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Critiques de Emmanuel Pierrat (103)
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100 chansons censurées

La poésie dérange souvent ; Villon, Rimbaud ou Baudelaire, pour ne citer que trois poètes, en ont fait l'amère expérience. La (bonne) chanson, qui n'est qu'une forme particulière de poésie, ne pouvait échapper à cette "règle"...



Qu'il s'agisse d'atteinte aux bonnes mœurs (sexualité et érotisme), de remise en cause des militaires et des guerres, de propos politiquement incorrects ou s'opposant aux politiques ou aux religions 'officielles", ou de supposées apologies des drogues (pour reprendre la classification utilisée dans l'ouvrage), les raisons ne manquent pas pour qu'une forme ou une autre de censure s'exercent.



Qu'il s'agisse de décisions de justices, de contraintes posées par les pouvoirs qui ont longtemps maîtrisé des radios et télévisions d'état, voire d'autocensure des programmateurs de musique, qu'elles se traduisent par des interdictions pures et simples, des interdictions de programmation aux heures de grande écoute ou de charcutage de textes, les censeurs se montrent inventifs...



L'ouvrage présente donc le destin de 100 chansons qui ont subi les outrages de la censure, nombreuses pour des motifs qui paraissent tout à fait anodins quelques décennies plus tard, voire même à l'époque des faits. Destin qui n'est pas aussi "dramatique" qu'on pourrait l'imaginer puisque souvent la censure entraine une conséquence que les censeurs n'avaient pas imaginée : le texte censuré connaît un succès populaire qu'il n'aurait peut-être pas rencontré dans d'autres circonstances. Ce qui s'appelle "se tirer une balle dans le pied" !



Intéressant ouvrage donc, pour qui s'intéresse un peu à l'histoire de la poésie et/ou de la chanson, auquel je ferai un petit reproche : j'aurais apprécié qu'il inclut le textes des 100 chansons concernées...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Le grand livre de la censure

On peut se poser la question de savoir , si de nos jours et en démocratie , la censure se pratique toujours : ce livre nous donne des éléments de réponse .

Un peu partout , sur terre , la plupart des pays disposent d'un ministère de l'information et si il est toléré qu'un président puisse impunément dire : " Casse-toi pauvre con " , le dit ministère interdirait qu'un citoyen manque de politesse envers le pouvoir en place ou en publie les turpitudes . Les procès en diffamation ou condamnations pour injures aux représentants du pouvoir seraient alors appliqués . Jean-Edern Hallier ,dans cette situation eu bien du mal à trouver un éditeur et lorsqu'il réussit à en trouver un , ce dernier se vit refuser tout papier apte à imprimer le livre litigieux , révélant un des secrets bien gardés du président en place .

IL est devenu courant que nos politiciens accablent les immigrés de tous les maux possibles , mais si vous affirmiez et prouviez que le pouvoir ment aux citoyens , voire se pratique l'abus de biens sociaux , gare au contrôle fiscal , à l'enquête sur vos pratiques sexuelles , ou autres gentillesses . Une fatwa vous serait probablement appliquée . L'ex président Vaclav Havel déclarait : " Notre société se caractérise , avec l'ère de la post-vérité , par un augmentation de ' la vie dans le mensonge '. Le mensonge n'est plus une stratégie politique possible , il est devenu pour certains dirigeants politiques , la manière même de gouverner ."

Est-il envisageable par exemple , d'être , ici même censuré ou interdit de critiques et citations ? Cela se dit et cela se fait certainement .



Hardiviller.



Je mets ce billet pour mon ami Hardiviller qui aurait aimé le poster lui même mais en est empêché à cause d'un bug... ou d'un abus de censure, allez savoir...

J'espère que sa mise en quarantaine ne sera pas trop longue car encore une fois, la politique s'invite plus souvent qu'à son tour sur les rayons des librairies et que toute opinion doit pouvoir être exprimée... enfin j'ose le croire.

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Aimer lire : Une passion à partager

Un livre des plus plaisants à lire... pour tous les "accrocs" de l'objet livre. Ouvrage que l'on m'a offert, et j'en suis bien heureuse...je le reprendrai sûrement pour relire des chapitres...au hasard.



Une promenade buissonnière à travers la multitude des plaisirs du livre: l'objet livre, son contenu, , l'ambiance des bibliothèques et des librairies, la relecture; la lecture à voix haute, la joie de partager ses lectures préférées, aimer les écrivains au-delà de leurs textes...et une petite préférence pour la partie "livres anciens"... qui m'a replongée dans 10 années de grands bonheurs dans cet univers professionnel ! avec un passage irrésistible sur le jargon de cet univers spécifique...



Ce texte se termine sur une conclusion logique: le besoin et l'envie fréquents de se mettre à l'écriture.



