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Critiques de Éric Pessan (648)
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Aussi loin que possible

L'histoire de 2 ados de 13 ans qui, sur un coup de tête, se mettent à courir côte à côte. Ce n'est pas prémédité, ce n'est pas une fugue, ce n'est pas un acte engagé, cela démarre comme un jeu. Un matin, ils courent et ne s'arrêtent plus. Inconsciemment, ils fuient. La fuite face à un quotidien violent et étouffant pour l'un, la fuite face à la politique, face à l'injustice...

Cette course deviendra un hymne à la liberté, un hymne au droit de vivre et surtout de rêver...

C'est une très belle histoire pour jeune, mais aussi pour les adultes pour lesquels il faut parfois rappeler que les enfants aussi ont droit à la parole, et qu'ils ont aussi des rêves à défendre.

Eric Pessan entraîne le lecteur dans cette course et on le suit sur le même rythme tout au long de ce petit livre. Il est un bel ambassadeur du droit à la parole des enfants à travers cette histoire.
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Dans la forêt de Hokkaido

En partant d’un fait réel survenu en 2016 au Japon, Eric Pessan nous propose un récit mêlant drame et fantastique. Ce fait-divers, dont nous avons également entendu un peu parlé en France, relate l’abandon d’un jeune japonais de 7 ans en pleine forêt. Les parents, en voulant le punir, ont voulu lui faire peur en le faisant sortir de la voiture et en s’éloignant pour revenir ensuite mais il aura fallu de quelques secondes pour perdre la trace du garçon. Dans le roman Dans la forêt de Hokkaido, le garçon possède un lien tout particulier avec une adolescente française. En effet, la jeune adolescente se « réveille » dans le corps du jeune garçon et peut, à petite échelle, influencer ses actions. Julie, malgré leurs différences culturelles indéniables, fera tout pour aider le jeune garçon.



J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce petit ouvrage. L’intrigue est prenante et la plume d’Eric Pessan (auteur que je découvre avec ce roman) est parfaite, on ressent la tension et le drame qui se joue sous nos yeux au point l’on a réellement l’impression d’être dans la peau de nos deux protagonistes. On ressent véritablement la faim, la soif et surtout la peur à chaque craquement de feuilles à travers l’écriture de l’auteur. La description de la forêt d’Hokkaido est pesante, mais en même temps tellement poétique. Malgré que le roman soit vraiment très court, l’auteur aborde de nombreux thèmes très forts (abandon, famille, et bien d’autres auxquels je ne m’attendais pas au vu du résumé et que je vous laisserais découvrir). Le côté fantastique de l’histoire est parfaitement incorporé au récit. Sans trop en faire, l’auteur décrit les dons paranormaux de Julie avec énormément de subtilité et nous propose finalement un roman plutôt crédible.



Dans la Forêt d’Hokkaido est un roman très court dont il est difficile d’en parler tant il réserve de nombreuses surprises et d’émotions qu’il vous faut absolument découvrir !
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La gueule-du-loup

Cette maison a le parfum vicié des petites comptines tordues, des contes et des histoires à dormir debout qui nous terrifiaient, enfants, au point de ne plus oser jeter un œil sous le lit. Rien que le nom donne le frisson : La-Gueule-du-Loup. Et pourtant, c’est là, dans le logis des grands-parents qu’elle n’a jamais connus, que Jo vient se confiner avec sa mère et son frère. Quelle est la chose malsaine qui cerne les lieux ? Lorsqu’une peluche est retrouvée déchiquetée, il devient clair que ce n’est pas leur imagination qui leur joue des tours…



Le malaise que Jo perçoit chez ses proches et tente de mettre en mots est d’autant plus inquiétant que comme elle, on n’en devine que les contours. L’angoisse monte d’un cran lorsqu’une autre voix fait irruption dans le texte pour parler du loup : à qui appartient-elle ? Éric Pessan, de sa belle plume imagée, joue parfaitement de tous les codes du genre horrifique pour tirer sur toutes les cordes de notre paranoïa. Et pourtant, c’est sur un tout autre terrain qu’il nous entraîne finalement, suivant une partition inattendue mais d’autant plus glaçante, à la lisière entre le thriller, le conte, la poésie et le drame. J’ai donc été prise complètement de cours (même si les deux citations liminaires auraient pu me mettre sur la voie…) et je n’en ai tourné les pages que plus vite pour en avoir le cœur net. Au passage, j’ai noté une foule de réflexions très juste sur l’époque contemporaine – je me garderai bien d’en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte mais je vous encourage vivement à vous risquer à La-Gueule-du-Loup !



