Le rapport de forces entre la défense et les juges est, finalement, une affaire de dosage. Il faut trouver la bonne distance, celle qui bénéficiera à l'accusé.
Cela me rappelle la fable des hérissons, racontée jadis par Schopenhauer : A l'arrivée des premiers grands froids, observe le philosophe, ces petites bêtes s'enterrent pour hiberner. Plus elles s'installent les unes près des autres plus elles risquent de se piquer ; mais plus elles s'éloignent, moins elles se réchauffent. Aux assises, c'est la même chose : tout est question de distance, de recul, de respect. Mais la défense ne doit pas hésiter à sortir ses piquants si elle se rend compte qu'on veut l'exclure du nid judiciaire, quitte à passer pour la bête noire du petit monde de la magistrature.