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3.48/5 (sur 84 notes)

Nationalité : Danemark
Né(e) à : Gram , le 14/05/1956
Biographie :

Erling Jepsen est né en 1956 au Danemark, dans le sud du Jutland. Il a fait ses études à Aarhus et a commencé à écrire des pièces de théâtre en 1977. Dramaturge et romancier à succès dans son pays, il vit aujourd'hui à Copenhague.
"L'art de pleurer en choeur", qui est paru dans de nombreux pays et a été adapté au cinéma en 2006, est le premier de ses romans à être traduit en français.
Suivra "Sincères condoléances" qui se déroule dans son Jutland natal.

Source : http://www.livredepoche.com/
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Erling Jepsen - Sincères condoléances .
A l'occasion du Salon du Livre de Paris qui s'est déroulé du 18 au 21 mars 2011, Erling Jepsen vous présente son ouvrage "Sincères condoléances" aux éditions Sabine Wespieser.http://www.mollat.com/livres/erling-jepsen-sinceres-condoleances-9782848050942.html

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Pendant toute la matinée du dimanche l'atmosphère est tendue ; nous nous croisons dans la maison sans trop savoir que faire et nous ne nous disons pas grand-chose. Papa ne se lève même pas.
Je suis un peu inquiet, peut-être qu'Asger l'a frappé si fort qu'il ne parvient plus à tenir sur ses jambes. Asger dit qu'il reste au lit parce qu'il a honte.
"Pourquoi, qu'est-ce qu'il a fait ?
- Il n'a rien fait du tout", me répond maman.
Asger ricane méchamment alors je ne sais pas trop... Sanne doit savoir mais elle ne dit rien.
Je monte au grenier et j'espionne mon père par le trou de la serrure, ce n'est pas si souvent que j'ai l'occasion de le voir avoir honte de lui. Il est en train de lire Le Journal de Mickey. Nous avons un abonnement au Journal de Mickey et tous les mardis nous recevons le dernier numéro à la maison. Dès que papa l'a lu nous avons le droit de le lire aussi. Mais en général cela prend un peu de temps. Il en a toute une pile dans sa chambre, il les lit plusieurs fois avant de les lâcher. C'est normal parce que c'est lui qui les paye. Je suis content qu'il ne se soit pas laissé mourir.
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« Tu viendras juste me le dire quand il sera mort. »
Cela pouvait passer pour de l’indifférence, surtout aux yeux d’une personne extérieure, mais Trine savait ce qu’il en était. Mardi, vers six heures du soir. Allan calcula quel jour on était. Jeudi. Il y avait deux jours donc. C’était quand même un peu bizarre. Son père était mort depuis deux jours, et on ne venait le lui dire que maintenant ? Charlotte s’approcha doucement du divan, et s’assit sur le bord.
« Ça va ?
- Oui, oui. »
Bien sûr que ça allait, il s’était préparé. Et il savait quelle attitude adopter : il ne se laisserait pas émouvoir. Une fois que c’était fait, il voulait en être informé, et rien d’autre. Mais il revenait sans cesse sur un détail :
« Mardi ? dit-il. Et là on est jeudi soir. C’est-à-dire que ça fait deux jours ? Plus que ça même. Pourquoi est-ce qu’on ne me l’annonce que maintenant ?
- On a dû penser que cela ne t’intéressait pas. »
Oui, bien sûr, c’était une explication, mais on se trompait dans ce cas. Pourquoi cela ne l’aurait-il pas intéressé de savoir quand son père était mort ? Il n’avait jamais dit ça. C’était son père quand même ; quand son père meurt, on est supposé être au courant !
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Ne pourrait-on pas imaginer qu'il (le Christ) ne soit pas monter au ciel, mais qu'il ait trompé tout le monde et qu'il soit allé dans la jungle à la place pour devenir le Roi des animaux, puisque eux sont dignes de confiance alors que les humains ne le sont pas ?
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Ils ont dit un mot à la télévision, un mot que je ne comprends pas. C’est une femme qui l’a dit, lentement et en articulant bien, comme si elle voulait que tout le monde puisse suivre. C’est encore pire, parce que ce qu’elle dit ne va pas avec ce que je vois. Sinon, la télévision est drôlement chouette ; nous sommes les derniers de la rue à l’avoir eue, et en rentrant de l’école j’ai couru pendant tout le chemin. Et voilà qu’il arrive ça.
Le mot c’est habitude. Ce n’est pas un mot très long et j’ai un peu honte, parce que je viens d’avoir onze ans. Il n’y a personne pour me l’expliquer ; je suis tout seul dans le salon.
Je cours dans la cuisine et j’attends à la porte qui mène à la boutique. Maman est en train de servir quelqu’un, ça prend une éternité, mais enfin elle me rejoint.
« Habitude, dis-tu ? » Elle s’assied sur le tabouret de cuisine avec un torchon à la main ; elle réfléchit mieux quand elle a un torchon à la main. Tout en le tordant, elle regarde le plancher et puis par la fenêtre.
« Quand on fait une chose très souvent, elle finit par devenir une habitude.
- N’importe quelle chose ?
- Oui, dit-elle. »
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Quand j'arrive devant la porte de la tante Didde, je prie Dieu, Tarzan, Gabriel et le Diable en même temps. Je sonne. J'attends. Je peux aussi essayer de la fqire mourir de peur! Son coeur n'est pas bien solide. Je sonne encore. Ça ne répond pas. J'ai peut-être la chance qu'elle ne soit pas chez elle?Je baisse la poignée de la porte d'entrée... La porte s'ouvre.
" Didde? Tu es là?"
Elle est dqns sa chambre, elle dort. Ay dessus de son litil y a un dicton: " Le seigneur est mon verger, et de rien ne puis manquer" Voilà ma chance, c'est maintenant que je dois agir. Je m'approche d'elle. mMis elle ne respire plus...Peut-être qu'elle est déjà morte? J'essaye de prendre son pouls, come j'ai vupapa le fair. Je ne sens rien, on bras est tout flasque. Elle est allongée tranquillementdans son lit et je crois bien qu'elle est tout simplement morte dans son sommeil Je m'agenouille près d'elle et je la remercie; d'abord pour le train électrique, et puis d'être morte juste au moment où je voulais la tuer.
Elle va baucoup me manquer.
(p. 152)
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Je laisse Mette regarde aussi longtemps qu'elle veut, et moi je vais dans ma cabane. Je l'ai transformée en pigeonnier, car j'ai aussi des pigeons maintenant. Mme Warming m'a proposé de lui acheter les siens; ils étaient à son mari, mais comme lui n'est plus de ce monde! Ce sont des pigeons blancs et je ne les ai pas payés cher. Et mieux encore, ils m'ont déjà rapporté des sous. L'autre jour, j'ai vu arriver un jeune homme sur un Solex, avec des cheveux longs et des vêtements bariolés. Il m'en a acheté six. Il vient de la Ribe, et il est étudiant. Il paraît qu'il ne va pas les manger. Il paraît qu'ils vont être remis en liberté pendant une manifestation au séminaire, je n'ai rien compris. Mais bon, il paraît qu les pigeons blancs sont un symbole de paix, et qu'il faut qu'il y ait la paix dans le monde. Je lui ai dit qu'il avait sûrement raison.

