Eric Arvin

— J’ai lu tout ce que tu m’as envoyé, continua-t-il lentement. Donc, c’est une comédie ? Une parodie ? Prenant place sur une galère militaire ?

Je me mis sur la défensive.

— Une comédie romantique, oui. Et tout ne se passe pas sur la galère. C’est seulement la première partie, le point de départ. Les personnages ont besoin d’un point commun. Un endroit ou des expériences qu’ils partagent ensemble pour créer un lien plus fort entre eux.

— Hmm, fit Brock un peu trop rapidement. Et leurs noms, Foutronus et Ejakulus ?

— C’est une comédie ! manquai-je de crier.

— Ça ne peut pas être un peu plus subtil ? Enfin, es-tu sûr d’avoir ce qu’il faut pour l’achever ? Pour conserver ce degré d’outrance à travers tout le roman ?

Brockkimble : Le fist fucking. As-tu déjà essayé ?

LoganBrand : Seigneur, non ! Pourquoi ?! Tu as essayé, TOI ?!

Brockkimble : J’ai voulu essayer… une fois. Je me suis dégonflé à la dernière minute. C’est sur ma liste de choses à faire.

LoganBrand : Tu es complètement dérangé ! Il n’y a aucune drogue en ce monde qui me donnerait envie d'être la marionnette de quelqu’un !

Brockkimble : Du calme, Sally Sphincter ! Je ne t’ai pas demandé si tu voulais le faire. Je pensais juste que ça pourrait être le genre de trucs sexuels auxquels s’adonneraient les prisonniers sur ta galère.

LoganBrand : L’antiquité regorgeait de fist fucking, hein ? C’est un peu intense.

Brockkimble : As-tu vu Caligula ? Je veux dire, il faut que ça devienne plus obscène.

LoganBrand : Plus gay et plus obscène. Donc, mes lecteurs sont tous devenus de gros pervers ?

Brockkimble : T’as tout compris. Va falloir me choquer, mon cochon. Je veux voir ton pire côté.

— Mais, sérieusement, reprit Chip en montrant ce qu’il restait de son muffin, les muffins, c’est génial.

— Je suis d’accord. À cent pour cent, dit Foster. Pareil pour les trous de donuts.

C’est à ce moment-là, alors qu’il s’étouffait avec une pépite de chocolat, que Chip sut qu’il était amoureux.

— Je n’ai pas beaucoup voyagé.

Foster avait toujours détesté ce détail de sa vie.

— Je n’ai vu que des murs. J’ai vu toutes sortes de murs. Les murs du séminaire, les murs de ma chambre, des murs invisibles. Les murs ne sont franchement pas intéressants.

— Je m’appelle Brad Park, et voici Jason Jordan, et nous sommes gays.

Ceux qui se trouvaient dans la pièce l’observèrent avec amusement.

— Seigneur, Brad, dit Jason. On n’est pas aux Alcooliques Anonymes.