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Critiques de Éric Hazan (56)
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L'antisémitisme partout - Aujourd'hui en France

En 2002, se développe en France une campagne dénonçant une « vague d’antisémitisme ». Alain Badiou et Éric Hazan montrent qu’il s’agit avant tout d’allumer un contre-feu pour détourner l’attention de la sanglante opération Rempart dont la brutalité choque l’opinion publique et les médias, profitant de la « détestation montée d’un bout à l’autre de l’Occident contre les Arabes et les musulmans après le 11 septembre ».

(...)

Analyse régulièrement confirmée par l’actualité.



Article complet sur le blog.
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Balzac, Paris

Superbe !



Un livre pour redécouvrir le Paris du 19e siècle et inciter à lire ou re-lire Balzac.

La couverture, un portrait de Balzac incrusté dans une photographie de la rive droite, de l'île de la Cité et l'île Saint-Louis , donne le ton de cet essai : mettre en parallèle l'homme et l'oeuvre avec l'urbanisme parisien.

Le but est atteint avec une écriture fluide.

Dans un premier chapitre, "Un migrateur" sont étudiées succinctement (10 pages) les différentes adresses parisiennes de Balzac.

Puis sont étudiés "la rue", "les quartiers" en référence avec ses personnages et ses romans.

Puis les relations plus personnelles de Balzac avec "La presse", "Les Editions" et "Le Théâtre".

Livre complet qui permet de mieux cerner la personnalité d'Honoré de Balzac, et de comprendre son oeuvre.

Il serait intéressant que ce livre soit lu par les élèves avant l'étude de l'oeuvre de Balzac.



Agrémenté de portraits, photographies et iconographies, ce livre est riche de détails.
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LQR : La propagande du quotidien

La Lingua Quintae Respublicae (LQR), la langue du néolibéralisme, s’installe par lente imprégnation, diffusée par les économistes et les publicitaires, reprises par les politiques. Elle oeuvre à la domestication des esprits, à la conformité et à la soumission. Éric Hazan passe en revue une partie de son lexique et décortique son fonctionnement, pour tenter d’identifier et de décrypter cette « nouvelle version de la banalité du mal ».

(...)

Si intuitivement nous avions bien sûr déjà noté l’utilisation douteuse et manipulatrice de tel ou tel vocable, le passage au crible de la langue du néolibéralisme par Éric Hazan met en lumière un véritable système sémantique et ses intentions sournoises. Il contribue, en le démasquant, à le combattre, puisque pour persister il doit surtout ne jamais apparaître pour ce qu’il est.



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L'invention de Paris

Voici une autre façon de découvrir Paris que nous propose Eric Hazan dans cette histoire de la capitale, sous-titrée astucieusement « Il n’y a pas de pas perdus » car il s’agit bien de déambuler dans la ville à ses côtés, de suivre le chemin circulaire qu’il va emprunter pour nous raconter les murailles qui protégeaient, les barrières qui taxaient, les quartiers, les faubourgs, les arrondissements autour des deux rives, les villages…. Une grosse moitié du livre est consacrée à cette histoire-géographie de la ville, rue par rue, boulevard par boulevard, place par place… C’est fourmillant de détails, d’anecdotes, d’évocations, de citations…

La seconde partie est intitulée « Paris rouge » et est donc dédiée aux révoltes et révolutions du peuple parisien de l’Est et du Nord… La part belle est faite à la Révolution de 1848, à la Commune mais aussi au coup d’Etat de 1851… ce qui n’est pas si commun. S’il ne s’étend pas plus que ça sur les revendications populaires, Hazan ne néglige aucune des collusions bourgeoises avec le pouvoir quand il s’agit de mater ce peuple avec la dernière des brutalités. Et pour le coup, les choix politiques de l’ouverture des boulevards par le Baron Haussmann prennent tout leur sens.

Le dernière partie s’attarde sur les artistes qui ont choisi de faire de Paris un personnage à part entière : Balzac, Baudelaire, mais aussi Manet, Caillebotte, les photographes Marville ou Atget pour ne citer qu’eux.

Je me suis surprise à consulter sans cesse un plan de Paris pour me perdre dans ses rues, ses passages et même si je me suis un peu perdue effectivement dans les pages consacrées aux faubourgs probablement trop exhaustives pour la provinciale que je suis, il n’empêche que c’est donc à une flânerie érudite, foisonnante que nous convie Eric Hazan. Les citations d’œuvres littéraires, de témoignages qui émaillent ce récit le rende très vivant, passionnant.