Si la paix dans le monde est aussi importante qu'il le dit, et qu'elle peut dépendre de six pigeons blancs, je trouve qu'il devrait y faire un peu plus attention. Les pigeons sont évidemment revenus directement à la maison, tous sans exception, je ne vois pas ce qu'ils auraient pu faire d'autre. Et demain, le jeune homme doit revenir, parce qu'il doit y avoir d'autres manifestations. Je me suis demandé si j'allais lui revendre les mêmes pigeons une deuxième fois, au même prix; de toute façon, il ne verra pas la différence. Mais je ne sais pas si je peux me le permettre, ce n'est quand même pas très moral , pour quelqu'un qui veut faire une école de commerce. (p. 310-311)
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C’est vrai, je ne la crois pas, pas tout à fait, maman n’est pas la bonne personne pour expliquer les mots ; elle le sait bien d’ailleurs. Sinon, pourquoi est-ce qu’elle me renverrait vers papa ? C’est parce que lui sait mieux ; les mots c’est son domaine ; il faut que je lui demande à lui. Ce qui ne me dérange pas de toute façon, parce que quand je le fais, il est content, et du coup, il est gentil avec maman, et comme ça tout va bien. C’est aussi papa qui me fait réciter mes leçons, surtout depuis que je suis passé en septième et qu’on me donne des notes. Et il lit le journal plus souvent que maman et il porte des lunettes de lecture, mais il se gratte l’oreille avec le bout du stylo et si par hasard on met le stylo dans sa bouche après, il a un goût de vieux fromage. Par contre c’est maman qui me fait dire la prière avant de me mettre au lit ; ça elle sait bien le faire. Elle voudrait bien que j’aie un ange accroché au-dessus de la tête de mon lit mais là pas question ! C’est la place de Tarzan. Il est un peu mon ange gardien, et je crois que maman le voit d’un bon œil, en tout cas elle le laisse accroché là.
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Alors il suffit de faire quelque chose assez souvent pour que cela se transforme en une autre chose. C’est dur à comprendre. Je me demande si c’est vrai.
« Ça a un rapport avec l’eau, je lui dis - il y avait un robinet dans la télévision, quand la dame a dit ça.
- Alors je ne comprends pas, dit maman.
- Je te jure que c’est vrai ! Elle était debout à côté d’un robinet d’eau quand elle l’a dit. »
Maman tord le torchon encore une fois. Elle essaye de nouveau, cette fois avec des exemples :
« C’est une habitude de manger du gruau d’avoine le matin, parce que c’est ce que nous mangeons tous les jours. C’est une habitude que papa parte livrer le lait, et cætera. » Mais je l’interromps :
« Ce n’est pas ça. Ça a quelque chose à voir avec l’eau, c’est sûr et certain.
- On va attendre le retour de papa, dit-elle finalement.
- Non, je veux savoir maintenant, pourquoi est-ce que tu ne le sais pas ?
- Mais si, je le sais, c’est toi qui ne me crois pas. »
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Papa a emprunté de l'argent à la banque et il a fait des transformations. La petite réserve qui se trouvait derrière la boutique est maintenant dans la cave; du coup le magasin est deux fois plus grand qu'avant. Il faut encore un peu d'imagination pour parler de supermarché, parce qu'il n'y a pour l'instant ni paniers ni caddies. Mais les clients ont le droit de prendre eux-mêmes leurs marchandises sur les rayons et de les poser sur le comptoir, et puis il y en a plus qu'avant; il y a même une armoire réfrigérée avec de la charcuteri. Les paquets ont une date de péremption et quand elle est dépasée, nous mangeons le produits nous-mêmes. Le goût est le même , mais quand il y a des tâches vertes, moi je préfère manger autour . Papa, ça lui est égal, il mange même les bouts que je laisse. Il dit que la moisissure c'est la même chose que la péniciline et qu'on la paye une fortune à la pharmacie.
(p. 157)
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Quand je lui ai demandé un soir à quoi ça servait de dire le « Notre Père », elle m’a dit que sinon je risquais de tomber du lit pendant la nuit et me faire mal. Elle a dit ça sans ciller, alors je ne lui ai plus posé la question.
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