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Citations de Emmanuel Moses (69)


Sois simple comme la flèche qui vole vers sa cible, sois simple comme le ciel, sois simple comme le pain et le vin sur la table, sois simple comme le cœur illuminé de l'intérieur, comme le cœur amoureux.
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Emmanuel Moses
Poème ancien

Ce matin il y avait du brouillard
J'ai marché jusqu'à la gare
Ton coeur au creux du lit était mon phare
Ici aussi la brume est partout
Sur les champs, les prairies, les quais, les garde-fous
Comme le temps sera long, comme le temps sera mou
Jusqu'au samedi de notre prochain rendez vous.
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Je me suis souvenu d’un dîner
  
  
  
  
Je me suis souvenu d’un dîner, autrefois, à cet endroit
Avec ma mère qui suivait des yeux Le Ballet incessant
des abeilles
Autour du paulownia contre lequel nous étions assis
Le soir refusait de céder à la nuit
Les clients bavardaient, mangeaient, s’interpellaient
Une gaîté sereine emplissait l’air
Quelque part soudain un carillon joignit ses notes à
l’allégresse ambiante
reviendrai-je place du Bourg-du- Four une autre
année, un autre été ?
Combien d’ombres nouvelles aurai-je à dénombrer ?
Et des yeux chers contempleront-ils
Les butineuses dans les fleurs roses du paulownia ?
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Mon père dit : j'aimerais ne plus peser
sur tes épaules
Si tu me descendais à terre
on pourrait marcher côte à côte
Je ne suis pas aveugle ni paralytique
Seulement un peu mort
Pour le moment
Peut-être qu'on pourrait se donner la main
Comme quand tu étais petit
Maintenant c'est moi qui suis petit
Mais je grandirai
J'ai l'éternité pour ça.
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[...]
Parfois ce qui t'inspire un poème c'est la réalité
Parfois c'est le rêve
Parfois ce qui t'inspire est une question
Et parfois une réponse
Parfois ton poème est inspiré par un autre poème
Lui-même inspiré d'un troisième et ainsi de suite, parfois
Parfois ce qui t'inspire c'est un visage connu
Et parfois c'est un visage inconnu
Parfois c'est l'inquiétude qui inspire ton poème
Parfois la paix du soir au milieu d'un jardin
Parfois ce qui t'inspire c'est le passé
Parfois le présent
Et parfois encore c'est l'incessante métamorphose des êtres et des choses
Dans la barque du temps.

p. 38-39
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Il y a tant de délicatesse dans le silence
Que le fil le plus fin ou le dessin le plus élaboré
N'en rendrait qu'une vague impression
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Dieu est à l'arrêt du tram
Ou peut-être au café
Je l'imagine aussi parfois dans une salle d'attente
Encombrée de revues qu'il feuilletterait
En jetant de temps en temps un oeil vers la porte
Pour voir si nous arrivons.
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   Se préparer au voyage
  
  
  
  
Se préparer au voyage
Sera-t-il long ? Sera-t-il bref ?
Un nom pour tout bagage
Une fleur entre les doigts
Partir avant la nuit
Pour farder de l’adieu son éclat pur et lumineux
De ciel, de soleil
D’une fête éclatante qui n’aurait pas de fin.
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Un poème fait de rien…


Un poème fait de rien
Une poignée de sable ou un mouton de poussière
Moins encore
Une tache de buée sur la vitre froide
Un poème qui pourtant grandit
Comme l’herbe des champs
Comme l’enfant.
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Si le silence devient trop pesant dans ma chambre
Je descends au café
Où j'écoute les étudiants bavarder
Le patron houspiller le garçon
Et plaisanter avec les livreurs
Les chansons que diffuse la radio
Et je trouve que Dieu est bon d'avoir crée le bruit
Mais quand le silence et le bruit me sont aussi insupportables l'un que l'autre
Je vais sur le pont où parmi les vieux pêcheurs recueillis
Accoudé au parapet
Une cigarette de circonstance entre les doigts
- Il faut bien fumer un peu pour survivre-
Je regarde les mouettes se laisser ballotter par l'écume entre le passage de deux cargos
On dirait qu'elles somnolent et reprennent des forces
Avant de piquer en nuées sur les détritus que les marins ne manquent pas de leur jeter
J'écoute autour de moi et en moi
Ce qui n'est ni bruit ni silence
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Meïr Wieseltier (né à Moscou en 1941, émigré en 1949, poète et traducteur en hébreu de Virginia Woolf).