Un roman hypnotique qui se dévore et nous laisse groggy, mais aussi étrangement apaisé.e. Car, comme le dit si bien le texte :



« On voit des fantômes, des démons, des zombies, des vampires, et une fois que l’on se retrouve seul, on a beau savoir que ce n’étaient que des effets spéciaux, que ce sont des fictions, on garde une tension un peu électrique en soi, on a tendance à regarder plus facilement dans les coins sombres, on prend la peine de refermer la porte entrouverte du placard de la chambre, mais on dort, paisiblement. »
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Tenir debout dans la nuit

Je ferme ce roman pour la jeunesse à l instant. Et c est parti pour une petite critique !



Lalie, une adolescente de 16 ans, part avec un copain en Amérique. La maman de Piotr, le jeune homme, est très riche et les emmène la bas où elle les laisse dans un petit studio. Il s avère que Piotr va essayer de violer Lalie. Elle va prendre la fuite et c est sa marche dans Manhattan et ses réflexions que l on va suivre durant toute une nuit.



On sent que l auteur est engagé. Il dénonce l oppression que vivent les femmes au quotidien, que ce soit au point de vue vestimentaire, la drague de rue, ou simplement le fait d être peu crue en cas de viol ou d attouchements. J ai trouvé intéressant que l auteur se mette à la place d une jeune femme dans notre société actuelle.



Les phrases sont assez courtes, tout comme l histoire, ce qui fait que l on n a pas le temps de s ennuyer et que le livre est vite lu. Pour des adolescents, c est parfait.



En revanche, j ai moins aimé le côté réducteur qui malheureusement est collé aux hommes lorsque l on aborde ce genre de thèmes. En effet, même si Éric Pessan utilise bien des parenthèses qui précisent (pas tous les hommes), le fait de ne souligner que les actes ignobles de certains cloisonne tous les hommes dans une case qu ils ne méritent pas. Et je n aime pas. C est un peu comme visiter la maison de quelqu'un et lui dire "Tu as bon goût pour l ensemble de la décoration de ta demeure, mais par contre ton salon est affreux, tu as décoré ça comme un pied". Ce qui est mis en exergue, malheureusement, c est le fait que le salon est moche. Il en va de même lorsque l'on souligne à ce point les comportements abjects de certains hommes. Au final, on ne met pas en valeur leurs qualités, pourtant bien présentes et essentielles.



C est un roman agréable, qui aborde des thèmes importants, montre la face cachée des États Unis (absence de sécurité sociale pour ce qui concerne les maladies, les personnes âgées qui finissent leur retraite dans des vans, les agresseurs très présents,...) et promene son lecteur dans une histoire qui pourrait arriver à n importe quelle (jeune) femme.
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Muette

Ecriture très intéressante. Le lecteur découvre Muette, adolescente fugueuse.

On ne connait ni son âge exact, ni son prénom, ni les véritables raisons de cette fugue.

Au fil de la lecture, des indices semblent apparaître. On apprend à connaître cette jeune fille qui nous livre ses sentiments.

On suppose une violence psychologique depuis toujours, un manque évident de communication avec ses parents, peut être même une violence physique se cache-t-elle derrière cette fugue.

Le lecteur aura-t-il des réponses, des explications ? Comment se terminera cette fuite ?

Je ne dévoilerai rien ici, dans cet avis.

L'écriture d'Eric Pessan nous rend ce moment intime. On aimerait questionner cette jeune ado. Est-elle réellement victime ? Est-ce une rébellion justifiée ou un moment d'action instantanée après une dispute familiale ?

Bref, beaucoup de questions assaillent le lecteur. Beaucoup de remises en cause également en tant que parents, sur la communication avec les enfants, sur les ressentis, sur l'impact que peut avoir l'histoire familiale.

Un roman qui questionne.

Un roman qui parle des relations avec l'autre, avec l'humain.

Et quelques touches sur la relation à la nature, à la faune.

Finalement, à travers cette histoire, Muette nous en dit beaucoup...
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Dans la forêt de Hokkaido

Livre court, rapide à lire.

A partir d'un fait divers, l'auteur crée une histoire fantastique.