Emmanuel Pierrat, spécialisé dans le droit de l'édition parle de son univers professionnel, parfois sordide... avec les héritiers :



"Et je savais déjà, en m'engageant dans des études juridiques, que je choisirais le droit de la propriété intellectuelle pour me rapprocher de cet univers qui me fascinait. Devenu avocat spécialiste du droit d'auteur, je suis passé de l'autre côté des livre et des manuscrits, pour me colleter aux auteurs et aux éditeurs. J'ai plongé- je plonge quotidiennement-les mains dans le cambouis-en l'occurence, la "tambouille" des contrats d'édition et de l'argent de la littérature. J'ai approché-j'approche quotidiennement- des pointures du métier.J'ai été l'avocat de Michel Houellebecq qui, quoi qu'on en dise, est l'un des plus grands, aujourd'hui. Je me suis coltiné des histoires quelquefois sordides d'ayants-droit, de plagiats, etc. je n'en continue pas moins d'aimer les auteurs et de la admirer. (p.126)



Une lecture très vivante, agrémentée de moult anecdotes et exemples, forts instructifs...qui montre sans conteste la passion immense de l'auteur pour le monde du Livre, de l'écrit et tout ce qui le constitue !
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Fou ballant trompe la mort

C'est une biographie intime très bien écrite. Emmanuel Pierrat réalise ici quelque chose qui m'a fait penser au « tu seras un homme mon fils » de Pierre Assouline. Plus personnel certes car il s'agit ici du fils qui parle de son père mais...

C'est un album de photos prises au trois coins du monde et rédigé aux deux autres (en fin d'ouvrage le traditionnel « Trifouilly les Oies, 2021 » est remplacé par « Moroni, Pristina, Skopje, Londres, Oxford, Liverpool, Moscou, Tachkent, Samarcande, Port Moresby, Manille, Paris, Abu Dhabi » 2018-2021.

La modestie semble ne pas faire partie du bagage culturel de l'auteur qui se dit « de gauche » faisant sans doute allusion à ses positions sociétales libérales et à ses remarques judicieuses sur cette propension dangereuse des gouvernements devenus illégitimes à utiliser « l'état d'urgence » comme recours à la poursuite de l'exercice du pouvoir.

On est rêveur en parcourant ces pages ou l'auteur nous raconte nonchalamment tout ce qui entoure les missions réalisées par son papa qu'il admire (et ce n'est pas anormal) en Asie, en Amérique, en Afrique. Si l'accès au paradis est indexé sur le taux de carbone rejeté, c'est sûr que le père comme le fils iront directement en enfer.

Car sinon, comment appréhender objectivement cette ode à l'engagement aventureux du fils envers le père ? L'Algérie, la France-Afrique, les coups d'états, M. Pasqua, M. le Pen, M. Foccart, M. Denard...

On croise tout ce que la France a engendré de personnages au minimum sulfureux, mais tout en portrait sépia, le temps et l'argent (nous sommes dans un petit monde dont on devine qu'il n'est pas commun) ayant patiné les souvenirs. On loue la franc-maçonnerie, l'entre soi, les réseaux, pas un seul vrai méchant dans ce livre, que des gens remarquables, des amis fidèles. Les défenses d ‘éléphant, les têtes de lion ? Des preuves nostalgiques qu'un autre âge a existé...

Il y a quand même un tour de passe-passe dans ce livre : les actions positives des amis de la famille, comme celles de Mme Halimi, sont plus décrites que celles des missions du papa mercenaire, même si ici ou là, une phrase le concède : « mon père a torturé ».

On peut néanmoins apprécier le tour d'horizon des évènements effleurés par la mémoire de l'auteur qui permet notamment de mieux comprendre la continuité de notre engagement en Afrique sous des auspices toujours renouvelés.

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Ernestine ou la justice

Ernestine vit dans un milieu social favorisé. Elle ne souhaite pas faire femme au foyer et arrive à convaincre son père de faire des études d'avocat en lui laissant croire qu'elle épousera l'homme qu'il lui a choisi. En 1914 une femme ne fait ses propres choix. Ernestine réussira et travaillera à défendre l'homme qui a assassiné Jean Jaurès.

Un portait de femme avant gardiste dans une époque où rien ne leur est permis.

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Juger Mai 68 - J'ai choisi la liberté

L'auteur, avocat et écrivain, a choisi de nous retracer 2 procès retentissants qui ont marqué le 20 siècle.



L'affaire Goldman, en 1974. Demi-frère de notre cher compositeur - interprète, Pierre Goldman fut arrêté pour meurtre et condamné à la réclusion à perpétuité. Personnage hors du commun, il a toujours clamé son innocence et entreprit d'écrire son autobiographie dans un petit livre intitulé "Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France". Ce livre, lu par des milliers de français dont des journalistes, des personnages publics, des intellectuels, fit tant de bruit que Pierre Goldman obtint la révision de son procès par la Cour de Cassation. Il fut acquitté pour, quelques années plus tard, être assassiné...



L'affaire Kravchenko, en 1949. Victor Kravchenko, russe vivant à Paris, écrit "J'ai choisi la liberté", tout premier livre qui, bien avant les écrits de Soljenitsyne, dénonce l'existence des goulags en URSS. Attaqué publiquement par Les Lettres françaises, comme étant un affabulateur et un traître à sa patrie, Kravchenko assigne le journal pour diffamation. Procès retentissant, grâce aux différents témoignages. Kravchenko en sorti vainqueur, pour être lui aussi retrouvé mort d'une balle dans la tête quelques années plus tard.



Si les récits sont très intéressants, ils sont beaucoup trop courts !!! (22 pages pour le premier et 12 pages pour le second...)

Comme l'écriture est fluide, l'auteur, s'il l'avait voulu, aurait pu étoffer ces récits pour en faire au moins des nouvelles.

Toutefois, le procès de Kravchenko fut suivi assidûment par une jeune journaliste de l'époque : Nina Berberova, qui en fit un livre d'histoire paru en 1990.

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100 chansons censurées

Si un chanteur souhaite chanter sans se faire chasser par la censure, il doit savoir shunter les sujets qui fâchent. Ceux-ci étant le sexe, la religion, la guerre, la politique...

