Faut pas prendre les cons pour des gens 4
[en salle d'opération]
- Le patient se réveille, docteur.
- Je vois.
- Ahh, j'ai mal.
- Je suis désolée, monsieur, mais l'opération est toujours en cours !
- Mais pourquoi est-ce que je me réveille plus tôt ? C'est affreusement douloureux, rendormez-moi vite !
- Désolé, c'est impossible ! Le budget des hôpitaux a encore baissé, nous n'avions pas assez d'anesthésique pour vous endormir plus d'un quart d'heure. Rassurez-vous, je me dépêche !
- Ne bâclez pas quand même !
Plus tard...
- Mon portefeuille est dans la poche droite, docteur !
- J'ai trouvé ! Yes ! Il y a un billet de dix euros ! Je fonce à la supérette acheter une bobine de fil pour vous recoudre !
[ quartier huppé, un couple regarde par la fenêtre ]
- Les manifestants s'en sont pris aux signes extérieurs de richesse, ils ont brûlé toutes les autos de luxe du quartier !
- Mais... regarde ! Ma Ferrari est intacte, quelle horreur ! Tu crois qu'elle ne fait pas assez riche ? Que vont penser les voisins en voyant ma Ferrari intacte, que je suis un prolo ?!... On va être la risée du quartier !
- Les Dupont de Moncourt se sont même fait brûler leurs deux autos !
- Quels crâneurs !
- Je savais que tu aurais dû acheter celle avec un aileron, c'est tout de suite plus tape-à-l'oeil !
- Parce que tu crois qu'ils y connaissent quelque chose en Ferrari, les prolétaires ?! Arriérés de gauchistes, ça veut faire la révolution et c'est pas foutu de mettre le feu à une bagnole !
- On ne peut compter sur personne !
(p. 5)
- ouais ! Un groupe qui crache sur cette société de merde !
- C'est pourtant cette société de merde qui a permis de vous construire des routes, de fabriquer vos motos et produire la bière avec laquelle vous vous saoulez !!
- Mon père a encore raté son concours d'entrée en maison de retraite !
- Mon père aussi ! C'est la quatrième fois qu'il échoue !
- Il est arrivé 27è sur 200 candidats mais ils n'ont pris que les 20 premiers ! Je suis désespérée...
- La concurrence est rude !
- Pourtant je lui avais fait réviser ses différentes matières : le scrabble, le bridge, les sudokus...
- Et le radotage ?
- Je l'ai fait radoter pendant des mois ! Mais il s'est trompé sur les horaires des jeux télévisés !
Vous n'êtes pas au courant ? Après les autoroutes, ce sont les trottoirs qui viennent d'être privatisés.
[ devant la Cathédrale ND de Paris, sans sa flèche ]
- Voulez-vous signer la pétition pour qu'on arrête de nous prendre pour des cons ?
- Mais personne ne me prend pour un con !...
- Ah si, moi je vous ai tout de suite pris pour un con, sans hésitation !
- Comment ?... Mais c'est scandaleux ! Laissez-moi signer cette pétition immédiatement ! Et pour montrer mon mécontentement, je vais même la signer deux fois !
Billy était donc écossais par sa mère et mexicain par un ami de son père : Pedro qui eut une brève liaison avec Euphrasie avant de devenir zoophile et d'épouser Rosalie...
- Monsieur le ministre, pour rentabiliser l'Education nationale, il faudrait remplacer tous les enseignants par des distributeurs.
- Quel genre de distributeurs ?
- Des distributeurs de diplômes comme pour les barres chocolatées, les chips ou le soda.
- Ah, d'accord. On met une pièce et on a un diplôme.
- Voilà. Pour 10.000 euros, vous aurez le BEPC, pour 50.000 euros, le BAC, pour 100.000 euros la licence, etc.
- Excellente idée!
- Ce sera très rentable et en plus, nous n'aurons plus à payer les profs !
- Parfait ! On met ça en route immédiatement !
- Madame, on vous emmène en salle d'accouchement !
- Vous arrivez trop tard, j'ai accouché dans la salle d'attente.
- Et comment va le bébé ?
- Très bien ! Cette année, il entre en CE2 !
- Bonsoir à tous et merci d'être venus si nombreux à cette conférence contre les discriminations...
[ un homme se lève ]
- Excusez-moi...
- Oui ?
- Monsieur, vous êtes blanc, de quel droit parlez-vous des discriminations ?
[ acclamations dans la salle ]
- Bravo !
- Bien dit !
[ une femme se lève et s'adresse à l'homme qui s'est levé ]
- Excusez-moi... Et vous, vous êtes un homme. Qu'est-ce qui vous autorise à parler des discriminations ?
[ dans la salle ]
- Elle a raison !
[ une 3e personne se lève ]
- Excusez-moi... Madame, vous êtes hétérosexuelle ! De quel droit parlez-vous des discriminations ?
[ 4e personne à la 3e ]
- Mais vous-même n'êtes pas handicapée ! Ni pauvre !
[ d'autres voix ]
- Ni grosse !
- Ni prostituée !
- Ni alcoolique !
- Ni de petite taille !
- Euh... excusez-moi...
- Toi tu es blanc, alors tu te tais !
- Dire au blanc de se taire, c'est de la discrimination !
- Dans ces conditions, il faut lui donner la parole !