- Le violon-
Lorsque mon grand-père mourut, je fus investi d'un pouvoir: je regardais fixement son violon et les cordes se mettaient à jouer toutes seules.Une musique s'élevait par vagues, solfège de ruches, abeilles au-dessus d'un champ de marguerites. C'était le violon des soirs, des dimanches, des bals. Mon grand-père en jouait une fois rentré à la maison après son travail à la mine. C'était son art et sa consolation. Je crois qu'il ne se lavait soigneusement et ne changeait de vêtements que pour serrer dans son bras son violon. (p.107)