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Critiques de Eric Powell (207)
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

A vrai dire, je pensais déjà avoir lu ce titre. En réalité, il y a bien une autre BD qui existe sur ce tueur en série et qui s'intitule également « Ed Gein » ce qui peut prêter à la confusion. En réalité, ce dernier titre était sorti en 2009 chez l'éditeur Soleil avant de tomber dans l'oubli.



Ed Gein, c'est le nom d'un tueur en série totalement psychopathe qui a inspiré Hitchcock pour son film « Psychose » ainsi que d’autres réalisateurs comme celui du « Silence des agneaux ». En effet, Edward vouait une admiration sans limite à une mère totalement barge qui fustigeait le monde de pêchés. A la mort de sa mère, il n'a pas accepté et a tenté de la récréer avec d'autres corps sombrant dans le macabre et une certaine forme de folie.



On se rend compte que si on est mal élevé dans une famille de barge, on peut être confronté par la suite à des problèmes relationnels assez importants. C'est toute cette déviance qui nous est racontée dans cette BD minutieuse et parfois bavarde. Ce personnage est si complexe qu'il a fasciné les psychiatres du monde entier et d'ailleurs presque tout un pays.



Je retiens de cette lecture beaucoup d'effroi devant la triste réalité. C'est glaçant surtout quand on voit le témoignage des gens qui l'ont côtoyé et qui disent qu'il n'aurait pas fait de mal à une mouche. Je ne le lierai pas une seconde fois tant c'est trop éprouvant. Mais bon, je n'ai rien à reprocher à cette BD documentaire qui fait bien son travail.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Souligner qu'Ed Gein avait l'esprit légèrement perturbé relève du doux euphémisme.



Récit factuel superbement retranscrit par Harold Schechter, spécialiste des tueurs en série, et magistralement crayonné à base de lavis de gris par Eric Powell (The Goon), cette autopsie se veut la plus représentative possible de ce que fut l'enfance dramatique, puis le parcours sanguinolent qui en découla, de cet effroyable personnage qui, à l'époque, marqua durablement les esprits au point d'en faire une référence cinématographique à nulle autre pareille. Psychose, Leather Face, autant de comédies romantiques susceptibles de foutre un bourdon tenace au plus enjoué des cinéphiles.



Comme d'hab', une psyché marquée au fer rouge par une enfance quelque peu dérangée.

Le gamin au physique disgracieux semblait pourtant n'avoir aucune prédisposition particulière.

Flanqué d'un père à la confiance en soi aussi développée que l'amour de son prochain chez Zemmour, sous la coupe totale de son épousée, mais surtout d'une mère au fanatisme religieux à la violence inégalée, Edward Theodore Gein s'est construit dans la haine et le repli.

Avec des tuteurs aussi tordus, pouvait-il en être autrement ?



Le gros point fort de ce roman graphique, c'est cette ambiance malsaine omniprésente et parfaitement dépeinte, l'auteur ayant judicieusement pris le parti de ne pas taper dans le gore, ce qui aurait très certainement parasité le propos initial.



Onze chapitres collant au plus près de ce que fut la trajectoire dantesque de Gein, le travail de recherche apparaît colossal, le rendu glauque au possible.

De son enfance massacrée à ses interrogatoires d'où la moindre once d'empathie semble avoir été évincée en passant par l'impact émotionnel sur une populace alors à mille lieues d'imaginer qu'elle nourrissait en son sein un serpent à nul autre pareil, l'oeuvre se veut exhaustive en plus d'être généreuse (cf carnet de croquis final).



Un taf éblouissant pour un rendu ébouriffant.



Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour la découverte horrifique.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

J’ai vu passer cet album sur le blog de Belette, The Cannibal Lecteur, et il m’avait intriguée. Je ne connaissais pas l’histoire de ce tueur en série, décédé en 1984, surnommé « le boucher de Plainfield ». J’ai pu en apprendre énormément sur son histoire en lisant ce roman graphique de 234 pages (oui, quand même !).



Tout commence à sa naissance… Sa mère, une bigote acariâtre, cul de bénitier, voulait absolument une fille. Elle portait la culotte à la maison et personne n’avait son mot à dire, même pas son mari. Evidemment, avec une telle personnalité, nul doute qu’elle a influé sur celle de son gamin, un peu timide, au physique peu agréable. Bon, vous allez me dire, malheureusement, beaucoup ont subi une enfance difficile et n’en sont pas devenus des tueurs en série pour autant… Cela est vrai. Mais il devait déjà y avoir quelque chose de pas net dans le cerveau de cet homme et, à la mort de sa mère, il a totalement vrillé.



Les dessins sont à la hauteur de l’histoire : ils retranscrivent à la perfection cette atmosphère glauque et oppressante. Un conseil, ne lisez surtout pas cet album avant de manger ou d’aller dormir !
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Qui aurait pu penser que derrière l'un des plus grands films d'Alfred Hitchcock, Psychose, se cachait un fait divers révélé par Robert Bloch dans un de ses romans? Non cinéphile, il m'aura fallu lire le très beau roman graphique d'Eric Powell et d'Harold Schechter pour connaître l'histoire d'Ed Gein.



