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4.2/5 (sur 4032 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Osnabrück , le 22/06/1898
Mort(e) à : Locarno, Suisse , le 25/09/1970
Biographie :

Erich Maria Remarque, de son vrai nom Erich Paul Remark, est un écrivain allemand naturalisé américain.

À la fin de ses années de Volksschule (école obligatoire) (1904-1912), il fréquente le séminaire catholique de formation des maîtres. Après avoir passé ses examens dans l'urgence, il est incorporé dans l'armée en 1916 et envoyé sur le front de l'ouest en juin 1917, où il est blessé dès la fin juillet par des éclats de grenade.

Il est démobilisé en 1919 et renonce officiellement à toute médaille ou décoration. Remarque passe son habilitation à l'enseignement et commence une carrière d'instituteur. Cette carrière s'achève en 1920.

Son premier roman de jeunesse, "La baraque de rêve", est un échec. Il s'essaie alors à divers emplois à Osnabrück : comptable, vendeur de pierres tombales, professeur de piano, organiste, libraire. Puis il devient journaliste à la Osnabrücker Tages-Zeitung, l'Echo-Continental à Hanovre (1922) et Sport im Bild à Berlin (1924).

Il utilise son nom de plume complet, Erich Maria Remarque, dès 1921. À Hanovre, il écrit sous cette signature dans les journaux et les hebdomadaires. Il s'habille alors avec élégance et rêve de s'intégrer dans la bourgeoisie. En 1926, il achète le titre de Baron de Buchenwald pour 500 Reichsmarks à un noble ruiné, Hugo von Buchenwald, qui l'adopte afin de lui transmettre le titre.

"À l'Ouest, rien de nouveau", un roman pacifiste sur la Première Guerre mondiale connait, dès sa parution en 1928, un très grand succès et reste l'un des ouvrages les plus remarquables sur ce conflit (ce livre fut brûlé lors des autodafés nazis en 1933). L'adaptation cinématographique de "A l'Ouest rien de nouveau" sortant en Allemagne en décembre 1930 fait scandale. Des émeutes sont organisées par Goebbels et les sympathisants du parti nazi, précédant de peu l'interdiction du film.

Erich Maria Remarque quitte l'Allemagne dès la prise de pouvoir d'Hitler en 1933. Il se réfugie d'abord en Suisse où il offre l'asile à ceux qui fuient l'Allemagne nazie. Trois autres ouvrages paraîtront avant son départ pour les Etats-Unis en août 1939, à Los Angeles où il fréquente les émigrants allemands et les milieux du cinéma. Il se lie avec Marlene Dietrich, Paulette Goddard, Orson Welles, Igor Stravinsky, Bertold Brecht entre autres et commence à travailler pour le cinéma.

Dans chacun de ses romans, il suit le destin d'individus qui cherchent à se sortir d'une situation politique implacable, à vaincre ce qu'ils considèrent
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Source : republique-des-lettres.com
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Extrait du livre audio "À l'Ouest, rien de nouveau" d'Erich Maria Remarque lu par Julien Frison. Parution CD et numérique le 11 août 2021. https://www.audiolib.fr/livre/louest-rien-de-nouveau-9791035405885/


