A l'occasion du Festival "Le livre sur la place" 2022 à Nancy, Emmanuelle Pirotte vous présente son ouvrage "Les reines" aux éditions Cherche Midi. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641773/emmanuelle-pirotte-les-reines
Note de musique : © mollat
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Les livres me manquent cruellement, bien plus que la musique, que les draps de fin coton et les vins d'Italie ou d'Espagne, que les bijoux, les armes et les fourrures, le sceptre, le poids parfait de la couronne sur ma tête, les hurlements de la foule acclamant mon apparition, les cris de guerre, la folle et délicieuse angoisse avant la bataille et l'odeur du sang.
Première partie
- p 76 -
C'est quand la part matérielle de notre être s'effrite que nous mesurons véritablement la nature de notre rapport au monde. Ce monde ne nous semble accueillant, bienveillant que si nous ne nous sentons pas menacés par lui. C'est peut-être ce qui explique que l'humanité n'ait eu de cesse de détruire, pour ne pas avoir peur.
Quatrième partie
- p438 -
Un dernier et ultime acte libre. Un des seuls en une vie de cinquante années. Les hommes se bercent d'illusions en pensant poser des choix d'une absolue liberté ; ils sont toujours tributaires d'une kyrielle de facteurs qui les dépassent complètement, dont ils ne savent la plupart du temps rien .
Troisième Partie
- p 331 -
Faith observe le grain de beauté au-dessus de la lèvre supérieure d'Edda, une petite sphère parfaite en relief, non pas noire mais d'un bleu de nuit profond, comme la robe de la jument Hrimfaxi. Le grain se rapproche, les lèvres de la reine effleurent les siennes, son haleine embaume le clou de girofle et la cardamome, sa langue a le goût de la neige.
Deuxième Partie
- p 232 -
Le lendemain fut un jour qui resterait gravé dans la mémoire de Renée comme "le jour du cadeau". Elle avait vu l'Allemand coudre quelque chose dans une peau de lièvre; il utilisait les boyaux de l'animal en guise de fil....
Quand il eut terminé son ouvrage, il l'appela rudement, comme il en avait l'habitude :
"Hé, viens un peu ici ! "
Renée s'était approchée, il avait pris sa main pleine d'engelures et lui avait enfilé une moufle, la fourrure tournée vers l'intérieur.
Il avait appris avec les Indiens que les mots peuvent manquer de conviction, d’engagement, de sincérité, alors que le corps ne ment jamais ; le corps peut exprimer pleinement une pensée, une émotion, et la communiquer plus subtilement, avec la chaleur qui manque souvent au verbe.
Valère était vaincu. Ces coquins d’hommes en soutane parvenaient d’un regard à vous accabler de culpabilité. En leur dissimulant des choses, vous aviez l’impression que c’était à Dieu que vous faisiez des cachotteries. Cela faisait des siècles qu’ils faisaient danser le pauvre monde et ce n’était pas encore aujourd’hui que cela allait cesser. P 106
Armand espérait que les indigènes seraient aussi chaleureux. Mais, de cela il doutait sincèrement, car les hommes ont à jamais perdu l’innocence qui se loge parfois dans l’âme pure des animaux et des jeunes enfants. Ne dit-on pas que les Sauvages ne sont pas tout à fait aussi humains que les gens du Vieux Continent ? P 67
Naiekowa...Cela évoquait le bruit de la rivière, le nom d'une fleur de marais, la pluie d'été qui dégouline des feuilles...Quelque chose en rapport avec l'eau.
Le lendemain matin, avant d'embarquer, Leroy vint vers Armand et lâcha :
"Si ça vous intéresse, Naiekowa veut dire le Grande Vaniteuse, ou l'Orgueilleuse, enfin, une femme forcément forte en gueule, quoi..."
On ne pouvait pas punir quelqu'un parce qu'il disait la vérité, si dure à entendre soit-elle.