Ouvrage destiné à un public averti, les deux illustrateurs nous offre dans cet album le parcours de vie de cet  homme pilleur de tombes et assassin dont personne ne se méfiait. Les deux auteurs ont su par leur travail de recherche, le choix stylistique et la réalisation de dessins aux tons sombres nous offrir une bande dessinée de qualité qu'il est difficile de lâcher !



Je tiens à remercier les Éditions Delcourt et Netgalley pour m’avoir offert la possibilité de découvrir cette pépite qui va incontestablement plaire à de nombreux lecteurs… Frissons et chair de poule garantis !
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Je connais l'affaire Ed Gein (prononcez "Guine") depuis longtemps. Je l'avais découverte en lisant quelque chose sur l'un des films qu'il a inspirés et j'avais ressenti le besoin d'en savoir plus...



Le livre de Schechter et Powell ne m'a pas appris grand chose de nouveau, mais je peux confirmer qu'il est très bien documenté.



Bref rappel des faits : 1957, Ed Gein un fermier solitaire et "étrange" du Wisconsin est arrêté pour le meurtre d'une commerçante de sa ville. L'enquête qui suit révèle que Gein confectionnait des objets à base de restes humains, dont des masques à partir de visages et des vêtements dont il se travestissait...



Le romancier Robert Bloch s'inspira de cette affaire pour le roman "Psychose" qu'Alfred Hitchcock portera à l'écran.

Le scénario de l'album est habilement découpé (sic!) s'ouvrant sur un entretien avec Hitchcock au sujet de son film, puis revenant sur la vie d'Ed Gein de son enfance à sa mort en passant par son procès.



Eric Powell, dessinateur de la série "The Goon" est l'auteur idéal pour ce sujet, son dessin sert parfaitement le scénario, sans ajouter à l'horreur des actes de Gein mais sans rien en dissimuler (d'où la mention "Pour lecteurs avertis").



Si vous ne devez lire qu'un livre sur Ed Gein lisez celui-ci !
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Les seigneurs de la misère

Whaoh ! Le retour inattendu, inespéré en français du GOON !

Après 13 albums, déjà chez Delcourt, la série s'était interrompue tout au moins dans sa version française.

C'était, à la réflexion, peut-être un moindre mal, les aventures de ce personnage commençaient un peu à tourner en rond.



C'est donc un one-shot (avec toutefois, un gros point d'interrogation après le mot "Fin") avec Le GOON, son pote Frankie, un jeune loup-garou nommé Roscoe et un nouveau personnage féminin : La Diabla.



Pour le scénario, nous retrouvons, le côté déjanté des chapitres précédents.

Eric Powell a bien intégré les codes et clichés des pulps et pour le graphisme et ceux des comics des années 50/60 ; Jack Davis et Jack Kirby sont manifestement deux grandes influences pour cet auteur.



Un album que les fans seront sans doute ravis de découvrir, et qui peut permettre aux néophytes de découvrir un auteur original à la forte personnalité !
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Chimichanga, tome 1

Bienvenue au cirque itinérant du Père la Ridule ! Venez admirer ici et là Hératio, le poisson à gueule de marmot ; Esméralda et son incroyable chèvre borgne à 2 yeux ; Horace, l'homme qui a vu Elvis (à la télé) ou encore Randy, l'homme de 70 kg qui a la force d'un homme de 75 kg ! Et le clou du spectacle : Lula, la fillette barbichue et son gigantesque monstre féroce, Chimichanga! Depuis qu'elle l'a échangé à une vieille femme contre quelques poils de sa barbe, qu'elle porte fièrement d'ailleurs, le cirque de son papy, le Père la Ridule, ne désemplit pas. L'on se presse pour admirer cette créature hors norme. Ce qui n'est pas sans provoquer quelques crises de jalousie de la part des autres itinérants. Mais, ce que Lula ne sait pas, c'est que cette vieille femme s'est servi des poils de sa barbe pour créer une potion anti-flatulences. Un remède qu'elle a revendu à une grosse société...



Bienvenue dans cette ambiance irréelle, à la fois absurde et juste. En effet, dans cet album, Éric Powell traite aussi bien de l'exclusion que du capitalisme à travers des personnages hors norme, que ce soit Lula, cette petite fille potelée à barbe qui ne manque pas de répartie ou Chimichanga, ce monstre à la fois féroce et tendre. L'auteur nous décrit une belle amitié entre ces deux-là. L'on assiste à un véritable spectacle original, extravagant, tantôt drôle, tantôt émouvant. Un récit subtil servi par un graphisme d'une grande précision, un brin cartoonesque, et par de magnifiques couleurs.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

L'exploration de la psychologie des tueurs en série est à la mode, depuis quelques années. Mais, il faut reconnaitre qu'ils exercent une fascination particulière chez les américains. Et même si cela fait froid dans le dos, je dois dire que j'ai, de mon côté, toujours été attirée par ces profils, ces gens, qui un jour bascuent dans l'horreur. J'ai toujours voulu comprendre comment un être humain pouvait basculer du côté obscure.