Citations et extraits (693) Voir plus Ajouter une citation
Pardonne-moi, camarade : comment as-tu pu être mon ennemi? Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère.
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Ce n'est que parmi les hasards que chaque soldat survit. Et chaque soldat a foi et confiance dans le hasard.
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Tjaden revient […] en demandant comment une guerre se produit.
« Le plus souvent, c'est parce qu'un pays en offense gravement un autre », répond Albert, d'un ton un peu supérieur.
Mais Tjaden fait la bête : « Un pays ? Je ne comprends pas. Une montagne allemande ne peut pourtant pas offenser une montagne française, ni une rivière, ni une forêt, ni un champ de blé.
— Es-tu stupide à ce point ou bien joues-tu la comédie ? grommelle Kropp. Ce n'est pourtant pas ça que je veux dire. Un peuple en offense un autre…
— Alors, je n'ai rien à faire ici, réplique Tjaden. Je ne me sens pas offensé.
— Mais a-t-on donc des explications à te donner, à toi ? dit Albert d'un ton mécontent. Toi, cul-terreux, tu ne comptes pas là-dedans.
— Alors, raison de plus pour que je m'en retourne », insiste Tjaden.
Tout le monde se met à rire.
« Mais, bougre d'idiot, il s'agit du peuple dans son ensemble, c'est-à-dire de l'État… s'écrie Müller.
— L'État, l'État (ce disant, Tjaden fait claquer ses doigts d'un air malin), des gendarmes, la police, les impôts, voilà votre État. Si cela t'intéresse, toi, je te félicite.
— D'accord ! fait Kat. C'est la première fois que tu dis quelque chose de sensé, Tjaden ; entre l'État et la patrie, c'est vrai qu'il y a une différence.
— Cependant, l'un va avec l'autre, réfléchit Kropp. Une patrie sans État, ça n'existe pas.
— Juste ! réplique Kat. Mais songe donc que nous sommes presque tous du peuple et en France aussi la plupart des gens sont des manœuvres, des ouvriers et de petits employés. Pourquoi donc un serrurier ou un cordonnier français voudrait-il nous attaquer ? Non, ce ne sont que les gouvernements. Je n'ai jamais vu un Français avant de venir ici, et il en est de même de la plupart des Français, en ce qui nous concerne. On leur a demandé leur avis aussi peu qu'à nous.
— Pourquoi donc y a-t-il la guerre ? » demande Tjaden.
Kat hausse les épaules.
« Il doit bien y avoir des gens à qui la guerre profite.
— Eh bien, je en suis pas de ceux-là, ricane Tjaden.
— Ni toi, ni personne de ceux qui sont ici.
— À qui donc profite-t-elle ? » insiste Tjaden.

Chapitre IX.
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Le front est une cage dans laquelle il faut attendre nerveusement les événements. Nous sommes étendus sous la grille formée par la trajectoire des obus et nous vivons dans la tension de l'inconnu. Sur nous plane le hasard. Lorsqu'un projectile arrive, je puis me baisser, et c'est tout ; je ne puis ni savoir exactement où il va tomber, ni influencer son point de chute.
C'est ce hasard qui nous rend indifférents. Il y a quelques mois, j'étais assis dans un abri et je jouais aux cartes ; au bout d'un instant, je me lève et je vais voir des connaissances dans un autre abri. Lorsque je revins, il ne restait plus une miette du premier ; il avait été écrabouillé par une marmite. Je retournai vers le second abri et j'arrivai juste à temps pour aider à le dégager, car il venait d'être détruit à son tour.
C'est par hasard que je reste en vie, comme c'est par hasard que je puis être touché. Dans l'abri " à l'épreuve des bombes ", je puis être mis en pièces, tandis que, à découvert, sous dix heures du bombardement le plus violent, je peux ne pas recevoir une blessure. Ce n'est que parmi les hasards que chaque soldat survit. Et chaque soldat a foi et confiance dans le hasard.

Chapitre VI.
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En chemin, nous traversons un bois pitoyable, avec des troncs mutilés et un sol tout lacéré. À certains endroits il y a des trous effrayants.
« Nom d'un chien ! ici il en est tombé rudement, dis-je à Kat.
— Des mines », répond-il en me faisant signe de regarder en l'air.
Dans les branches des arbres, des morts sont accrochés. Un soldat nu semble accroupi sur la fourche d'une branche, le casque est resté sur la tête. En réalité, il n'y a sur l'arbre qu'une moitié de lui, le tronc : les jambes manquent.
Je demande ce qui a pu se passer.
« Celui-là, ils l'ont sorti tout vif de son habit », grogne Tjaden.
Kat dit : « C'est une chose bizarre, nous avons déjà vu ça plusieurs fois. Lorsqu'une mine vous attrape, on est effectivement sorti de son habit. C'est la pression de l'air qui fait ça. »
Je cherche encore ailleurs. C'est bien ce qu'il dit. Là-bas sont accrochés uniquement des lambeaux d'uniformes, ailleurs est collée une bouillie sanglante qui, naguère, constituait des membres humains. Un corps est là étendu, avec un morceau de caleçon à une jambe et autour du cou le col d'un uniforme. À part cela, il est nu, ses vêtements sont éparpillés dans un arbre. Les deux bras manquent, comme s'ils avaient été arrachés par torsion ; je découvre l'un d'eux vingt pas plus loin dans la broussaille.
Le mort a le visage contre terre. Là où sont les attaches des bras emportés, le sol est noir de sang. Sous ses pieds, les feuilles sont écrasées, comme si cet homme les avait encore piétinées.

