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Citations de Erich Maria Remarque (694)


Pardonne-moi, camarade : comment as-tu pu être mon ennemi? Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère.
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Ce n'est que parmi les hasards que chaque soldat survit. Et chaque soldat a foi et confiance dans le hasard.
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Tjaden revient […] en demandant comment une guerre se produit.
« Le plus souvent, c'est parce qu'un pays en offense gravement un autre », répond Albert, d'un ton un peu supérieur.
Mais Tjaden fait la bête : « Un pays ? Je ne comprends pas. Une montagne allemande ne peut pourtant pas offenser une montagne française, ni une rivière, ni une forêt, ni un champ de blé.
— Es-tu stupide à ce point ou bien joues-tu la comédie ? grommelle Kropp. Ce n'est pourtant pas ça que je veux dire. Un peuple en offense un autre…
— Alors, je n'ai rien à faire ici, réplique Tjaden. Je ne me sens pas offensé.
— Mais a-t-on donc des explications à te donner, à toi ? dit Albert d'un ton mécontent. Toi, cul-terreux, tu ne comptes pas là-dedans.
— Alors, raison de plus pour que je m'en retourne », insiste Tjaden.
Tout le monde se met à rire.
« Mais, bougre d'idiot, il s'agit du peuple dans son ensemble, c'est-à-dire de l'État… s'écrie Müller.
— L'État, l'État (ce disant, Tjaden fait claquer ses doigts d'un air malin), des gendarmes, la police, les impôts, voilà votre État. Si cela t'intéresse, toi, je te félicite.
— D'accord ! fait Kat. C'est la première fois que tu dis quelque chose de sensé, Tjaden ; entre l'État et la patrie, c'est vrai qu'il y a une différence.
— Cependant, l'un va avec l'autre, réfléchit Kropp. Une patrie sans État, ça n'existe pas.
— Juste ! réplique Kat. Mais songe donc que nous sommes presque tous du peuple et en France aussi la plupart des gens sont des manœuvres, des ouvriers et de petits employés. Pourquoi donc un serrurier ou un cordonnier français voudrait-il nous attaquer ? Non, ce ne sont que les gouvernements. Je n'ai jamais vu un Français avant de venir ici, et il en est de même de la plupart des Français, en ce qui nous concerne. On leur a demandé leur avis aussi peu qu'à nous.
— Pourquoi donc y a-t-il la guerre ? » demande Tjaden.
Kat hausse les épaules.
« Il doit bien y avoir des gens à qui la guerre profite.
— Eh bien, je en suis pas de ceux-là, ricane Tjaden.
— Ni toi, ni personne de ceux qui sont ici.
— À qui donc profite-t-elle ? » insiste Tjaden.

Chapitre IX.
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Le front est une cage dans laquelle il faut attendre nerveusement les événements. Nous sommes étendus sous la grille formée par la trajectoire des obus et nous vivons dans la tension de l'inconnu. Sur nous plane le hasard. Lorsqu'un projectile arrive, je puis me baisser, et c'est tout ; je ne puis ni savoir exactement où il va tomber, ni influencer son point de chute.
C'est ce hasard qui nous rend indifférents. Il y a quelques mois, j'étais assis dans un abri et je jouais aux cartes ; au bout d'un instant, je me lève et je vais voir des connaissances dans un autre abri. Lorsque je revins, il ne restait plus une miette du premier ; il avait été écrabouillé par une marmite. Je retournai vers le second abri et j'arrivai juste à temps pour aider à le dégager, car il venait d'être détruit à son tour.
C'est par hasard que je reste en vie, comme c'est par hasard que je puis être touché. Dans l'abri " à l'épreuve des bombes ", je puis être mis en pièces, tandis que, à découvert, sous dix heures du bombardement le plus violent, je peux ne pas recevoir une blessure. Ce n'est que parmi les hasards que chaque soldat survit. Et chaque soldat a foi et confiance dans le hasard.