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LQR : La propagande du quotidien

Le Troisième Reich avait sa « Lingua Tertii Imperii » (Victor Klemperer), Eric Hazan dote la Ve République française de sa « Lingua Quintae Reipublicae » -LQR. La novlangue de George Orwell est une bonne blague quand on la compare à cette LQR dotée du funeste privilège de son actualité.





Eric Hazan postule l’existence d’une LQR créée par les dominants bourgeois et capitalistes pour assurer leur domination sur le peuple. Le but de cette langue serait de rendre les conflits politiques et sociaux inaudibles. Eric Hazan n’analyse pas ce phénomène d’un point de vue scientifique mais il procède par associations d’idées en rapprochant les faits, les auteurs et les phénomènes qui ont retenu son attention au cours de la période dévolue à l’observation de la LQR dans son milieu. Cette langue se définit moins par la création de mots et expressions nouveaux que par le détournement de leur utilisation classique. Les procédés utilisés à cet égard sont :



- L’euphémisme qui permet de déployer des techniques d’évitement et de contournement. Citons en exemple l’utilisation du mot « crise » qui ne devrait désigner qu’une période ponctuelle et de brève durée, et non pas un état de fait long et chronique.

- Le déni, ainsi que le montre l’emploi schizophrénique des mots « communication », « échange » ou « diversité » au moment où ils semblent convenir le moins à notre société.

- L’essorage sémantique défini par Eric Hazan comme « une bouillie dont le sens s’évapore peu à peu » par une utilisation répétée et abusive. C’est le cas, par exemple, du mot « réforme ».

- L’antiphrase.

- L’amplification rhétorique qui permet de dramatiser une idée sans prendre le risque par ailleurs d’être pris à la lettre. Citons par exemple les métaphores guerrières comme le concept de « guerre de civilisation », « opération coup de poing » ou « prise en otage ».





L’analyse d’Eric Hazan relève des processus incontestables et parfois éclairants, même s’ils tombent parfois dans le piège du consensus incorrect. Même s’il ne le dit jamais clairement, Eric Hazan souligne l’idée selon laquelle le véritable pouvoir est passé du groupe politique au groupe financier. En témoignerait l’opposition entre société civile et gouvernement qui n’aurait pas d’autre but que de mettre le pouvoir politique dirigeant et électeur dos contre dos pendant que le pouvoir financier se faufile discrètement et inonde le marché de ses inventions.





« En attribuant les vices du système politico-financier au manque de vertu des dirigeants, on fait coup double. D’un côté, ceux qui jouent le rôle de censeurs manifestent leur courage et leur indépendance. […] De l’autre, le tournant éthique permet à la LQR de fournir, pour l’essentiel des maux, des explications tenant à des personnes, les responsables. »





Autre écueil de l’ouvrage que nous pouvons signaler : Eric Hazan cède parfois lui aussi à l’amplification rhétorique en faisant passer les dominants financiers pour les maîtres de la LQR. Alors que Pierre Bourdieu écrivait dans son livre Sur la télévision : « Je crois que la dénonciation des scandales, des faits et des méfaits de tel ou tel présentateur […] peut contribuer à détourner de l’essentiel, dans la mesure où la corruption des personnes masque cette sorte de corruption structurelle (mais faut-il encore parler de corruption ?) qui s’exerce sur l’ensemble du jeu […] », Eric Hazan préfère dénoncer des groupes ou des institutions, légitimant ainsi la séparation entre dominants et dominés de la LQR. Il aurait été pourtant beaucoup plus riche de se demander en quoi les classes financières et bourgeoises sont elles aussi manipulées par un langage qu’elles modifient en fonction de leurs besoins, et de quelle manière les classes populaires légitiment cette langue en l’intégrant à leur discours quotidien. Il faudra essayer de prendre du recul vis-à-vis des dénonciations de l’auteur pour prendre conscience que nous utilisons tous, tous les jours et à notre insu, cette LQR qui a vidé certains mots de leur signification classique pour les doter d’une signification imagée que notre bon sens diplomatique (notre langue de bois) n’oserait pas prononcer franchement.
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L'invention de Paris

Depuis la "somme" que constitue, pour les amoureux de Paris, le livre de François Loyer "Paris au XIXème siècle, l'immeuble et la rue", je n'avais jamais rien lu d'aussi passionnant sur la formation de notre ville-capitale, en tant qu'être vivant, progressant, fourmillant.

