Citations de Eric Le Nabour (164)
Mais cette unité et ce sang froid qui la caractérisaient étaient aussi sa sauvegarde, sa liberté et sa force. Elles lui conféraient le pouvoir de tenir les événements à distance, de ne pas se noyer dedans au point d'y perdre son âme. Et c'était ça qui faisait la différence entre un être commun et un être d'exception. (p510)
Plus d'une fois, il manqua déraper, mais le destin voulut qu'il poursuive sa course jusqu'au bout. (p505)
Même la pire terreur demeure enfouie dans un recoin de la mémoire, comme ce portefeuille était enfouie au fond d'une vieille valise, comme les remords qu'on s'efforce d'étouffer et qui, toujours, reviennent vous hanter. (p462)
Au paradis de la souffrance, il existait du côté des bourreaux comme du côté des victimes, des amateurs et des virtuoses. (p409)
C'était si simple au fond, la haine d'une femme. Un sentiment d'une banalité telle qu'on n'y prêtait plus attention au bout d'un moment, une haine appuyée sur les mêmes vieux ressorts, tantôt couvant le feu sous la cendre, tantôt explosive comme la lave d'un volcan. (p387)
(...) pardonner n'est pas facile, ce n'est même pas une obligation, c'est seulement un idéal vers lequel nous devons tendre. (p267)
"Croyez-moi, leurs rêves les plus fous vont bien au-delà de ce que l'on peut imaginer... Ces gens-là ne vivent pas dans le monde réel, voilà pourquoi ils sont dangereux... (p332)
Cécile entendait son cœur battre contre le sien. Son propre cœur était silencieux, comme s'il voulait lui laisser toute la place. (p291)
Cécile entendait son cœur battre contre le sien. Son propre cœur était silencieux, comme s'il voulait lui laisser toute la place. (p291)
La guerre et l'Occupation dressaient les Français les uns contre les autres dans une même lutte pour la survie. (p261)
Paris, comme une large partie de la zone occupée, avait froid, Paris avait faim. (p259)
Une action concertée exigeait une préparation méticuleuse et des objectifs réalistes. (p250)
Non, mais une bonne idée n'est ni marxiste ni monarchiste, c'est seulement une bonne idée. (p245)
En mourant à 22 ans dans un accident de voiture, Georges lui avait prouvé que la vigilance que l'on croit pouvoir exercer sur ceux qu'on aime a ses limites. La vie s'ingéniait à déjouer toutes les illusions de sécurité, toutes les promesses. (p94)
Le vieil homme le regardait avec tendresse, mais ses yeux étaient remplis de larmes. Elles coulaient doucement sur son visage sillonné de rides et finissaient par tomber une à une dans ses propres yeux en une petite pluie fine qui brouillait sa vue. (p81)
La vie n'était qu'un parcours semé d'accidents imprévisibles. (p28)
Le regard d'Elise fit lentement le tour de la pièce. Quelques mètres carrés, une odeur de renfermé, des murs blanchis à la chaux, une cheminée, une petite table en bois clair, un meuble sur lequel étaient posés un broc et une cuvette ébréchée, un coffre, un lit de fer flanqué d'une tablette, et de petits rideaux de dentelle grisâtre voilant l'unique fenêtre.
Elise s'avança. Au-delà des carreaux poussiéreux s'étendait, rectangulaire et triste sous la pluie, la cour intérieure du château de Kervadec.
Des petites gens... C'était leur mot entre eux. Ils vivaient en vase clos, toujours geignant, toujours le fiel à la bouche pour insulter le ciel ou le prix du blé, ricaner du curé ou des infirmes qu'ils croisaient le dimanche en allant à la messe. Et c'était comme si le Seigneur, les ayants faits "petits", leur avait octroyé la permission d'en vouloir à la terre entière.
- La présence n'est pas tout... Vous ignorez d'où provient la voix du vent, Martin, ou la couleur de la pluie... Pourtant, elles vous sont aussi nécessaires que l'air que vous respirez...
Mais, entre un homme et une femme qui s'aiment et veulent partager leur vie, un secret peut devenir une ombre qui grandit et grandit sans cesse jusqu'à ce qu'elle recouvre tout. Alors, les sentiments s'effacent derrière cette ombre et le malheur vient frapper à leur porte.