Souvent j'ai l'impression de manquer d'air. Lorsque je songe que je ne reverrai plus jamais E., que je ne le serrerai plus jamais dans mes bras, que je n'entendrai plus dans aucune des vies à venir sa voix inquiète, son tristesse s'abat sur ma poitrine et m'écrase. Je ne sais pourquoi j'ai besoin d'écrire cela, comme si j'étais en deuil. Pourquoi cette nécessité absurde de dire, de peindre, de retrouver? De sauver.