Toutes les études psychologiques font état de maltraitance durant l'enfance. Et même si je comprends, conçois et accorde une large part à cette vérité, je dois dire que je ne comprends toujours pas, comment d'autres personnes, ayant eu un vécu tout aussi sordide, ne basculent pas ! J'aurais forcément une réponse un jour…

Avec ce roman graphique, Harold Schechter, nous plonge dans l'histoire de Ed Gein, l'un des tueurs en série américains, les plus terrifiants.

Au départ, Edward Theodore Gein, « le boucher de Plainfield » est accusé d'avoir assassiné deux femmes, et mutilé plusieurs cadavres qu'il a déterrés. Mais on retrouve chez lui des visages et ossements provenant de quinze corps attribués aux violations de sépultures dont il avoue être coupable.

La construction est assez intéressante, on y retrouve tous les codes du documentaire criminel, true crime, initialement littéraire, ce genre est aujourd'hui largement diffusé à la télévision, au cinéma et en podcast. Il vise à dépeindre la réalité des crimes et des criminels qui ont réellement existé. Certains auteurs décrivent ces faits criminels le plus fidèlement possible et c'est ce que fait ce roman graphique.

Même si je suis friande de lecture sur les tueurs en série, je dois dire que le format roman graphique est le format que je préfère. Tout du moins en documentaire. Je ne rechigne pas à lire un bon livre avec un tueur en série.

Harold Schechter explore la vie de Ed Gein, de son enfance jusqu'au moment où tout bascule. Tous les ingrédients sont présents pour faire de Ed, un futur névrosé ou un futur tueur. Les premiers signes sont déjà présents, mais face à la maltraitance qu'il subit, l'isolement, rien ne transpire.

La psychologie est finement décortiquée, les causes, les raisons tout est exploré de manière quasi clinique, cinématographique, comme un entretien avec un journaliste.

C'est une biographie, qui n'essaie pas de donner raison ou tort, qui reste assez factuelle, clinique et c'est ce qui la rend très intéressante. Elle montre avec une certaine distance, comment l'environnement dans lequel Ed Gein a grandit, a construit sa psychologie torturée et n'a fait qu'accentuer les traumatismes déjà présents.

Les planches en noir et blanc avec plusieurs nuances de gris, reflètent l'anxiété dans laquelle Ed Gein était enfant, mais aussi celle du choc d'un pays, et enfin de la prise de conscience que derrière chaque personne peut se cacher un tueur en série.

Lors de son procès, le 22 novembre 1957, il est déclaré aliéné au moment du crime, mais les experts psychiatres, pour calmer les esprits, estiment qu'un procès est envisageable dans quelques années, selon son évolution psychiatrique.

En novembre 1968, Ed Gein est déclaré sain d'esprit et peut être jugé. Les preuves sont nombreuses, en à peine une semaine le procès est bouclé et Gein est déclaré coupable de meurtre avec préméditation. Lors d'un troisième procès, il est déclaré non coupable car mentalement irresponsable, et finalement il ne sera jamais jugé pour ses crimes. Mais, son histoire aura inspiré le monde du cinéma et aura laissé des traces dans les consciences collectives.

Ce fait divers est à l'origine du film Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, d'après le roman de Robert Bloch, mais aussi, chose incroyable, de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, en 1974, pour ne parler que des films les plus marquants. Mais il aura influencé nombre de réalisateurs, dans la mise en scène des tueurs en série.


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The Goon, tome 6 : Chinatown et le mystérieux..

C’est sans doute le tome dont je me souvenais le plus. Et à la relecture, ce « Chinatown confirme la forte impression qu’il m’avait faite la première fois. Eric Powell montre ici une autre facette de son talent et offre sans doute le volet le plus personnel de la série. S’il y a bien quelques touches d’humour ici et là, le récit fait la part belle à l’émotion. On y découvre un Goon sentimental et fragile qui s’avère très émouvant. Même l’inénarrable Frankie apparait sous un jour plus tendre et m’a presque fait verser une petite larme au détour d’une case. L’intrigue est très bien construite autour de flash-backs parfaitement amenés. Visuellement, dans la partie souvenirs, Powell s’en donne à cœur joie dans le rétro. Les tons sépias se marient parfaitement à l’ambiance rétro de film noir de la grande époque. L’influence du 7ème art est très palpable dans ce tome tant dans l’intrigue que dans les cadrages et la narration. J’ai particulièrement aimé la séquence constituée d’une succession de gros plans du visage du Goon, scène dans laquelle on découvre l’origine des meurtrissures du visage du Goon.



Au cours des tomes précédents, les personnages évoquaient régulièrement cet épisode de leur vie. A force, cette histoire dont on ne savait rien avait pris des allures de mythes. Se décider à raconter ces événements avait quelque chose de casse-gueule, le risque de décevoir les lecteurs était grand. Il faut donc saluer l’audace de Powell d’avoir osé et surtout saluer son intelligence dans la façon dont il l’a fait. Plutôt que d’imaginer une histoire complètement dingue, il a préféré jouer la sobriété et le classicisme, la subtilité et l’émotion plutôt que l’outrance. Un très beau tome.