Ce livre se lit d'abord avec un plan de Paris en main. Il donne une vue verticale et concentrique de l'histoire de Paris : comment cette ville s'est formée à travers les événements historiques dont elle fut le cadre, pourquoi telle rue présente-t-elle cette curieuse courbe, pourquoi telle place nous semble-t-elle artificielle, d'où vient le nom de cette rue, où étaient situées les quelques milliers de barricades du XIXe siècle et pourquoi ? Comment a évolué le tissu urbain en fonction des enceintes successives instituées par le pouvoir politique...ou fiscal, que le nom de Bréa n'a pas été donné à la ravissante rue située en bas de chez moi à cause du peintre du haut pays niçois mais en l'honneur d'un général tué dans des circonstances troubles sur la barricade de la barrière d'Italie en juin 1848, qui étaient ces généraux Négrier ou Duvivier qui sont de minuscules rues donnant dans la rue de Grenelle près de mon ancien bureau.....



La promenade érudite commence au Palais Royal, puis le Marais et la Place des Vosges, les quartiers de l'ancien Paris, ses faubourgs. Nous apprenons pourquoi la rive gauche s'est développée de manière différente, comment les villages situés entre le "mur murant Paris" s'y sont intégrés. Au-delà d'une foule de notations - la ravissante place de Fürstenberg était la cour des écuries de l'abbaye de Saint-Germain des Prés, la rue d'Assas s'appelait rue de l'Ouest, comment le faubourg Saint Antoine s'est développé à la faveur d'une "niche fiscale" : le roi Louis XIV exemptant de la Maîtrise tous les artisans et gens de métier qui y demeurent, en 1657...L'origine des cortèges bigarrés qui parcourent périodiquement nos grandes artères, réminiscence de la fumeuse descente de la Courtille le mercredi des Cendres...



Savez-vous qui a inventé le système de numérotation des rues ? C'est Choderlos de Laclos (l'auteur des "Liaisons dangereuses") qui le présente en 1787. En fait, c'est un Allemand nommé Marin Kreefelt qui entreprit à ses frais en 1779 un numérotage systématique. Mais nous avons échappé au système voulant que l'on numérotât tous les numéros d'un côté d'une rue de façon continue, pour revenir de la même façon de l'autre côté, les deux immeubles se faisant face portant respectivement le numéro 1 et le dernier numéro de la rue....et que cette façon de distinguer les propriétés fut très mal vue de l'aristocratie qui ne supportait pas que l'hôtel particulier fut "logé à la même enseigne" que la maison bourgeoise ou l'estaminet du coin !



Mais surtout, ce livre nous décrit, récits vécus des écrivains les plus célèbres à l'appui, comment se déroulèrent les journées révolutionnaires qui jalonnent l'histoire mouvementée de Paris au XIXème siècle. Comment moururent sur les barricades archevêque, député, généraux, enfants du peuple, leaders révolutionnaires. Ce qui explique naturellement la nécessité les "percées" haussmanniennes ultérieures, déjà initiées au temps de Rambuteau. Comment imaginer en effet les combats de rues dans le Paris d'aujourd'hui ?



Et là, l'histoire personnelle d'Eric Hazan nous éclaire. José Alvarez dit de lui qu'il est un «résistant chronique, d'une absolue sincérité, qui n'a rien à voir avec ces renégats de 68 qui ont abdiqué, épris de luxe et de confort.» Né à Paris en 1936 d'une mère Palestinienne apatride et d'un père juif né au Caire et libraire puis éditeur d'art reconnu, Eric Hazan devient chirurgien cardio-vasculaire et communiste. Il part exercer au Liban, sous les bombardements, prend ses distances avec le Parti, reprend en 1983 la maison d'édition familiale, puis fonde sa propre maison, La Fabrique, en 1998. C'est un pur, et il écrit bien.