Dans ces 100 exemples de censure, on n'est pas étonné de croiser Brel et ses bourgeois, Brassens et son gorille, Renaud et sa miss Maggie, Billy the Kick et ses psilos, Gainsbourg et ses armes, et caetera.

Chacune de ces chansons est présentée dans son contexte avec les paroles sujettes à caution, et on peut admirer en vis à vis la pochette de disque - vintage, forcément.

On apprend beaucoup, et pas seulement des anecdotes. Le propos ouvre des réflexions intéressantes sur la notion de censure. On y voit par exemple que la programmation musicale pendant la guerre du Golfe en 1991 était très délicate : des chansons innocentes se sont vues évincer des ondes, leurs paroles étant devenues soudain ambiguës. On y voit également que l'art de jouer avec les mots est à double tranchant, il permet d'échapper à la censure pour faire passer une chanson, ou d'en récupérer une anodine à des fins de propagande.

Il faut avoir Y*tube ou équivalent à portée de main en lisant cet ouvrage : on est vite curieux de découvrir les titres qu'on ne connaît pas, et on a envie de réécouter les chansons connues. Même chose pour les clips, qui, dans certains cas, sont les seuls visés par la censure.

Les auteurs et l'éditeur ont d'ailleurs eu la bonne idée de créer ce site : www.rf8.fr/chansonscensurees ; je leur conseillerais bien de glisser un CD dans un coffret avec ce bel album. Et voilà un cadeau de Noël tout trouvé pour ceux qui aiment la musique et les mots.
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Une idée érotique par jour

Ce petit "calendrier" offre aux yeux et à l'esprit du lecteur des petits plaisirs coquins, joueurs ou taquins , dont on pourra se délecter toute l'année sans modération et sans danger.

L'auteur brasse un champ assez large et varié, d'Ovide à des anonymes du 20ème siècle citant des historiens, des écrivains, des philosophes, des poètes ou des abbés de toutes nationalités (française, indienne, italienne, chinoise, etc).



Une fois de plus, on ne pourra s'empêcher de constater que le 20ème siècle n'a rien inventer - et même que ce siècle s'est fait plus "soft" que ces prédécesseurs. Et surtout, que le plaisir est universel et intemporel : rien de tel que ce petit opus pour convaincre même les plus sceptiques !

Un ouvrage qui allie le plaisir des mots et le plaisir des sens. Seul petit bémol : l'inadéquation des citations et des illustrations.
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Nouvelles morales, nouvelles censures

Emmanuel Pierrat recense et s'émeut de toutes les atteintes portées à la Culture depuis plusieurs années. Les exemples pullulent sous sa plume d'avocat, une foule de cas pris sur la scène française, européenne, internationale : cinéma, arts plastiques et graphiques, littérature et théâtre, musique et chanson, expositions, festivals et biennales etc, tous les domaines de la culture et tous ses acteurs sont concernés. Paradoxe d'une époque “où tout est culturel et tout est censuré” sous la pression de groupes et d'associations de défense divers et variés avec des motifs souvent fort louables. C'est ainsi qu'appels au boycott, à l'opprobre, condamnations, pétitions en ligne et plaintes se multiplient. Qu'écrivains, éditeurs, cinéastes, artistes, commissaires d'exposition ou organisateurs d'événements, directeurs de théâtre peuvent être sommés de s'expliquer ou à comparaître. Les oeuvres elles-mêmes doivent rendre des comptes ! « Certains veulent désormais censurer des créations culturelles au motif que leurs auteurs voire leurs interprètes, auraient eu un comportement moral blâmable ». Des livres sont suspectés (rien de neuf mais la tendance est loin de faiblir), retirés des bibliothèques, de la commercialisation, des classiques sont revisités, des titres bannis, jugés inappropriés, non réédités sous la pression de l'opinion. Au bout du bout des oeuvres vandalisées ou détruites. Climat général peu rassurant dont le détail est très bien documenté dans cette lecture édifiante.



On reprochera à ce texte son côté « en vrac », peut-être. D'être trop court, sans doute. De céder à l'humeur, possible. C'est une alerte. Ecrit comme un précis à l'usage de ceux qui veulent défendre la liberté d'expression artistique l'essai tente, par l'exemple, de leur donner des éléments qui arment leur réflexion sur le sujet. S'il n'y a pas d'exposé théorique sur le droit de la propriété intellectuelle dont l'auteur est spécialiste on sort tout de même de la lecture avec en tête deux ou trois de ses principes essentiels et quelques conseils avisés d'un juriste aux éditeurs (cas de la regrettable "affaire Céline" pour Gallimard) à qui sa fibre d'écrivain permet aussi, j'aime beaucoup, de rappeler au fil des pages, aux lecteurs que nous sommes, les vertus de l'imagination, de la transposition et de la fiction, garantes d'une création ouverte et décloisonnée. Toutes qualités que semblent ignorer les “ligues de vertus du troisième millénaire” dont l'horizon aseptisé est dans le colimateur d'Emmanul Pierrat. Un premier conseil, à l'heure de #Me too, intéresse tous les lecteurs : on doit dissocier les oeuvres des actes blâmables de leurs auteurs, créateurs ou interprètes. Boycotter les films de Woody Allen ? Expurgeons alors aussi tous les malpropres de nos bibliothèques l'antisémite Céline, le voleur Malraux, le pédophile Gauguin, le peu recommandable Genêt etc. contenus Nettoyons aussi nos étagères des titres inappropriés : “Les dix petits nègres”.... Ce n'est pas être sourd aux échos du monde que de vouloir rester critique et rationnel, bref libre. Les fictions fournissent des contre modèles formidables et doivent vivre leur vie hors des diktats de toutes sortes. Ce texte n'est pas un catalogue d'outrances et d'exceptions, il renvoie plutôt aux frictions d'une société cloisonnée, composée d'une addition de victimes et de mémoires qui s'affrontent ou se concurrencent.