Roman dédié à un public adolescent, il permet aux jeunes (et moins jeunes aussi d'ailleurs), de poser la question de l'aide à autrui, morale ou physique.

Petite aparté, j'adore la couverture !

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Ma tempête

Si ce jeune père garde sa fille à la maison, c'est d'une part parce que la crèche est en grève, d'autre part parce que son métier de metteur en scène lui permet de rester chez lui lorsqu'il ne doit pas diriger sa troupe. D'ailleurs, il vient d'apprendre que la pièce à laquelle il a consacré beaucoup de temps récemment vient d'être annulée. La conversation avec une fillette au stade préverbal du langage risque fort de tourner au monologue mais cela ne décourage pas notre admirateur de Shakespeare. C'est grâce à ce qu'il explique à l'enfant que nous, lecteurs, faisons connaissance avec La tempête, célèbre drame de l'auteur anglais le plus connu.



Ce roman m'a captivée à plus d'un titre, et en particulier pour cette mise en scène de la pièce de Shakespeare qui se déroule au fil des pages, interprétée par le narrateur.



On comprend aussi ce que signifie le mot précarité pour les artistes, dépendant du bon vouloir des pouvoirs publics pour les subventions qui permettront ou pas de mener à bout leurs projets.

Tout cela implique aussi un défaut de reconnaissance de l'entourage, qui ne parvient pas à identifier à un métier cette occupation aléatoire et mouvante.





Enfin on apprécie le côté papa poule et l'intensité du lien qui se crée entre l'enfant et le père, en lien étroit par le langage, malgré le gouffre qui les sépare sur le plan de l'expression.



J'ajouterai la beauté des descriptions, qui concernent surtout la pièce de théâtre.





Un court roman que j'ai vraiment beaucoup aimé.



160 pages aux forges de Vulcain 25 août 2023

#MatempêtePessanShakespeare #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ma tempête



David garde sa fille Miranda à la maison. Sa femme travaille et la crèche est fermée. Sa carrière d’acteur est en pause, faute de subventions la pièce qu’il mettait en scène ne verra pas le jour.

Dehors, l’orage devient tempête. À l’intérieur, David joue et explique « La tempête » de William Shakespeare à Miranda.

En même temps, il se livre à une réflexion sur les joies de la paternité, son métier d’acteur, le grand « Will » et le statut d’artiste fort mal nanti de nos jours où la rentabilité fait loi. Seul ce qui plaît au plus grand nombre est retenu.

« La culture pensée comme un divertissement sans importance et jamais comme une émancipation, comme une émotion, et surtout pas comme un effort. »

J’aime beaucoup Shakespeare et n’ai eu aucun mal à apprécier la passion et l’intérêt pour le théâtre Élisabéthain. C’est presque de l’histoire du théâtre !

Après je comprends la frustration de David face à notre société du profit où l’artiste n’a pas sa place.

J’ai été séduite par l’écriture fluide et agréable d’Éric Pessan auteur que je ne connaissais pas. Un très bel hommage au théâtre avec une unité de temps, de lieu et d’action comme dans une tragédie grecque que je n’ai pas manqué d’apprécier.