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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Je suppose que tout le monde a vu le film "Psychose" et connait le twist final… De toute façon, je ne le divulguerai pas, des fois qu'Alfred Hitchcock viendrait me tirer les doigts de pieds, la nuit…



D’ailleurs, c’est le romancier Robert Bloch qui, le premier, s’inspira de ce tueur pour son roman, du même titre que le film qu’Alfred en tira ensuite.



Alors, qui a inspiré le personnage de Norman Bates (et pas que lui : Hannibal et le mec de Massacre à la tronçonneuse,…) ? Edward Gein… Et je parie que comme moi, vous n’aviez aucune idée de qui il était ?



Un gamin au physique disgracieux, bizarre, le genre qui se fait harceler à l’école, qui pleure souvent, qui voit sa mère comme un Dieu, qui vit en solitaire, qui a l’air un peu demeuré et qui a une vie sexuelle plus pauvre que celle d’un pape (même s’il se branle de temps en temps).



Ce comics, tout en noir et blanc, est très bien dessiné, surtout les expressions, notamment celle de la mère d’Edward Gein, une femme pieuse, bigote, qui pense que toutes les femmes sont des salopes, des sodomites, échappées de dieu sait où et qui mène tout le monde à la baguette (son mari alcoolo et ses deux gamins).



Il ne faut pas s’étonner, avec une génitrice pareille, que le petit Ed Gein ait été plus que perturbé et ait fini en tueur en série, nécrophile et pilleur de tombes. Je ne dis pas que tous les enfants élevés de la sorte finiront en mecs dépravés (heureusement) ou serial-killer, mais pour ceux qui tourneront assassins en puissance, on saura d’où ça vient.



Ce comics assez épais (plus de 200 pages), est une autopsie d’un tueur en série, où les auteurs se sont attachés aux faits, rien qu’aux faits, même s’ils nous donneront un aperçu de toutes les sornettes que les gens de la ville de Plainfield (Wisconsin) balanceront sur Ed, une fois celui-ci arrêté (en 1957). Les rumeurs courent plus vite que la vérité et les horreurs font vendre plus de journaux…



Ce récit n’est pas pour les esprits sensibles ou les jeunes enfants… Les ambiances sont malsaines, angoissantes, flippantes, sans pour autant basculer dans le gore ou la surenchère inutile.



Les auteurs ont réussi le difficile équilibre entre montrer les horreurs commises par Ed Gein, sans s’appesantir dessus, afin de ne pas provoquer l’effet contraire. Ce qui aurait été contreproductif, alors que là, on imagine sans mal et on en tremble d’effroi.



Un terrible fait divers mis en scène de manière remarquable par les deux auteurs dans cet album qui retrace l’enfance et la vie d’Ed Gein, son arrestation, l’enquête, son internement et les faits qui lui ont été reprochés.



En lisant ce comics, vous saurez tout sur celui que l’on a surnommé "le boucher de Plainfield"… Pour un public averti, tout de même !


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Hillbilly, tome 1

Un homme au physique de géant, à la longue chevelure désordonnée et qui se confond avec la peau de bête qui lui protège les épaules, à la posture voûtée de celui qui a reçu plus d’un coup du destin, des yeux noirs d’où coulent des larmes sombres, indélébiles. Et, dans la main, un gigantesque hachoir, qui attire immanquablement l’œil par ses dimensions et sa forme reconnaissable entre toutes. Voici Rondel, vagabond aveugle, sans cesse à la recherche d’êtres maléfiques qu’il fait passer de vie à trépas.



Il était une fois… plein de vilaines sorcières très laides aussi bien sur le plan physique que sur le plan moral. Pas grand-chose à en tirer de ces vieilles peaux purulentes qui ne souhaitent que causer du mal et des souffrances. La durée de vie d’un jeune garçon qui désobéit à sa mère et s’éloigne de la maison est de quelques minutes. Car elles aiment la chair fraîche, ces monstrueuses créatures. Mais à présent, elles trouvent sur leur route un obstacle aux arguments tranchants. Car Rondel s’est fait une spécialité de débarrasser l’univers de ces créatures sans cœur qui créent tant de souffrances.



Ce premier volume est composé de quatre histoires (et un carnet de croquis). Dans la première (sans titre), on découvre les causes de cette haine qui porte Rondel. Le traumatisme gît dans son enfance. Et dans le genre traumatisme de compétition, Eric Powell a gâté son héros. Je n’en dirai rien, mais c’est ainsi que se forge une destinée. Dans le sang, la tristesse la plus cruelle, la vengeance. On y découvre aussi d’où vient cette arme particulière. À ce propos, les croquis de la fin du volume sont accompagnés de commentaires qui expliquent certains éléments de la genèse du personnage. Et l’on y découvre qu’en première idée, Rondel utilisait un mousquet, l’auteur a vite dévié vers une hache, car il voulait pouvoir utiliser des épées aussi. Or, contre une arme à feu, elles sont quasi inutiles. Son coup de génie, du moins à mon avis, c’est l’invention du hachoir. Un objet banal, moins connoté que haches et autres instruments traditionnels de ce genre de récits. Après, avec le dessin, il en a fait un objet impossible à oublier.