Nouvelle forme de censure amplifiée par Internet. Attaques directes de certains réseaux sociaux arguant de critères de décence, soudaine pudibonderie, pour la diffusion d'images (Courbet et Delacroix, deux pornographes notoires, censurés sur facebook en 2011 et 2017). Censure d'autant plus redoutable qu'elle s'ajoute, quand elle ne se substitue pas, aux restrictions et aux contrôles légaux en vigueur, déjà nombreux, eux-mêmes en extension. Car, c'est dans l'air du temps, il faut protéger. Une centaine de textes contraignent actuellement la liberté artistique (Tati et Simenon n'ont plus le droit de fumer sur des photos retouchées pour cause de santé publique). Du coup il faut s'interroger sur la tendance contemporaine qui fait de chacun de nous un potentiel censeur derrière son écran. Pourquoi de telles offensives et d'où viennent-elles ? Comment des revendications aussi légitimes que la protection des enfants ou celle de la dignité humaine, le droit des femmes, l'antiracisme ou la défense de minorités etc., deviennent-elles problématiques pour le droit des auteurs, le respect dû aux oeuvres et la diffusion de la culture ? Quelle place pour la liberté de créer dans ce contexte ? Toutes questions soulevées par Pierrat. S'il vole au secours de la liberté d'expression artistique c'est je crois aussi pour réaffirmer ici qu'une menace de plus sur la culture est une menace sur l'espace démocratique où la culture a vocation a être le plus largement diffusée. Que le champ créatif se rétrécisse et c'est le champ plus général des libertés qui est atteint.

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Je parle aux fétiches

Emmanuel Pierrat est avocat, c’est ce qui avait orienté mon choix du livre. Mais je ne savais pas à quel point il est atypique. Avocat sans doute, mais romancier, essayiste, enseignant, conférencier, franc-maçon, collectionneur d’art africain et de livres rares, président du Musée du Barreau de Paris à l’époque du livre, ancien président du Pen Club français, et j’en oublie...



« Je parle aux fétiches », ce sont des entretiens, publiés en 2022, avec un psychanalyste, Philippe Bouret. Ou plus exactement, les réponses d’Emmanuel Pierrat aux questions de Ph. Bouret.



A l’entendre, cet homme est un boulimique, une sorte d’ogre qui restitue par écrit tout ce qu’il absorbe. Et ce qu’il dit ingérer me semble dépasser très clairement les capacités d’un individu lambda.

Il affirme vouloir garder trace de tout ce qu’il voit, tout ce qu’il apprend, tout ce qu’il s’approprie. Cela passe par une écriture incessante : de son journal, de fiches sur ses livres anciens et ses objets d’art, de romans en cours ou déjà publiés, d’essais et d’article juridiques, et j’en oublie encore...

L’écriture et l’inscription sont pour lui une absolue nécessité, afin, dit-il, que rien ne se perde.

Sur ce qu’il découvre, il cherche et écrit un savoir qu’il veut complet, exhaustif, et dans la foulée, il publie, édite, pour partage.



Il prétend collectionner dans le même esprit d’enseignement : le sien d’abord, sur l’objet, le livre, le tableau, le masque africain, le fétiche, qu’il a acquis. Et celui des autres quand il met en vente les collections qui ne lui apprennent plus rien, mais dont il a parfaitement identifié, décrit et expliqué chaque élément.



Pour ce qui est des pensées relatives à sa profession d’avocat, je reste sur ma faim. Activité alimentaire pour financer ses curiosités, en cabinet, en voyages, en visites ? Mais il faut avouer que, en même temps que je lis les confidences d’Emmanuel Pierra, j’écoute une émission fantastique de « A voix nue » consacrée à Robert Badinter. Et ce que dit Badinter, dans le cinquième épisode, de sa profession d’avocat, a une portée magistrale avec laquelle il est difficile, impossible sans doute, de rivaliser. Les considérations d’Emmanuel Pierra ne sont pas inintéressantes, mais ce sont plutôt des « trucs » du métier. La hauteur de vue est restée dans « A voix nue »...



J’ignore l’importance réelle de tous ses écrits (il y en a sans doute plus d’une centaine), mais il est évident que lui est parfaitement convaincu de leur qualité et de leur nécessité, comme d’ailleurs d’à peu près tous ses faits et gestes qu’il raconte avec une complaisance inlassable. Un tantinet lassante...



Je remercie Masse critique et les éditions La rumeur libre qui m’ont envoyé cet ouvrage.





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Ernestine ou la justice

Paris. À la veille de la Première Guerre mondiale.

Le père d’Ernestine Godiveau réserve à sa fille un avenir respectable de femme au foyer digne de leur milieu bourgeois. Dans cette conception traditionnelle de la famille, le rôle de la femme se cantonne à s’occuper du foyer et des enfants.

