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3.31/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Casanblaca , le 21/10/1959
Biographie :

Emmanuel Moses est un écrivain français (poète, traducteur, romancier) né à Casablanca en 1959. il vit et travaille à Paris.

Son enfance s'est déroulée à Paris. Ensuite – il avait neuf ans – ses parents émigrent en Israël. Le futur écrivain y fait des études d’histoire. En 1986, il est de retour en France. Ses premières publications furent des poèmes, puis vinrent des romans. Il est également traducteur, notamment de l'hébreu moderne. Son père était le philosophe franco-israélien Stéphane Mosès. Sa mère est l'artiste Liliane Klapisch.

Source : wikipedia
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« Voilà bien des années – ce devait être en 1956 ou 1957 – quand j'avais moins de vingt ans, que j'étais marié et que je gagnais ma vie comme coursier chez un pharmacien de Yakima, petite ville dans l'est de l'État de Washington, je me rendis en voiture livrer des médicaments à une adresse du quartier huppé de la ville. Je fus invité à entrer par un monsieur alerte mais très âgé portant un cardigan. Il me demanda de bien vouloir l'attendre au salon pendant qu'il allait chercher son carnet de chèques. Il y avait un tas de livres dans ce salon. […] Pendant que j'attendais, jetant les yeux çà et là, j'avisai sur la table basse un magazine qui portait sur sa couverture un nom singulier et, pour moi, très surprenant : Poetry. Ébahi, je le pris. […] je pris aussi un livre, un truc qui s'intitulait The Little Review Anthology, édité par Margaret Anderson. […] Il y avait des tas de poèmes dans le livre […]. Qu'est-ce que ça pouvait bien être que tout ça ? me demandai-je. […] Quand le vieux monsieur eut fini de rédiger son chèque, il dit, comme s'il lisait dans mon coeur, « Emporte ce livre, fiston. Tu y trouveras peut-être quelque chose qui te plaira. Tu t'intéresses donc à la poésie ? Pourquoi ne prends-tu pas la revue aussi ? Peut-être écriras-tu toi-même quelque chose un jour. Dans ce cas, autant que tu saches où l'envoyer. » Où l'envoyer. Quelque chose – je ne savais quoi au juste, mais je sentis toute l'importance de ce qui se passait. J'avais dix-huit ou dix-neuf ans, le besoin d'« écrire quelque chose » m'obsédait, et je m'étais déjà essayé gauchement à deux ou trois poèmes. Mais il ne m'était jamais venu à l'esprit pour de bon qu'il puisse exister un endroit où l'on envoyait effectivement ces tentatives dans l'espoir qu'elles seraient lues et même, peut-être – si incroyable que cela semble –, prises en considération pour une publication éventuelle. […] Je remerciai le vieux monsieur à plusieurs reprises et quittai sa demeure. J'emportai son chèque à mon patron, le pharmacien, et Poetry et The Little Review chez moi. Et ce fut le commencement d'une éducation. […] Plus tard ce soir-là, la vue brouillée d'avoir tant lu, j'eus le sentiment distinct que ma vie était sur le point de connaître un changement significatif et même, qu'on me pardonne, magnifique. […] […] Et donc, quelle excuse existe-t-il pour avoir attendu vingt-huit ans ou plus avant d'en venir enfin à expédier un peu de mon travail à Poetry ? Aucune. Mais le plus étonnant, le facteur crucial, c'est qu'au moment où j'envoyai effectivement quelque chose, en 1984, la revue était encore là, encore vivante et en bonne santé, et dirigée, comme toujours, par des gens responsables dont le but était de continuer de faire tourner cette entreprise unique et d'en assurer le bon fonctionnement. Et l'une de ces personnes m'écrivit en sa qualité de membre de la rédaction, louant mes poèmes et m'annonçant que la revue publierait six d'entre eux le moment venu. […] Je n'étais qu'un jeune chien alors, mais rien ne peut expliquer, ou disqualifier, un tel instant : l'instant où la chose même dont j'avais le plus grand besoin dans ma vie – appelons-la une boussole – me fut généreusement offerte en toute simplicité. Rien qui approche même de loin cet instant ne s'est produit depuis. » (Raymond Carver [1938-1988], Un peu de prose à propos de Poetry) 0:00 - Pluie 0:33 - Au moins 2:01 - Demain 3:08 - Dormir 4:07 - Compagnie 4:48 - À travers les branches 5:39 - Générique Référence bibliographique : Raymond Carver, Volume 9, Poésie, traduit par Jacqueline Huet, Jean-Pierre Carasse et Emmanuel Moses, Éditions de l'Olivier, 2015. Image d'illustration : https://www.gettyimages.fi/detail/news-photo/raymond-carver-news-photo/533531674 Bande sonore originale : Keys of Moon - Lonesome Journey Lonesome Journey by Keys of Moon is licensed under a CC BY 4.0 Attribution International Site : https://www.free-stock-music.com/keys-of-moon-lonesome-journey.html #RaymondCarver #Poésie #PoésieAméricaine