"Nous aussi" (extrait du recueil "Ile grecque").
Les bottes cloutées de l'histoire
Ont presque enjambé notre île
D'un pas alerte.
Mais la géologie
A ouvert en grand une bouche obscure
Sous nos pieds. (Ne fais pas confiance
A ses beaux yeux sur les versants des monts).
Voici, nous n'avons pas été sauvés
Non plus. (pp. 212-213)

גם אנו
מעל לאי שלנו כמעט דלגו
מגפי ההיסטוריה המסומרים
ברגל קלה
אבל הגיאולוגיה
פערה פה אפל
מתחתינו
אל תאמין
לעיניה היפות על מורדות ההרים
הנה גם אנו
לא נצלנו
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O, mon ami, dont les mains ont feuilleté tant de livres
Laisse tes mots être doux,
Laisse ton cœur baigner
Dans l'eau qui se trouve sous cette terre desséchée

Yehouda Amihaï
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Il se passe quelque chose
  
  
  
  
Il se passe quelque chose
Un bruissement comme celui du feuillage
Un frémissement
Pourtant le silence est toujours là
Familier et amical
Entendez-vous ?
Nous entendez-vous ?
L’un contre l’autre
Cœur contre cœur.
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Voilà quinze jours que je ne t’ai pas vue
C’est-à-dire respirée et entendue respirer
C’est-à-dire touchée et sentie me toucher
C’est-à-dire embrassée et tendu mes lèvres
pour que tu les embrasses
Quinze jours que je n’ai pas dormi avec toi
C’est-à-dire rêvé à tes côtés
Et caressé ton pied de mon pied
C’est-à-dire tant de choses encore
Voilà quinze jours que je glisse une pensée
pour toi dans tous les instants
Comme une lettre d'amour dans une enveloppe
Voilà quinze jours qu'invisible aux yeux des autres
Tu marches avec moi dans les rues
Tu prends avec moi le métro
Tu t'attables avec moi au café et au restaurant
Où tu bois avec moi chaque gorgée de mon vin
Où tu manges avec moi chaque bouchée de mon pain.
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Il faut une délicatesse infinie pour écrire un mot
Seul le peut le bout des doigts
Qui effleure et qui caresse
Ou bien une pointe fine
Parce que le mot est très fragile
Il vibre quand on le prononce et a tôt fait de disparaître
Ce n'est qu'un son né dans l'air et perdu dans l'air
Tracé il est moins périssable
Mais le noter c'est figer une musique à la fois dense et éthérée
Emprisonner un rayon de lumière venu d'anciens soleils
Oui, il faut une habileté d'orfèvre
Pour écrire un mot, un précieux mot.

p.100
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Voilà quinze jours je ne t'ai pas vue
C'est à dire respirée et entendue respirer
c'est à dire touchée et sentie me toucher
C'est à dire embrassée et tendu mes lèvres pour que tu les embrasses
Quinze jours que je n'ai pas dormi avec toi
C'est à dire rêvé à tes côtés
Et caressé ton pied de mon pied
C'est à dire tant de choses encore
Voila quinze jours que je glisse une pensée pour toi dans tous les instants
Comme une lettre d'amour dans une enveloppe
Voila quinze jours qu'invisible au yeux des autres
Tu marches avec moi dans les rues
Tu prends avec moi le métro
Tu t'attables avec moi au café et au restaurant
Où tu bois avec moi chaque gorgée de mon vin
Où tu manges avec moi chaque bouchée de mon pain
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Emmanuel Moses
Il était une demi-fois

Donnez-moi un mot
J’en ferai deux, j’en ferai trois
Et puis cent, et puis mille
Et quand je ne pourrai plus compter
Je repartirai en arrière
Jusqu’au tout premier
Qui sera le dernier.
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16.

Tout le matin, mon amour, nous avons traversé le monde
Qu'importe le chagrin et l'impermanence des choses ?
Tout le matin, nous avons bu à grands traits la lumière comme du vin
Au diable l'odeur et le goût de l'amertume !
Les arbres brillent de mille nuances d'or
L'or du soleil et l'or de l'automne
On peut avoir des sanglots dans la voix quand on chante
On peut sentir son coeur se serrer
Alors, mon amour, suivons le vent, les nuages, le temps rapide
Ce qui s'élance et cingle
Sous le ciel immense


(p.27)
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   Tu regardes le voyageur
  
  
  
  
Tu regardes le voyageur qui s’éloigne sur la route
Il t’a délivré du poids de la journée et de sa tristesse
Pourtant il ne s’est pas arrêté devant le seuil de ta maison
Il est passé d’un pas lent
Tu aurais envie de le rattraper et de lui demander : « Qui
es-tu ?
Mais tu demeures à ta fenêtre
Et la question s’estompe ainsi que ton vouloir
Dans l’air bleui du soir.
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   Tu es de toute éternité
  
  
  
  
Tu es de toute éternité
Comme aussi les bourgeons du pin au printemps
Les bourgeons des chrysanthèmes à l’automne
Ce qui vient a toujours été là
Ce qui revient n’est jamais parti.
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