Chapitre VI.
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En chemin, nous traversons un bois pitoyable, avec des troncs mutilés et un sol tout lacéré. À certains endroits il y a des trous effrayants.
« Nom d'un chien ! ici il en est tombé rudement, dis-je à Kat.
— Des mines », répond-il en me faisant signe de regarder en l'air.
Dans les branches des arbres, des morts sont accrochés. Un soldat nu semble accroupi sur la fourche d'une branche, le casque est resté sur la tête. En réalité, il n'y a sur l'arbre qu'une moitié de lui, le tronc : les jambes manquent.
Je demande ce qui a pu se passer.
« Celui-là, ils l'ont sorti tout vif de son habit », grogne Tjaden.
Kat dit : « C'est une chose bizarre, nous avons déjà vu ça plusieurs fois. Lorsqu'une mine vous attrape, on est effectivement sorti de son habit. C'est la pression de l'air qui fait ça. »
Je cherche encore ailleurs. C'est bien ce qu'il dit. Là-bas sont accrochés uniquement des lambeaux d'uniformes, ailleurs est collée une bouillie sanglante qui, naguère, constituait des membres humains. Un corps est là étendu, avec un morceau de caleçon à une jambe et autour du cou le col d'un uniforme. À part cela, il est nu, ses vêtements sont éparpillés dans un arbre. Les deux bras manquent, comme s'ils avaient été arrachés par torsion ; je découvre l'un d'eux vingt pas plus loin dans la broussaille.
Le mort a le visage contre terre. Là où sont les attaches des bras emportés, le sol est noir de sang. Sous ses pieds, les feuilles sont écrasées, comme si cet homme les avait encore piétinées.

Chapitre IX.
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Müller est mort. On lui a tiré à bout portant une fusée dans le ventre. Il a vécu encore une demi-heure avec toute sa lucidité et en souffrant terriblement. Avant de mourir il m'a donné son portefeuille et m'a fait cadeau de ses bottes, celles qu'il avait héritées de Kemmerich. Je les porte, car elles me vont bien. Après moi, c'est Tjaden qui les aura ; je les lui ai promises.
Nous avons pu enterrer Müller, mais sans doute qu'il ne restera pas longtemps en paix. Nos lignes sont ramenées en arrière. Il y a en face de nous trop de troupes fraîches anglaises et américaines. Il y a trop de corned-beef et de farine blanche de froment et trop de nouveaux canons, trop d'avions.
Quant à nous, nous sommes maigres et affamés. Notre nourriture est si mauvaise et faite de tant de succédanés que nous en devenons malades. Les industriels, en Allemagne, se sont enrichis, tandis que nous, la dysenterie nous brûle les intestins. Les feuillées sont toujours pleines de clients accroupis. On devrait montrer aux gens de l'arrière ces figures terreuses, jaunes, misérables et résignées, ces corps courbés en deux, dont la colique épuise douloureusement le sang et qui, tout au plus, sont capables de se regarder en ricanant et de dire avec des lèvres crispées, et frémissantes encore de douleur : « Il est inutile de se reculotter… »

Chapitre XI.
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- C'est bizarre, quand on y réfléchit, poursuit Kropp. Nous sommes pourtant ici pour défendre notre patrie [l'Allemagne]. Mais les Français, eux aussi, sont là pour défendre la leur. Qui donc a raison?
- Peut-être les uns et les autres, dis-je, sans le croire.
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La vie militaire consiste en ce que l'un a de l'autorité sur l'autre. Le malheur, c'est que chacun a beaucoup trop d'autorité : un caporal peut tourmenter jusqu'à la folie un simple soldat, comme un lieutenant un caporal, et un capitaine un lieutenant. Et, par le fait que chacun connaît son autorité, il s'habitue à en abuser. Prends la chose la plus simple. Nous venons de l'exercice et nous sommes crevés de fatigue : voici qu'on nous commande de chanter. Il en résulte un chant très peu animé, car chacun est content d'avoir encore tout juste assez de force pour traîner son barda. Et alors la compagnie fait demi-tour et, comme punition, doit exécuter une heure d'exercice supplémentaire. Au retour, l'ordre de chanter est renouvelé : on chante pour de bon. À quoi ça rime-t-il ? Le commandant de compagnie en a fait à sa tête parce qu'il a de l'autorité. Personne ne le critiquera, au contraire il passera pour énergique. D'ailleurs, ce n'est là qu'une babiole ; il y a des procédés bien plus catégoriques pour vous en faire baver. Maintenant, je vous le demande : un civil aura beau être ce qu'il voudra, quelle est la profession dans laquelle il pourra se permettre des choses pareilles sans qu'on lui casse la figure ? Cela n'est possible que dans la vie militaire. Vous voyez bien à présent : cette autorité monte à la tête des gens. Et d'autant plus que, dans le civil, ils ont moins à dire !

