Les deux femmes étaient trop sensibles et si la première pouvait expliquer son émotion par le fait de voir son plus grand fils se marier, la seconde n’avait que son fort attachement pour les mariés afin de justifier les deux ruisseaux sur ses joues. A eux tous, ils formaient une famille recomposée ou les liens du cœur se mêlaient à ceux du sang et ou la seule attache qui avait de l’importance était celle de leur amour mutuel.
Bien sûr, je suis différent, mais ne le sommes-nous pas tous d’une façon ou d’une autre ? N’est-il pas dommage que les gens accordent tant d’importance négative à ce qui nous sépare, alors qu’il serait bien plus simple de noter ce qui nous rassemble ?
Cette histoire de pliage, c’est quelque chose que Sora tient de sa famille, de ses origines. Au Japon, il y a une légende qui dit que si on plie mille grues, alors notre souhait peut se réaliser. Quand il était petit, Sayaka lui a raconté ça et lui a proposé de plier des grues avec elle pour faire revenir leurs parents, mais comme il n’y arrivait pas, elle lui a appris à plier des étoiles à la place.
-… Ma Layla ne se contente pas d’exister, elle chamboule l’existence des autres, elle apporte de la couleur partout où elle va, de la lumière dans les nuits les plus sombres, de la chaleur dans les plus froides.
Ma Layla. Je reste bloquée sur cette partie précise. J’ai entendu le reste et j’ai le cœur qui bat plus vite, mais ces quelques mots en particulier me mettent dans tous mes états. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’il dit ça…
Je me sens rougit, et comme je n’aime pas être gênée ou me la jouer timide, même si Sidney me connaît par cœur.
’aurai traversé le globe
pour la rejoindre si elle avait eu besoin de moi. Pour le reste, j’avais le
sentiment d’avoir bien résumé et en même temps, de lui en avoir dit assez.
J’avais eu du mal à écrire au sujet des enfants car mentionner son affection
pour eux me rappelait qu’elle et moi ne pouvions pas être ensemble
puisqu’il nous serait impossible de donner vie à ces petits êtres qu’elle aime
tant. Enfin, la dernière ligne m’avait rendu nerveux. J’avais envie de lui dire
que je crevais en son absence, qu’elle était mon tout, que sans elle je n’étais
qu’une enveloppe vide, sans âme, et que je l’aimais outre mesure. Mais je
m’étais contenté de banalité, aussi creuses que ma vie sans elle.
Même si tu ne fais qu'un avec ta moto, même si tu te penses vide de tout sentiment humain, tu n'es pas une machine... il y a un cœur bien vivant là-dedans et quelqu'un finira par le libérer de la cage dans lequel tu l'as enfermé.
Elle n'imagine pas combien ses craintes sont insensées parce qu'elle n'imagine sûrement pas que je l'aime à en crever.
Un jour, je le lui dirai...
Je suis un autre, avec elle. Le problème, c'est que j'ignore si je suis une meilleure ou une moins bonne personne en sa présence.
Ce n'est pas forcément ce que les gens sont initialement, leurs qualités ou leurs capacités de base, ce qui importe dans une relation, c'est ce que l'autre fait de nous, ce que l'on devient à son contact.

« – Qu’est-ce qui t’amène sur ce bateau, Noah ?
– La même chose que toi, j’imagine.
– J’en doute fortement.
– Tu n’es pas là pour l’argent, alors ? Pour la vue, peut-être ? A moins que ce ne soit simplement par plaisir de passer des semaines entouré de mâles transpirants et malodorants ?
De la répartie, une attitude joueuse, un brin moqueuse… Jake ne met pas longtemps à comprendre qu’il peut très bien s’entendre avec cet homme. Pour ne rien gâcher, il a un physique plutôt attractif et cela lui donne envie de jouer un peu. Un jeu qui ne nécessite aucune carte, si ce n’est celle du charme et de la séduction.
En deux pas, il se retrouve presque collé à Noah, son visage assez proche pour sentir le souffle du garçon.
– Peut-être que je suis justement là pour les matelots ? dit-il dans un murmure.
Noah a un mouvement de recul, plaquant son dos contre le mur derrière lui, alors Jake en profite pour s’emparer de sa main, celle qui tient l’argent, sans pour autant se détacher de sa proie. Au contraire, ses lèvres se rapprochent de l’oreille du voleur.
– De tous ceux que j’ai rencontrés, tu es de loin le plus plaisant. Alors si tu m’as volé dans l’espoir d’attirer mon attention, je suis tout ouïe pour la suite des événements.
Jake sent le corps de Noah se raidir et quand leurs bouches ne sont plus qu’à quelques centimètres et qu’il perçoit des signaux qui ne mentent pas, il récupère les billets et recule. »