S'il y eut des millions de victimes du despotisme chrétien, il y eut aussi quelques heureux bénéficiaires. Les empereurs chrétiens favorisent constamment les grands propriétaires. C'est aux seigneurs fonciers que profita le nouveau régime, ce qui porte à prouver que c'est bien eux, qui l'avaient porté au pouvoir." (p. 221)
La caste des grands propriétaires fonciers s'empare du christianisme et en fait le levier de sa conquête des villes et de l'Etat, parce que la doctrine chrétienne, et plus spécifiquement l'idéologie paulinienne, correspond à la perfection aux besoins de cette future noblesse.
"Le christianisme naissant adopta un point de vue très original - c'est là qu'il peut être qualifié de révolutionnaire - en faisant du travail une nécessité, certes, mais une nécessité assumée et revendiquée comme partie intégrante de la destinée humaine. Pour les chrétiens, le travail n'est pas le lot des seuls esclaves, il est le propre de la condition humaine et peut-être aussi devient-il le ferment de la grandeur de l'homme." (p. 49)
"La religion des seigneurs continuera d'exercer son pouvoir doctrinal et de fournir ses armes idéologiques aux maîtres du monde économique en prêchant inlassablement ce qui avait été à l'origine de sa réussite: la soumission aux puissants, l'acceptation du travail contraint et la répression de la sexualité." (p. 275)
"La finalité du mariage chrétien est exprimée de façon claire et nette: il a pour but la naissance des enfants, l'accroissement de l'activité agricole, l'augmentation des richesses. C'est pour une raison économique, parfaitement explicitée, que le nouveau régime fit de l'institution du mariage la base absolue du droit et l'ordre moral." (p. 190)
"La fin de l'esclavagisme familial comme mode de production dominant [...] et, en conséquence, l'émergence d'une nouvelle e de grands seigneurs fonciers, entretiennent des rapports étroits avec la percée du christianisme." (p.41)
"Le christianisme est devenu ce qu'il faut bien appeler une arme idéologique, pour une e sociale en plein essor, déjà assurée du pouvoir économique, et qui vient d'accéder au pouvoir politique." (p; 104)
"Il est cependant frappant de constater que ce polythéisme de fait ne frappe pas que les milieux populaires et paysans: même chez les penseurs chrétiens les plus brillants s'opère un curieux mélange entre une théologie subtile, voire excessivement cérébrale, et une crédulité candide envers des miracles ou des légendes merveilleuses." (p.144)
Le culte des saints "permet au polythéisme multiforme et accueillant de la population romaine de perdurer sous d'autres habits." (p. 126)
"replacer son essor dans les évolutions politiques, économiques, sociales du monde romain." (p. 10)