L'amitié occupe une place centrale dans la vie de notre enfant. Mais parfois certaines de ses relations nous inquiètent. Cette vidéo parle d'une amitié toxique.
Mia a 7 ans, et depuis la maternelle elle est amie avec Jade. Pourtant, un soir sur deux, Mia raconte à sa mère à quel point Jade n'a pas été gentille à l'école, qu'elle n'a pas voulu jouer avec elle, ou qu'elle lui a dit qu'elle ne serait pas invitée à son anniversaire.
En tant que parent, ce genre de situation nous rend triste et en colère. On aimerait que notre enfant joue avec d'autres camarades, qu'il comprenne que cette amitié n'est pas saine. On aimerait aller voir les parents de cet enfant qui fait souffrir le nôtre... Que faire ? Faut-il intervenir ou ne pas s'en mêler ?
Voici les conseils en images d'Emmanuelle Piquet, thérapeute, spécialiste du harcèlement scolaire. Elle nous guide pour agir à notre juste place et nous donne des ressources pour faire face aux situations difficiles que nos enfants rencontrent dans leurs relations avec les autres.
Pour aller + loin, découvrez son livre « Votre enfant face aux autres ». Il parle de ce sujet qui préoccupe de plus en plus les parents : les relations de leurs enfants avec les autres, leurs amis, les profs, les frères et soeurs. L'enfant est-il à l'aise ? Aimé ou rejeté ? Valorisé ou non ? Plein de situations concrètes que ce livre nous aide à affronter : https://livre.fnac.com/a16589129/Emmanuelle-Piquet-Votre-enfant-face-aux-autres-L-aider-dans-les-relations-difficiles
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Je vais te montrer que pour arrêter les méthodes qui ne fonctionnent pas, le mieux est de faire carrément l'inverse. C'est-à-dire de prendre un virage à 180 degrés. Car lorsque les gens disent "je ne sais plus quoi faire, je suis dans une impasse", souvent ils n'ont pas conscience qu'il suffirait qu'ils fassent demi-tour pour en sortir. (p.15)
Faire un câlin...
Adorer un livre
Courir sous la pluie
Caresser un chat
Offrir un cadeau
Chercher ses clés
Jongler au soleil
Plonger dans une vague
Raconter une blague
Aimer un film
Refaire un câlin
(dit ma maman qui compte vivre longtemps)
Quand les adultes des établissements interviennent, c'est souvent en sanctionnant les harceleurs, et au collège, certains se fichent pas mal d'être sanctionnés. C'est même comme s'ils gagnaient une médaille. Et si ce n'est pas le cas, le risque c'est qu'ils continuent mais en étant encore plus malins pour ne pas se faire à nouveau punir, ou bien qu'ils arrêtent les agressions directes mais que la victime soit toujours aussi isolée, aussi peu respectée.
Parfois, au collège, des réunions sont organisées avec des spécialistes qui viennent expliquer à toute la classe les conséquences pénales du harcèlement ou, bien les dommages psychologiques qu'ils peut causer. C'est important parce que les harceleurs ne se rendent pas forcément compte du mal qu'ils font. Mais lorsqu'aucune de ces solutions ne fonctionne, alors il faut réfléchir différemment.
(...) ta tentative inefficace pour te protéger, c'est de cacher le plus possible que tu es différent. Mais c'est comme un complexe : le simple fait de le cacher le met encore plus en exergue.
C'est sans doute évident, mais autant le rappeler, la tristesse est une émotion très forte chez l'enfant harcelé.
Tristesse qu'il tente de cacher à l'enfant harceleur (« je ne vais pas lui faire ce plaisir-là ») et parfois à ses parents pour ne pas les inquiéter ou pour qu'ils n'interviennent pas. Ce faisant, bien évidemment, il l'amplifie et ce sont parfois des enfants en proie à de terribles sanglots que je reçois en consultation.
Il est impératif, lorsque vous la percevez, de l'accueillir avec tous les égards. En disant par exemple lorsque les larmes commencent à pointer : « Vas-y pleure, parce que, franchement, tu as de quoi, c'est vraiment horrible comme situation et je me demande même comment tu fais pour ne pas pleurer plus, viens dans mes bras. »
Une fois cette tristesse prise en compte et donc apaisée, on pourra se mettre à la recherche de la flèche.
Le problème avec les peurs, c'est que plus on essaie d'éviter de les ressentir, plus on tente d'échapper aux situations qui les suscitent, plus on tente de contrôler les symptômes qui les accompagnent et plus elles grossissent et nous empêchent de faire les choses que nous aurions pourtant envie de faire.

Je pense à tous ceux qui, comme vous, ont choisi ce métier, le plus beau du monde, vous avait-on dit. Il y a vingt ans ou quelques mois à peine. Comme on part à l'aventure.
Un peu inquiets, mais se raccrochant à un stock personnel d'images colorées : de classes enjouées, d'enfants ou d'adolescents, de parents reconnaissants, de collègues solidaires et d'administrations facilitantes.
Et qui êtes passés de déconvenues en renoncements. Je pense à votre détresse, à la boule qui vous serre le ventre parfois le dimanche soir ou la veille de rentrée.
Je pense à cette impuissance honteuse qui vous saisit lorsque tout ne se passe pas comme on vous l'avait laissé entendre, vous qui pour beaucoup jusque-là, aviez été de très bons élèves. Je pense à cette colère et à cette autodéception dévastatrices certaines fois, et très difficiles à partager avec quiconque ne les éprouve au quotidien.
Parce que personne ne veut donner la main à Justin, cinq ans, et que, malgré tous vos efforts, toutes vos remontrances vis-à-vis des autres, il reste seul dans la cour de l'école et que vous êtes totalement désarmé devant sa tristesse.