Chapitre III.
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Nous avons eu quelques semaines de pluie : ciel gris, terre grise et en liquéfaction, mort grise. Lorsque nous partons en camions pour les premières lignes, déjà l'humidité pénètre nos capotes et nos vêtements et elle persiste tout le temps que nous restons dans les tranchées. Nous ne nous séchons pas. Celui qui a encore des bottes en enveloppe le haut avec des sacs à terre, pour que l'eau argileuse n'y entre pas si vite. Les fusils s'incrustent, les uniformes s'incrustent, tout est en liquéfaction et en désagrégation ; tout est une masse de terre ruisselante, huileuse avec des mares jaunes auxquelles des flaques de sang mettent des spirales rouges. Les morts, les blessés et les survivants s'y enfoncent lentement.

Chapitre XI.
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- [...] Regarde, lorsque tu as dressé un chien à manger des patates et qu'ensuite tu lui présentes un morceau de viande : malgré tout, il se précipitera dessus, parce que c'est dans sa nature ; si tu donnes à un homme un petit bout d'autorité, c'est la même histoire : il se jette dessus. Cela va de soi, car l'homme, par lui-même, n'est, à l'origine, qu'une sale bête, et ce n'est que plus tard que, peut-être, il reçoit une couche de décence, comme une tartine graissée.
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La vie ici, à la frontière de la mort, a une ligne d'une simplicité extraordinaire ; elle se limite au strict nécessaire, tout le reste est enveloppé d'un sommeil profond ; c'est à la fois notre primitivité et notre salut ; si nous étions plus différenciés, il y a longtemps que nous serions devenus fous, que nous aurions déserté ou serions morts. C'est comme s'il s'agissait d'une expédition aux régions polaires. Toute manifestation de la vie ne doit servir qu'à maintenir l'existence et doit forcément s'orienter dans ce sens. Tout le reste est banni, parce que ce serait gaspiller de l'énergie. C'est le seul moyen de nous sauver.
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"Les horreurs sont supportables tant qu'on se contente de baisser la tête, mais elles tuent quand on y réfléchit"
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C'est extraordinaire. Nous sommes tellement accoutumés aux trous d'obus et aux tranchées que le calme, et l'apparence paisible de la contrée dans laquelle nous pénétrons maintenant, nous inspire de la défiance. Nous avons l'impression que cette tranquillité n'est qu'un piège destiné à nous attirer sur un terrain secrètement miné.
Et voilà qu'ils y vont, nos camarades, sans précautions, tout seuls, sans fusils, sans grenades : Ah ! courir après eux, les ramener, leur crier : "Mais où allez-vous donc, qu'allez vous faire la dehors, tout seuls ? Votre place est ici, avec nous ; il faut rester ensemble, peut-on vivre autrement ? ..."
Ah ! cette étrange roue qui tourne dans nos têtes : avoir été soldats trop longtemps !
Le vent de novembre siffle dans la cour vide. Toujours plus nombreux, les camarades s'en vont. Encore un instant, et chacun sera de nouveau seul avec lui-même.
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Cependant, le petit morceau de terre déchirée où nous sommes a été conservé, malgré des forces supérieures et seules quelques centaines de mètres ont été sacrifiées. Mais, pour chaque mètre, il y a un mort.
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" Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes , vous aussi , de pauvres chiens comme nous, que vos mères se tourmentent comme les nôtres et que nous avons tous la même peur de la mort, la même façon de mourir et les mêmes souffrances? Pardonne-moi, camarade; comment as-tu pu être mon ennemi? Si nous jetions ces armes et cet uniforme tu pourrais être mon frère, tout comme Kat et Albert. Prends vingt ans de ma vie, camarade, et lève-toi.. Prends-en davantage, car je ne sais pas ce que , désormais, j'en ferai encore."
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[...] ... Le bombardement a cessé, je me tourne vers l'entonnoir et je fais signe aux autres. Ils sortent et ôtent leurs masques. Nous saisissons le blessé, l'un de nous tenant son bras éclissé. Ainsi nous détalons aussi vite que nous pouvons, non sans trébucher.

Le cimetière est un champ de ruines. Cercueils et cadavres sont dispersés partout. C'est comme si les morts avaient été tués une seconde fois. Mais chacun de ceux qui ont été mis ainsi en pièces a sauvé la vie de l'un de nous.

La clôture du cimetière est détruite ; les rails du chemin de fer de campagne qui passe à côté sont arrachés et ils se dressent en l'air tout cintrés. Devant nous, il y a quelqu'un d'étendu. Nous nous arrêtons ; seul Kropp continue de marcher avec le blessé.

Celui qui gît sur le sol est une recrue. Sa hanche est inondée de sang caillé. Il est si épuisé que je saisis mon bidon, dans lequel j'ai du thé au rhum. Kat arrête ma main et se penche sur le soldat : "Où as-tu été touché, camarade ?"