L'invention de Paris a été publié en 2002. Il ne manque pas d'égratigner les "avancées architecturales" du XXème siècle, et je ne suis pas loin de partager son point de vue. Après la clôture du Débat Public sur le Grand Paris et son système - je devrais dire SES systèmes - de transports rapides, c'est une lecture passionnante, éclairante et nécessaire pour mettre en perspective les interactions de la volonté politique et du développement urbain.
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Chronique de la guerre civile

Pendant une année, de juillet 2002 à août 2003, Éric Hazan tient ce journal auquel il confie ses commentaires sur l’actualité internationale, la vie de son quartier, les livres en cours de publication,… autant de fronts de cette « guerre civile mondiale » qui ne dit jamais son nom.

Faute de pouvoir résumer ces incessants coq-à-l’âne, nous en avons sélectionné quelques uns, à la manière d’un lexique qui donnerait le ton de l’ensemble.

(...)

C’est l’époque de la première invasion de l’Irak par les américains, peu après celle de l’Afghanistan, de la prise d’otage dans un théâtre de Moscou par des tchétchènes. Il est aussi beaucoup, beaucoup question d’Israël et de la Palestine. Un peu de l’agonie sans fin du PS. Quinze ans après, la lecture de ces notes à chaud parlent tout autant d’aujourd’hui. Doublement intéressante, donc.



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LQR : La propagande du quotidien

Eric Hazan, éditeur engagé de l'Insurrection qui vient (qui lui aura valu d'être entendu par la direction de l'antiterrorisme de la police judiciaire, mais c'est là un autre sujet), auteur de la délectable "Invention de Paris, il n'y a pas de pas perdus", nous livre ici une critique de la langue de la cinquième république, et tente de montrer comment les médias, les lexiques et vocables des publicitaires, des économistes, des politiques sont un puissant outil de contrôle des masses non pensantes. La référence à "LTI la langue du troisième Reich" - l'oeuvre de Klemperer qui disséquait le travail de manipulation de la langue nazie - est avouée d'entrée. Mais Hazan n'a pas ici le talent du linguiste allemand, peut être que la subversion nazie était plus puissante et que le travail d'analyse en est moins intéressant. Toujours est-il qu'on sombre parfois un peu dans la facilité du discours idéologique contraire.
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L'invention de Paris

Vous me direz : 3 ans pour finir un livre. Eh oui ! Je l’ai lu à petites doses voire doses homéopathiques.



Cet ouvrage est une présentation très érudite de Paris. Les différentes extensions sont bien expliquées et suivent les trajets de métro, les noms de rue se succèdent.



Il faut être un parisien aguerri pour tout visualiser.



Néanmoins, au détour de rues inconnues, j’ai appris quelques anecdotes historiques intéressantes.



A lire par les inconditionnels de Paris
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L'invention de Paris

L'âme des piétons de Paris sourd de cet hymne à la capitale, enrichi par une vraie tendresse à l'égard de ses habitants les plus modestes. Parmi les multiples livres consacrés à cette cité à nulle autre pareille, celui-ci s'avère inspiré, original et combatif, bien étayé par un travail de recherche minutieux et éclairant et par une profonde culture littéraire. Eric Hazan a conduit son récit avec maestria le long de trois chemins successifs.

Le premier déroule l'histoire de l'évolution (l'invention, joli titre) d'une cité qui s'est construite par cercles concentriques et par... barrières successives (six en huit siècles, celle de Philippe Auguste inaugurant ce système destiné à protéger la ville contre les envahisseurs potentiels) et de part et d'autre de son fleuve-roi, la Seine. L'excellente idée d'Hazan est d'avoir appelé à la rescousse le gratin des Lettres (particulièrement du XIXe siècle, avec Balzac et Hugo en figures de proue) pour décrire la croissance protéiforme de Paris, croissance maintenue à l'intérieur de ces barrières pour conquérir de nouveaux espaces pris sur la campagne environnante et intégrer des villages entiers (Auteuil, La Chapelle, Les Batignolles, Montmartre...) La conquête reste limitée pour une ville de cette taille et se conclura avec sa prise au lasso par l'ultime barrière, le périphérique offert en 1960 au dieu automobile.

