Eric Boschman

Je suis tombée totalement sous le charme de ce receuil humoristique de cuisine belge, si juste, si reportage de fond, si drôle, sans tabou. On y cause cuisine ou plutôt 'goût' belge , le titre est très 'à propos'. Vous découvrirez ou vous vous remémorerez avec le sourire (voir le fou-rire) : le Bastogne, le vin de cerises, la soupe brabançonne, les crottes de Recogne, le Bi-fi, le matoufé ... et oui, certaines recettes et non des moindres à l'appui. On ne peut plus terroir.

Un beau livre présentant des produits et des recettes de cuisine belges. De quoi avoir envie que les restaurants ouvrent rapidement leurs portes, même si de nombreuses recettes peuvent être servies à la maison, pour le plus grand bonheur des petits et des grands gourmands.

Sorti comme numéro spécial du "Femmes d'aujourd'hui" en décembre 2005 ce petit bijoux a trouvé bon public en son propre pays. Et il est du coup publié un an plus tard aux éditions Racine, Bref, il est sorti aujourd'hui!!



Ce n'est pas vraiment un recensement de tous nos produits culinaires mais plutôt des souvenirs, des odeurs, des goûts dont les belges se souviendront toujours. Toutes ces marques de nourriture qui font partie de nous et de notre paysage quotidien qu'il soit belge où pas!



L'auteur arrive à décrire chacun de ces délices de telle façon qu'on se dit c'est tout à fait ça, c'est tout à fait comme ça que je l'aurais décrit moi aussi! Les souvenirs de la dernière fois que vous en avez mangé vous reviennent comme par enchantement...

Eric Boschman a les mêmes souvenirs que nous!, on pourrait croire qu'il a vécu notre vie tellement on se retrouve à sa place quand il décrit tout l'environnement que créait l'un ou l'autre produit...

Eric Boschman se pose la question "Qu’est-ce qui unit encore les Belges aujourd’hui ?". La culture, le sport, la politique… ? Non, c’est la cuisine, tout ce patrimoine culinaire qui ravit le goût des Belges. L’idée du livre germe… et prend nature avec l’assistance de son amie Nathalie Dermy.



Cent cinquante "produits" sont proposés et mis en valeur d’une manière assez épurée. Le regard se porte essentiellement sur les aliments, les sauces, la générosité et la rusticité de certains plats. La cuisine se veut traditionnelle, simple, à la portée de toutes les marmites, citadines ou rurales.

Lorsque je le lis, j’ai l’expression "à la bonne franquette" qui me vient à l’esprit. La verve sans artifice est malicieuse, amicale, et invite le lecteur à sa table. L’évocation des goûts parle à une mémoire que je n’ai pas, pourtant je peux sans peine imaginer les saveurs tentatrices.

Un plat, une bière, un plat, une bière…

A-t-on un jour recensé le nombre des bières belges ? La Duvel, La Maredsous, Le tango, La gueuze, La Blanche de Hoegaarden, La Stella, La triple Piedbœuf brune, Le péket… je m’y perds et je ne peux lire toutes les caractéristiques ; c’est frustrant !

Donc, sur une page vous avez la boisson, sur l’autre vous saliver sur des plats. Pour vous allécher, voici quelques noms…



La mitraillette

Une demi-baguette, des frites, de la mayonnaise, de la salade et suivant les envies du jambon ou de la viande. C’est le hamburger belge.

Le waterzooi de volaille

Une poule au pot cuite au bouillon, de la crème, des œufs, des carottes et des patates.

Les chicons au gratin

Chicons, jambon braisé, béchamel…

Les boulets sauce Lapin, les moules, les frites, les rognons à la liégeoise, la tarte al djote, les caricoles, le stoemp, le potjesvelees…

et en desserts…

Les gaufres de Liège, la babelutte, la tarte au maton, les choKotoffs, les nic-nac, les fraises de Wépion, la couque de Dinant, le lacquemant, le cuberdon, les beignets aux pommes, le misérable…



Proches de notre cuisine avec ses particularités, les recettes ont une génétique ancienne et contemporaine, nous font voyager du nord au sud et nous racontent ce pays frontalier, si familier et si méconnu à la fois. C’est un plaisir de le lire car il titille aussi bien nos papilles que notre intérêt pèlerin.