Enrico Fenzi

Il m’arriva de penser que nous nous sommes comportés, nous les brigadistes, comme le loup qui avait entendu une mère menacer son bambin en train de pleurnicher : « Sois sage, sinon je te donne au loup ! », et qui s’était donc mis à attendre, sous la fenêtre, qu’elle lui jette réellement l’enfant. Nous avons cru, de même, qu’il y avait dans l’air de grandes revendications d’autonomie prêtes à exploser, et, tirant de fausses conclusions, nous en attendions bêtement les fruits, comme si quelque chose aurait dû nous échoir. Mais la réalité était tout autre. Il n’y avait pas deux sociétés, et nous ne représentions pas les exigences de pouvoir de la « seconde » société, comme certains d’entre nous le croyaient. C’était une seule société, et ceux qui étaient contre elle ne faisaient partie d’aucune autre. Ils étaient dehors et contre, voila tout. Et ils allaient perdre.