Le chemin suivant emprunté par Hazan est plus politique, plus polémique aussi puisqu'il relate le Paris des barricades, lesquelles furent érigées à de nombreuses reprises au cours du XIXe siècle. C'est le Paris rouge, le Paris des petites gens, celui du peuple maltraité par la double lame de l'aristocratie et de la bourgeoisie. Ses représentants eux-mêmes l'ont abandonné à plusieurs reprises. Car à côté des mouvements de 1789, les barricades de 1827, de juillet 1830, de juin 1832, de février 1848, clairement hostiles au pouvoir royal, voici juin 1848 et mai 1871 où cette fois, ce sont bien des républicains au pouvoir qui sont mis en cause par la population parisienne et réagissent avec une extrême violence, et Hazan s'interroge : "Quinet, Arago, comment ces vieux républicains en vinrent-ils à canonner le peuple?". Et comment, sous le regard goguenard et complice des Prussiens, les républicains qui ont succédé à Napoléon III ont-ils pu réprimer si atrocement la Commune ? Des questions qui restent ouvertes et sujettes à nombre d'analyses souvent contradictoires.

Pour alléger son propos, Hazan revient à Balzac (on revient toujours à Balzac !) dans un dernier chemin déambulatoire consacré aux "flâneurs" : "Oh, errer dans Paris ! adorable et délicieuse existence ! Flâner est une science, c'est la gastronomie de l'oeil. Se promener, c'est végéter. Flâner c'est vivre." Comment résister à la philosophie de l'auteur de la "Comédie humaine" dont on croit à tort qu'il restait confiné en robe de chambre dans son bureau alors qu'il aimait à parcourir les rues de Paris, nourrissant ainsi ses romans, et cherchant par ailleurs la meilleure demeure pour accueillir Mme Hanska !

Baudelaire, Apollinaire, Walter Benjamin, Aragon mais aussi Monet, Manet, Atget et Doisneau, tous ont donné de Paris cette magie que verbe pour les uns, images pour les autres ont illustrée avec talent et tendresse. Oui, André Breton a raison : "Il n'y a pas de pas perdus".

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LQR : La propagande du quotidien

Éric Hazan, directeur des éditions La Fabrique, entreprend d’analyser les mouvements actuels de notre langage courant. D’euphémisme en périphrase, l’auteur nous dévoile une entreprise collective de lissage de la langue à laquelle nous participons parfois bien volontiers. L’escamotage de termes trop bruts, chargés symboliquement ou idéologiquement, leur remplacement progressif par une jargonnante et insidieuse langue de bois rappellent à notre bon souvenir la novlangue de George Orwell et nous alertent, une fois n’est pas coutume, à propos des effets du langage sur la liberté.
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L'invention de Paris

Un livre essentiel sur l'Histoire de Paris. Ceux qui recherchent l'histoire habituelle chez les écrivains Fnac-Style avec anecdotes rigolotes, histoire de la Cour, etc, passez votre chemin: ce livre est conseillé y compris à l'Université comme un classique du genre.



Comme Howard Zinn et son Histoire Populaire des USA, Eric Hazan nous dresse le portrait de ceux dont on ne parle pas ou peu. Il montre la manière dont les Haussmann et autres ont tout fait pour écarter les populations pauvres et agitées de Paris.



Ce livre est juste indispensable.
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A travers les lignes : Textes politiques

Éric Hazan a rassemblé ici quelques uns de ses articles parus ces quinze dernières années. L’essentiel traite de la guerre civile en cours, cette insurrection qui est maintenant là.

(...)

Écrits « depuis les tranchés d’une guerre civile où les livres aussi sont des armes » (et ce n’est certainement pas nous qui dirons le contraire), ces textes sont autant de compte-rendus de batailles. Ils contribuent au « démontage des bobards » autant qu’à l’élaboration d’une stratégie.



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L'invention de Paris

Non, comme le dit le sous-titre, "il n'y a pas de pas perdus" lorsque l'on parcourt Paris.

Eric Hazan montre une érudition hallucinante dans cet essai qui fait figure de somme en ce qui concerne l'histoire de notre capitale.

Débutant du centre et se dirigeant vers la périphérie, démarche que l'auteur explique au début de l'ouvrage, Eric Hazan parcours la géographie et l'histoire parisienne de manière parallèle. On ne se situe pas ici dans le domaine de l'anecdotique mais bel et bien dans le processus de développement de la ville, au coeur des bouleversements qui ont amené Paris à ce qu'elle est aujourd'hui.

