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3.72/5 (sur 213 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Brünn (Autriche-Hongrie) , le 25/10/1890
Mort(e) à : Vienne , le 30/10/1974
Biographie :

Ernst Lothar est un écrivain, directeur de théâtre et scénariste autrichien.

En 1938, il quitte l’Autriche en raison de ses origines juives. Réfugié à New York, il fonde l’Austrian Theater. C’est là qu’est publié en 1944 "Mélodie de Vienne", son oeuvre la plus importante. Le livre paraîtra en Autriche en 1946 et sera adapté au cinéma en 1948.

De retour à Vienne après guerre comme conseiller du gouvernement américain en charge de la dénazification culturelle, Ernst Lothar reprend ses collaborations théâtrales et dirige le Burgtheater.

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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Avec la haine, on raccourcit tout, même la vie.

Arthur Schnitzler
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L'Autriche est une communauté obligée, ça ne t'avait jamais frappé? Une cohabitation d'éléments disparates! Les Tchèques détestent les Allemands, les Polonais les Tchèques, les Italiens les Allemands, les Slovènes les Slovaques, les Ruthènes les Slovènes, les Serbes les Italiens, les Roumains les Ruthènes. Et les Hongrois tout ce qui n'est pas eux - extra Hungariam non est vita et si est vita, non est ita! Ce que tu as concocté dans ce devoir de baccalauréat dont tu es si fier est complètement absurde ! Qu'est-ce que ça veut dire finalement "l'Autrichien"? Ca n'existe pas! C'est une appellation inventée par les Habsbourg pour justifier leur pouvoir ! Quand l'Autrichien parle allemand comme toi et moi, il se considère comme l'Autrichien par excellence et s'imagine que le Tchèque, l'Italien et le Polonais ressentent la même chose et vénèrent comme lui la ville impériale, le Prater des polichinelles, la valse, les guinguettes, le célèbre "cœur des Viennois" et les tra-la-la-i-ou des tyroliennes! Idiot, le Polonais de Przemysl, l'Italien de Trente et le Tchèque de Budweiss passent, eux, leur vie à se demander comment ils vont bien pouvoir sortir de cette fichue prison où leur propre langue n'a pas le statut de langue officielle mais d'infâme petit-nègre et où on leur prouve du matin au soir qu'ils sont des individus de troisième catégorie, tout en exigeant, néanmoins, ben voyons, qu'ils fassent trois ans de service militaire pour les Viennois de la première catégorie et paient des impôts leurs vie durant!

page 288
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Les yeux exercés de Madame Sacher observaient et supputaient. Sur le compte de l'Italien, elle fit à Jean quelques observations biens senties : un de ces parasites que Vienne attirait comme des mouches depuis la signature de la paix, ils débarquaient des quatre coins du monde pour pomper à la ville son reste de sang et vivaient royalement depuis que la monnaie autrichienne s'effondrait chaque jour davantage et qu'on obtenait pour une poignée de devises étrangères des sommes astronomiques de couronnes autrichiennes. Mais cet idiot de gouvernement prétendait que ces gens représentaient l'étranger et qu'il fallait se les concilier à tout prix pour obtenir des prêts et des vivres. Elle les vouait aux gémonies. "J'espère que vous vous sentirez bien chez nous", dit-elle aux nouveaux clients.

