OTSOZELAI
La lumière s’est éteinte.
Je caresse les rochers.
L’obscurité n’a pas de frontières,
Pas de religions,
Pas d’obstacles,
Pas de critères de beauté.
La lumière s’est éteinte.
J’ai des yeux et je suis aveugle.
J’ai des oreilles et je suis sourde.
J’ai des chemins et je vais par
Les habituelles routes
Saccagées de la pensée.
J’ai les mots et je suis muette :
Pourquoi n’ai-je jamais dit
Qui j’étais ?
La lumière s’est éteinte :
J’étreins le corps de la nuit noire
Comme si c’était le tien.
ITXARO BORDA 1959
traduit du basque par l’auteure