Le lecteur assiste aux nombreux changements physiques au gré d'une plume engagée et que l'on devine nourrie de nombreuses recherches et lectures tout autant que d'une réflexion poussée., notamment sur le plan politique. La deuxième partie, "Paris rouge" (le titre est assez parlant), est ainsi consacrée aux émeutes et révolutions nombreuses qui ont marqué Paris au XIXème siècle.

Un essai d'une haute pertinence, livre d'histoire que se doit de lire tout amoureux de Paris (même si le livre d'Eric Hazan s'avère moins facile d'accès que de nombreux autres écrits plus anecdotiques sur la capitale).

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LQR : La propagande du quotidien

Très concis, style parfois trop intéllo mais décrypte bien le langage
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L'invention de Paris

Indécrottable provincial je n'ai découvert Paris que fort tard dans ma vie. Malgré des préjugés tenaces , je fus ébloui mais aussi submergé par la surabondance des informations à assimiler . Un guide s'imposait et le livre d'Eric Hazan est parfaitement adapté à cet usage . Aussi érudit qu'agréable à lire il permet de découvrir au fil des rues l'histoire foisonnante de la capitale. Le point de vue de l'auteur privilégiant le Paris populaire au Paris aristocratique ou bourgeois m'a séduit.Une seule absence , celle d'un plan inclu dans le livre , donc si vous voulez en profiter vous devez soit en faire l'emplette soit ,moins préhistorique , jouer du GPS.
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L'invention de Paris

Voilà un livre essentiel pour les amoureux de Paris. Je ne m'étendrai pas sur ce qui a été dit dans les critiques déjà publiées mais j'aimerais consacrer mon commentaire sur un aspect qui a piqué ma curiosité et qui n'a pas vraiment été évoqué par mes collègues babeliautes.

Pourquoi ce livre est-il constitué de trois parties d'une longueur inégale et qui, relativement indépendantes les unes des autres, pourraient chacune donner lieu à un livre distinct? L'ouvrage commence par une double approche géographique et historique en cercles concentriques. Eric Hazan consacre sa deuxième partie aux révoltes populaires, essentiellement sur la période allant de l'instauration de la monarchie de Juillet 1830 à la Commune. Et sa dernière partie à la figure des écrivains du XIXème siècle et des photographes des XIXème et XXme siècles qui ont utilisé Paris comme matériau pour leurs créations.

J'ai cherché à comprendre le sens que Eric Hazan donnait à cet assemblage. Paris est l'objet de son livre et Hazan regarde son objet selon trois perspectives différentes. Je crois que ces trois parties se rejoignent sur un point : elles parlent de la ville et de son évolution à travers une vision qui met en avant les phénomènes de rupture tout en montrant que l'histoire est faite à la fois de continuité et de discontinuités. Il y a une continuité dans l'histoire de Paris qui prophétise d'ailleurs la prochaine extension à la proche banlieue. Continuité aussi dans la tentative permanente du pouvoir et des élites d'instaurer un ordre dans la ville et de mettre sous contrôle les classes laborieuses vues comme dangereuses en les poussant vers l'extérieur. Mais l'histoire de la ville est faite de ruptures que celles-ci soient des poussées fiévreuses de croissance spatiale en dehors des limites officielles de la ville, ou des épisodes insurrectionnels, ou des nouvelles façons d'envisager l'art, en l 'occurrence la littérature ou l'art de l'image qu'est la photographie. Paris, organisme vivant, est faite de turbulences régulières, ce qui constitue pour Hazan un motif d'espoir. Je crois que le sous-titre 'il n'y a pas de pas perdus' est un appel à l'optimisme, un appel à ne pas renoncer, un appel à continuer de faire un pas en avant , à bouger.
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Une histoire de la Révolution française

Un grand et bon livre sur la révolution. Ce qu'Eric Hazan dit, résume du 14 juillet en est peut-être un bon exemple : Eric Hazan dans son histoire de la Révolution, à propos du 14 juillet : « Ni moment miraculeux, ni aboutissement, ni point culminant de la « bonne » révolution avant l’enclenchement de la mauvaise, celle de 1793 et de la Terreur, la prise de la Bastille est un point brillant sur la trajectoire insurrectionnelle parisienne qui va continuer sa pente ascendante le 10 août 1792 et les 31 mai - 2 juin 1793, avant de retomber tragiquement après Thermidor, lors des émeutes de la faim de prairial an III. »
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Une traversée de Paris

D’Ivry à Saint -Denis, Éric Hazan parcourt la ville, arpente les rues, replongeant dans sa propre histoire et dans celle de France. Il observe des évolutions, des changements, parfois des régressions. Son trajet est une romance entre son présent et son passé, une confrontation entre ses idéaux et une ville aujourd’hui.



