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Citations de Emmanuel Venet (158)


Pour l'heure, dans cette vallée de larmes, Blaise Muki allait purger sa peine et laver sa faute auprès de la communauté des humains mais, s'il se repentait sincèrement, le Ciel lui resterait ouvert. Et que pèsent dix années face à l'éternité ?
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Il [...] dut convenir que Dieu veillait avec zèle sur ses brebis parce que la cathédrale ne manquait pas de raccords bricolés avec des impédances trop faibles et circulant dans des combles poussiéreux : lors des grandes illuminations de Noël ou de la veillée pascale, elle aurait pu s'embraser et rôtir en quelques minutes le gratin de la chrétienté locale.
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Le 16 juillet 1882, Sigmund Freud s’installe dans un café sur la place centrale de Teschen pour écrire à Martha Bernays, sa fiancée, qu’il va rejoindre à Hambourg. Éperdument amoureux, il a laissé en plan sa besogne ordinaire car plus rien d’autre ne compte à ses yeux.
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Comme ce livre, nous sommes faits de pièces et de morceaux : d’un corps qui, tour à tour, nous réjouit et nous tourmente ; d’idées semées dans nos têtes à l’âge tendre ; de paroles entendues, proférées, lues, écrites ; d’expériences cruciales plus ou moins heureuses ; du moment historique où nous avons surgi du non-être ; des désirs confus et enchevêtrés dont nous procédons. Alliage de matériaux hétérogènes d’où émane une réalité immatérielle que les Anciens appelaient âme, qu’on nomme aujourd’hui psychisme mais que notre époque tient pour une vieille lune.

(p.91)
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Grâce à sa mise en récit, la honte s'allège et s'atténue de génération en génération jusqu'à disparaître. Nous comptons probablement tous, dans la nuit de nos ascendances, des vipères et des héros, des tartuffes et des mères courage. Je crois que les pires fournissent à la créativité son carburant le plus efficace. Si Gustave resta longtemps une épine plantée dans mon pied, ces pages lui doivent beaucoup.