À l’encontre des principes éducatifs qu’elle a reçus, Ernestine rêve de travailler pour s’assurer une vie indépendante sans l’égide d’un mari. Elle ambitionne notamment d’étudier le droit pour viser le métier d’avocate. Mais pour cela, elle doit pactiser avec son père qui accepte son inscription à la Faculté en échange d’un bon mariage avec Eugène. Optimiste, en attendant une intervention bénéfique du destin, elle supporte ce fiancé pendant qu’elle entretient secrètement une relation amoureuse avec Rodolphe. Ce jeune libraire partage avec elle son goût pour les écrits et la politique.

Pour finaliser sa quête de liberté et d’indépendance, Ernestine embrasse alors sa carrière d’avocate grâce à la confiance de maître Géraud, rencontré par l’entremise de Rodolphe. Là, l’apprentissage de la jeune fille débute avec la préparation de la défense de Raoul Villain. Quelle délicate affaire pour elle, que celle de devoir assister l’assassin de Jaurès, un homme qu’elle et Rodolphe adulent ! Un difficile exercice de conscience pour expérimenter la profession.

MON AVIS

Ce roman historique aborde, par le biais d’une jeune femme, le déroulement de la Grande Guerre déclarée le lendemain de l’assassinat de Jean Jaurès. Cette mort a-t-elle précipité la guerre ? Le positionnement de ce pacifiste a-t-il échauffé l’esprit d’un « dérangé » ou d’un activiste politique ? Pourtant enclin à se battre par bon nombre de citoyens, le pays va devoir s’adapter face à l’enlisement de cette guerre trop longue. Le regard politique et la mentalité anti-conventionnelle d’Ernestine expliquent le bouleversement qui va se produire dans la France durant la guerre. Et cette évolution passe par un changement du rôle des femmes. Jusque là, elles se montraient soumises sous un joug protecteur des hommes. L’adversité de la guerre a révélé des travailleuses dégourdies et capables de suppléer avec efficacité des hommes partis en guerre.



une avocate en 1914

La condition de la femme au début du XXe siècle est dépeinte par l’entremise de notre héroïne. Les auteurs illustrent bien la place de la femme dans la société apparentée à celle d’un mineur. Dépourvues de droits, toutes les femmes, filles célibataires ou mariées se contentent de se taire et de se soumettre. La jeune fille passe de l’autorité du père à celle de son mari.



Ernestine représente une jeune fille subversive pour l’époque avec ses idées d’émancipation. Vouloir travailler pour acquérir une autonomie financière, et une indépendance est totalement contraire aux idéaux de sa classe sociale.



Après une loi votée par Poincaré et Viadini accordant le droit aux femmes de devenir avocate, le parcours d’Ernestine évoque celui de celles qui l’ont précédée, ou qui l’ont inspirée, comme Jeanne Chauvin qui est la première femme en France à avoir plaidé.



Le personnage d’Ernestine présente une femme hors norme prête à contrecarrer les plans de son père, l’incarnation de réactionnaire. Pour garantir plus de crédibilité au roman, la jeune fille use de méthodologie, de psychologie ou d’hypocrisie pour obtenir son émancipation de son père. Elle a l’intelligence d’éviter les discussions frontales avec lui, car elle en connaît l’issue, devinant ses convictions irréversibles et l’attitude complaisante de sa mère.



Assassinat de Jaurès : Crime politique ou de droit commun ?

La préparation de la défense de l’assassin de Jaurès, Raoul Villain, est confiée à Ernestine. De là, elle va étudier tout ce qui est relatif à ton passé, de son environnement familial à sa vie d’étudiante décousue. On note qu’aucune influence avec des groupuscules politiques ne l’aurait poussé à commettre le crime par idéalisme. Non, le jeune homme médiocre a agi seul et avec préméditation à la lecture des pressions médiatiques.



On assiste au procès de l’intérieur où l’évolution de la guerre peut marquer la sévérité d’un jury pour le verdict. Ainsi, des reports de procès se sont succédés pendant plusieurs années. Sans clémence, Ernestine va peaufiner sa défense sans éprouver la moindre estime pour Raoul Villain. Heureusement, sa victoire professionnelle compense sa tristesse morale autour d’un verdict qui la sidère.



la guerre de 14

Loin des tranchées et des combats sanglants, Ernestine observe la guerre de Paris. Et le conflit va la débarrasser d’un fiancé encombrant tandis qu’elle vit sa romance avec Rodolphe.



Par ailleurs, le roman relate l’ensemble des publications à propos de l’entrée ou non de la France dans le conflit. En effet, d’une part le pacifiste Jaurès, un socialiste convaincu par la solidarité internationale milite pour éviter une guerre sanglante. d’autre part, certains revanchards y voient enfin une opportunité pour récupérer des territoires perdus. Mais les événements politiques intérieurs et étrangers vont conduire le pays dans une guerre.



Une romance sur un fond historique et d’une recherche très renseignée.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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Paris ville érotique

ISBN : 9782840966753



Merci aux Editions Parigramme et au site Babélio pour nous avoir permis de découvrit cet ouvrage.





Certaines villes de par le vaste monde ont à jamais une image qui, depuis la nuit des siècles, leur colle en quelque sorte à la peau. Pour Venise, c'est son carnaval et ses masques aussi somptueux qu'énigmatiques. Pour Londres, c'est la fameuse Tour qui vit défiler tant de prisonniers, royaux et moins royaux mais tous promis à une mort cruelle. Et pour Paris, c'est le plaisir sous toutes ses formes, y compris les plus tordues.



