le problème général de la fête d'hiver, et plus précisément des festivités d'avant carême : il faut poser cette question carnavalesque au plan dauphinois-méridional, européen même. On ne peut éclairer les conduites romanaises de février (1579 et surtout 1580) si on ne les replace pas dans une conception plus vaste, et plus comparative du carnaval. Tel qu'il était vécu dans les diverses cultures provençales et méditerranéennes ; françaises, mais aussi savoyardes ; helvétiques, autrement dit germaniques...Toutes ces cultures étant voisines et cousines de la civilisation dauphinoise du XVIème siècle. Nous distinguerons à ce propos, en allant du temps abstrait au temps concret, les aspects et rôles a) calendaires-annuels, b) chrétiens-païens, c) saisonniers-hivernaux, d) agricoles-fécondateurs, e) socio-conflictuels, f) symbolico-rituels, du carnaval.
Formellement, le Carnaval dauphinois a longtemps fonctionné comme fête de fin d'année ou de changement d'année. L'année, en Dauphiné au Moyen Âge et parfois jusqu'au XVIème siècle, commençait tantôt le 25 septembre, ou le 25 décembre ou le 25 mars. Le Carnaval est donc l'une des périodes qui marquent la fin d'un cycle annuel et le début ou recommencement du suivant.
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Selon Baroja, les choses se sont corsées, dans le midi de la France, avec l'agonie du catharisme. Vers 1330, un inquisiteur, à l'époque ou ses collègues en Inquisition sont mis au chômage par suite de l'extermination des derniers hérétiques, reconvertit son organisation en l'orientant vers la chasse aux sorcières. Avec des éléments « réels » du folklore pyrénéen et aquitain, et en s'aidant de racontars de bonne femme probablement obtenus par la torture, ce persécuteur-bricoleur fabrique la version fameuse et standardisée du sabbat, où les participantes adorent de toutes les manières un diable-bouc ; cette version contient également quelques thèmes anticathares et antisémites : les crises de la fin du Moyen Age, au cours desquelles on cultive volontiers le « bouc émissaire », popularisent de nouveau stéréotype du sabbat, qu'on appelle précisément « synagogue pute ». Le sabbat-stérotype en question, vulgarisé par les procès d'Inquisition eux-mêmes, se répand sans tarder, au prix de quelques adultérations, hors de son aire folklorique originelle (Pyrénées, Aquitaine, Catalogne, nord de l’Espagne). Les montagnes de Suisse, fort ensorcelées depuis belle lurette, sont spécialement réceptives à cette propagande. Et puis, en 1486, deux frères prêcheurs d'Allemagne, reprennent à leur compte ce bric-à-brac médiéval. Ils publient le célèbre « Malleus malficarum » ou « Maillet des Maléfiques ». Avec la puissance de multiplication propre aux nouveaux « masse média » de l'époque, ce livre d'antisorcellerie – le premier à être lancé dans la «  Galaxie de Gutenberg », - va désormais imposer à tout l'Occident l'image standardisée du diable-bouc.

2727 – [p. 414] Le sabbat et le bûcher
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