L’indélicatesse est pour ainsi dire inscrite dans nos gènes.
Nous piétinons par mégarde, sans nous en rendre compte, les sentiments, les états d’âme, le vécu des autres comme autant d’insectes sous nos pieds. Même notre empathie, notre charité peut être entachée d’inélégance. Petit déjà, je pressentais cette indélicatesse universelle. Je trouvais que les adultes étaient plus ou moins tous des lourdauds, des goujats qui ne comprenaient pas grand-chose à ce que ressentaient les enfants. J’avais l’intuition que malgré les apparences, certains d’entre eux étaient pires que les morveux qui me jetaient des pierres.
Comme Saint Jérôme, j’ai tenté de m’absoudre de mes péchés par la parole écrite; comme lui, je n’ai su que digresser à l’infini. (Page 246)