Eric le Nabour
Jacques CHANCEL s'entretient avec
Eric LE NABOUR dans le cadre des radioscopies "Jeunes pour l'an 2000": il a 20 ans, considérations sur l'âge, le
mariage, ses écrits, le métier d'instituteur; l'éducation, le
chômage; son attachement à la cellule familiale;
Jacques CHANCEL s'étonne de ses positions réactionnaires.
Eric LE NABOUR : son opinion sur la
jeunesse, l'église, la
démographie;...
Il peut y avoir des erreurs de diagnostic, mais il n'y a pas d'erreurs de jugements, c'est le jugement qui est une erreur.
Comme elle l'avait supposé, les jardins étaient recouverts d'une fine pellicule blanche trouée de nombreux îlots de végétation sèche et dure. Le froid était vif et un vent d'est soufflait par courtes rafales en faisant craquer les branches des arbres nus matelassés de givre.
"Face au pouvoir des Capétiens, le pouvoir du pape. Face au Paris du palais de la Cité, la ville sainte de Rome. Face à l'Eglise, le gouvernement du roi de France. Les rôles semblaient jusque-là précisément définis, répartis, équilibrés. C'est avec la querelle Philippe le Bel-Boniface VIII que s'est trouvé menacé cet équilibre entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel."
Pierre, un peu ivre, promit tout ce qu'il voulait. Sa vie parisienne avait tout à coup pris les couleurs d'un arc en ciel.
Il n’aimait rien ni personne, excepté peut-être l’argent. Tout, sur la ferme, lui appartenait : Luce, Antoine, Baptiste, ses bêtes, ses outils agricoles, et Jeanne aussi. Il ne faisait entre eux aucune différence. Il ne jouissait que de ce sentiment de puissance à régner sans partage sur quelques arpents de terre. Et même s’il savait se montrer aimable à l’occasion, son affabilité n’était qu’hypocrisie. À ses yeux, la vie de sa femme valait sans doute moins que celle d’une bête vendue sur le marché, moins que celle des outils qu’il réparait l’hiver assis au coin de la cheminée en buvant du cidre de ses grosses lèvres asymétriques.
Haï, Marigny disparaissait ainsi au terme d'un procès inique. Sa statue qu'il avait lui-même fait élever à l'entrée du palais de la Cité précédant la galerie mercière de Saint-Louis fut enlevée en 1315. Certains prétendirent qu'elle avait été détruite par la foule lors d'une émeute. Elle ne représentait pourtant Marigny qu'humblement agenouillé à la droite du roi. Mais ce geste d'humilité dut sembler encore beaucoup trop vaniteux à quelques grands qui l'étaient plus encore que lui.
L'Inde est souvent déroutante pour un étranger. J'ai connu des Européens qui n'auraient pas hésité, en arrivant à Bombay, à nous traiter comme les derniers des sauvages. Ils ne voyaient que par l'Angleterre ou l'Europe. Et puis l'Inde les a pris et ils ne sont jamais répartis !
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Condamné depuis son arrivée à une méfiance paranoïaque, il avait presque fini par l'oublier. L'Inde n'était pas seulement une masse hagarde, misérable, dominée par l'Empire Britannique, des temples délabrés, un mélange de ferveur et d'hystérie religieuse, des coutumes douteuses enracinées dans l'âme de ses habitants et entretenues par des prêtres plus préoccupés de rites que de connaissance réelle.
Autour de lui gravitaient un certain nombre d'intellectuels ou de "mages" fascinés par l'Inde et ses mythes, par sa culture religieuse et ses symboles. Volck se demandait ce qu'il fallait penser. Il faisait notamment allusion au symbole du swastika que l'on retrouvait sur la plupart des continents et que les nazis brandissaient à présent comme l'oriflamme d'une nouvelle chevalerie.
C'est ça qui me touche dans ce pays bigouden pourtant si replié sur lui-même, si peu accessible encore à ce qu'on appelle "le modernisme" : la foi simple, la droiture de ses habitants. Même démunis, ils demeurent dignes, ne se plaignent jamais et se tiennent droits face à la vie.