Cette idée de la mort entendue comme essentification appartient à l’ensemble de la théogonie de Schelling. Dans chaque chose matérielle il y une image spirituelle comme essence, et comme point de simplification et d’intensification, et d’un autre côté comme point de départ d’une évolution universelle. Ce noyau pousse vers une réalisation plus élevée, vers une puissance supérieure, vers la « Geistleiblichkeit », la représentation dans une forme ou un corps spirituel ou « corps céleste », comme il est appelée par Henri Corbin.
« Il va de soi que l’état général de la nature pendant ce processus, dans lequel la vie divine selon la volonté suprême devrait se réaliser dans ce monde extérieur, ne pourrait pas être un état fixe et stationnaire, mais un devenir éternel, une évolution permanente. Mais pourtant cette évolution a son but, et ce but est pour la nature qu’elle parvienne à une essence parfaite, d’une corporalité spirituelle. Mais bien que la nature ne puisse atteindre son expansion suprême que dans la dernière étape de son évolution, elle n’est pourtant pas dans chaque moment de cette dernière déjà comme telle un être corporel, mais un être doué d’un coup spirituel ou spiritualité, qui s’enfonçant vers le supérieur et s’y abandonnant totalement, se transforme auprès de lui, en matière, mais bien entendu une matière qui est en comparaison de la nôtre tout esprit et toute vie. » (p. 62)
Franz von Baader, bien connu en France par les travaux de Mr Susini, Baader, ami de Hegel et de Schelling, professeur de philosophie de religion à l université de Munich, qui fut le grand champion de la tradition mystique parmi les philosophes de son temps, prépara en1813 une édition des oeuvres de Jacob Boehme avec une introduction générale philosophique.
Introduction