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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Sois simple comme la flèche qui vole vers sa cible, sois simple comme le ciel, sois simple comme le pain et le vin sur la table, sois simple comme le cœur illuminé de l'intérieur, comme le cœur amoureux.
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Emmanuel Moses
Poème ancien

Ce matin il y avait du brouillard
J'ai marché jusqu'à la gare
Ton coeur au creux du lit était mon phare
Ici aussi la brume est partout
Sur les champs, les prairies, les quais, les garde-fous
Comme le temps sera long, comme le temps sera mou
Jusqu'au samedi de notre prochain rendez vous.
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Je me suis souvenu d’un dîner
  
  
  
  
Je me suis souvenu d’un dîner, autrefois, à cet endroit
Avec ma mère qui suivait des yeux Le Ballet incessant
des abeilles
Autour du paulownia contre lequel nous étions assis
Le soir refusait de céder à la nuit
Les clients bavardaient, mangeaient, s’interpellaient
Une gaîté sereine emplissait l’air
Quelque part soudain un carillon joignit ses notes à
l’allégresse ambiante
reviendrai-je place du Bourg-du- Four une autre
année, un autre été ?
Combien d’ombres nouvelles aurai-je à dénombrer ?
Et des yeux chers contempleront-ils
Les butineuses dans les fleurs roses du paulownia ?
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Mon père dit : j'aimerais ne plus peser
sur tes épaules
Si tu me descendais à terre
on pourrait marcher côte à côte
Je ne suis pas aveugle ni paralytique
Seulement un peu mort
Pour le moment
Peut-être qu'on pourrait se donner la main
Comme quand tu étais petit
Maintenant c'est moi qui suis petit
Mais je grandirai
J'ai l'éternité pour ça.
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[...]
Parfois ce qui t'inspire un poème c'est la réalité
Parfois c'est le rêve
Parfois ce qui t'inspire est une question
Et parfois une réponse
Parfois ton poème est inspiré par un autre poème
Lui-même inspiré d'un troisième et ainsi de suite, parfois
Parfois ce qui t'inspire c'est un visage connu
Et parfois c'est un visage inconnu
Parfois c'est l'inquiétude qui inspire ton poème
Parfois la paix du soir au milieu d'un jardin
Parfois ce qui t'inspire c'est le passé
Parfois le présent
Et parfois encore c'est l'incessante métamorphose des êtres et des choses
Dans la barque du temps.

p. 38-39
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Il y a tant de délicatesse dans le silence
Que le fil le plus fin ou le dessin le plus élaboré
N'en rendrait qu'une vague impression
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Dieu est à l'arrêt du tram
Ou peut-être au café
Je l'imagine aussi parfois dans une salle d'attente
Encombrée de revues qu'il feuilletterait
En jetant de temps en temps un oeil vers la porte
Pour voir si nous arrivons.
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Si le silence devient trop pesant dans ma chambre
Je descends au café
Où j'écoute les étudiants bavarder
Le patron houspiller le garçon
Et plaisanter avec les livreurs
Les chansons que diffuse la radio
Et je trouve que Dieu est bon d'avoir crée le bruit
Mais quand le silence et le bruit me sont aussi insupportables l'un que l'autre
Je vais sur le pont où parmi les vieux pêcheurs recueillis
Accoudé au parapet
Une cigarette de circonstance entre les doigts
- Il faut bien fumer un peu pour survivre-
Je regarde les mouettes se laisser ballotter par l'écume entre le passage de deux cargos
On dirait qu'elles somnolent et reprennent des forces
Avant de piquer en nuées sur les détritus que les marins ne manquent pas de leur jeter
J'écoute autour de moi et en moi
Ce qui n'est ni bruit ni silence
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Meïr Wieseltier (né à Moscou en 1941, émigré en 1949, poète et traducteur en hébreu de Virginia Woolf).

"Nous aussi" (extrait du recueil "Ile grecque").
Les bottes cloutées de l'histoire
Ont presque enjambé notre île
D'un pas alerte.
Mais la géologie
A ouvert en grand une bouche obscure
Sous nos pieds. (Ne fais pas confiance
A ses beaux yeux sur les versants des monts).
Voici, nous n'avons pas été sauvés
Non plus. (pp. 212-213)

גם אנו
מעל לאי שלנו כמעט דלגו
מגפי ההיסטוריה המסומרים
ברגל קלה
אבל הגיאולוגיה
פערה פה אפל
מתחתינו
אל תאמין
לעיניה היפות על מורדות ההרים
הנה גם אנו
לא נצלנו
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   Se préparer au voyage
  
  
  
  
Se préparer au voyage
Sera-t-il long ? Sera-t-il bref ?
Un nom pour tout bagage
Une fleur entre les doigts
Partir avant la nuit
Pour farder de l’adieu son éclat pur et lumineux
De ciel, de soleil
D’une fête éclatante qui n’aurait pas de fin.
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