Les histoires suivantes n’ont pas de lien entre elles. Elles permettent de découvrir l’univers dans lequel vit Rondel. Un monde de souffrance, où la trahison peut venir de partout, où la malveillance peut prendre n’importe quelle forme, même la plus paisible, où les enfants eux-mêmes peuvent être les vecteurs de la cruauté et de la mort. La mort, justement, apparaît dans le deuxième récit, « In Rode Death ». Elle m’a un peu fait penser au personnage de Terry Pratchett, avec son côté flegmatique et, surtout, implacable. Sans volonté de faire le mal, elle est là et fait ce qui doit être fait. D’ailleurs on apprend même d’où elle vient. Et là, c’est plutôt drôle. Autre preuve qu’Eric Powell ne se prend pas au sérieux.



Le troisième chapitre met un scène un objet magique volé, plusieurs êtres étranges et un lynx gigantesque. Rien pour effrayer la compagne de Rondel, dont je n’avais pas encore parlé. Car il ne promène pas seul à travers les montagnes. Il partage son destin avec Lucille, une ourse gigantesque, adorable par moments, tueuse sans pitié le plus souvent. Un couple vraiment parfait et très attachant. Ce côté, Lucille est là en roue de secours est très sécurisant. On sait bien que Rondel viendra d’une manière ou l’autre à bout de ses ennemis. Ce qui compte, c’est le nombre de souffrances qu’il n’aura pas pu empêcher. Car, je l’ai déjà dit, ce n’est pas un joli monde. Ici, on a mal.



Dès les premières pages, j’ai été marqué par le coup de patte d’Eric Powell. C’est lui qui s’occupe de tout : Hillbilly est son œuvre à lui tout seul. Le trait est gras au premier plan, plus fin dans l’arrière-plan ; les détails sont rares, mais tranchés et significatifs. Les silhouettes aussitôt reconnaissables. Les personnages ont de ces trognes qui font qu’ils sont tout de suite attachants ou détestables. En regardant le visage de Rondel, j’ai tout de suite perçu une infini tristesse. Avec ses yeux, noirs, fendus (l’explication de cette forme et de cette couleur vient dans le premier chapitre). Et sa pose voûtée renforce cette impression de détresse. On sent l’homme qui continue envers et contre tout, mais sait, au fond de lui, que des crocs-en-jambe vont parsemer son existence et qu’il sera témoin d’horreurs.



Les couleurs aussi sont importantes. L’auteur choisi une tonalité et en varie la clarté, allant du gris clair au gris foncé, du jaune sale au jaune plus vif. Ce choix donne une superbe unité à l’ensemble et renforce l’idée que nous sommes dans un conte noir, un conte où les choix sont tranchés (comme les têtes et les bras, d’ailleurs).



Enfin, j’ai adoré l’efficacité des scènes d’action. L’auteur réduit au minimum ce qu’il représente. Plus de décor, parfois certains morceaux du corps seulement : des yeux au-dessus de crocs menaçants. Et le couperet du Diable, qui n’hésite pas à sortir de son carde pour montrer avec plus de force la menace qu’il représente.



C’est grâce à Thomas Day qui a parlé de cette série sur le forum du Bélial’ que j’ai découvert Hillbilly. Et je ne saurais le remercier assez tant j’ai adoré cette lecture. Elle correspond tout à fait à ce que j’apprécie : des personnages forts qui luttent face à un destin, mais sans véritables illusions ; un dessin efficace, marquant, tranché ; des monstres en veux-tu en voilà. La suite m’attend sur mes étagères. Normal…
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Vous connaissez le film "Psychose" du célèbre Alfred Hitchcock ?

Et bien Ed Gein est le tueur à l'origine de ce fait divers qui a eu lieu dans les années 50 dans le Wisconsin.

Que les âmes sensibles s'abstiennent, la bande dessinée est assez détaillée, on y voit des meurtres, des cadavres déterrés et dépecés, des parties de corps humains devenus des vêtements ou des objets de décoration, bref des actes que des cerveaux normaux trouvent immoraux et carrément ignobles.

La bande dessinée nous révèle des pans de la vie d'Ed Gein, de son enfance à sa vie d'adulte, vivant toujours chez sa mère, une femme bigote et très autoritaire.

Une bande dessinée instructive, dont j'ai beaucoup aimé les dessins, et qui montre bien la genèse d'un tueur.

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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Puissant ! C’est le qualificatif qui me vient à l’esprit en terminant cet album volumineux.



Le récit documenté de la vie d’Ed Gein, cultivateur dans le Wisconsin arrêté dans les années 50 pour le meurtre de deux femmes. Personnage falot que personne ne soupçonnait mais en réalité, un esprit grandement malade. Au moment de son arrestation, la police découvre sa maison de l’horreur avec des collections de masques humains, d’appareils génitaux, d’ossements. Comment en est-il arrivé à cela ? C’est ce que les auteurs vont tenter d’expliquer au fil d’une dizaine de chapitres. Le meurtrier grandit dans une famille totalement dysfonctionnelle entre un père alcoolique et une mère dévote, voire fanatique, et très autoritaire. Il ne se remettra jamais du décès de cette mère abusive et se mettra à dérailler complétement après sa disparition.



