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Citations de Emmanuel de Las Cases (27)


Tout est graduation dans le monde, concluait l'Empereur. L'Île d'Elbe, trouvée si mauvaise il y a un an, est un lieu de délices comparée à Sainte-Hélène. Quant à Sainte-Hélène, ah ! elle peut défier tous les regrets à venir.

20 février 1816
Tome I, p 228
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Après le dîner, l'Empereur ne manquait jamais de revenir sur la dictée du matin, comme jouissant de l'occupation et du plaisir qu'elle lui avait causés. Cela me valait en cet instant, comme aussi toutes les fois que je l'abordais dans le jour, certaines interpellations de plaisanteries, qu'il avait consacrées par leurs répétitions nombreuses. "Ah ! le sage Las Cases ! à cause de mon Atlas de Le Sage, M. l'illustre mémorialiste ! le Sully de Sainte-Hélène !'' et plusieurs autres mots de la sorte. Puis il ajoutait maintes fois : "Après tout, mon cher, ces Mémoires seront aussi connus que tous ceux qui les ont devancés ; vous vivrez autant que tous leurs auteurs ; on ne pourra jamais s'arrêter sur nos grands événements, écrire sur ma personne, sans avoir recours à vous." Et, reprenant la plaisanterie, il continuait avec gaieté : "On dira : Après tout, il devait bien le savoir ; c'était son conseiller d'État, son chambellan, son compagnon fidèle. On dira : Il faut bien le croire, il ne ment pas, c'était un honnête homme, etc." et mille autres choses semblables.
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Que serait Napoléon sans Sainte-Hélène ? Que serait Sainte-Hélène sans Las Cases ?
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Le vrai caractère perce toujours dans les grandes circonstances.
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Sa grande faute, son erreur fondamentale a été de croire toujours à ses adversaires autant de jugement et de connaissance de leurs vrais intérêts qu'à lui-même.
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Je renvoie aux campagnes d'Italie pour faire voir que l'ardeur de Mme de Staël ne s'était pas ralentie pour n'avoir pas été partagée. Opiniâtre à ne pas se décourager, elle était parvenue plus tard à lier connaissance, même à se faire admettre ; et elle usait de ce privilège, disait l'Empereur jusqu'à l'importunité.
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Je n'ai garde, disait l'Empereur, de tomber dans la faute des hommes à systèmes modernes ; de me croire, par moi seul et par mes idées, la sagesse des nations. La vraie sagesse des nations, c'est l'expérience. Et voyez comme raisonnent les économistes : ils nous vantent sans cesse la prospérité de l'Angleterre, et nous la montrent constamment pour modèle. Mais c'est elle dont le système des douanes est le plus lourd, le plus absolu, et ils déclament sans cesse contre les douanes. Ils voudraient nous les interdire.
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"Ce que c'est que l'homme, pourtant, disait-il, la moindre fibre attaquée suffit pour le déranger entièrement! D'un autre côté, en dépit de tous les maux, il faut parfois l'assommer, si l'on veut qu'il finisse. Quelle singulière machine! Et j'ai peut-être trente ans encore à être enfermé dans cette triste enveloppe!
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Réflexion de l'Empereur :
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir les retenir dans l'ignorance".
29 novembre 1815
Tome I, p138
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Il parle de son histoire passée comme si elle avait déjà trois cents ans de date ; ses récits et ses observations ont le langage des siècles ; c'est une ombre concernant aux Champs-Elysées, de vrais dialogues des morts.
16 novembre 1815
Tome I, p122
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Il est des instants rapides qui décident de la vie ou de la mort des empires.
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À la nuit, l’empereur m’a fait appeler dans sa chambre ; il y était seul avec un peu de feu et dans l’ombre ; les lumières étaient dans la chambre voisine : c’est obscurité plaisait, disait-il, à sa mélancolie. Il était triste et silencieux.