Ma tempête sortira le 25 août 2023

#MatempêtePessanShakespeare # Challenge NetGalley 2023 # NetGalleyFrance

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Ma tempête

David, le narrateur est un metteur en scène au chômage après qu’il a appris que la production de son spectacle La Tempête de Shakespeare, sur laquelle il a travaillé trois ans, ne se fera pas faute de subvention. Son analyse de la pièce s’intègre à sa vie sur une journée, alors que sa femme, professeur de français, est partie travailler et qu’à cause d’une grève à la crèche il doit s’occuper de sa petite fille qui porte le même nom qu’un des personnages de La Tempête, Miranda. ● Le roman est divisé en cinq actes, suivant la structure de la pièce de Shakespeare, avec une unité de temps (une journée), de lieu (l’appartement familial) et d’action, formule aristotélicienne des pièces classiques que celles de Shakespeare ne suivent pas toujours, cf. Othello par exemple. ● Pour pleinement apprécier ce livre, je pense qu’il vaut mieux être féru de l’œuvre de Shakespeare, ce qui n’est pas vraiment mon cas. ● A mi-chemin entre des notes des mise en scène et un journal intime, cet ouvrage ne m’a guère convaincu et je l’ai trouvé très ennuyeux, malgré quelques remarques intéressantes, comme : « Toujours, David a trouvé étrange que les gens parlent d’être acteur de leur vie, il est acteur, un acteur joue les mots pensés par un autre, pourquoi ne dit-on pas que l’on devrait être auteur de nos vies ? » ● Je n’ai pas apprécié non plus la rivalité entre David et son frère, caricaturale et manichéenne, ni – c’est lié – les jérémiades incessantes sur le statut des intermittents du spectacle qui ont en France le système le plus généreux du monde et ne cessent de se croire des victimes sacrificielles sur l’autel de ce qu’ils appellent le « néolibéralisme » ou l’« ultralibéralisme » dans un pays champion du monde des prélèvements obligatoires et des redistributions sociales. On a vu pendant le Covid combien c’étaient des enfants gâtés qui n’étaient jamais contents et en voulaient toujours plus. ● Les comparaisons entre les pièces commerciales à succès et les pièces exigeantes sans public me paraissent également caricaturales. Ce n’est pas parce qu’une pièce n’a pas de succès qu’elle est nécessairement bonne et inversement une pièce populaire peut être de qualité. Il y a là un manque d’ouverture d’esprit, une (auto-)complaisance jusqu’auboutiste dans le complexe et parfois l’incompréhensible. Le public a presque toujours tort, contrairement aux metteurs en scène qui conçoivent des productions capillotractées, comme lorsque David veut faire « péter » et « roter » ses acteurs dans La Tempête… ● Je remercie #NetGalley et les éditions #AuxForgesDeVulcain de m’avoir permis de lire cet ouvrage qui paraîtra le 25 août 2023. #ChallengeNetGalleyFR #MaTempête.
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Aussi loin que possible

Ils n'ont rien prémédité. Ça commence par une petite course entre deux copains pour rigoler en allant au collège, et puis une foulée en entraîne une autre. Les voilà partis pour sécher la première heure de cours... et plus, finalement, beaucoup plus.



Ces deux garçons qui courent, ce sont Antoine et Tony. On les appelle 'les Tonio'. Ils ont treize ans, vivent dans la grisaille d'une banlieue bétonnée, sont bons élèves mais un brin indisciplinés.

Tony vit dans la crainte de l'expulsion de ses parents, parce qu'il leur « manque deux ou trois tampons sur deux ou trois formulaires ».

Antoine est malheureux, en colère, frustré : son père passe ses nerfs sur lui. Quand il voit des affiches de gamins avec des cocards, il se dit qu'il n'est pas vraiment maltraité, lui, non, il se prend juste des baffes et se fait engueuler quand le bonhomme est énervé (souvent !).



Il faut être ado, sans doute, pour avoir suffisamment de courage et d'insouciance pour « quitter le chemin quotidien pour emprunter un sentier exceptionnel », pour fuir les emmerdes sur un coup de tête, comme ces 'Tonio'.



Belle histoire d'amitié, de solidarité, de courage, de persévérance, d'espoir.

Je m'y suis un chouïa ennuyée parce que je ne suis guère friande de road-trip, ni de course/marche.

Les adolescents qui rêvent de taper du poing sur la table, de tout envoyer balader, ne serait-ce que quelques jours, devraient beaucoup aimer, en revanche - de même que ceux (jeunes et moins jeunes) qui trouvent un défoulement salutaire dans le sport...
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Et les lumières dansaient dans le ciel

Un ado, la tête dans les étoiles et les pieds sur terre. Un adolescent face aux divorce de ses parents, un ado ayant une passion peu commune, un peu à part en comparaison aux autres ados.

Une prise de liberté, mais aussi une prise de conscience.

Eric Pessan trouve comme toujours les mots justes pour décrire l'émotion des jeunes de notre époque.

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Ôter les masques, d'après Shining de Stephen K..

Pour les curieux et les inconditionnels de Stephen King, un livre surprenant: “Ôter les masques, d’après Shining de Stephen King »

L’auteur Eric Pessan nous dévoile 217 textes courts sur le thème de ces fantômes tant redoutés non pas autour de nous mais à l’intérieur de nous mêmes, 217 bien sûr comme le numéro de cette terrible chambre de l’Hôtel mythique Overlook! ( se souvenir que dans le film de Stanley Kubrick que SK d’ailleurs n’adorait pas, la chambre maléfique porte bizarrement le numéro 237!)

A lire de préférence après avoir lu ou relu Shining.