Cette dénomination de "ville" et même "capitale du Plaisir" ne lui aurait été officiellement donnée qu'au Second empire, lorsque Offenbach, Meilhac et Halévy faisaient danser un cancan échevelé aux dieux de l'Olympe tandis que, à la sortie des théâtres, patientaient les viveurs, grands amateurs d'actrices, de demi-mondaines et de prostituées tout court. Mais en fait, grâce à Emmanuel Pierrat, on découvre très vite que Paris s'enorgueillit dès le Moyen-Âge des ses "bordeaux", étuves et autres retraites du même acabit. L'actuel quartier Beaubourg avec, entre autres, la rue Quincampoix - et son "Club 41" où Denise n'officie plus depuis déjà quelques années - ne sont par exemple que les mutations modernes d'un quartier qui, avec ses rues et ses ruelles, vivait de libertinage et de prostitution des siècles avant les excentricités esthétiques du Centre Beaubourg. Là, rappelons-le, se tenaient jadis les Halles et le monde qui les entourait était, depuis des lustres, aussi pittoresque qu'interlope.



Pierrat nous invite à un véritable voyage dans l'espace et le temps parisiens qui regorge d'anecdotes mais s'attache surtout à retracer l'Histoire d'une ville et des ses habitants. Si la prostitution et les milieux liés jadis à la Cour des Miracles et de nos jours à une pègre tristement bigarrée tiennent dans ce livre le haut du pavé, il n'est pas un domaine qui ne leur soit lié qui demeure dans l'ombre. L'auteur rappelle ainsi que c'est à Louis XIV et à sa sainte horreur des lieux qui pouvaient donner asile à tout frondeur, titré ou non, que Paris doit la première authentique régulation de ses milieux les plus sordides. C'est en effet le Roi-Soleil qui, en confiant à Gabriel Nicolas de La Reynie le soin de mettre un peu d'ordre dans ces Ecuries d'Augias parisiennes, créa en France le prototype d'un service policier digne de ce nom.



De Marguerite de Provence, épouse de Louis IX, qui, à l'église, donna un jour en toute bonne foi le "baiser de paix" à une femme richement vêtue qu'elle prit pour une bourgeoise alors qu'il s'agissait en réalité d'une prostituée aux travestis des plus colorés de l'actuel bois de Vincennes, en passant par le poète Claude Le Petit qui mourut brûlé vif pour avoir raillé les amours d'Anne d'Autriche et de Mazarin en des vers plus que libertins et par la Gourdan, légendaire tenancière de lupanars huppés sous le règne de Louis XV et par le non moins légendaire "Chabanais" de l'entre-deux-guerres, tout est dans ce livre auquel on ne fera qu'un seul reproche : il est trop court. ;o)
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Je parle aux fétiches

Emmanuel PIERRAT. Je parle aux fétiches.



Je remercie sincèrement Nicolas pour ma sélection et l’attribution de ce livre d’Emmanuel PIERRAT. Cette lecture m’a permis de faire la connaissance d’un grand orateur ; il est de formation avocat. Mais il a de nombreuses cordes à son arc. Il exerce, à plein temps son métier ou plus exactement son sacerdoce d’avocat. Il écrit, publie, des récits, des romans, toutes sortes de romans, des poésies, des témoignages, des cours de droit, donne des conférences, collabore à diverses revues juridiques et autres et c’est un grand collectionneur, spécialiste des arts primitifs africains. C’est lors de la visite du musée de Dakar, en 1993, qu’il a eu la révélation. Il a entièrement dédié son appartement parisien et l’a transformé en cabinet de curiosités. Il a même supprimé la cuisine et place certains objets dans les chambres de ses filles ! ! !



Cet homme, au cours de son dialogue avec Philippe BOURRET, psychanalyste à Brive nous décrit sa rencontre avec les masques et objets insolites produits au cours des siècles sur ce continent, son amour inconditionnel, une véritable marotte…. Je me demande comment peut-il mener sa carrière, défendant la veuve et l’orphelin et ses autres passions : l’écriture, le savoir, le faire-savoir, la transmission. Il profite de cette intimité avec Philippe pour nous décrire son quotidien ; c’est un homme 100 000 volts, non 200 000 volts... Il mène une dizaine de projets de front. Ses secrétaires ne peuvent le suivre. Il nous explique qu’il passe des accords avec ceux qu’il représente au barreau, leur évitant d’énoncer des propos contre productifs, et susceptibles de porter atteinte à la procédure juridique, alourdissant la peine à laquelle ils seront peut-être condamnée. Ceux-ci s’engagent à suivre ses recommandations, écoutant et surveillant religieusement la façon dont leur avocat porte ses lunettes… Un code auquel nul ne doit déroger !



Au fil des ans, de ses déplacements, il a acquis une collection gigantesque, est devenu un spécialiste émérite des arts primitifs, participant à diverses manifestations et publications destinées à nous faire découvrir ces trésors. L’art africain n’a plus de secret pour lui. Parallèlement à sa profession, il achète et vend des œuvres. Il vit à 200 à l’heure. Sa puissance de travail ne peut que nous inspirer le respect. Merci beaucoup pour cette exploration, ses conseils dans divers domaines, sa méthode de travail….Il veut tout connaître mais il désire également partager son savoir. Il n’hésite pas à nous faire part de son attachement à la franc-maçonnerie et nous avoue humblement que cette dernière l’a beaucoup aidé dans sa formation, tant humaine, sociale que professionnelle. Je vous invite à suivre les pérégrinations de cet homme, un touche à tout. Je regrette l’utilisation des deux caractères d’écriture, à savoir les questions posées par Philippe et les réponses apportées par Emmanuel. La différence de l’intensité de l’encre employée entre les deux interlocuteurs rend la lecture difficile surtout pour les personnes atteintes de déficience visuelle c’est mon cas). Mais je suis passée outre et j’ai persévéré dans cet entretien. Je vous incite à lire sa biographie dans Wikipédia. Bonne journée à tous.