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Ce qui était le plus désirable et tirait aussitôt quelqu’un hors de ligne, c’est que chez lui l’esprit ou le talent fût en équilibre avec le caractère ou le courage : c’est ce qu’il appelait être carré autant de base que de hauteur.
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Mahomet [de Voltaire] a été l’objet de sa plus vive critique, dans le caractère et dans les moyens. Voltaire, disait l’Empereur, avait ici manqué à l’Histoire et au cœur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un grand homme qui avait changé la face du monde, comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Il ne travestissait pas moins inconcevablement le grand caractère d’Omar, dont il ne faisait qu’un coupe-jarret de mélodrame. Voltaire péchait surtout par la base, en attribuant à l’intrigue ce qui n’appartient qu’à l’opinion. « Les hommes qui ont changé l’univers, n’y sont jamais parvenus en gagnant des chefs ; mais toujours en remuant des masses. Le premier moyen est du ressort de l’intrigue, et n’amène jamais que des résultats secondaires ; le second est la marche du génie, et change la face du monde ! » (Critique du "Mahomet" de Voltaire, 25 avril 1816, p.501)
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L'Empereur a combattu les économistes, dont les principes pouvaient être vrais dans leur énoncé ; mais devenir vicieux dans leur application. La combinaison politique des divers États, continuait-il, rendait ces principes fautifs ; les localités particulières demandaient à chaque instant des déviations de leur grande uniformité. Les douanes qu'ils blâmaient ne devaient point être un objet de fisc, il est vrai ; mais elles devaient être la garantie et le soutien d'un peuple. Elles devaient suivre la nature et l'objet du commerce. La Hollande, sans productions, sans manufactures, n'ayant qu'un commerce d'entrepôt et de commission, ne devait connaître ni entraves ni barrières. La France, au contraire, riche en productions, en industrie de toute sorte, devait sans cesse être en garde contre les importations d'une rivale qui lui demeurait encore supérieure. Elle devait l'être contre l'avidité, l'égoïsme, l'indifférence des purs commissionnaires.
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Du reste, je ne me suis nullement dissimulé que la tâche que j'ai entreprise pouvait me créer de nombreux inconvénients ; mais je me suis cru un devoir sacré, et je m'efforce de le remplir du mieux qu'il m'est possible : advienne que pourra !
Février 1816
Tome I, p226
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Napoléon : "L'adversité manquait à ma carrière !... Si je fusse mort sur le trône, dans les nuages de ma toute-puissance, je serais demeuré un problème pour bien des gens aujourd'hui, grâce au malheur, on pourra me juger à nu !"
30 novembre 1815
Tome I, p140
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Et l'Empereur comparaît la confusion de nos troubles à des combats de nuit, où souvent l'on frappe sur le voisin au lieu de frapper sur l'ennemi, et où tout se pardonne au jour, quand l'ordre s'est rétabli et que tout s'est éclairci. "Et moi-même puis affirmer, disait-il, malgré mes opinions naturelles, qu'il n'y eût pas eu telles circonstances qui eussent pu me faire émigrer? Le voisinage de la frontière, une liaison d'amitié, l'influence d'un chef, etc. En révolution, on ne peut affirmer que ce qu'on a fait : il ne serait pas sage d'affirmer qu'on n'aurait pas pu faire autre chose."
Tome I, p80
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Le vent était très violent; il y avait tempête; il pleuvait de temps à autre. L'humidité a forcé l'Empereur de rentrer.
Après le dîner on a lu Zaïre, et les belles scènes d'Oedipe, parmi lesquelles l'Empereur distinguait surtout celle de la reconnaissance qu'il a dit être la plus belle, la plus complète du théâtre.
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L'Empereur a passé tout le jour sur son canapé ou sur son fauteuil, près du feu. Il avait peu dormi, souffrait comme hier et n'avait pas mangé. Ses douleurs de tête et de dents étaient extrêmement vives; la fluxion n'avait nullement diminué. Il reprit l'usage de la flanelle et des serviettes chaudes de la veille, qu'il m'a dit, en me revoyant, lui avoir fait tant de bien.
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