(p.56)
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il faut de tout pour faire une société. […] notre père confirme : il faut des jeunes cons et des adultes ayant du plomb dans la cervelle.
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Coupable, Ferdière? Oui, si c'est pécher que de laisser la langue intacte et de mourir sans oeuvre, non pas recroquevillé sur son énigme mais s'offrant en pâture à tous ceux que la poésie brûle ou nourrit. Coupable d'être resté à hauteur d'homme malgré la tentation de se faire plus grand que soi et la volupté de se faire haïr.
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Il est assez légitime de douter de la fiabilité du manuel diagnostique états-unien (DSM-5) dont Allen Frances lui-même, maître d'oeuvre de l'édition précédente, juge plusieurs éléments "dangereux et douteux sur le plan scientifique".
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J'aurai tant aimé les heures creuses et vivre à contretemps.
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La question de l'évaluation est, elle aussi, cardinale. Disons-le tout net : par essence, le soin psychique n'est pas évaluable, car sa plus ou moins bonne réussite s'exprime en termes de gain de liberté psychique, pour reprendre l'heureuse formulation d'Henri Ey.
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Parmi les nombreuses biographies de Freud, celle de Stefan Zweig me semble plus touchante car écrite une dizaine d'années avant la mort de l'homme qu'elle décrit, par un auteur issu du même bain culturel.
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"Après tout, nous aurions pu connaître le même embrasement dans d'autres bras, suivi du même désenchantement, de sorte que notre singulière attraction ne devrait sa raison d'être qu'au fait d'avoir été vécue par nous."
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Un matin de mi-juillet 1976, Gérard G. réformé des chemins de fer et législateur à temps plein, eut subitement l’idée d’une loi réprimant les abus de langage. Au prix d’un immense effort intellectuel, il réussit à la concevoir intégralement dans la journée, et s’accorda au crépuscule une promenade en ville. Curieusement, une foule assez dense se dirigeait vers le centre-ville, désireuse sans doute de manifester son adhésion au réformisme radical. Tout en se laissant porter par le flot bon peuple, Gérard G. se répétait, pour le plaisir, l’article premier de son texte : « Tout abus de langage sera sanctionné, au minimum, par la claque. »
Suivaient des subtilités juridiques étourdissantes.
À la nuit tombée, la municipalité lui fit la surprise d’un feu d’artifice et tout s’éclaira. Gérard G. salua à sa valeur l’initiative et, bien que peu en fonds, s’octroya un bock dans un bar à Populaces. Il percevait clairement la gêne de la clientèle : un couple d’ivrognes se livraient à des tendresses factices, une tablée d’étudiants chahutait sans entrain, et les éternels piliers de bistrot lui jetaient des regards torves. De toute évidence, chacun surveillait son langage. Il jugea utile de délivrer à la cantonade une opinion très positive sur le feu d’artifice, à quoi seule la patronne répondit en grognant : « oui, avec nos sous ! ». Tout le monde semblait avoir compris que Gérard G. appartenait aux Élites, ce qui est bien entendu le rendait infréquentable aux Populaces, mais il y trouvait matière à se rengorger.
Peu avant minuit, comme il est rentrait chez lui à pied, il croisa deux péronnelles qui parlaient fort en pouffant. Lorsqu’il arriva à leur hauteur, il entendit très distinctement la voix de l’une d’elles dire à son adresse « Testicule », alors que les donzelles faisaient toujours mine de jacasser entre elles.
L’abus de langage était flagrant, avec la circonstance aggravante qu’il était commis avec dissimulation par les Populaces à l’encontre d’une Élite. Magnanime, Gérard G. appliqua la peine minimale prévue par la loi, à savoir la double claque. Les condamnées jouèrent d’abord les interloquées, puis se mirent à insulter avec véhémence. Récidive légale qui leur valut la quadruple claque à laquelle elles tentèrent de se soustraire en hurlant. Délit de fuite, on s’acheminait vers un verdict terrible quand deux quidams s’interposèrent. Des teigneux. Il y eu échauffourée, mais par chance quatre Divinités arrivèrent prestement en voiture à gyrophare à la rescousse du législateur, et les autres protagonistes se dispersèrent. Tuméfié, saignant du nez, Gérard G. fut enchanté de pouvoir expliquer son cas au poste où sa qualité d’Elite fut aussitôt reconnue. Bien que récente, sa loi semblait déjà très appréciée, et il fut traité selon son rang. Hélas, suite à une erreur de procédure, on l’orienta vers un établissement psychiatrique peu adapté à son cas. Il n’eut aucune peine à s’en évader le surlendemain.
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Quand j'ai fait part à ma tante de ma surprise à la voir fréquenter autant de mythomanes et de malades mentaux, elle m'a répondu qu'elle me fréquentait bien, moi : preuve qu'elle me prend pour un psychotique au mépris des explications fournies par le professeur Urs Weiss soi-même, qui définit le syndrome d'Asperger comme un variant humain non pathologique voire avantageux, puisqu'il garantit, au prix d'une asociognosie parfois invalidante, une rectitude morale plutôt bienvenue dans notre époque de voyous.
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D'après son journal, il a souvent cru trouver dans l'étreinte un remède à l'absurdité de vivre avant d'en découvrir le caractère aliénant, comme les malades que le laudanum soulage avant d'en faire ses esclaves.
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D'après son journal, il a souvent cru trouver dans l'étreinte un remède à l'absurdité de vivre avant d'en découvrir le caractère aliénant, comme les malades que le laudanum soula
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En matière d'art, non seulement il n'y a rien à attendre de l'altruisme ni de la sollicitation, mais les vertus cardinales s'appellent orgueil et égocentrisme.
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Elle s'installe même avec tant de conviction dans son personnage de victime qu'elle ne l'abandonnerait pour rien au monde, et récuse formellement l'idée du divorce qui la priverait de sa croix : non seulement il n'est pas fréquent de tenir la raison de son malheur, mais il est doux de partager avec un ennemi intime les joies malsaines du nauffrage à deux.
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"A quoi penses-tu ?" La fumée de sa cigarette prête aux paroles d'Agnès une éphémère matérialité, les emporte en volutes avant de les dissoudre dans un rai de lumière où dansent les poussières.
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D'une manière générale,quand j'exprime une idée devant mes proches,ils ne la comprennent pas et me répondent à côté,ce qui donne lieu à des quiproquos douloureuse dont je n'arrive pas à me dégager.
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Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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