Bryce arrêta sa voiture devant la profonde véranda de la ferme, et, avant de descendre, laissa errer ses regards sur le vert intense des vignes, pour en chercher le propriétaire.
C'était un jour torride et le soleil, tombant d'un ciel laiteux immaculé, semblait avoir arrêté toute vie et tout mouvement.
La mer verte des feuilles ne révélait pas la moindre trace de Dundas....
– C’est ce que je ne peux comprendre, dit-elle, la « supériorité de l’homme ». Je suppose, pourtant, que vous vous êtes plus développés que vos femmes. Chez nous, les hommes n’avaient pas de telles prétentions. Nous étions égaux en toutes choses, légalement et socialement.
– Et vous perdiez la déférence que les hommes doivent à votre sexe, avança-t-il.
– Combien de cette déférence est-elle réelle, et combien due à l’habitude ? Une déférence de cet ordre est une pauvre compensation, et une excuse pire encore, pour garder la moitié du monde en sujétion vis-à-vis de l’autre moitié.
Toutes les religions données jusqu’ici à notre monde se sont révélées aussi fatales, au point de vue mortalité, que des maladies nouvelles. Voyez-vous, les nouveaux convertis, en règle générale, ont toujours pensé qu’il leur incombait de répandre la bonne nouvelle, même à l’aide d’une hache, si nécessaire. L’incroyant devait aimer celui qui l’éclairait, même s’il se faisait marteler pour cela. Les religions apportent généralement dans leur sillage de nouvelles causes de guerre, c’est pourquoi elles ont été presque fatales, dans l’ensemble.
Le « Rayon de la Mort », ou bien le rhum et les maladies – mieux ! les armes à feu – quelle différence ? Le résultat est le même. Vos semblables sont en possession de leur pays, tranquilles, et les autres sont exterminés. Lisez l’histoire de votre monde. Votre morale internationale, c’est la morale de la jungle.