(18/03/2024).
Lien : https://lucette.dutourà@orange..
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Comprendre l'Art africain

Art ou ethnographie ? Pendant des décennies, une guerre de tranchées a divisé les spécialistes de l'Afrique, et par conséquent a séparé artificiellement les objets tribaux en deux vastes catégories. D'un côté, les tenants de l'ethnographie se sont emparés des pièces qu'ils considéraient comme révélatrices des us et coutumes, des croyances religieuses, etc. Le musée de l'Homme à Paris a ainsi accumulé les centaines de milliers d'instruments de musique, d'outils ou d'appuie-nuque, collectés par les différentes missions ayant arpenté les terres de l'empire colonial. De l'autre, émanant de ces mêmes étendues, des statues et des masques ont rejoint la catégorie plus ou moins définie des objets désignés comme artistiques. C'est ainsi qu'est né le musée des Arts africains et océaniens. Et ce alors que d'autres domaines, telles les oeuvres du Moyen Age français ou de l'Antiquité romaine, étaient présentés depuis longtemps dans un heureux mélange de coffres et de triptyques, de statues et de vases. Cette répartition a présidé dans de nombreux autres pays occidentaux. Le marché des amateurs a suivi, pour une part, le même cloisonnement, pourtant si peu justifiable dès que l'on observe de près un objet. Un morceau de bois peut certes servir quotidiennement de pilon et aider à concasser les récoltes. Mais les ornements qui le magnifient lui confèrent un statut dépassant de loin la nécessité de l'agripper sans qu'il glisse entre les mains. Que les motifs gravés dans le bois aient éventuellement une fonction spirituelle destinée à favoriser le travail n'enlève rien à la beauté de l'objet, donc à son aspect artistique. C'est pourquoi, de nos jours, le mélange des anciennes collections est à l'honneur. Le musée du Quai-Branly a réuni des pièces d'une même ethnie, en provenance des deux musées précités, sans distinguer arbitrairement entre le fétiche et la calebasse. Tout objet africain est à la fois un sujet d'étude ethnographique et un spectacle pour l'oeil avide de beauté ou d'étonnement. Revue de presse Dans un ouvrage truffé d'anecdotes, ce passionné répond aux questions que tout collectionneur d'art africain est amené à se poser un jour. «Il ne s'agit pas de propulser le lecteur au statut de doctorant en art africain mais de l'aider à mieux analyser ce qu'il peut ressentir devant une sculpture ou un bouclier», explique-t-il dans la préface de l'ouvrage, dédié à sa fille de 3 ans, tombée récemment amoureuse d'une statuette Chamba (Nigeria). Truffant son propos d'anecdotes amusantes, Emmanuel Pierrat, adepte de «l'érudition joyeuse», tord le cou à nombre d'idées reçues et offre une belle initiation à cet art tribal, souvent présenté comme inaccessible ou mystérieux. (Cécile Jaures )



http://www.abebooks.fr/
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Ernestine ou la justice

Un roman, deux auteurs et deux histoires dans un même recueil avec un déséquilibre entre les deux parties.

L'une, fleur bleue (long à dépasser) nous raconte la jeunesse dorée et les débuts de rebellion d'Ernestine dans un milieu où il ne fait pas bon avoir des envies d'avenir ; la seconde son émancipation par les études et la chronique judiciaire de l'assassinat de J. Jaurès et le procès dont Ernestine sera l'une des actrices.

L'aspect historique est assez bien rendu mais avec parfois quelques clichés, approximations et généralités qui ne reflètent pas toujours une réalité de l'époque et des milieux concernés.

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Ernestine ou la justice

Roman très intéressant sur l'émancipation sociale d'une jeune fille de bonne famille dans la France troublée du début du XXe siècle.

Une quête difficile dans une société conservatrice où la femme est alors encore majoritairement cantonnée dans un simple rôle figuratif, c'est l' épouse dévouée et discrète, la dame d'intérieur effacée et respectueuse, la mère de famille cantonnée aux tâches domestiques car c'est presque toujours l'homme qui dirige, qui décide.

Rares sont les femmes à avoir suffisamment de force de caractère et de détermination pour chercher à s'émanciper de ce joug traditionnel.

C'est par la voix des études et du droit qu'Ernestine l'héroïne de ce roman aspire à bousculer l'ordre établi et les préjugés.

À une époque où la femme n'a pas encore les mêmes droits que l'homme Ernestine refuse le mariage forcé auquel son père la destine et le rôle afférent de femme au foyer.

Elle,son truc c'est la défense des opprimés,les femmes en premier lieu, elle sera donc ,quoi qu'en pense sa famille,avocate.

Nous sommes à l'été 1914 et la France comme toute l'Europe ,sidérée, plonge dans un conflit armé sans précédent.

Ernestine n'est pas en première ligne mais la jeune femme se retrouve pourtant plongée au coeur même des évènements.