Un personnage sombre et schizophrène, dont le parcours est retracé très efficacement, sans en rajouter dans le gore. Ed Gein a marqué profondément l’imaginaire américain et a inspiré des films comme Psychose ou Le silence des Agneaux. Ainsi l’album démarre sur quelques planches somptueuses d’Alfred Hitchcock évoquant son film. Le dessin est à la hauteur du récit : sombre, tout en nuances de gris et certaines planches sont splendides. Une parfaite adéquation entre le fond et la forme.



Cet album est une vraie réussite. Je ne suis pas spécialement passionnée par les serial killers mais je dois avouer que j’ai été happée par ce récit. A lire, vraiment !

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The Goon, Tome 5 : Fâcheuses tendances

Me voilà arrivée au 5ème tome de ma relecture de « The Goon » et toujours pas de lassitude à l’horizon. Je suis toujours aussi épatée par la capacité de Powell à se réinventer de tome en tome. Et pourtant, il n’y a pas de gros changement. Au contraire, alors qu’on pensait le Goon et Frankie quasiment débarrassés des zombies, ceux-ci reprennent du poil de la bête et redeviennent les ennemis principaux de nos héros. Ce retour aux fondamentaux ne sonnent pourtant pas comme une régression narrative, il ne faut pas y voir un manque d’imagination. Pour redonner aux zombies leur statut de grande menace, Powell fait preuve d’inventivité. Et puis, il y a toujours ce ton si particulier de Pwell, cette décontraction, côté trash rigolo assez inimitable. Tellement inimitable que les auteurs qui s’essaient à l’exercice de la réappropriation ne réussissent pas à se hisser au niveau de l’original. En effet, aux histoires de Powell, s’ajoutent dans ce tome des histoires du Goon imaginées par d’autres auteurs. Celles-ci se laissent lire mais sont très en-dessous des histoires de Powell. J’ai trouvé que les histoires imaginées par les autres auteurs avaient trop tendance à jouer la surenchère dans le gore et le trash et ne parvenaient pas à garder cet esprit cool et bon enfant du Goon original.



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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Ed Gein d'Harold Schechter (textes) et d'Eric Powell (illustrations), découvert grâce aux éditions Delcourt que je remercie.

Cette biographie factuelle d'Ed Gein se focalise sur son enfance et sa vie de famille malheureuses, et sur la façon dont elles ont façonné sa psyché.

Il explore aussi le choc collectif qui entoura l'affaire et la prise de conscience que les tueurs peuvent être des citoyens ordinaires.

Ce récit révèle la véritable histoire d'un malade mental sous l'emprise d'une mère bigote et abusive.

Ed Gein, de son vrai nom Edward Theodore Gein est un tueur en série et voleur de cadavres américain. Je ne le connaissais pas du tout, d'où ma curiosité envers ce roman graphique. Il est pourtant connu sans que nous le sachions car il a inspiré certains tueurs en série au cinéma.

L'ambiance est très malsaine et cette lecture m'a mis mal à l'aise à de nombreuses reprises. J'ai pris un peu de temps pour lire cet ouvrage tranquillement, il n'est pas évident de le lire d'une traite. Il faut parfois digérer certains passages.

Les chapitres montent en puissance et on nous emmène peu à peu vers l'horreur.

Cet homme a eu affaire à une mère abusive. Son frère commençait à se détacher d'elle mais pas Ed. Était t-il malade dès tout petit ? Ou est-ce cette mère castratrice qui lui a permis de développer ses pulsions ?

Il était connu de tous dans son village, certains le trouvaient bizarre mais de là à imaginer qu'il ai pu tuer, dépecer, voler des cadavres.. C'est choquant et une fois encore on se dit que les tueurs peuvent vraiment être des gens comme vous et moi au premier abord. Flippant !

C'est crayonné à base de lavis de gris. Je ne pas amatrice au premier abord des illustrations en noir et blanc mais ici ça colle parfaitement. En couleur, je ne pense pas que j'aurais réussi à supporter certaines scènes. Ça adoucit les traits, l'horreur. Mettre du rouge ou des couleurs vives aurait été totalement déplacé.

Ed Gein est un roman graphique très intéressant et très bien conçu. Un peu difficile à lire vu le sujet, les âmes sensibles risquent de trouver ça difficile par moment.

Ma note : 4,5 étoiles.
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The Goon, tome 1 : Rien que de la misère

Le prêtre Zombi à la tête d’une armée de morts-vivants, veut prendre le pouvoir en ville. Mais malgré tous ces efforts, son gang n’est que deuxième. Qui l’empêche de détrôner le gang de Labrazio ? Le bras droit de Labrazio bien sûr : le Goon ! Personnage au format gorille, brute à l’état pur, il dézingue du zombi de ses poings. Balafré, les dents en avant, le regard dissimulé par sa casquette, le Goon n’est pas vraiment un parangon de beauté. Quelle importance ? Sa violence et son humour de déménageur suffisent à attiser notre affection pour ce personnage hors normes.