Chapitre IX.
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Müller est mort. On lui a tiré à bout portant une fusée dans le ventre. Il a vécu encore une demi-heure avec toute sa lucidité et en souffrant terriblement. Avant de mourir il m'a donné son portefeuille et m'a fait cadeau de ses bottes, celles qu'il avait héritées de Kemmerich. Je les porte, car elles me vont bien. Après moi, c'est Tjaden qui les aura ; je les lui ai promises.
Nous avons pu enterrer Müller, mais sans doute qu'il ne restera pas longtemps en paix. Nos lignes sont ramenées en arrière. Il y a en face de nous trop de troupes fraîches anglaises et américaines. Il y a trop de corned-beef et de farine blanche de froment et trop de nouveaux canons, trop d'avions.
Quant à nous, nous sommes maigres et affamés. Notre nourriture est si mauvaise et faite de tant de succédanés que nous en devenons malades. Les industriels, en Allemagne, se sont enrichis, tandis que nous, la dysenterie nous brûle les intestins. Les feuillées sont toujours pleines de clients accroupis. On devrait montrer aux gens de l'arrière ces figures terreuses, jaunes, misérables et résignées, ces corps courbés en deux, dont la colique épuise douloureusement le sang et qui, tout au plus, sont capables de se regarder en ricanant et de dire avec des lèvres crispées, et frémissantes encore de douleur : « Il est inutile de se reculotter… »

Chapitre XI.
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- C'est bizarre, quand on y réfléchit, poursuit Kropp. Nous sommes pourtant ici pour défendre notre patrie [l'Allemagne]. Mais les Français, eux aussi, sont là pour défendre la leur. Qui donc a raison?
- Peut-être les uns et les autres, dis-je, sans le croire.
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La vie militaire consiste en ce que l'un a de l'autorité sur l'autre. Le malheur, c'est que chacun a beaucoup trop d'autorité : un caporal peut tourmenter jusqu'à la folie un simple soldat, comme un lieutenant un caporal, et un capitaine un lieutenant. Et, par le fait que chacun connaît son autorité, il s'habitue à en abuser. Prends la chose la plus simple. Nous venons de l'exercice et nous sommes crevés de fatigue : voici qu'on nous commande de chanter. Il en résulte un chant très peu animé, car chacun est content d'avoir encore tout juste assez de force pour traîner son barda. Et alors la compagnie fait demi-tour et, comme punition, doit exécuter une heure d'exercice supplémentaire. Au retour, l'ordre de chanter est renouvelé : on chante pour de bon. À quoi ça rime-t-il ? Le commandant de compagnie en a fait à sa tête parce qu'il a de l'autorité. Personne ne le critiquera, au contraire il passera pour énergique. D'ailleurs, ce n'est là qu'une babiole ; il y a des procédés bien plus catégoriques pour vous en faire baver. Maintenant, je vous le demande : un civil aura beau être ce qu'il voudra, quelle est la profession dans laquelle il pourra se permettre des choses pareilles sans qu'on lui casse la figure ? Cela n'est possible que dans la vie militaire. Vous voyez bien à présent : cette autorité monte à la tête des gens. Et d'autant plus que, dans le civil, ils ont moins à dire !

Chapitre III.
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Nous avons eu quelques semaines de pluie : ciel gris, terre grise et en liquéfaction, mort grise. Lorsque nous partons en camions pour les premières lignes, déjà l'humidité pénètre nos capotes et nos vêtements et elle persiste tout le temps que nous restons dans les tranchées. Nous ne nous séchons pas. Celui qui a encore des bottes en enveloppe le haut avec des sacs à terre, pour que l'eau argileuse n'y entre pas si vite. Les fusils s'incrustent, les uniformes s'incrustent, tout est en liquéfaction et en désagrégation ; tout est une masse de terre ruisselante, huileuse avec des mares jaunes auxquelles des flaques de sang mettent des spirales rouges. Les morts, les blessés et les survivants s'y enfoncent lentement.

Chapitre XI.
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- [...] Regarde, lorsque tu as dressé un chien à manger des patates et qu'ensuite tu lui présentes un morceau de viande : malgré tout, il se précipitera dessus, parce que c'est dans sa nature ; si tu donnes à un homme un petit bout d'autorité, c'est la même histoire : il se jette dessus. Cela va de soi, car l'homme, par lui-même, n'est, à l'origine, qu'une sale bête, et ce n'est que plus tard que, peut-être, il reçoit une couche de décence, comme une tartine graissée.
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