Ce livre est étonnant. Cela pourrait être une biographie, une marche urbaine, un recueil d’anecdotes historiques (comme le Métronome) ou des observations géographiques. Il est tout cela et autre chose à la fois. Éric Hazan brasse tellement de sujets, d’époques et de personnes (historiques et fictifs) qu’il fournit un sujet riche d’informations – ce qui ne facilite pas une lecture en continu – mais les observations urbanistiques révèlent le vrai sujet du livre: notre environnement politique. Pour cela, il y a deux niveaux: la cité (polis en latin), là où nous évoluons et la République (res publica), la « chose publique », ce qui concerne tout le monde, à savoir le peuple. Éric Hazan montre l’évolution des places du peuple (là où il habite, là où il travaille, là où il ne peut pas aller) et les manières dont le pouvoir (mairie ou État) manipule cette géographie. Par la marche et l’observation, Éric Hazan montre une manière de récupérer une forme de pouvoir, celui de remarquer, de noter et de réfléchir. Ce récit péripatéticien se rapproche de la philosophie. Il démontre la manière dont un homme (dont il faut reconnaître le pouvoir et la place de privilégié) redevient citoyen, en constatant l’état de cette ville, reflet d’un état de l’État, de son pays. Les passages concernant la révolution de 1848 sont très intéressants. Il montre l’importance de ces quelques jours de soulèvement et comment ils se sont effacés dans la mémoire collective, officielle et peut-être individuelle. Éric Hazan offre un récit dans lequel il porte sa propre histoire et celle d’une ville, d’un pays.
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Pour aboutir à un livre

Il y a un proverbe dans le monde du livre qui dit que si on veut se faire une petite fortune dans l'édition, il faut commencer avec une grosse fortune. Il faudrait aussi lire les essais d'Eric Vigne (Le livre et l'éditeur, Klincksieck 2008), de Jean-Yves Mollier (Une autre histoire de l'édition française, La Fabrique 2015) et de François Dosse (les hommes de l'ombre - portraits d'éditeurs, Perrin 2014), ce à quoi je rajouterais comme lecture complémentaire le Journal de stage de Bruno Migdal (pour rire un peu) ainsi que le très intime et beau Jérôme Lindon de Jean Echenoz (pour voir quelle relation particulière entretiennent, parfois, les éditeurs avec un ou plusieurs auteurs). Avec tout ça, il faudra maintenant, pour les intéressés de la chose et, surtout, les jeunes gens de dix-sept à septante-sept ans qui désirent monter une maison d'édition, lire ce petit mais ô combien intéressant livre-témoignage d'Eric Hazan : Pour aboutir à un livre. À travers un grand nombre d'interrogations allant de la construction du catalogue au rapport aux librairies tout en n'oubliant la question du livre numérique, ce livre pourrait avoir des faux airs de guide du parfait petit éditeur - de l'éditeur indépendant -, mais c'est bien mieux encore puisqu'il s'agit de situer l'éthique et la philosophie même des éditions La Fabrique ; leur rapport aux subventions, aux choix des textes, aux traductions, etc. Eric Hazan y parle de son travail, de sa passion, de ce qui l'oppose encore à ce qu'il appelle la "falsification contemporaine", à savoir l'édition commerciale, celle qu'on trouve malheureusement chez bon nombre de libraires, cette édition qui est le fruit pourri de grands groupes, des best-sellers, des listes des meilleurs ventes (en France l'Express, en Suisse l'Hebdo par exemple), des prix littéraires, tout un système auquel de nombreux petits éditeurs indépendants refusent de participer (où ne peuvent pas... la frontière est floue parfois), même si, en éditeur lucide, il n'oublie pas non plus que La Fabrique est aussi un commerce, pas comme les autres, certes, car c'est le commerce de l'esprit, des idées, mais quand on sort des livres, il faut aussi les vendre, et ça, Eric Hazan et son équipe savent le faire, à leur manière, et pour notre plus grand plaisir intellectuel.
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