Eric Powell autodidacte, a déjà travaillé sur d’autres personnages à la cage thoracique avantageuse, aux biceps surdimensionnés et aux jambes surprenamment courtes, les génialissimes Hellboy et Hulk. Sa propre création ne manque donc aucunement de maîtrise. Les techniques sont nombreuses, encre, crayon, peinture, l’auteur en fait sa marque de fabrique ; longtemps brimé par des éditeurs qui lui imposaient de travailler dans l’uniformité, il s’épanouit aujourd’hui dans la mixité. L’encrage vif et précis rend des planches vivantes, les couleurs vives mais choisies avec soin s’épanouissent dans des tonalités ou le vert gluant est roi. Le scénario, simpliste de prime abord, visite intelligemment les turpitudes et blessures de l’âme. Trash, drôle, glauque, Eric Powell délivre un univers imprégné des classiques de l’horreur et nourrit de série B qui lui a valu rien de moins que le prix Eisner.

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The Goon, tome 2 : Enfance assassine

Ces deux derniers mois, je n’ai lu quasiment aucune B.D. Sans savoir pourquoi, peut-être même sans raisons particulières, l’envie n’y était plus. Au moment d’ouvrir une B.D, j’étais prise d’une sorte de flemme que je ne parvenais pas à surmonter. Et c’est vraiment quelque chose qui m’attriste car j’aime la bande dessinée. En ce début de nouvelle année, je m’y remets. Doucement, lentement, mais sûrement. Pour cette remise en selle, j’ai choisi de poursuivre ma relecture de la série « The Goon ».

Ce 2ème tome est encore meilleur que le 1er. Dans ce volet on a droit à pas mal de flash-backs qui racontent la jeunesse de nos deux héros. C’est chouette de découvrir comment ils sont devenus ce qu’ils sont. Et puis, Powell a une imagination débridée. L’argument de départ pourrait facilement donner lieu à un récit répétitif mais Powell parvient à proposer sans cesse de nouvelles situations, de nouveaux personnages et de nouveaux lieux, ce qui permet à la série de sembler se renouveler sans cesse. J’adore également ce ton audacieux et politiquement incorrect. Powell se permet des originalités narratives qui fonctionnent très bien et donne un côté inattendu et vraiment jouissif au récit. De plus, Powell n’est pas seulement un bon scénariste. Son dessin est tout aussi réussi. Je suis bluffée par le dynamisme qui émane de ses cases, cet illustrateur a un sens du mouvement remarquable.



Bien entendu, après un si bon moment de lecture je ne peux que poursuivre avec enthousiasme cette relecture.

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The Goon, tome 1 : Rien que de la misère

The Goon alias l'homme de main, le sbire mais aussi l'abruti, le nigaud, est une bande dessinée américaine que l'on doit à Eric Powell dont il faut bien avouer que je ne connaissais pas grand chose et même rien du tout. Mais les couvertures des magazines originaux étaient suffisamment soignées pour attirer mon attention et la retenir assez longtemps pour me donner envie de me faire une petite idée du contenu. C'est fait. Pas de déception. Travail correct. On sent bien l'influence d'un maître incontesté, Will Eisner, bien sûr, et l'ombre du Spirit plane sur toutes les histoires. Ne serait-ce que dans la recherche d'un mode de narration original et l'ambiance, surtout : façon année 30/40, roman noir, film noir... mais avec des zombies à tire-larigot, un loup-garou, un vampire, un shérif maudit, le père noël et ses lutins (pourquoi pas ?), tous les thèmes du cinéma de série b sont écumés avec quelques hommages appuyés à des classiques comme l'antique Freaks de Tod Browning ou le plus récent Usual Suspect de Bryan Singer. Dans l'ensemble pas désagréable mais j'ai vu des histoires bien mieux ficelées en matière de parodies et de caricatures dans Mad sous la signature de Mort Drucker. Reste les illustrations de couvertures, de véritables petits tableaux bourrés d'humour et de talent. Voilà un petit bouquin original mais pas exceptionnel et je ne vais pas me précipiter sur le tome 2.
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Hillbilly, tome 2

Rondel, le Hillbilly, est de retour dans les Appalaches. Et avec lui, tout une flopée de monstres et autres êtres magiques. Au mieux, égoïstes et dangereux. Au pire, emplis de mauvaises intentions et très dangereux. Heureusement, rien ne résiste au hachoir géant qui pend au bout de sa puissante main.