Ce livre est malheureusement épuisé -et gentiment prêté par mon libraire- mais peut se dénicher dans des librairies d’occasion ou chez les bouquinistes parisiens.
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Aussi loin que possible

Quand les mots ne suffisent plus à dire son mal être.



Un roman assez court écrit à la première personne. Antoine, élève de 4e, raconte comment un matin il part en courant avec son copain Tony et ils ne s'arrêtent plus. Chacun fuit une difficulté particulière, ils ne trouvent plus de mot à mettre sur ce mal être alors ils courent côte à côte pendant quasiment une semaine.

« Tony a sa tristesse. J'ai ma colère. On ne va plus rebrousser chemin. » page 20



Le lecteur suit alors les pensées d'Antoine qui gère au mieux son souffle, qui analyse les forces qui lui restent quand la fatigue arrive, qui surveille la douleur de sa cheville fragile. Parfois ses pensées sont assaillies par les problèmes auxquels il tente d'échapper, puis le rythme de la course lui permet d'oublier à nouveau.

Une solidarité quasi muette s'instaure entre les deux copains. Pas besoin de parler, ils se comprennent et se soutiennent.

Mais lorsqu'ils sont à bout de force, ils ne veulent pas que tout cela soit vain, ils ne veulent pas avoir couru inutilement. Antoine a alors une idée, un dernier défi.



L'auteur aborde subtilement des thèmes difficiles et pourtant d'actualité, avec une grande pudeur et du respect pour ses personnages. Aucun pathos inutile, les simples faits suffisent.

J'ai aimé la réflexion autour du défi sportif et la gestion de l'effort. Puis le bien être que cela apporte malgré la fatigue physique.

Il fallait oser écrire un roman qui raconte (presque) juste une course à pied !
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N

Ils marchent, toujours vers le sud. Ils font corps avec la forêt, mais le fils ignore pourquoi ils sont là, et pourquoi la colère paternelle.



Les rares mots qui sortent de la bouche du père : « Ici. Bois. Mange. Dors. Pas bon. Bon. Laisse. Attention. Chut, » ne lui disent pas. Ce qu'il sait, ce sont ses craintes de la colère de l'adulte, sa peur du vacarme de la forêt et de la violence de ses habitants.



N comme nord, la direction prise par tout marcheur égaré. Le dos au soleil. Père et fils vont vers le sud. Le père n'est pas perdu, il fuit. Peut-être un drame avec la femme du cliché qu'il dissimule dans son sac. Une fatalité comme celle de l'anéantissement de l'un, pour que l'autre prenne la bonne direction.



N est l'histoire de cette poétique et angoissante tragédie sylvestre, racontée magnifiquement par Eric Pessan et illustrée par les superbes photos de Mikael Lafontan .

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Aussi loin que possible

Le récit d'une course, d'une fuite en avant pour échapper à la lourdeur du quotidien, et puis tout s'emballe. C'est bien écrit, prenant et juste.

Lu en quelques heures, c'est un bon roman jeunesse destiné aux adolescents.
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Les étrangers

Dernière sortie d’un auteur que j’apprécie énormément, Les Etrangers d’Eric Pessan traite d’un sujet très important pour l’auteur : les migrants. Sujet que l’auteur a déjà eu l’occasion d’aborder dans des romans précédents. Ecrit à quatre mains avec l’auteur Olivier de Solminihac, Les Etrangers nous propose de rencontrer Basile, jeune adolescent, qui vit dans les Hauts de France, région où se croisent de nombreux migrants. Basile qui est bien entendu au courant de ce qui se passe ne se sent pas particulièrement concerné. Tout va changer au moment de sa rencontre avec quatre garçons dans une gare désaffectée. Basile va très rapidement s’attacher à eux et c’est sans aucune hésitation qu’il partira au secours de l’un d’entre eux enlevé par des passeurs.



Très intrigué par ce roman, je me suis jetée dessus au moment de sa sortie. Cependant, une fois la lecture terminée et au moment de faire le bilan, je ne sais pas trop quoi en penser... Tout était là pour me plaire : un message fort autour d’un sujet d’actualité, des personnages attachants et la plume d’Eric Pessan. Cependant, le roman est beaucoup trop rapide. Les auteurs ne prennent pas le temps de se poser, de nous décrire les choses. Les Etrangers donne presque l’impression d’être écrit à la va-vite et d’être assez peu réfléchi. Je trouve ça dommage pour un roman qui dénonce et cherche à changer les mentalités. Je ressors de ma lecture plus frustrée qu’émue et c’est dommage. Malgré que cela ne soit pas dans les habitudes d’Eric Pessan, le roman aurait réellement gagné à avoir cinquante pages de plus.
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Muette

Muette refuse de parler ou parle pour ne rien confier...ou ses paroles dérangent, sont niées.