Page 406 - La "sachertorte" cela vous parle? La recette est tenue secrète et il vaut mieux aller la déguster chez Sacher à Vienne (chocolat et abricot)! Terrible!
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Ce n'est pas un hasard si la musique de l'âme vient d'Autriche. Ce n'est pas un hasard si Mozart est né à Salzbourg et Schubert à Vienne, c'est l'expression organique de ces villes qui ne sont pas pétrifiées mais sont restées des paysages autrichiens.
On peut vivre sans Mozart et Schubert? Non !
On a besoin du symbole qu'ils incarnent et qui toujours se réincarnera en d'autres génies _pour vivre et pour mourir.
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Agrippé des deux mains à la balustrade du petit pont supérieur, l'émigré de retour voyait resurgir la côte d'ù il était partie dans l'incertain, huit ans auparavant. Il se souvenait de tout.
De douces collines. Des maisons. Lui avait-on dit que Le Havre n'était plus ? Il était là. Le Havre avait toujours été le lieu où commençaient et finissaient les voyages dans l'inconnu.
Le "Brésil" avait réellement ralenti. Ce n'étaient plus de vagues contours qu'on voyait maintenant mais la réalité. Elle lui sauta à nouveau à la figure, brutalement cette fois. Et il vit les premières traces de la destruction. Jusque-là, il les avait vues dans des films ou en photos, à présent elles étaient sous ses yeux. Le Havre n'existait plus. Le plus terrible est qu'il semblait tout de même encore là. Sa silhouette y était. Elle se dessinait dans des ruines de murs et de fenêtres calcinées derrière lesquelles béait le néant intégral. On avait vu ces images au cinéma ; les reporters avaient écrit un tas d'articles, on avait reçu des lettres qui tentaient de les dépeindre, mais tout cela restait bien en deçà de cette réalité indescriptible. Apercevoir des gens devant les ruines proprement dégagées et une voiture rouler là où il n'y avait pas de route rendait le tout encore plus sinistrement irréel.

page 74
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Depuis longtemps il soupçonnait la culture de ne pouvoir être sanctionnée par un examen, un bulletin scolaire ou des études, mais de devoir rester à l'état de quelque chose d'indicible qui n'effleurait même pas les gens dits "cultivés", il pensait qu'elle servait aussi surtout à reconnaître ce qui est obsolète dans la tradition et à accéder à de nouvelles avancées.
Et il faisait la pénible expérience que la plupart des gens "cultivés" érigeaient leur culture en barrière contre l'avenir.
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Ernst Lothar
Même quand c'est un clown qui met le feu au monde, le monde brûle.
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Seuls les Juifs s'en souvenaient, mais on le savait, il n'y en avait plus beaucoup à Vienne. En ce moment, l'antisémitisme rentrait encore ses griffes et se drapait dans une équité de façade en distribuant ici et là quelques postes à des non-Aryens ; mais les Juifs ne décrochaient pas les postes-clés. Lui-même avait eu une conversation éclairante avec un fonctionnaire, un chef de section nommé Pauspertl, un de ces messieurs se souvenait peut-être de lui ? On ne l'avouait pas officiellement, mais on n'avait pas la moindre envie de voir resurgir les émigrés, encore moins des noms réputés. On voulait rester entre soi et ménager sa plus ou moins mauvaise conscience.
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Mais en Autriche, la folie procède de la méthode. L'Autriche est une communauté obligée, ça ne t'avait jamais frappé ? Une cohabitation d'éléments disparates. Les Tchèques détestent les Allemands. Les Polonais les Tchèques. Les Italiens les Allemands. Les Slovaques les Tchèques. Les Slovènes les Slovaques. Les Ruthènes les Slovènes. Les Serbes les Italiens. Les Roumains les Ruthènes. Et les Hongrois tout ce qui n'est pas eux... Qu'est-ce que ca veut dire finalement "l'Autrichien" ? Ca n'existe pas. C'est une appellation inventée par les Habsbourg pour justifier leur pouvoir.
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Car je songe à la beauté crée par Dieu, à laquelle les hommes n'ont absolument aucune part si ce n'est pour la célébrer. La beauté qui survit aux dictatures des fous de pouvoir, des machines, de l'argent et du nivellement. Si le monde mécanisé se condamne à la stérilité de l'utilité absolue, seul pourra l'en délivrer le monde de notre frère Mozart. C'est là que réside la mission éternelle de l'Europe, même si l'Amérique ne voir en elle maintenant - non sans raison - qu'un cimetière pour ses fils. Car l'esprit de l'Europe se nomme Platon, Erasme et Mozart, et non Napoléon et Hitler. Et parce que la force ne cède qu'à la force, c'est la force de Mozart qui arrachera définitivement son inhumanité à la puissance des machines et à la logique de pouvoir.
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