C’est donc parti pour cinq nouveaux chapitres des aventures de Rondel : « Il y a de nombreuses histoires qui courent à propos de Rondel, le Hillbilly errant. En voici une. » Le personnage est le même : silhouette massive, de longs cheveux noirs courant jusque sur la peau d’animal qui la couvre, un chapeau qui cache dans l’ombre ses yeux noirs, fendus, aux larmes définitives. Même assurance dans sa démarche. Même tristesse aussi sur son visage. Car Rondel est témoin de situations souvent noires. Les missions qu’il se donne à lui-même le conduisent devant la lie de l’humanité. Il est le témoin des pires sentiments, exacerbés : orgueil démesuré, folie de la cupidité. Quand l’homme est un loup pour l’homme et pour les autres êtres vivants.



Et comme cela ne suffit pas, il a également affaire à des créatures surnaturelles rarement sympathiques : Tailypo, un monstre à la grande queue, qui perd cette dernière et ne l’accepte pas ; Ezerat, un serpent gigantesque, aux crocs (car oui, ce serpent possède des pattes) acérés et aux dents pointues et tranchantes ; Hogslopp, « un rat à grosses bajoues », qui ressemble à un homme difforme à la tête monstrueuse et aux bras terriblement musclés. Et d’autres encore, dont trois sorcières terrifiantes dont le chapeau pointu semble dévorer le haut du visage. Pas de quoi s’ennuyer. Pas de quoi retrouver foi en l’humanité et les autres.



Mais tout n’est pas sombre. Par exemple, le chapitre 2 est l’occasion de découvrir comment Rondel et Lucille, l’ourse plus que massive qui l’accompagne partout, se sont rencontrés et sont devenus amis. Rencontre qui correspond bien à la façon dont on voit leur amitié s’exprimer : tout en remarques bourrues, mais pleines d’affection. Et surtout pleines d’un profond respect et de sentiments très forts. Et c’est amusant de voir Lucille jeune, petite ourse déjà bien solide sur ses pattes et au caractère déjà bien affirmé.



Plus tard, dans le chapitre 5, on retrouve un personnage qui ouvrait le premier tome. James, le petit garçon que Rondel avait sauvé d’une sorcière pleine d’appétit, a grandi. Et se trouve enlevé par Hogslopp pour le compte de trois sorcières (c’est fou ce qu’il y a comme sorcières ans les Appalaches). L’histoire, et donc l’album, reste en suspens. L’auteur maintient le suspens et il faudra attendre le tome 3 (déjà paru, donc tout va bien) pour comprendre ce qui s’est passé dans cette grotte entre James et les trois femmes aux chapeaux pointus.



Eric Powell n’a pas travaillé seul sur cet album.Steve Mannion l’a accompagné, au dessin, pour l’épisode de flash-back intitulé « Tailypo et l’enfant de fer ». Rondel y voit son visage affiné, plus affûté. Et on retrouve le personnage de l’enfant de fer, comme promis par Eric Powell dans le premier tome. Dans le chapitre quatre intitulé « Le clochard Opossum rafle tout », il est aidé par Simone di Meo pour le dessin et Warren Montgomery pour la couleur. Les personnages sont plutôt cartoonesques et m’ont un peu fait penser à un autre comics que je lis en parallèle, Tony Chu, détective cannibale, de John Layman et Rob Guillory. Cela correspond au ton de l’histoire, un peu caricatural et exacerbé dans ses sentiments, très agréable à lire si on aime l’humour noir et qu’on ne se fait aucune illusion sur l’humanité et ses aspirations. Enfin, dans le chapitre 3, l’auteur tente une expérience : suite à une absorption de drogue, Rondel a des visions. Eric Powell propose alors treize pages en 3D. Mais si vous n’avez pas de lunettes adéquates (vous savez, les lunettes rouge et bleu), pas d’inquiétude : ce passage est très lisible. Et ça claque !



Même si j’ai été moins admiratif qu’à la lecture du premier tome (l’effet de surprise est passé), j’ai beaucoup aimé lire les nouvelles aventures de Rondel. Je suis toujours subjugué par la force du trait et le choix efficace des couleurs. Tout est magnifié, dans la beauté comme, surtout, dans l’horreur. Une série à laquelle je reste attaché.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Hillbilly, tome 1

Je ne suis pas familière de l'univers du comics, ni de l'heroic fantasy. Mais lorsque l'occasion s'est présentée de lire ce premier tome de la série Hillbilly, série étiquettée "dark fantasy", l'occasion était trop belle pour y résister !



Hillbilly raconte les aventures de Rondel, un vagabond bouseux venu d'un coin perdu dans les montagnes (d'où le titre). Rondel a la particularité d'être né "maudit" mais sauvé (du moins en apparence) par une sorcière qui lui a offert un hâchoir du Diable - arme qui terrasse les sorcières.

Le récit joue sur les codes de différents genres et registres (du conte en appasant par l'épique, la mythologie, le cinéma, les récits biblique, etc) et sur les attentes des lecteurs familiers de ses écits. Souvent Eric Powell joue sur ses attentes pour les "dénaturer" et la chute n'en est que plus drôle !



C'est le point que je retient le plus de cette lecture : en plus du dynamisme fou qui se dégage des planches et la précisions des traits du scénariste, qu'est-ce que j'ai rit !



Et j'en redemande de ces aventures ! Ce fut une découverte inattendue, mais quelle découverte - addictive !



Challenge USA 2019
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