Parce que Sara a encore été retrouvée en larmes dans les toilettes du collège et qu'elle ne veut rien vous dire, alors même que vous subodorez que c'est grave.
Parce que Gustave passe son temps à faire des grimaces et des cris d'animaux, que rien ne le calme et qu'il empêche les autres de se concentrer, ce que ne manquent pas de vous faire savoir plus ou moins subtilement les autres mamans.
Parce que la classe a encore écrit une insulte concernant votre physique sur le tableau pour vous faire craquer et qu'elle a réussi.
Parce qu'une mère d'élève a hurlé en réunion parents-profs que vous étiez tous des incapables et des lâches lorsque son fils s'est fait racketter.
Parce que votre conseiller pédagogique vous a dit qu'il fallait affirmer votre posture et que vous êtes incapable de comprendre ce que cela signifie concrètement.
Parce qu'en conseil de classe, un père délégué s'est montré très pessimiste sur le fait qu'avec tout ce chahut dont lui parle sa fille (l'une des responsables incontestées dudit brouhaha), vous soyez capable de terminer le programme, rapport au brevet.
Parce que lorsque vous vous êtes plaint des 4º 2, en indiquant en salle des profs que vous pensiez sérieusement à des modalités d'assassinat collectif, votre collègue de français, qui de façon énervante arbore systématiquement un sourire serein et légèrement méprisant, l'a agrandi en prononçant très distinctement ces mots : « Ah, c'est marrant, avec moi, ça se passe SUPER bien... »
Parce qu'au mariage de votre cousine, le mois dernier, lorsque vous avez dit qu'enseigner en moyenne section n'était pas un métier facile, vous avez clairement vu le regard ironique que plusieurs personnes ont échangé. Et vous avez décidé de vous taire en les maudissant in petto, prenant sans même vous en rendre compte un air extrêmement revêche. Ce qui contribuera sans doute à conforter leur point de vue selon lequel selon lequel "les profs, franchement, toujours en train de se plaindre. Quand tu regardes pourtant leur nombre de jours de vacances..."
Parce qu'en tombant à nouveau et par hasard sur le clip contre le harcèlement scolaire commandé par l'ancienne ministre de l'Éducation nationale qui met en scène une prof acariâtre à chignon, dont la craie grince sur un tableau noir des années cinquante, et qui rappelle à l'ordre injustement un enfant roux (évidemment roux) et harcelé, vous vous êtes demandé dans quelle estime pouvaient bien vous tenir ceux-là même qui étaient censés vous aider à gérer votre quotidien.
Le Larousse définit ainsi le harcèlement : "l'action de harceler consiste à soumettre quelqu'un à d'incessantes petites attaques." L'administration part de la définition générale en considérant que ce qui caractérise le harcèlement en milieu scolaire est à la fois l'âge des protagonistes et les territoires au sein desquels il se produit.

Loin de moi l'idée de nier l'existence des troubles impactant l'apprentissage, les fameux TSA, TED ou TCC', ce qui serait évidemment criminel. Loin de moi également l'idée de nier le bienfait d'un certain nombre de dispositifs adaptés dans de nombreux cas,
Mais il serait tout aussi criminel de nier le fait qu'il existe un sérieux surdiagnostic depuis une dizaine d'années qui n'est, contrairement à ce que nous assènent certaines associations, bon ni pour les enfants ni pour les enseignants parce qu'il laisse prospérer deux contre-vérités quí peuvent s'avérer génératrices de souffrances de part et d'autre (en plus de l'explosion de la prescription de Ritaline pour apaiser les troubles de l'attention qui entraîne, on le sait aujourd'hui, d'énormes effets indésirables) :
- Une première contre-vérité est énoncée aux enfants en difficulté : « Ne t'inquiète pas, le monde va toujours s'adapter à toi, comme le fait aujourd'hui l'école. »
C'est faux. Ce sera un jour ou l'autre à lui de s'adapter au monde et nous ne l'y aurons donc pas correctement préparé. Ce qui, finalement, n'est pas très protecteur de la part d'adultes qui pourtant aspirent à l'être, en se battant contre les méchants établissements scolaires qui ne s'adaptent pas assez aux différences des enfants.
- Une deuxième assénée aux enseignants que vous êtes et qui est : « Il est parfaitement possible de différencier très finement votre enseignement, comme le demandent les parents concernés, et en même temps de faire réussir le plus grand nombre, comme l'exige votre mission.» Qui peut donc imaginer que ce grand écart soit possible? Comment un enseignant peut-il répondre à cette injonction sans faire un burn-out? Comment adapter son quotidien aux trois hyperactifs du premier rang, dont l'un a en plus un déficit de l'attention, aux deux dyscalculiques du fond, à l'EIP qui s'ennuie, aux deux dyspraxiques qui ont des problèmes de graphie, aux quatre hypersensibles qui sont tellement à fleur de peau, à ceux qui sont atteints du trouble de la planification (!) tout en répondant aux exigences programmatiques globales ? Une fois de plus, vous êtes victime d'une injonction paradoxale: soit vous tentez l'impossible et vous n'y parvenez pas, vous vous retrouvez en échec; soit vous y renoncez et vous êtes de facto en échec.
Bien évidemment, ceux qui seront le plus en souffrance sont ceux d'entre vous qui auront tenter vainement, parfois pendant des années, de se conformer à cet étrange double contrainte.
(...) ce que je propose aux enfants qui se font embêter, c'est un boomerang ou une flèche de résistance. C'est à dire une arme qu'on ne peut pas utiliser en attaque. Pour qu'elle fonctionne, il faut qu'elle se nourrisse de la violence envoyée par le harceleur. C'est pourquoi on appelle ça aussi du "judo verbal".