Un jour, elle a 17 ans, elle décide de quitter sa maison, de fuguer. C'est cette volonté de disparaître, de rester seule, qui nous est contée. Elle ne va se réfugier qu'à quelques kilomètres, dans la grange abandonnée qui est son refuge depuis l'enfance.



Entrecoupée des paroles maternelles brutales qui lui ont laissé des bleus au coeur plus qu'aucun coup n'aurait pu le faire ( " tu es folle", " arrête de mentir", " tu m'en fais voir depuis que tu es née"), la narration flotte au gré des pensées de Muette, comme la rivière où elle essaie de se laver de ses soucis. Des pensées souvent négatives mais aussi des trouées de bonheur de la petite enfance, serrée tendrement dans les bras de sa mère.



Le lecteur est prisonnier des non-dits, il suppose, se demande si Muette exagère, s'angoisse d'un secret terrible que Muette jusqu'au bout ne dévoilera pas, il se sent frustré, même si certains mots lui laissent entrevoir la blessure profonde, en plus du rejet d'une mère qui l'a eue trop jeune et d'un père taiseux et qui semble toujours en colère.



On se sent oppressé tout au long du livre, malgré la beauté de l'écriture , les descriptions poétiques de la nature, des animaux sauvages ( quelle belle image en particulier, ce chevreuil qui effleure Muette, couchée dans la grange...). Car on est en empathie avec la jeune fille, on comprend ses souffrances d'enfant mal aimée , harcelée de mots blessants, et on se demande quelle va être l'issue de cette fuite en avant, et surtout ce qui a entraîné ce désir de partir.



La fin est inattendue et reste ouverte. Les questions demeurent.



Un livre qui pour ma part m'a laissé une impression d'étouffement, au-delà du charme particulier qui s'en dégage.

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Le poème de Fernando

Un récit court sur la poésie vivante, celle qui insuffle de l'espoir aux désespérés.

Parfois à la limite de la naïveté, le texte rappelle quelques vérités.

Un poème peut « partir dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne (...) cueillir dès aujourd'hui les roses de la vie. (...) Il sait tout faire sauf obliger les gens à le lire.»

Fernando ne sait que faire du poème qu'il a trouvé, jusqu'au moment où il se décidé à le lire.

Une fois entré dans l'univers du poème, il éprouve le besoin d'en partager la beauté.

«Aux gens qui disent que l'on peut sans problème se passer de poèmes, Fernando répond :

- Bien sûr, on peut se passer aussi de joie et de bonheur.»

Vive la poésie !
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La gueule-du-loup

Éric Pessan est un auteur de littérature jeunesse que j'apprécie énormément et c'est donc avec toujours autant d'attente et de bonheur que j'ai entamé ma lecture de son dernier roman : La-Gueule-du-loup.



À l'annonce du confinement, Jo, son frère et sa mère quittent la capitale pour un confinement plus agréable à la campagne dans la maison de leurs grands-parents décédés. Non sans regret, car les deux jeunes enfants laissent leur père s'épuiser et travailler dans des conditions difficiles à l'hôpital. La maison de campagne est agréable et Jo peut même faire du sport, sa passion. Cependant, des phénomènes de plus en plus étranges vont avoir lieu et elle semble être la seule à pouvoir faire quelque chose.



Éric Pessan, comme à son habitude, nous offre un roman de qualité. Très bien écrit, l'auteur traite encore de thématiques compliquées et rares dans la littérature adolescente. Sans trop en dire et pour vous laisser le suspense, l'auteur se penche sur des secrets de famille très difficiles à assumer et il le fait de façon encore une fois très intelligente et qui permet d'engager un dialogue et une réflexion percutante. La psychologie des personnages et les diverses réactions sont très crédibles et le roman n'en est que d'autant plus fort et marquant. À lire !
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La plus grande peur de ma vie

Une histoire d'amitié entre adolescents.

Un petit roman qui se lit facilement et très rapidement.

Responsabilité et prise de conscience, Eric Pessan fait grandir les adolescents qui jalonnent ses romans.
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