Embauchée dans un important cabinet parisien elle plongera au coeur de l'action et de la violence en se voyant confier dès son entrée dans l'étude de maître Giraud l'un des dossiers les plus marquants de l'époque,la défense de Raoul Vilain l'homme qui assassina le tribun socialiste et chantre de la paix Jean Jaurès.

Si le personnage d'Ernestine est fictif l'affaire du café du Croissant marquera elle l'histoire, les esprits et occupe une part importante de ce brillant roman.

Ce sera le guide et le fil conducteur de la vie de l'héroïne pendant cinq années, auquel Ernestine se rattachera pour essayer d'oublier dans le travail et sa quête de justice les souffrances, privations,les désespérances des sombres temps de guerre.

C'est l'époque où Ernestine se construira comme femme forte et libre et comme avocate à part entière , où sa vie prendra son véritable envol, où elle prouvera la légitimité de ses valeureux combats.

Le combat d'une vie pour plus de justice ,pour la Justice.
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100 chansons censurées

Ce livre est bien documenté.

Les raisons de la censure opposée à certaines chansons sont parfois surprenantes.

J'ai pu le lire en écoutant certaines de ces chansons qui ont réveillé des souvenirs en moi.
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100 chansons censurées

Ce livre est une pépite, une Bible pour ceux qui s' intéressent à la chanson dans ce qu'elle a de plus subversif... C'est d'abord un très bel objet avec son apparence de disque vinyle et les illustrations sont tout à la fois rares, vintage et originales.

Le "personnage" qui hante ce documentaire très instructif c'est la Censure: elle met son grain de sel dans toutes les étapes de la vie des artistes, tantôt contre les mots, tantôt contre les images ou juste l'attitude des interprètes. Quel témoignage incroyable de l'evolution des mentalités. Cela semble démesuré: le gorille de Brassens, les bourgeois de Brel, l'amour avec toi de Polnareff, deshabillez moi de Gréco. .. La liste est longue, variée et impressionnante. Le classement par thème permet de se rendre compte que la sexualité et l'antimilitarisme se sont souvent attirés les foudres des censeurs. On parle des artistes français en majorité mais qq cas internationaux sont également traités (Elvis, Rolling stones, George Michael ou The Cure...).

Un livre édifiant et passionnant reçu grâce à Babelio et sa masse critique donc merci aux éditions Hoebeke et Radio France.

Je termine cette critique avec qq remarques en vrac: la bombe humaine de Téléphone censurée à cause d'un preneur d'otages c'est aussi idiot que censurer Comme un avion sans aile de Charlelie à cause du 11 septembre... Et que deviendrait la chanson d'Higelin Je suis amoureux d'une cigarette à notre époque?...

Merci enfin aux auteurs qui citent les paroles incriminées ce qui permet de remettre les choses dans leur contexte et se faire une opinion. Et quand la Censure s'attaque au rigolo "mangez moi" on a envie de lui faire écouter Héroïne du Velvet!... Bref n'hésitez pas: l'abus de lecture dans ce cas est bénéfique pour vos oreilles et votre cerveau! Gardons notre sens critique et allons écouter certaines de ses chansons sur le site web proposé en quatrième de couv'!
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Ernestine ou la justice

Dans ce roman historique sorti en novembre dernier, nous suivons Ernestine, une jeune femme qui rêve de liberté et d'instruction, sauf que nous sommes au début du 20 ème siècle... Elle réussi tout de même à convaincre son père et la voilà lancée dans des études de droit.



En 1914, en plein milieu de ses études pour devenir avocate, deux évènements majeurs de notre Histoire ont lieu, le premier est l'entrée en guerre de la France qui va bouleverser la Monde mais aussi le quotidien des gens qui ne sont pas partis au combat, l'autre évènement est l'assassinat de Jean Jaurès, figure du socialiste et pacifiste qui ne voulait pas de la guerre.



Ernestine devenue, malgré ce chaos, avocate, va être embauchée par l'avocat chargé de défendre Raoul Villain, l'assassin de Jaurès, elle qui pleurait l'homme politique...



Voilà pour l'histoire. On va donc suivre le travail de recherche d'Ernestine et le procès de Villain, le tout entrecoupé de passage sur la situation de la France pendant la guerre. Tout ça était très intéressant et j'ai adoré cette partie.



Là où mon avis sera plus mitigé c'est au niveau du style et des 100 premières pages qui ont bien failli avoir raison de ma lecture !

Le temps que l'on arrive à l'assassinat de Jaurès, j'ai eu l'impression de lire un manuel scolaire sur la condition des femmes et le quotidien des français du début du 20ème, tant le style était froid et sans relief. Je vous passe les passages mièvres sur Ernestine et son amoureux libraire.



Par la suite j'ai été captivée par les faits relatés et je me suis bien moins souciée du style même s'il est resté très journalistique, notamment dans certains dialogue entre Ernestine et Rodolphe. J'avais plus l'impression qu'ils expliquaient des faits au lecteur plutôt que d'avoir une vrai conversation.



Malgré la forme, le fond était vraiment intéressant, j'ai appris plein de chose. Je vous conseille donc ce livre si vous souhaitez en apprendre plus sur l'affaire Jaurès.
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Antimanuel de droit

j'ai été très déçu, alors que dans la même collection, j'ai beaucoup aimé les antimanuels de littérature et de philosophie. Même les textes reproduits ne me semblent pas à la hauteur.
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