Il remue les yeux. Il est trop faible pour répondre. Nous coupons son pantalon avec précaution. Il gémit. "Du calme, du calme, ça va aller mieux ..."

S'il a été touché au ventre, il ne faut pas qu'il boive. Il n'a pas vomi, c'est de bon augure. Nous mettons sa hanche à nu. C'est une bouillie de chair, avec des esquilles d'os. L'articulation est atteinte. Ce garçon ne pourra plus jamais marcher.

Je lui frotte les tempes de mon doigt mouillé, et je lui donne un coup à boire. Ses yeux s'animent. Alors seulement nous nous apercevons que son bras saigne aussi. Kat étale autant qu'il peut deux paquets de pansements afin de recouvrir la plaie. Je cherche de l'étoffe pour l'enrouler tout autour, sans trop serrer. Nous n'avons plus rien. Alors, je relève la jambe de pantalon du blessé pour faire une bande avec un morceau de son caleçon, mais il n'en a pas ; je le regarde attentivement, c'est le blondin de tout à l'heure. [Pour la première fois au feu, il avait eu une crise de panique et n'avait pu retenir ses fonctions naturelles. Le narrateur l'avait invité à se débarrasser de son sous-vêtement.] Cependant, Kat a trouvé, dans les poches d'un mort, d'autres paquets de pansements que nous appliquons sur la blessure avec précaution. Je dis au jeune homme, qui nous regarde fixement : "Nous allons maintenant chercher une civière." Alors, il ouvre la bouche et murmure : "Restez ici." Kat dit : "Nous revenons tout de suite ; nous allons te chercher un brancard."

On ne peut pas savoir s'il a compris. Derrière nous, il gémit comme un enfant : "Ne me quittez pas." Kat se retourne et dit tout bas : "Ne vaudrait-il pas mieux simplement prendre un révolver pour que tout soit fini ?" ... [...]
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Il tomba en octobre mil neuf cent dix-huit par une journée qui fut si tranquille sur tout le front que le communiqué se borna à signaler qu'à l'ouest il n'y avait rien de nouveau.
Il était tombé la tête en avant, étendu sur le sol, comme s'il dormait. Lorsqu'on le retourna, on vit qu'il n'avait pas dû souffrir longtemps. Son visage était calme et exprimait comme un contentement de ce que cela s'était ainsi terminé.
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J’avais l’impression que c’était la vie elle-même qui voulait à nouveau s’ouvrir à moi, après avoir été longuement prisonnière de la gangue imposée par la nécessité, et m’offrir appels et questions, panoramas et perspectives par-dessus le fatras spongieux des souvenirs et en direction d’un timide espoir encore insaisissable.

p. 37
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Nous sommes devenus des animaux dangereux, nous ne combattons pas, nous nous défendons contre la destruction. Ce n'est pas contre des humains que nous lançons nos grenades, car à ce moment-là nous ne sentons qu'une chose : c'est que la mort est là qui nous traque, sous ces mains et ces casques. C'est la première fois depuis trois jours que nous pouvons la voir en face ; c'est la première fois depuis trois jours que nous pouvons nous défendre contre elle. La fureur qui nous anime est insensée ; nous ne sommes plus couchés, impuissants sur l'échafaud, mais nous pouvons détruire et tuer, pour nous sauver.... pour nous sauver et nous venger.
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- Pourquoi donc il y a la guerre? demande Tjaden.
Katy hausse les épaules.
- Il doit y avoir des gens à qui la guerre profite.
- Eh bien! je ne suis pas de ceux-là, ricane Tjaden.
- Ni toi, ni personne de ceux qui sont ici.
- À qui profite-t-elle? insiste Tjaden. Elle ne profite pourtant pas au kaiser non plus. Il a tout de même tout ce qu'il lui faut!
- Ne dis pas cela, réplique Kat. Une guerre, jusqu'à présent, il n'en avait pas eu. Et tout grand empereur a besoin d'au moins une guerre ; sinon il ne devient pas célèbre. Regarde donc dans tes livres de classe.
- Des généraux également deviennent célèbres grâce à la guerre, dit Detering.
- Encore plus célèbres que les empereurs, confirme Kat.
- Sûrement, il y a encore derrière eux d'autres gens qui veulent que la guerre leur profite, grogne Detering.
- Je crois plutôt que c'est une espèce de fièvre, dit Albert. Personne, à proprement parler, ne veut la guerre, et soudain elle est là. Nous n'avons pas voulu la guerre, les autres prétendent la même chose, et pourtant la moitié de l'univers y travaille ferme.
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